Membre d’une Unité de pointe contre les fraudes du
Laboratoire Central d’Analyse des Contrefaçons à Tours ,
vous devez analyser un médicament soupçonné de
contrefaçon.
Les médicaments contrefaits tuent 700.000 personnes par an
Mots clés : médicaments, Infographie
Par Thomas Féat Service infographie du Figaro - le
25/09/2013
Selon un rapport paru mercredi, le trafic pesait pour 55
milliards d'euros en 2010. Dans certains pays d'Afrique,
plus de la moitié des produits en circulation sont des
contrefaçons.
La Chine, l'Inde et la Russie sont les premiers
producteurs de médicaments contrefaits.
Il pourrait s'agir du premier commerce illicite mondial devant la prostitution et la vente de
haschich. Selon une étude de l'Institut de recherche contre les médicaments contrefaits (IRCAM)
publiée mercredi, les ventes de contrefaçons médicamenteuses auraient atteint 55 milliards d'euros
en 2010 contre 26 milliards en 2005, soit 10% du marché pharmaceutique légal. Citant l'OCDE, le
document affirme que 75% des contrefaçons émaneraient de Chine et d'Inde, la moitié d'entre elles
transitant par Dubaï pour empêcher toute traçabilité.
Toujours selon cette étude, 30% des médicaments sont falsifiés dans certains pays africains,
asiatiques ou d'Amérique latine. Au Nigeria et en Guinée, ce rapport grimpe même à 60%. Mais le
fléau ne frappe pas uniquement les nations en voie de développement. En 2011, les douanes
américaines ont saisi pour près de 17 millions de dollars de marchandises, soit une augmentation
de 200% par rapport à l'année précédente. D'autre part, selon un rapport de la Commission
européenne paru en 2012, les médicaments contrefaits étaient les premiers produits saisis aux
frontières de l'Union européenne via les échanges postaux.
Antibiotiques, analgésiques, antiparasitaires, antipaludiques, contraceptifs… La gangrène
n'épargne aucun produit, pas même les plus bénins. En 2009, un sirop contre la toux contenant de
l'antigivre a provoqué la mort de 84 enfants au Nigeria. En tout, plus de 520 types de médicaments
étaient touchés en 2012.
Le rôle croissant d'Internet
L'expansion rapide du phénomène s'explique en partie par sa rentabilité, 10 à 25 fois supérieure à
celle du trafic de stupéfiants. La fabrication illégale d'un «blockbuster», soit un médicament
générant sur le marché régulier plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires, peut générer un
bénéfice avoisinant les 500.000 dollars pour 1000 dollars investis. En comparaison, la même
somme investie dans le trafic de fausse monnaie ou d'héroïne rapporterait 20.000 dollars, et 43.000
dollars en moyenne pour le trafic de cigarettes, d'après la Fédération internationale de l'industrie du
médicament.
En juin 2013, Interpol a saisi près de 30 millions d'euros de contrefaçons lors d'une opération
menée simultanément dans 99 pays et ciblant les sites Internet de vente de médicaments.
L'Alliance européenne pour l'accès à des médicaments sûrs affirme pour sa part que 62% des
comprimés achetés sur Internet en 2011 étaient des contrefaçons.