Conférence de presse du 20 décembre 2010 Résultats de la ronde salariale 2011 Augmentations de salaires globalement satisfaisantes Les négociations salariales se sont jouées sur fond de redressement économique. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante de 170'000 travailleurs, juge les résultats des négociations salariales comme globalement satisfaisants. Dès 2011, les salaires augmenteront de 1,5 à 2,5 %. Susanne Blank, responsable de la politique économique, Travail.Suisse Malgré les pronostics de la fin de l’année passée, la crise économique mondiale a été moins longue et moins dure pour la Suisse. Le redressement hésitant qui se dessinait au 2e semestre 2009 n’a cessé de se renforcer. Dès le début de l’année, les pronostics de croissance ont été constamment corrigés vers le haut, à 2,7 % pour l’année courante et à 2,2 % pour l’année prochaine. De larges pans de l’économie interne comme la construction, le second œuvre et le commerce de détail, notamment, ont à peine senti la crise. Les sondages montrent que les entreprises ont retrouvé confiance, qu’elles pensent pouvoir se maintenir au seuil de rentabilité ou y revenir. De plus, la perspective de renchérissement pour l’année à venir est modérée, ce qui rend optimiste. La lente détente du marché du travail est également réjouissante, même si quelques risques conjoncturels subsistent pour l’économie suisse, en raison notamment du cours de l’euro. La ronde salariale 2011 s’est tenue sous le signe du redressement économique Initiée début août par Travail.Suisse et ses fédérations Syna, transfair et Hotel & Gastro Union, la ronde salariale 2011 s’est tenue sous le signe du redressement économique. Les fédérations ont fait valoir les arguments suivants : Rattraper le retard salarial : Tandis que, durant la période de haute conjoncture entre 2004 et 2008, le PIB s’envolait de 14,1 %, l’augmentation des salaires réels et des salaires conventionnels a été faible, voire quasi nulle, avec 1,1 %, respectivement 0,5 %. 2009 a été une année exceptionnelle en raison du renchérissement négatif qui a provoqué une augmentation des salaires réels de 2,6 %. Grâce elle, la consommation privée s’est maintenue à un bon niveau malgré une économie faiblissante. Compenser la ronde nulle de 2010 : alors qu’ils se montaient à 0,7 % pour l’année en cours, les accords salariaux conventionnels ont été complètement laminés par le renchérissement annuel de 0,7 %. Si l’on considère les augmentations des primes maladies, non calculées dans l’index national, les travailleuses et les travailleurs ont même dû assumer une perte de salaire réel. Selon l’Office fédéral de la statistique, les primes en augmentation ont absorbé la croissance du revenu moyen disponible à raison de 0,6 points. Abandonner la retenue en négociant les salaires : Considérant les spécificités des branches et des entreprises , les fédérations de Travail.Suisse ont négocié les augmentations de salaires 2011 comme toujours de manière différenciée. Vu la bonne situation économique, la retenue adaptée en automne 2009 n’était plus de mise, et ce avec raison : comme, en 2010, l’économie intérieure a tourné à plein régime sans interruption, l’industrie s’est restructurée par le biais des résiliations et de la réduction des horaires de travail, elle s’est repositionnée et marche de nouveau à fond. Les prévisions pour 2011 sont bonnes – augmentations de salaires comprises. Résultats des négociations salariales 2011 : résultats satisfaisants Dans l’ensemble, les fédérations de Travail.Suisse sont pleinement satisfaites de la ronde des salaires 2011. Les détails des résultats par branche ou par entreprise figurent dans les tableaux en annexe. Niveau satisfaisant entre 1,5 et 2,5 % : les augmentations de salaires 2011 oscillent entre 1,5 et 2,5 % nominaux, entre 0,9 et 1,9 % réels (déduction des pronostics de renchérissement 2011 de 0,6 %). Tendance critique à maintenir les augmentations individuelles : la tendance regrettable de procéder à des augmentations de salaires individuelles paraît se maintenir pour l’an prochain. Les fédérations ont revendiqué en première ligne des augmentations de salaires générales, afin que tous les travailleurs participent au redressement économique. En effet, les augmentations individuelles recèlent toujours un potentiel d’arbitraire et de favoritisme en l’absence d’un système salarial transparent dans les entreprises. Paiements uniques ephémères : les augmentations de salaires régulières sont de nouveau remplacées, par endroits, par des paiements uniques tout à fait insatisfaisants. Malgré leur net caractère de reconnaissance, ils ne représentent pas une part de salaire effective et fiable car ils ne garantissent ni le relèvement du niveau du salaire pour les années suivantes, ni l’augmentation de la prévoyance vieillesse. Revenu disponible amputé par les augmentations des taxes : les augmentations salariales ne reflètent pas dans la même proportion le revenu disponible car 2011 verra plusieurs taxes augmenter (APG 0,2 %, LACI 0,2 % , à chaque fois supportées par moitié par le travailleur) dont la TVA. En outre, les primes des caisses maladies augmentent en moyenne de 7 % par an. Soutien nécessaire de la consommation privée : les augmentations de salaire représentent un soutien important à la consommation privée qui, l’an prochain, va légèrement baisser selon les pronostics. Or, la consommation privée est le moteur essentiel de l’économie.