— la communication des groupes politiques ;
— la communication des « stars » de la vie politique qui sont également députés ;
— la communication des députés « de base ».
En fonction des circonstances, les journalistes demandent ou reçoivent de l’information de
l’une ou l’autre de ces sphères. L’Assemblée nationale en tant que telle n’est pas identifiée
comme source d’information, sauf pour des éléments très factuels : la division de la presse
fournit des renseignements ou publie des communiqués à propos des agendas, des
procédures, des éléments historiques… En résumé, l’Assemblée nationale française n’a pas
de porte-parole, alors qu’il existe un porte-parole du Gouvernement. Au contraire, dans
certains pays, l’assemblée dispose d’un porte-parole et certains membres de l’Association
pourront peut-être en parler.
Ceci dit, il faut revenir sur cette notion d’information officielle. Il existe tout de même,
dans une certaine mesure, une information que l’on pourrait presque qualifier « d’officielle »
à l’Assemblée nationale. On peut considérer que les images de la séance publique sont ainsi
des images « officielles ». Lors des questions au Gouvernement, une seule chaîne — publique
— est habilitée à tourner des images en plus de celles réalisées par le département
audiovisuel de l’Assemblée ; à la suite d’un accord informel, elle réalise un montage qui
comporte en très grande majorité les images de l’Assemblée et, en proportion beaucoup plus
limitée, les siennes ; les autres chaînes ne peuvent diffuser que les images fournies par
l’Assemblée. En revanche, toutes les chaînes peuvent venir filmer les débats portant sur un
texte, mais s’en abstiennent en fait et reprennent les images de l’Assemblée. On peut donc
considérer que cette dernière a donc une « mainmise » réelle, quoique pas totale, sur les
images de la séance.
Cette mainmise a pu également être constatée lors de l’ouverture à la presse de la
commission d’enquête sur Outreau. Les caméras ont été interdites en raison d’un manque de
place dans la salle et seules les images tournées par l’Assemblée ont été diffusées : cette
décision, qui résulte à l’origine d’une contrainte purement physique, a eu en fait des
conséquences plus « politiques », car elle a permis d’édicter des règles de déontologie. Par
exemple, lors de l’audition du juge Burgaud, il a été décidé de ne pas filmer les réactions des
acquittés : le message a donc été unique, contrôlé et certainement différent de ce qu’il aurait
été si toutes les chaînes avaient pu introduire des caméras.
Les diverses expériences à cet égard seront donc intéressantes à confronter.
Pour poursuivre sur cette question des images « officielles » qui, décidemment, n’est pas
simple, il ne faut pas oublier que l’évolution des techniques limite considérablement leur
portée : il est possible aujourd’hui de capturer et d’exploiter les images de l’Assemblée sans
qu’elle puisse exercer aucun contrôle ; la fabrication de produits dérivés pose de multiples
problèmes, dont, en particulier, celui du droit à l’image.
Quatrième question : quelle doit être la place de la chaîne parlementaire ?
Depuis 2000, l’Assemblée s’est dotée d’une chaîne de télévision parlementaire. Elle a en
effet éprouvé le besoin de mieux faire connaître son action, grâce à une chaîne qui lui soit
propre et qu’elle finance entièrement par une subvention. Le Sénat dispose également de sa
propre chaîne. D’autres Parlements étrangers en ont fait autant ou s’apprêtent à le faire.
L’existence de cette chaîne pose plusieurs questions, parmi lesquelles le contenu de ses
programmes et son coût.
La loi reconnaît à la chaîne son indépendance éditoriale, mais lui fixe un cadre en lui
imposant de remplir « une mission de service public, d’information et de formation des