Chapitre 3 : Financement de l`économie

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Chapitre 3 : Financement de
l’économie
1. Organisation du système financier
1.1
Les fonctions du système financier
Fonction première = transfert de fonds des agents à
capacité de financement vers les agents à besoin de
financement
Sans système financier, chaque agent ne peut dépenser que le
revenu qu’il possède déjà.
Dans un système financier, les agents peuvent emprunter sur
leurs revenus futurs.
 Un système financier permet une meilleure efficacité de
l’allocation des capitaux.
1.2
Les deux formes de la finance : finance directe et
finance indirecte :
Deux modes de transfert des fonds des ACF vers les ABF
- la finance directe : transfert direct des prêteurs vers
les emprunteurs
- La finance indirecte ou intermédiée : intervention d’un
intermédiaire financier
 parts relatives de la finance directe et de la finance
indirecte ?
1.3
Les intermédiaires financiers
1.3.1
Les fonctions des intermédiaires financiers
 Réduction des asymétries d’information
Raison : l’emprunteur évalue de manière plus précise sa
capacité de remboursement que le prêteur.
Deux problèmes :
o Anti-sélection (probabilité que l’agent ne
choisisse pas la personne dont la qualité est la
meilleure)
o Aléa moral (il va utiliser l’argent qu’il reçoit
dans le cadre de l’emprunt pour une cause
différente de ce qu’il avait prévu initialement.
Sa capacité de remboursement diminue)
 Réduction des coûts de transaction : le temps et
l’argent qui sont dépensés lors de la transaction. Rôle
des intermédiaires financiers : par le fait de leur
spécialisation, ils vont réussir à diminuer les coûts
de ces opérations (coûts de recherche par ex) – ils
traitent n fois des mêmes opérations, contrats
standardisés donc tout se fait plus facilement.
 Partage des risques : il y a des risques inhérent au
partage entre deux agents. L’agent prêteur va supporter
tout le risque de remboursement (total ou partiel) de
l’emprunt octroyer. Risque de non remboursement, la
banque en subira les conséquences et non le prêteur.
Fonction de transformation des intermédiaires financiers.
Ils modifient un actif risqué (crédit de l’emprunteur)en
un actif moins risqué (produit d’épargne)
Transformation des échéances : les banques vont recevoir
de l’argent à court terme, elles vont préférer faire des
prêts à court terme. Les emprunteurs vont vouloir de
l’argent à long terme.
Importance des IF pour les petits prêteurs/emprunteurs
Pour faire la transaction et pour la surveillance du bon
déroulement.
Service de liquidité des IF, il y a facilitation des
transactions pour les agents.
1.3.2
Une classification des intermédiaires financiers
Trois types :
- Les institutions de dépôt
= IFM (recevoir des dépôts publics pour octroyer des crédits
ou acheter des titres)
Plusieurs



types :
Les banques commerciales
Les banques mutualistes et coopératives
Les caisses d’épargne
Impact de la libéralisation financière (les conditions sur
le marché sont laissées telle quelle):
Recul de l’activité traditionnelle des banques
 désinformation : poids croissant de la finance directe
 Adaptation de l’activité des banques (ont été augmentées,
les banques ont su s’adapter aux nouvelles activités
concurrentielles)
 Réintermédiation (les banques vont s’impliquer aux
activités liées aux marchés financiers, activités de
conseil pour placement et emprunts
- Les institutions d’épargne contractuelle
= institutions financières bénéficiant d’apports
définis dans le cadre de contrats à long terme.
réguliers,
Trois types :
- les compagnies d’assurance vie (assurance contre
l’événement de décès. Il y a des apports réguliers
tout au long de la vie. S’il y a décès, paiement
au bénéficiaire de ce contrat. S’il n’y a pas
décès (avant la retraite), l’individu va recevoir
des versements de l’assurance)
- les compagnies d’assurance dommages (événements
garantis : le vol, dégâts des eaux, incendies…)
Dans ce cas, il y a paiement si l’événement se
réalise. En dehors, pas de paiement
- les fonds de pension, institutions qui proposent
de gérer l’épargne de retraite. Après la retraite
lui propose de verser sa cotisation.
Investissement dans des actifs à long terme. Il y aura des
institutions qui assurent apport et retrait qui permettent
des investissements, sauf compagnies d’assurance dommages.
Fort développement en Europe, assurance vie et fonds de
pension importants aux USA, les assurances vie surtout en
Europe.
Problème en Europe à cause du problème de la répartition, ce
qui est cotisé sert à financer les retraites. Système non
viable dans une population vieillissante.
Développement du système par capitalisation. Je cotise pour
ma propre retraite. Mais ce n’est pas une chose immédiate.
- Les entreprises d’investissement
Il s’agit d’intermédiaires de placement, les spécialistes
sont les entreprises d’investissement, vont faciliter le
placement dans les actifs financiers.
- Les sociétés financières : en France, exemple des
sociétés de crédit à la consommation (crédit à
l’achat de voiture)
- Les OPCVM, les fonds collectifs d’investissement =
firmes d’intermédiation financières.
Fonctionnement selon le principe de la
mutualisation (mutual funds aux USA) : achat en
blocs de titres, possibilité de diversification à
un agent particulier, correspond à un achat de
parts. Quand ils revendront ces parts, cela se
fera au prix de la valeur du portefeuille global
du fond collectif d’investissement. Les plus
importantes entreprises d’investissement de par
leur taille.
- Les fonds d’instruments monétaires vont être
inclus dans les institutions de dépôts dans le
cadre européen. Aux USA, situation différente, ces
fonds seront inclus dans les entreprises
d’investissement (équivalence des SICAV
monétaires). Ils n’investissement pas dans les
actions, mais seulement dans des actifs
monétaires. Titres acquis dans le marché
interbancaire (non ouvert aux particuliers).
Acquisition indirecte des particuliers.
1.4
La réglementation du système financier
Activité financière parmi les plus réglementées.
mouvement récent de déréglementation des systèmes financiers
et d’évolution des formes de régulation. La majorité des
règles mises en places, supprimées dataient des années 30,
adaptées à cette période surtout. On vit actuellement une
transformation dans le cadre économique et monétaire en
Europe.
Deux objectifs de la réglementation :
- Favoriser l’intervention de l’Etat dans
l’économie. Possibilité de financement et de
déficit. Amélioration de l’information disponible
pour les investisseurs. Obliger les emprunteurs à
donner l’information la plus fiable sur le risque
de la situation pour l’investisseur.
- Stabilité du système financier, faire que les
règles qui régissent ce système en garantissent la
sécurité.
Caractéristiques des réglementations :
- Du côté de l’emprunteur, obligation de publication
de toutes les infos permettant de juger du risque
de rendement associé à chaque emprunteur. But
caché : effectivement, réduction des asymétries
des informations entre emprunteur et prêteur. Il
faut souligner dans cette tâche le rôle de
l’Autorité des Marchés Financiers en France, qui
veille.
Délit d’initier, les infos en interne sont
utilisées pour faire des rendements. Or les
personnes qui sont chargées d’obtenir ces infos ne
doivent pas les utiliser à des fns personnelles.
- Du côté des IF :
Préserver la confiance que l’on a avec sa banque
pour préserver la stabilité.
Restrictions à l’entrée (tout le monde ne peut pas
créer une banque, il faut un agrément, c'est-à-dire
une autorisation préalable qui autorise)
Les exigences de publication, tenue de la
comptabilité avec inspection régulière auprès des
établissements financiers.
Assurance des dépôts des établissements financiers,
obligatoire dans UE depuis 1994.
Réserves prudentielles, les banques sont obligées
d’avoir cette réserve.
Limitation des actifs et des activités, les IF
doivent prendre des risques gérables pour elles
Restriction des taux d’intérêt particuliers
1.5
Organisation des marchés financiers
La banque d’affaire s’engage à placer les titres
Plusieurs classifications importantes :
- marchés primaires / marchés secondaires :
nouvelles émissions / Négociation de titres
précédemment émis.
- Marchés organisés (suit certaines règles,
acheteurs et vendeurs se rencontrent en un lieu _
virtuel ou réel_ unique) exemple : New York Stock
Exchange /marchés gré à gré (ne sont pas
formellement organisés, il y a des teneurs de
marché qui vont proposer à différents endroits des
prix à l’achat et des prix à la vente, risque de
contrepartie plus important, risque que la
contrepartie ne soit pas respectable, ce sont
principalement les emprunteurs à « bonne
réputation » qui vont pouvoir agir) exemple : le
NASDAQ
- Marché monétaire (titres à court terme, très
liquide, grand volume d’échange, ils obtiennent un
rendement, ils supportent un risque faible ce qui
rend le marché intéressant car maturité de court
terme) /marché de capitaux (titres à plus long
terme)
- Marché de dettes (obligations, inscrits au passif,
titres à revenu fixe, on va prévoir les flux
attachés à notre titre, c'est-à-dire, les
paiements des coupons de première main. A la date
finale, à la maturité, on recevra la valeur de
remboursement de l’obligation. Donc paiement des
intérêts, remboursement du capital. Il y a
obligations de court comme de long terme, ceux de
court terme inférieur à un an, long terme
supérieur à dix ans) / marchés de fonds propres
(actions appartiennent aux fonds propres de
l’entreprise, en achetant une action, on acquiert
une partie du capital. Le propriétaire de l’action
bénéficie du dividende, il a des droits
importants, mais il est créancier résiduel, tous
les autres créanciers sont privilégiés avant lui,
il est servi à la fin. Il a droit de décision lors
des assemblées générales, droit d’élection. Titre
de long terme, titre à revenu variable, il n’y a
pas de date de maturité)
Mouvement de libéralisation financière, de
nombreuses sociétés publiques sont devenues des
sociétés privées. Augmentation du nombre d’actions
côtés, fusion de bourses (EURONEXT, fusion de Paris,
Lisbonne, Amsterdam, Bruxelles). On a créé des
bourses pour les PME et pour les sociétés de Haute
Technologie en croissance. Internationalisation des
marchés financiers, mondialisation financière,
échanges croissants de flux de capitaux et titres au
niveau international. Emission, acquisition de
titres sur les marchés internationaux dans
l’objectif d’une diversification croissante. Avant,
les USA dominaient les marchés internationaux, dans
les années 80, puis remise en cause => développement
des marchés européens avec la déréglementation,
développement de la bourse de Tokyo (Première place
au milieu des années 80) grâce à une épargne très
importante des japonais.
Les instruments du marché financier international :
- obligation étrangère vendue dans un pays
étranger, elle est libellée dans la monnaie du
pays en question
- euro-obligation : vendue à l’étranger, mais
libellée dans une monnaie différente de celle du
pays dans lequel elle est vendue. Les euro-devises
sont les devises détenues par les banques
nationales comme les dollars détenus par les
banques européennes.
Question de l’équilibre de la position extérieure de
l’économie. Fonds qui vont entrer, qui vont sortir,
leur différence donne une position extérieure du
pays. Les USA ont une position extérieure
déséquilibrée. La position de l’Europe est plus
équilibrée.
Les deux formes de la finance
Les intermédiaires financiers
La réglementation
L’organisation des marchés financiers
2. Evolution de l’industrie bancaire en France
2.1. L’état initial
18ème siècle : naissance des banques
- banques d’escompte : prêtent à court terme contre
les garanties des effets de commerce.
- Caisses de crédit : financent de grands projets
industriels
- A partir des années 1830, apparition des caisses
d’épargne et des banques coopératives :
fonctionnent selon l’idée d’entraide sociale.
Clients sociétaires de ces banques
- Banques de dépôt : activité d’escompte +
intermédiation financière via la transformation
des échéances. Exemple : CIC, CL, SG, Banque de
Paris et des Pays-Bas.
- Banque mixte : reçoit puis utilise ses dépôts pour
prêter aux entreprises industrielles et y acquérir
des participations. Problème : risque suite aux
faillites industrielles.
1800 : naissance de la banque de France
Statut de banque privée, elle maximise le profit de ses
actionnaires (banquiers négociants de Paris)
Progressivement, obtention du monopole d’émission des billets.
Trésor contre promesse d’avance provisoire de réduction du
déficit budgétaire. Aujourd’hui formellement interdit dans
l’UE.
1848 : acquisition du monopole d’émission des billets.
Activité bancaire entièrement libre. Pas de cadre
réglementaire, pas d’assurance des dépôts, faillites bancaires
très fréquentes, mais n’ont pas ébranlé le système financier,
car les dépôts à vue représentaient seulement une faible
proportion de la masse monétaire contrairement aux Etats-Unis.
Si le gouvernement demande de réagir à une faillite donnée,
elle le faisait, sinon elle ne s’impliquait pas.
Evolution vers l’Economie dirigée par l’Etat et caractérisée
par l’interventionnisme.
2.2 Un système de financements administré
1945 : nationalisation de la banque de France et des quatre
principales banques de dépôt.
Loi de 1945 : mise en place d’une supervision bancaire
stricte :
- obligation d’inscription sur les listes du Conseil
national du crédit.
- classification des établissements en trois types :
banque de dépôt, d’affaire, crédit à moyen et long
terme
- restriction sur la collecte des ressources et les
emplois (la banque n’a pas le droit de prendre
n’importe quel financement)
- règlement prudentielle, série de règles qui
limitent l’instabilité
A partir de 1966 : amorce d’une libéralisation limitée. Fusion
de deux grandes banques pour former la Banque Nationale de
Paris, légèrement modifier les conditions de mise en place de
nouveaux guichets bancaires (moins stricts)
2.3 Les étapes de la modernisation
Loi bancaire du 24 janvier 1984 : décloisonnement (chaque
banque pourra conduire l’activité de banque universelle,
toutes les banques seront soumises aux mêmes contraintes
prudentielles) des établissements de crédit.
Plusieurs instances :
- Comité de la réglementation bancaire et financière
(CBF) : élaboration du contrôle prudentiel
- Comité des établissement de crédit et des
entreprises d’investissement (CECEI) : mission de
régulation du fonctionnement du système financier
- Commission bancaire : mission de contrôle + pouvoir
juridictionnel
Amorce d’une profonde transformation du système bancaire :
- Désengagement de l’Etat : privatisation des banques
(1986/1993)
- Déréglementation et modification des instruments de
mise en œuvre de la politique monétaire : abandon du
contrôle des changes.
- Construction progressive de l’Union économique et
monétaire. Mise en place de l’€uro.
- Mouvement de consolidation, phénomène caractérisé
par la diminution du nombre des banques par
fermeture et par fusion/acquisition (entre 1989 et
2003). Malgré cela, trop grand nombre de banques.
- Innovations financières :
Introduction SICAV monétaire (placement à taux
variable), titres acquis sur le marché monétaire,
marché à accès indirect.
Cartes bancaires (carte bleue, principe
d’interbancarité) et banques électroniques
(sécurisation des transactions, vérifier l’identité
du payeur, puce électronique, banques en ligne,
résultats mitigés)
Transformation du système bancaire dans le contexte
d’une crise bancaire majeure
Durcissement des conditions concurrentielles =>
investissement de certaines banques dans des projets
risqués (l’immobilier commercial effondrement des
prix sur ce marché _ affaire du Crédit Lyonnais,
Crédit Foncier, GAN)
=> Adossement des banques publiques insolvables à de
grands groupes coopératifs ou mutualistes
(proposition de l’Etat)
=> Une réelle mutualisation du système bancaire
français. On passe d’un système administré à presque
déréglementé. De nombreux vestiges demeurent encore,
on a pas supprimé certains avantages (livrets à
régime fiscal dérogatoire comme Livret A, les
produits d’épargne ont un traitement fiscal favorisé
_ caisse des dépôts et conciliations)
Mais : la libéralisation de l’industrie bancaire en
France n’est pas encore totale.
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