Compenser la ronde nulle de 2010 : alors qu’ils se montaient à 0,7 % pour l’année en cours, les
accords salariaux conventionnels ont été complètement laminés par le renchérissement an-
nuel de 0,7 %. Si l’on considère les augmentations des primes maladies, non calculées dans
l’index national, les travailleuses et les travailleurs ont même dû assumer une perte de sa-
laire réel. Selon l’Office fédéral de la statistique, les primes en augmentation ont absorbé la
croissance du revenu moyen disponible à raison de 0,6 points.
Abandonner la retenue en négociant les salaires : Considérant les spécificités des branches et des
entreprises , les fédérations de Travail.Suisse ont négocié les augmentations de salaires 2011
comme toujours de manière différenciée. Vu la bonne situation économique, la retenue adap-
tée en automne 2009 n’était plus de mise, et ce avec raison : comme, en 2010, l’économie inté-
rieure a tourné à plein régime sans interruption, l’industrie s’est restructurée par le biais des
résiliations et de la réduction des horaires de travail, elle s’est repositionnée et marche de
nouveau à fond. Les prévisions pour 2011 sont bonnes – augmentations de salaires com-
prises.
Résultats des négociations salariales 2011 : résultats satisfaisants
Dans l’ensemble, les fédérations de Travail.Suisse sont pleinement satisfaites de la ronde des
salaires 2011. Les détails des résultats par branche ou par entreprise figurent dans les ta-
bleaux en annexe.
Niveau satisfaisant entre 1,5 et 2,5 % : les augmentations de salaires 2011 oscillent entre 1,5 et
2,5 % nominaux, entre 0,9 et 1,9 % réels (déduction des pronostics de renchérissement 2011
de 0,6 %).
Tendance critique à maintenir les augmentations individuelles : la tendance regrettable de procé-
der à des augmentations de salaires individuelles paraît se maintenir pour l’an prochain. Les
fédérations ont revendiqué en première ligne des augmentations de salaires générales, afin
que tous les travailleurs participent au redressement économique. En effet, les augmenta-
tions individuelles recèlent toujours un potentiel d’arbitraire et de favoritisme en l’absence
d’un système salarial transparent dans les entreprises.
Paiements uniques ephémères : les augmentations de salaires régulières sont de nouveau rem-
placées, par endroits, par des paiements uniques tout à fait insatisfaisants. Malgré leur net
caractère de reconnaissance, ils ne représentent pas une part de salaire effective et fiable car
ils ne garantissent ni le relèvement du niveau du salaire pour les années suivantes, ni
l’augmentation de la prévoyance vieillesse.
Revenu disponible amputé par les augmentations des taxes : les augmentations salariales ne reflè-
tent pas dans la même proportion le revenu disponible car 2011 verra plusieurs taxes aug-
menter (APG 0,2 %, LACI 0,2 % , à chaque fois supportées par moitié par le travailleur) dont
la TVA. En outre, les primes des caisses maladies augmentent en moyenne de 7 % par an.