D-26 Géométrie euclidienne
INTRODUCTION
L’étude de la proportionnalité des parties, ligne, aire et
volume de figures ou de solides semblables remonte aux
travaux de Thalès et à l’École de Pythagore. Pour les
pythagoriciens, convaincus que l’espace, le temps et la
matière sont constitués de grains indivisibles, il allait de
soi de croire à la commensurabilité de toutes grandeurs de
même nature. Ils ont donc effectué beaucoup de recher-
ches sur les rapports de figures semblables. La découverte
de l’incommensurabilité de la diagonale et du côté du
carré porta un dur coup à leur conviction. C’est Eudoxe
qui a libéré la proportionnalité du carcan de la
commensurabilité pour préserver les résultats obtenus par
les pythagoriciens. La notion de proportionnalité définie
par Eudoxe est celle reprise par Euclide dans les Élé-
ments. Nous ne présenterons pas cette approche qui est un
peu lourde lorsque l’on peut utiliser les nombres déci-
maux.
Dans la section précédente, nous avons vu comment utili-
ser les cas d’égalité de triangles pour démontrer des théo-
rèmes nouveaux, nous allons maintenant faire de même
avec les cas de similitude des triangles.
SIMILITUDE DES TRIANGLES
Définition
Triangles semblables
On dit que deux triangles sont semblables si :
•leurs trois angles sont congrus chacun à chacun;
•leurs côtés homologues sont proportionnels.
En pratique, il est souvent intéressant de pouvoir se con-
vaincre de la similitude des triangles sans avoir à vérifier
toutes ces conditions. Les théorèmes suivants nous indi-
quent les conditions minimales qu’il faut vérifier pour
s’assurer de la similitude des triangles. Nous ne démon-
trons pas ce théorèmes, mais nous les utiliserons.
RAPPORTS ET PROPORTIONS
Le quotient de deux grandeurs a et b, noté
a
b
, est appelé le
rapport de a sur b. Deux rapports égaux forment une propor-
tion. Ainsi,
a
b
c
d
=
est une proportion. Dans une proportion,
les grandeurs occupant les positions désignées par a et d sont
appelées les extrêmes de la proportion et les grandeurs occu-
pant les positions désignées par b et c sont appelées les
moyens de la proportion. Lorsque les moyens sont égaux, leur
valeur est appelée la moyenne proportionnelle de a et d. On
note alors
a
b
b
dbadb ab=== d’où et .
2
LES MOYENNES
Les Pythagoriciens distinguaient trois types de moyenne en-
tre deux nombres et ils s’intéressaient surtout à l’interpréta-
tion géométrique de ces moyennes. Ils croyaient que les
nombres donnaient accès à la structure de l’univers. La
moyenne arithmétique de a et b définie par
moy ad
A
=+
2.
Géométriquement, c’est la longueur du
côté du carré ayant même périmètre que le
rectangle de côtés a et b, soit le quart du
périmètre du rectangle.
La moyenne géométrique de a et b est
également représentée géométriquement
par le côté du carré ayant même aire que
le rectangle de côtés a et b. Ainsi, (voir
encadré précédent)
moy ab
G=.
La moyenne harmonique de a et b est l’inverse de la moyenne
arithmétique des inverses multiplicatifs des nombres. Ainsi,
la moyenne harmonique de a et b est
moy
ab
ba
ab
ab
ab
H
=+=+=+
.
2
11 2
2
On constate que la moyenne harmonique de a et b est le
rapport de l’aire du rectangle de côté a et b sur le quart de son
périmètre. Lorsque la figure est un carré, c’est trois moyennes
sont égales.
c
ab
c
ab
TRIANGLES SEMBLABLES
PAR ANDRÉ ROSS
PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES
CÉGEP DE LÉVIS-LAUZON