Innovation et politique de la concurrence
Ecole d’Economie de Paris
Les 29 et 30 janvier 2007
ROMER P. (1990)
: la technologie elle-même
A est l’efficacité technologique, non plus du capital.
Var A = bL .A avec A: quantité de travail affectée à la recherche ; b= efficacité
Le savoir accumulé élargit toujours la capacité d’innovation. Il n’existe pas
d’épuisement du phénomène.
Justification des hypothèses : elle réside dans la double nature des connaissances
(ici techniques) :
- elles sont, une fois produites, à la fois contrôlables –appropriables (privatives),
et exclusives (la facturation est possible).
- elles sont en même temps non rivales : la consommation par un agent
n’empêche et ne diminue pas celle d’un autre. Elles sont exploitables sans
limite. Les rendements de l’investissement dans la technologie sont constants.
Dès lors, la contradiction entre l’appropriation privée et l’intérêt collectif est
levée. La politique économique est, du même coup, justifiée. C’est parce que les
entreprises ne se préoccupent pas du fait que leurs innovations successives forment
le socle des innovations futures, qu’elles n’internalisent pas les spills over, les
retombées, les externalités, qu’elles établissent un niveau d’investissement sous-
optimal dans la recherche et la technologie. Seule l’intervention publique va
permettre de faire converger l’économie vers son niveau potentiel de croissance
.
Ainsi, dans la réalité économique, un tiers de la recherche américaine est publique,
un peu plus dans l’Union Européenne dans laquelle les entreprises privées sous–
investissent beaucoup plus (investissent encore moins au regard de l’optimalité).
AGHION P. et HOWITT P. (1992)
: la croissance schumpétérienne
C’est un modèle de croissance endogène plus complexe, avec des implications
de politique économique plus nuancées, plus affinées.
Il s’agit en quelque sorte de rechercher les fondements micro-économique de la
croissance comme résultats de la destruction créatrice : les entreprises
investissent dans la Recherche et le Développement (RD), ce qui augmente la
probabilité de trouver des innovations. Le résultat est que les entreprises
innovantes supplantent les entreprises déjà présentes.
Commentaire : ce modèle rend bien compte des effets classiques de sous-
investissement des entreprises dans la RD. Cependant, il met également en
évidence un effet possible inverse, de sur-investissement. En effet, par le processus
de « course – des entreprises- aux brevets », il existe un risque de rotation trop
rapide des innovations. Cet « emballement » aboutit alors à la sous-exploitation
collective (ou publique, sociale).
In Endogenous Technological Change », Journal Political Economy, vol. 98, pp.S71-S102, 1990.
Il s’agit dune politique de croissance qui cherche à augmenter le potentiel de croissance de moyen te long
terme. On ne la confondra pas avec une politique conjoncturelle de soutien à la demande, visant la convergence
de l’économie vers le taux de croissance potentielle.
In A Model of Growth through Creative Destruction”, Econometrica 60 (2), pp. 323-351, 1992.