Le volume courant = 8 ml / kg

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Le 25/10/05
Delphine RIEUSSEC
Sophie CRAMAREGEAS
L’ARRET RESPIRATOIRE ET DEFAILLANCES
RESPIRATOIRES AIGUES
INSPIRATION :
- phénomène actif
- le diaphragme descend et repousse les viscères abdominaux  l’épigastre se soulève.
- La paroi antérieure du thorax se soulève.
- Les ailes du nez et les cordes vocales s’écartent.
EXPIRATION :
- le diaphragme remonte  l’épigastre s’affaisse
- la paroi antérieure du thorax s’affaisse
- les ailes du nez et les cordes vocales se rapprochent
- le flux est perçu au niveau des narines et de la bouche.
Le cycle respiratoire se renouvelle 12 - 20 fois par minute :
- si  12  bradypnée : respiration lente
- si  20  tachypnée : respiration rapide
Le rapport : temps inspiratoire (Ti) / temps expiratoire (Te)
=
1/3
/
2/3
= 1/ 2
ex : pour une fréquence respiratoire de 20 cycles / minute  Ti = 1 sec
Te = 2 sec
Finalité des mouvements respiratoires : mobiliser un volume courant ( = quantité d’air
atmosphérique qui pénètre dans les voies aériennes).
Le volume courant = 8 ml / kg
 si 70 kg : volume courant = 560 ml
Fréquence respiratoire = 16 cycles / minute
Ventilation / minute = 16 x 560 = 9 litres /minute
Applications : ces données servent à régler les respirateurs lors de la ventilation artificielle.
Spiromètre : appareil mesurant le volume courant inspiré à chaque cycle respiratoire
Spiromètrie : ventilation métrique par minute.
Pression intra-thoracique :
Les voies aériennes conduisent l’air atmosphérique jusqu’aux alvéoles où a lieu l’hématose
(= échanges entre le sang veineux et l’air alvéolaire).
Le thorax est assimilé à une boite fermée en communication avec l’extérieur par les voies
respiratoires.
INSPIRATION
EXPIRATION
Contraction des muscles respiratoires
Relâchement des muscles respiratoires


augmentation du volume de la cage thoracique affaissement cage thoracique: diminution du V


pression intra-thoracique  pression atm
pression intra-thoracique  pression atm


l’air entre dans les poumons
l’air sort des poumons
Objectif de la fonction respiratoire : maintient de :
- Pression artérielle en O2 : PaO2 = 100 mmHg
- Saturation en O2 = 100 %
La PaO2 sert à saturer l’Hémoglobine en O2 (pas besoin d’une pO2 supérieure à 100 mmHg
pour saturer l’Hb)
Transport de 20 ml d’O2 pour 100ml de sang (dont 1 ml d’O2 dissout dans le sang).
La courbe de saturation de l’hémoglobine est une sigmoïde :
Au début, quand la PaO2 diminue : peu d’effet sur la saturation
A partir de 70 mmHg : décroissance rapide.
- Pression artérielle en CO2 : PaCO2 = 40 mmHg
Le CO2 est produit en permanence par le métabolisme de base. Il est évacué par le système
respiratoire.
Nous sommes régulés pour que la pCO2 reste constante ; et que :
- Le pH artériel : pHa = 7.40
DEFAILLANCES RESPIRATOIRES = hypoxémie (pas assez d’O2 dans le
sang) :
-
hypoxémie : si PaO2  80 mmHg (mesuré par garométrie artérielle)
hypoxémie sévère : si PaO2  60mmHg  SaO2  92 %
- Diagnostic par saturométrie pulsée (SpO2).
Saturomètre : capteur qui émet 2 longueurs d’ondes ( une dans l’IR et une dans l’UR) :
mesure à travers la peau la saturation de l’Hb en O2.
-
La PaCo2 est fonction du type de défaillance.
DETERMINANTS DE LA FONCTION RESPIRATOIRE :
1/ Pression inhalée en O2 = PiO2 :
= pression atm x FiO2 (= Fraction inhalée en O2 = fraction d’O2 dans la composition de
l’air atm= 0.21).
= 760mmHg x 0.21 = 160 mmHg (au niveau de la mer).
La pression atm est variable avec le temps et l’altitude :
Quand on monte en altitude : la pression atm diminue ( mais la FiO2 reste constante) 
hypoxémie d’altitude.
Dans les sous-marins : diminution de l’O2 (utilisation) et donc augmentation du CO2 
hypoxémie de confinement.
2/ Ventilation alvéolaire :
Elle est assurée par :
- la liberté des voies aériennes (sinon défaillance respiratoire obstructive).
- les mouvements respiratoires : renouvellement permanent de l’air alvéolaire.
3/ Rapport ventilation / perfusion :
Il faut un débit d’air et un débit sanguin dans les alvéoles = perfusion des alvéoles.
PHYSIOPATHOLOGIE DE L’HYPOXEMIE :
1/ PiO2 :
- altitude
- confinement
2/ Hypoventilation alvéolaire ( hypercapnie) :
- obstruction des voies aériennes
- défaillances musculaires respiratoire
- restriction pulmonaire
3/ Shunt pulmonaire :
maladie alvéolaire : ex : la pneumonie aiguë :
le sang passe dans des alvéoles non ventilées et repart donc non artérialisé : il est veineux,
encore chargé en CO2.
TABLEAU CLINIQUE RESPIRATOIRE :
1/ Arrêt respiratoire ( le + grave : entraîne l’arrêt circulatoire  mort)
2/ Défaillances respiratoires = hypoxémies :
- syndrome clinique d’hypoxémie sévère
- saturation pulsée en O2 ( SpO2)
3/ Syndromes obstructifs respiratoires :
- obstruction pharyngée par le massif lingual
- inhalation de corps étrangers.
1/ L’ARRET RESPIRATOIRE :
-
-
interruption de la fonction respiratoire
diagnostic positif : A et B :
hypoxémie majeure  ne répond pas, ne réagit pas : plus de fonction neurologique
libération des voies aériennes supérieures.
la ventilation est absente pendant 10 secondes :
pas de mouvement respiratoire (look)
pas de bruit respiratoire (listen)
pas de souffle aérien (feel)
Remarque : après 10 secondes, contrôler le pouls carotidien.
 Si non traité :
- hypoxémie
hypercapnie
acidémie (asphyxie)
- dissociation électromécanique puis asystolie : arrêt circulatoire en quelques minutes
 Impose :
- la libération des voies aériennes supérieures
- la ventilation artificielle.
2/ DEFAILLANCES RESPIRATOIRES :
-
-
définies par une hypoxémie sévère :
PaO2 < 60 mmHg
SaO2 < 92 %
diagnostiquée par saturométrie pulsée : SpO2 < 92 %
Remarque : cyanose : signe peu sensible et non spécifique de l’hypoxémie.
Le syndrome clinique d’hypoxémie sévère :
a) phase de lutte :
- mouvements respiratoires amples et rapides  tachypnée > 20 cycles / minute (
fréquience respiratoire rapide).
- Tachycardie, hypertension artérielle : mise en jeu du système orthosympathique en
réponse à l’agression  décharge d’adrénaline.
b) phase de décompensation :
- mouvements respiratoires superficiels et rapides  polypnée
-
asynchronisme thoraco-abdominal (épuisement) : l’épigastre s’affaisse pendant que le
thorax se soulève.
Perte de connaissance, tachycardie, hypotension.
c) phase d’arrêt respiratoire : (précède l’arrêt circulatoire)
 Mouvements respiratoires de lutte :
 Lutte inspiratoire = tirage inspiratoire :
- mise en jeu des muscles inspirateurs accessoires du cou et du thorax ( contraction des
muscles cervicaux, abaissement du larynx , obstruction des voies aériennes supérieures)
- égalisation des temps inspiratoires et expiratoires
 Lutte expiratoire = bradypnée expiratoire :
- mise en jeu des muscles expirateurs accessoires (muscles intercostaux et muscles
abdominaux)
- temps expiratoire prolongé : Ti / Te = 1/ 3 ou 1/ 4
exemple : crise d’asthme :obstruction des voies aériennes par constriction des bronchioles
terminales = problème pour expirer
 coma
 pauses respiratoires puis absence de mouvement respiratoire avec gasps (ventilation
inefficace)
 chute de la pression artérielle (bradycardie)
 arrêt circulatoire ( dissociation électromécanique puis asystolie)
BILAN : expérience (réalisée chez le chien) :
Respiration d’azote  phase de lutte (mouvements respiratoires amples et rapides)
 augmentation de la pression artérielle et de la fréquence de pulsation
 phase de décompensation :
diminution de l’amplitude des mouvements respiratoires
 phase d’arrêt respiratoire : pauses, gasps, arrêt
 phase d’arrêt circulatoire
3/ SYNDROMES OBSTRUCTIFS RESPIRATOIRES :
 Signes d’inspection musculaire :
- dyspnée et tirage inspiratoire
- dyspnée et bradypnée expiratoire
 Signes auscultatoires :
- fonction du niveau de l’obstacle : on n’entend le souffle qu’au-dessus de l’obstacle
- fonction du caractère complet :
 obstruction totale = silencieuse (+/- mouvements respiratoires de lutte)
 obstruction partielle : signes en fonction du niveau intra ou extra-thoracique (fixe ou
variable) :
exemples : pharynx : tirage, ronflement
larynx : tirage, cornage, voix rauque
trachée haute : tirage, voix peu intense
bronchioles : bradypnée expiratoire +/- sibilante
Le tirage inspiratoire :
 Saillie inspiratoire des muscles inspiratoires accessoires :
- sterno-cleido-mastoïdien
- intercostaux
- trapèze
 Dépression sus-sternale et sus-claviculaire
 Descente inspiratoire de la trachée
 Descente inspiratoire du cartilage thyroïdien ( signe de Campbell ).
 Correspond à une contraction intense des muscles inspirateurs accessoires
 Traduit une pression intra-thoracique très négative
 Circonstances :
- inspiration forcée
- lutte sur un obstacle des voies aériennes extra-thoraciques (bouche, pharynx, larynx,
trachée)
- difficulté pour insuffler les poumons
REANIMATION RESPIRATOIRE :
-
libération des voies aériennes supérieures
position latérale de sécurité
manœuvre de Heimlich
ventilation artificielle


Contexte
Non traumatique
Contexte
traumatique
Libération des voies aériennes supérieures :
Dans un contexte non traumatique :
Obstruction pharyngée par la chute du massif lingual sur la paroi postérieure du larynx
+/- signes de lutte
Manœuvre classique (cf : cours précédent) : on tire le maxillaire vers le haut
Dans un contexte traumatique :
Il faut subluxer la mandibule : on agrippe la branche montante de la mandibule et on tire vers
le haut  alignement de la colonne vertébrale (donc : on n’utilise pas la méthode classique
pour ne pas léser la moelle épinière)
Dans les 2 contextes : il faut vérifier la vacuité buccale.
Alerte 15 :
-
le 15 : Service d’Aide Médicale d’Urgence
le 112 : appel d’urgence
Localiser urgence vitale
Donner bilan initial
Objectifs : médicaliser, évacuer
TRAUMATISME FASCIAL ET OBSTRUCTION DES VOIES AERIENNES
RESPIRATOIRES :
HEMORRAGIE  ASPIRATION
- fracture du maxillaire
(épistaxis : Lefort 2,3
Hématome palais : 1)
- fracture mandibulaire
- plaie de la langue
OBSTRUCTION DESOBSTRUCTION
- trouble de la conscience
- bifracture mandibulaire
- hématome de la langue
L’inhalation d’un corps étranger :
-
Fausses routes alimentaires
Dents ou prothèses
Objets : stade oral
Jeux avec des graines
L’expulsion d’un corps étranger des voies aériennes respiratoires :
-
Claques dorsales
chez l’adulte : Manœuvres de Heimlich (debout)
= appuyer sur l’épigastre pendant l’expiration : ce qui provoque la remontée du
diaphragme.
Chez l’enfant : Manoeuvre de Heimlich : on appui sur le diaphragme (allongé)
Chez le bébé : Claques dorsales et manoeuvre de Heimlich (la tête en bas)
Restaurer la ventilation alvéolaire :
-
Contrôler la liberté des voies aériennes :
 Sans matériel
 Médicalisé : intubation trachéale
-
Restaurer le cycle respiratoire :
 Bouche à bouche et ses variantes
 Insufflateur manuel
Le bouche à bouche :
- pincer le nez
- maintenir les voies aériennes respiratoires
- vérifier que le thorax s’abaisse
Le bouche à masque :
- subluxer le maxillaire et tenir le masque
L’insufflateur manuel :
Ballon alimenté sur de l’O2 ou de l’air atmosphérique
Compression du ballon :
Les valves d’admission expiratoire et inspiratoire se ferment, insufflation
Relâchement du ballon :
Les 2 valves s’ouvrent : expiration.
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