CIRCULAIRE-PRESIDENTS 2011-120 --------------------------------------------17 juin 2011 DELIVRANCE D’ALCOOL EN OFFICINE La vente d’alcool pur à usage médical en officine devient impossible __________ Des contrôles diligentés par les services des Douanes, auprès de quelques pharmacies ayant dispensé de l’alcool en quantité significative, ont mis en évidence, au-delà des anomalies constatées, une nouvelle interprétation desdits services sur la vente d’alcool en exonération de droits d’accises en officine. Pour mémoire, il apparaît, au terme des contrôles opérés, que la transposition, en droit français, des directives européennes 92/83 et 92/12 par une ordonnance de 2001, conduirait à ne plus exonérer des droits d’accises, l’alcool pur vendu aux particuliers dans les officines de pharmacie. La position des Douanes, confirmée le 12 mai 2011, lors d’une réunion organisée à l’initiative des représentants de la profession, contredit une correspondance adressée par les services des Douanes en 1999 à l’Ordre national des pharmaciens, courrier reconnaissant la possibilité de vendre de l’alcool à usage médical et pharmaceutique, sur le contingent alors en vigueur, en exonération de droits1. Dans le cadre des contrôles en cours, les Douanes estiment que la délivrance d’alcool à 90°, conditionné en flacons de 125 ou 250 ml, fut-t-il prescrit et conditionné industriellement et dispensé à usage de désinfectant, intervient en infraction au Code général des impôts, dès lors qu’il ne donne pas lieu à paiement des droits d’accises. Cette évolution de la position des services des Douanes en matière de contrôle du respect de la réglementation n’a jamais été communiquée aux instances professionnelles ni, sans doute pas davantage, aux fournisseurs d’alcool et encore moins aux pharmaciens d’officine. Nos confrères ne pouvant pas, à ce jour, s’approvisionner en alcool en droits d’accises acquittés, les pénalités pouvant être lourdes et les contrôles se poursuivant, le Bureau de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, recommande à l’ensemble des pharmaciens adhérents de cesser immédiatement et jusqu’à nouvel avis, toute dispensation d’alcool pur, quel que soit le volume, même sur prescription médicale. 1 Cf. notre circulaire n° 2011-103 du 17 mai 2011. Seul l’alcool dénaturé ou modifié peut donc être remis au patient, étant précisé qu’il appartient au médecin traitant et ou pharmacien de s’assurer que le patient ne présente pas d’allergie aux additifs de dénaturation. Il convient de rappeler que l’alcool modifié est contreindiqué chez les nourrissons, les enfants ayant eu des convulsions et chez les personnes allergiques à la tartrazine. Dans tous les cas, l’intérêt du patient doit prévaloir. Depuis un mois et malgré une volonté de concertation de la profession, les contrôles des Douanes continuent, quels que soient les volumes d’alcool vendus. Force est de constater que le document récapitulant la réglementation applicable en matière de droits d’accises dus sur l’alcool acheté par les officines, communiqué aux représentants de la profession à la suite des réunions intervenues avec les services des Douanes, ne permet pas d’arrêter une ligne de conduite à la fois respectueuse de la santé publique et de la réglementation fiscale. La FSPF a donc saisi le ministère de la Santé de ce dossier ; il lui appartient désormais de se prononcer. Philippe GAERTNER Président