
Cette théorie ne permet cependant pas de justifier l’ouverture au commerce international
d’un pays qui concentrerait tous les avantages absolus. En énonçant le théorème des
avantages comparatifs, Ricardo tente donc de pousser l’analyse un peu plus loin. Selon lui, un
pays va se spécialiser là où son coût de production est moindre et où sa productivité est la plus
forte de toutes ses productions. Mais l’analyse de Ricardo ne fournit aucune explication des
différences de productivité entre les pays. C’est à ce problème que va répondre le théorème
HOS (Hecksher, Ohlin, Samuelson). Ces auteurs considèrent, en effet, que les pays ont des
dotations en facteurs de production fort inégales, ce qui justifierait les différences de
productivité. Selon eux, chaque pays doit se spécialiser dans la production utilisant les
facteurs de production (travail, capital, terre) dont il dispose en abondance, et importer les
biens produits avec des facteurs qu’il possède en moindre quantité.
Au regard de ces trois approches, il est possible de conclure qu’il n’existe pas une mais
plusieurs spécialisations possibles. Il revient donc au pays de faire un choix parmi plusieurs
stratégies de développement. Aujourd’hui, par exemple, beaucoup de pays refusent d’adopter
une spécialisation dictée par une analyse en terme de dotation factorielle car l’expérience a
montré que ce type de spécialisation était peu favorable au développement économique. Il est
donc possible d’orienter la spécialisation d’un pays. Ce rôle revient à l’Etat à travers la mise
en place d’une politique économique adéquate.
B) Les pays de l’OPEP et la Corée du Sud
Il s’agit d’examiner les stratégies de développement choisies par ces pays et les
conséquences économiques de leur extraversion.
Les pays de l’OPEP = stratégie d’exportation de matières premières
Les pays de l’OPEP, comme la plupart des pays en voie de développement, ont choisi
de se spécialiser dans l’exportation de matières premières (ici le pétrole). A la question de
savoir si leur spécialisation les a ou non enrichis, on peut répondre que, malgré l’entrée de
revenus, ces économies n’ont pas su se diversifier et demeurent donc dépendantes du cours
des matières premières qui est fort instable. L’instabilité des termes de l’échange empêche
tout développement dans la mesure où cela contrarie les perspectives de croissance.
Les années 1980 ont été une période terrible pour les PED car les cours des matières
premières se sont effondrés. Les raisons de cette crise reposaient principalement sur la baisse
de la demande de la part des pays développés, eux-mêmes en crise, et l’apparition de produits
de substitution. On constate donc que l’échec des stratégies d’exportation de matières
premières est étroitement lié au phénomène de dépendance des PED vis-à-vis des pays du
Nord.
La Corée du Sud = promotion des exportations de produits manufacturés
La stratégie de développement de la Corée du Sud peut s’analyser en plusieurs étapes.
Promotion des exportations (années 1950)
Les industries textiles se développent car il y a des avantages comparatifs et la main d’œuvre
est bon marché. Mais d’autres pays adoptent la même stratégie et la concurrence apparaît.