Une approche en droit français 3 .
économique et la vérité des hommes. Or, la première vérité, dont il faut tenir compte et le
président Brésilien LULA est là pour nous le rappeler avec force et conviction, réside dans le
fait insupportable que la famine sévit encore, la faim tue
.
Désolé, messieurs les économistes, la vie ne se résume pas à une équation
mathématique… L’exemple argentin démontre qu’une politique destinée à satisfaire la
finance spéculative détruit l’économie réelle et engendre la misère. Dans le cadre de cette
idéologie libérale, on habille de mots savants, la vieille loi de la jungle, on consacre la loi du
plus fort au nom d’un douteux ‘struggle for life’
. Bref, la consommation comme fin en soi et
les marchés financiers, comme horizon indépassable, deviennent les nouveaux Léviathan
,
ces « nouveaux monstres froids »
qui gouvernent le monde, subjuguent ou révulsent.
A cette idéologie qui présuppose l’égoïsme des hommes
, on peut opposer un idéal :
dans le respect des libertés de chacun, posons que la solidarité entre les hommes, entre les
générations, dans le respect de l’environnement, est un facteur de développement pour tous
et de bien être pour chacun. Au nom d’un humanisme
qui est à réinventer contre un
utilitarisme réducteur
, il faut à présent affirmer quelques idées simples :
1°) l’homme n’est ni une machine ni une marchandise
;
2°) il existe des biens hors commerce
(culture, santé, éducation, biens publics
,
…) ;
3°) l’économie est au service de l’homme et non l’homme au service de
l’économie.
Dans le cadre de cette résistance à la mondialisation coupable peut émerger une
mondialisation responsable : l’économie sociale de marché peut apparaître comme une
synthèse difficile entre la générosité et le sens du commerce.
D’ailleurs, nous allons voir que c’est l’une des difficultés du commerce dit équitable
de marier ces deux contraintes, de résoudre cet antagonisme. Dans le cadre d’une réflexion
globale sur la place de chacun des acteurs (producteurs, importateurs, consommateurs,
ONG, Etats), le citoyen, qui a perdu ses droits pour devenir un con-sot-mateur, peut tenter de
les reconquérir en devenant un consommACTEUR
.
Comme l’illustre le diagramme ci-après dessiné par novethic.fr, le commerce équitable
s’inscrit dans le cadre général de cette rénovation de l’économie.