av. J.-C. n’étaient pas considérées comme des guerres civiles, un des camps étant composé de
non citoyens ; il en va de même pour la guerre sociale, les rebelles de 91-98 av. J.-C. étaient
citoyens latins.
Paul Jal définit la guerre civile comme une lutte entre citoyens4. Les guerres civiles de
la fin de la république eurent un caractère original, enrichi d'une problématique unique et
nouvelle : le choix du nouveau régime5. « Bref, écrit-il, il était pratiquement impossible de
demeurer absolument neutre dans une lutte d’idées qui concernait de près ou de loin tout
citoyen romain. La guerre civile est une guerre révolutionnaire ; en tant que telle, c’est un
conflit moral et psychologique, tout autant que militaire et politique.6 » Les guerres civiles de
68-69 s'inséraient en partie dans cette définition : Vindex souhaita rétablir la liberté du peuple
romain. Par le choix de Galba comme successeur, il définissait son action comme inséparable
du cadre institutionnel du principat. Les monnaies représentant la libertas ne sont pas à
analyser comme l’affirmation d’un désir de retour à la république mais comme un programme
sénatorial. Le débat était sur la nature du principat, non du régime. Mis à part une dernière
tentative d'affirmation sénatoriale avec l'élection de Pupien et Balbin, peut-être avec le choix
de Marcus7, le parti sénatorial n'eut rapidement plus son mot à dire… si l'on considère que le
respect du Sénat sous Octave-Auguste n'était pas une fiction. En effet, après sa marche sur
Rome, il se fit donner le consulat en milieu d'année, alors qu'un consul était déjà en place8. Il
n'avait que dix-neuf ans. Le sacramentum était la base du recrutement des armées, mais
suffisait-il à rendre un pouvoir légitime ? Officiellement, le triumvirat dura jusqu’en 339 ; en
31, avant la bataille d’Actium, un serment fut prêté à Octavien10. En réalité, la question du
4 Jal (P.), La guerre civile à Rome. Étude littéraire et morale, Paris, P.U.F., 1963, coll. Publications de la faculté
des lettres et sciences humaines de Paris, série « Recherches », tome VI., p.14
5 Jal (P.), La guerre civile à Rome. Étude littéraire et morale, Paris, P.U.F., 1963, coll. Publications de la faculté
des lettres et sciences humaines de Paris, série « Recherches », tome VI., p. 14.
6 Jal (P.), La guerre civile à Rome. Étude littéraire et morale, Paris, P.U.F., 1963, coll. Publications de la faculté
des lettres et sciences humaines de Paris, série « Recherches », tome VI., p. 82.
7 Zon., XII, 18. En réalité ce Marcus pose problème : il n'est mentionné nulle part ailleurs.
8 Plut., Brut., 27, 1-3 (1-109) ; Liv., 119 (1-111) ; Aug., R.G., 1 (1-132).
9 Aug., R.G., 7.
10 Aug., R.G., 25 : « Iurauit in mea uerba tota Italia sponte sua et me be[lli], quo uici ad Actium, ducem
depoposcit. Iurauerunt in eadem uer[ba proui]nciae Galliae, Hispaniae, Africa, Sicilia, Sardinia. Qui sub
[signis meis tum] militauerint, fuerunt senatores plures quam DCC, in ii[s qui uel antea uel pos]tea consules