Mais pendant la période qui a couru de son ordination en 1780 jusqu’à
la veille de la révolution, au printemps 89, soit neuf années, ce qui
n’est pas rien, Talleyrand a rencontré beaucoup de monde n’ayant rien
à voir avec ceux et celles qu’il fréquente le soir.
Ce sont des financiers, des négociants, des spéculateurs… et aussi des
hommes politiques…
Il les a rencontré notamment pour se former à sa charge d’agent
général du clergé, mais également par goût personnel car comme déjà
précisé, Talleyrand est vraiment obsédé par le besoin d’être riche,…de
faire de l’argent… d’autant qu’on peut perdre au jeu !
Quant à sa liaison avec la sphère « politique » elle s’est plutôt faite par
l’intermédiaire d’un homme qui allait bientôt faire parler de lui,
Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, mais aussi par la
fréquentation du milieu affairiste des « Orléans »…
En tous les cas, c’est à l’issue de ces différentes rencontres que
Talleyrand s’est forgé une conviction personnelle, résumée comme
suit :
Toute politique doit favoriser le « libéralisme économique » seule
doctrine à même d’enrichir les hommes entreprenants.
Voilà aussi pourquoi, toute sa vie, il sera un fervent adepte du système
politique anglais, un système suffisamment souple pour permettre le
développement de ce fameux libéralisme marchand.
Cela dit, malgré sa discrétion, ses accointances avec le clan
« Orléans », son goût pour une économie libérale et sa vie mondaine
le soir et la nuit,… finissent par faire jaser…
Son comportement général tant privé que public parvient même aux
oreilles du roi…
Voilà pourquoi, probablement, il mettra un peu plus de temps que
prévu pour être nommé évêque d’Autun,… en novembre 1788
précisément…
Il était temps ! Juste quelques mois avant la grande secousse qui se
profile !!