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Le passage des commerçants par le Golfe de Guinée pour l'accès aux régions
aurifères, aux produits tropicaux, à la traite des esclaves, etc… provoqua le
désintéressement pour la route des caravanes.
La colonisation Française au Maghreb s’accompagna de mesures protectionnistes,
(barrières douanières en Algérie) qui taxaient les produits africains aux deux tiers de leur
valeur.
Ainsi les échanges séculaires que connaissaient les deux rives du Sahara
ralentirent et le commerce transsaharien perdit sa prospérité.
L'idée d'une liaison transsaharienne réapparut en France en 1860, sous la forme de
projet de chemin de fer, naturellement, puisque c’était le moyen de communication à la
mode à cette époque. L'industrie automobile n’étant pas encore très développée.
De 1875 à 1904 une vingtaine de projets et de tracés potentiels furent ébauchés et
étudiés. Le projet finalement retenu, en 1930 devait relier Oujda en Algérie à Tessalit au
Mali, en passant par Bechar et Reggane. De Tessalit le projet se séparait en deux
branches, l'une vers Niamey par Gao, l'autre vers Ségou par Tombouctou c'est à dire par
le delta du Niger. La capacité de transport était estimée à 4 millions de tonnes de frêt
(dans les 2 sens) et 24 000 voyageurs par an. Il suffirait alors de construire une
transversale d'Oujda à Alger pour mettre cette dernière à 3 jours de train de Ségou.
Les objectifs annoncés par les projets du Transsaharien étaient initialement
stratégiques, doublés, par la suite, d’intérêts économiques. Il s'agissait tout d’abord,
grâce au Transsaharien, de prolonger l'empire colonial vers l'Afrique profonde afin de
contrer les influences Marocaines et Libyennes au Sahara, et ensuite d'atteindre le delta
du Niger afin de le transformer en une région productrice de coton grâce aux eaux du
fleuve Niger.
Le premier tronçon du projet rebaptisé « Méditerranée(Mer)-Niger(Fleuve) » ne se
réalisera qu'en 1942 et atteindra Bechar (Kenadsa) en passant par la ville Marocaine de
Bouarfa. En 1948 le rail sera posé jusqu'à Abadla (275 km) qui sera en fait le terminus.
Au Mali, la construction du Pont-Barrage de Markala et la liaison ferroviaire
Ségou-Markala-Niono vers Tombouctou relevaient du projet Mer-Niger.
Finalement, il ne fut construit que 275 km de chemin de fer, au Magrheb, sur les
2 754 km de Mer-Niger prévus. Le rêve de la boucle du Niger ne se réalisa pas.
Une fois les indépendances politique acquises dans les années 1960, les pays
riverains du Sahara, guidés par une communauté de destin et par la volonté de restaurer
les liens économiques et socioculturels séculaires, ont décidé de conjuguer leurs efforts
pour la construction d'une infrastructure routière.
En 1964, à l'initiative de la Commission des Nations Unies pour l'Afrique (CEA),
l'Algérie, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, la République Arabe Unie (Egypte),