
INTRODUCTION
Cette introduction abordera le but de la recherche proposée ainsi que ses raisons. Elle
s’attachera à replacer l’étude dans son contexte aussi bien dans le champ des sciences
de l’information et de la communication que dans la société où elle va se dérouler.
I. Problématique
L’idée de cette recherche est née d’une constatation étonnante sur l’évolution des
stratégies publicitaires des grandes marques transnationales. En effet, alors que la
vulgate publicitaire préconise d’adapter ses campagnes de communication aux
différentes cultures visées, leur stratégie tend vers la conception d’annonces
indifférenciées quel que soit le pays destinataire, allant même parfois jusqu’à
l’utilisation de la seule langue anglaise avec ou sans traduction en sous-titres. Cette
attitude ne manque pas d’intriguer tant les exemples de campagnes manquées pour
cause de mauvaise interprétation de la part d’un public dont les mythes et
représentations sociales différaient de celui pour lequel le message avait été construit
fourmillent
. La place de la communication dans l’organisation de ces « supermarques
», comme les a appelées Naomi Klein
, est prépondérante, ce choix ne peut par
conséquent s’expliquer que par la mise au point d’une méthode pertinente, ou tout du
moins perçue comme telle par les annonceurs, qui permette de dépasser ces contraintes
géographiques très coûteuses en matière de conception de campagne.
La publicité a en effet bénéficié tout au long de ce siècle de nombreux
perfectionnements. Elle s’est inspirée des sciences humaines au fur et à mesure de leur
développement pour inlassablement parfaire ses processus de création, sa connaissance
de la segmentation des marchés et surtout des procédés cognitifs aboutissant à l’achat
puis à l’adoption d’un produit ou d’une marque. Les grandes agences de conseil en
Un cas particulièrement révélateur de ces erreurs se trouve dans l’étude de la prise en compte du Québec
par les entreprises nord-américaines anglophones. Après l’échec de nombreuses campagnes, elles ont fini
par commander des campagnes adaptées à des publicitaires locaux. C’est cette erreur qui a coûté à Coca-
cola, leader mondial sur le marché des sodas, son unique place de second derrière Pepsi au Québec.
Klein, Naomi, No logo, Arles, Actes sud, 2001, 574p.