DESS COMMERCE INTERNATIONAL 2001/2002
THEME :
« Les conséquences de l’ouverture d’un
pays en développement »
PAYS CHOISI : L’ARGENTINE
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Groupe :
Herlant Blanche / Hérisse Gaëlle / Paciu
Gabriela /
Le Peley Sophie / Realland Laetitia /
Fromentin Michaël
Introduction :
L’ouverture économique et sociale de pays en développement est une tendance qui
s’inscrit dans le cadre de la mondialisation ; elle est traditionnellement mesurée par le rapport
entre ses échanges (importations et exportations) et le PIB (Produit Intérieur Brut). En effet,
ces pays jusqu’alors « isolés » du monde représentent alors un terrain d’investissement idéal
pour les pays développés, engendrant toujours une forte croissance économique. Si on a
souvent beaucoup pris en exemple les pays d’Asie, il est également intéressant de se pencher
sur la zone Amérique latine, qui elle aussi est un modèle type de ce concept que l’on peut
assimiler à une « émergence » dans la mesure une économie qui s’ouvre connaît
d’importants changements. Mais bien au-delà de la phase d‘émergence, il est pertinent de
faire une synthèse des conséquences de l’ouverture, qu’elles soient positives ou négatives car
on va s’apercevoir qu’elles sont multiples et importantes : un pays assez révélateur pour
illustrer cette analyse est l’Argentine, car c’est un des pays moteurs de l’Amérique du Sud.
Nous étudierons donc de manière générale la phase d’ouverture économique et sociale
de pays en développement ainsi que les conséquences qui s’y rapportent, avec une illustration
à l’aide du cas Argentine.
PREMIERE PARTIE : L’OUVERTURE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT
I) Modèles d’ouverture
A) Principe de spécialisation = rappel
Pour les représentants de l’école néo-classique, toute nation a intérêt à s’ouvrir au
commerce international. A la différence des mercantilistes, Adam Smith et ses successeurs
estiment que, sur le plan économique, l’échange profite aux deux parties. En effet, tout pays
qui refuserait d’importer affaiblirait indirectement le pouvoir d’achat d’un consommateur
étranger, ce qui, par conséquent, réduirait ses exportations futures.
L’ouverture au commerce international serait donc facteur de croissance, à condition
toutefois que celle-ci s’accompagne d’un processus de spécialisation. Selon la théorie des
avantages absolus, la concurrence étrangère forcerait chaque nation à se spécialiser dans la
production le coût du bien est le plus faible et donc le prix de vente le plus compétitif
afin d’exporter ce bien et d’importer ce que le pays a arrêté de produire car l’importation
serait alors moins coûteuse que la production de cette marchandise.
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Cette théorie ne permet cependant pas de justifier l’ouverture au commerce international
d’un pays qui concentrerait tous les avantages absolus. En énonçant le théorème des
avantages comparatifs, Ricardo tente donc de pousser l’analyse un peu plus loin. Selon lui, un
pays va se spécialiser là où son coût de production est moindre et où sa productivité est la plus
forte de toutes ses productions. Mais l’analyse de Ricardo ne fournit aucune explication des
différences de productivité entre les pays. C’est à ce problème que va répondre le théorème
HOS (Hecksher, Ohlin, Samuelson). Ces auteurs considèrent, en effet, que les pays ont des
dotations en facteurs de production fort inégales, ce qui justifierait les différences de
productivité. Selon eux, chaque pays doit se spécialiser dans la production utilisant les
facteurs de production (travail, capital, terre) dont il dispose en abondance, et importer les
biens produits avec des facteurs qu’il possède en moindre quantité.
Au regard de ces trois approches, il est possible de conclure qu’il n’existe pas une mais
plusieurs spécialisations possibles. Il revient donc au pays de faire un choix parmi plusieurs
stratégies de développement. Aujourd’hui, par exemple, beaucoup de pays refusent d’adopter
une spécialisation dictée par une analyse en terme de dotation factorielle car l’expérience a
montré que ce type de spécialisation était peu favorable au développement économique. Il est
donc possible d’orienter la spécialisation d’un pays. Ce rôle revient à l’Etat à travers la mise
en place d’une politique économique adéquate.
B) Les pays de l’OPEP et la Corée du Sud
Il s’agit d’examiner les stratégies de développement choisies par ces pays et les
conséquences économiques de leur extraversion.
Les pays de l’OPEP = stratégie d’exportation de matières premières
Les pays de l’OPEP, comme la plupart des pays en voie de développement, ont choisi
de se spécialiser dans l’exportation de matières premières (ici le pétrole). A la question de
savoir si leur spécialisation les a ou non enrichis, on peut répondre que, malgré l’entrée de
revenus, ces économies n’ont pas su se diversifier et demeurent donc pendantes du cours
des matières premières qui est fort instable. L’instabilité des termes de l’échange empêche
tout développement dans la mesure où cela contrarie les perspectives de croissance.
Les années 1980 ont été une période terrible pour les PED car les cours des matières
premières se sont effondrés. Les raisons de cette crise reposaient principalement sur la baisse
de la demande de la part des pays développés, eux-mêmes en crise, et l’apparition de produits
de substitution. On constate donc que l’échec des stratégies d’exportation de matières
premières est étroitement lié au phénomène de dépendance des PED vis-à-vis des pays du
Nord.
La Corée du Sud = promotion des exportations de produits manufacturés
La stratégie de développement de la Corée du Sud peut s’analyser en plusieurs étapes.
Promotion des exportations (années 1950)
Les industries textiles se développent car il y a des avantages comparatifs et la main d’œuvre
est bon marché. Mais d’autres pays adoptent la même stratégie et la concurrence apparaît.
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Substitution des exportations
La Corée du Sud exporte des biens intermédiaires et des biens d’équipement (électronique,
automobile) alors qu’avant elle exportait des biens de consommation. On va utiliser davantage
de capital, une main d’œuvre plus qualifiée et un savoir-faire technologique plus important.
Substitution des importations
L’économie se diversifie et produit localement ce qu’elle importait auparavant.
La Corée du Sud a su diversifier son économie et s’adapter aux différents
changements rencontrés. Contrairement aux pays de l’OPEP, la Corée du Sud s’est enrichie.
Elle a pu ainsi rembourser sa dette ce qui est le signe d’une bonne santé. Depuis 96, on classe
la Corée du Sud dans les pays de l’OCDE.
Alors que les pays de l’OPEP restent extrêmement indépendants des pays du Nord, la
Corée est quant à elle de plus en plus indépendante, notamment grâce à la substitution des
importations.
II )Processus de l’ouverture en Argentine
A) Historique
La transformation de l’économie argentine a débuté sous la dictature (1976-1983) et a
ensuite été poursuivie pendant près de vingt ans par les différents gouvernements qui se sont
succédés depuis. Cependant, le processus d’ouverture économique du pays a grandement été
facilité par le retour à la démocratie au début des années 80. Notamment car celui-ci a permis
un assouplissement dans les relations internationales.
La politique économique adoptée alors a été une politique de type néo-libérale avec une
libéralisation commerciale, des privatisations et des réformes financières :
- En effet, de nombreuses privatisations ont été réalisées. Il convient de souligner que la
présence des firmes américaines et espagnoles (Iberia, Telefonica et Repsol) est désormais
relativement importante en Argentine. Un tiers des investissements dans le pays est effectué
par des entreprises nord américaines. Ces privatisations ont permis de relancer et de
moderniser bon nombre de secteurs d’activités par des gains d’efficacité, une amélioration de
la qualité des services offerts et une promotion accrue des investissements étrangers.
- Les obstacles aux investissements ont été démantelés et les fonds ont commencé à circuler
librement. Ainsi, ce cadre législatif a favorisé l’accueil des capitaux étrangers. A partir de
1991 jusqu’à 1999, la suppression du contrôle des changes, le libre rapatriement des capitaux
et des dividendes ainsi que l’absence totale de discrimination ont permis d’accueillir près de
127 milliards de dollars d’investissements étrangers. Par ailleurs, la loi dite de convertibilité
de 1991 qui a fixé le peso argentin au dollar a permis non seulement de lutter contre
l’inflation mais également d’attirer de nouveaux capitaux étrangers.
- L’économie a également été ouverte au moyen de réductions du niveau des tarifs
extérieurs et du démantèlement des barrières non tarifaires. Par ailleurs, l’Argentine a mis en
place une politique très dynamique de promotion de ses exportations.
- Finalement, le Mercosur formellement mis en place par le traité d’Asunción signé en 1991
définit les bases de création d’un marché commun dans les pays du sud dans le but de
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consolider les économies de ces pays et de soutenir les jeunes démocraties. La libre
circulation des biens, des services, des capitaux et de la main d’œuvre entre les partenaires est
entrée en vigueur en 1995. Ceci a permis au commerce intra-régional de s’accroître
rapidement et au Mercosur de devenir le quatrième ensemble économique mondial en termes
de PNB Brut cumulé avec un marché de 208 millions d’habitants. Ainsi, les échanges
commerciaux entre les pays participants au Mercosur sont passés de 3 milliards de dollars en
1990 à 20 milliards en 1997 et représentent à eux seuls la moitié du commerce entre pays
latino-américains. C’est pourquoi, le Mercosur est en quelque sorte le fruit du nouveau
modèle de développement adopté par les différents pays qui le composent, et qui se
caractérise comme nous l’avons déjà vu par une incitation à l’ouverture économique ainsi
qu’une accélération des processus d’intégration régionale. Par l’ouverture de leurs économies,
l’encouragement à la complémentarité entre les économies nationales, l’Argentine ainsi que le
Brésil, l’Uruguay et le Paraguay visent à s’insérer de façon plus compétitive dans l’économie
internationale.
Cependant, si toutes ces réformes ont permis à l’argentine de connaître une période de
forte croissance économique, elle a subi le choc des crises asiatique et brésilienne et celui de
la chute des cours mondiaux de ses produits traditionnels d’exportations. Ainsi, ce pays a
donc enregistré une croissance négative en 1999/2000. Par ailleurs, malgré le fait que ce pays
était qualifié d’élève modèle par le FMI, l’économie argentine est aujourd’hui dans un énorme
paradoxe car toute croissance entraîne automatiquement une augmentation de la dette.
B) Etat des lieux de l’ouverture
Ce vaste marché de 36 millions d’habitants est relativement ouvert. Le commerce extérieur
rapporté au PIB a considérablement augmenté et les exportations représentent aujourd’hui
8 % du PIB contre 4 % en 1980.
Actuellement environ 60 % des exportations argentines proviennent encore de produits de
base (essentiellement des denrées agricoles c’est à dire très sensibles aux variations de prix
souvent tirés à la baisse). Il convient par ailleurs de souligner que les produits d’origine
industrielle ne représentaient en 1980 que 24 % du total des exportations.
Les pays du Mercosur dont l’Argentine fait partie sont en Amérique latine les premiers
récepteurs de flux d’investissements étrangers et enregistrent une progression particulièrement
remarquable depuis la mise en place de la zone d’intégration. L’argentine en 1998 était au 7 e
rang dans les pays récepteurs d’IDE alors qu’au début de la décennie elle occupait la
quinzième position. C’est pourquoi, l’argentine avec le Brésil concentrent désormais plus de
la moitié du stock d’IDE cumulé en Amérique latine. Finalement, dans le Mercosur son
importance est croissante puisque elle représente 24 % des flux d’IDE dirigés vers la région.
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