Philosophie I.2 d. Contestation du droit naturel moderne : Montaigne et Pascal ou la naissance du positivisme juridique : La première grande contestation du droit naturel au XVIe et au XVIIe s est faite par Montaigne (1533-1592) et Pascal (1623-1662). Ils contestent la pertinence de l’existence et le déploiement d’une doctrine du droit naturel. On va d’ailleurs les désigner comme étant les pères du positivisme juridique (cfr pensée 312 de Pascal). Montaigne vit au moment des guerres de religion entre catholiques et protestants et à cette époque les protestants ce sont appropriés un ouvrage qui sera publié sous le nom : « D’apologie de Raymond Sebond ». Montaigne va lire cet ouvrage et montrer que l’entreprise de cet ouvrage est présomptueuse. C’est dans ce texte Montaigne ait le plus instructif pour nous. Pour Pascal ce sur quoi on s’appuiera c’est sur un de ses ouvrages : « Les pensées » et particulièrement l’article 5. La contestation qui est faite chez ces deux auteurs de la notion même de droit naturel et de l’existence de qq droits naturels, cette contestation repose sur une vision très précise du langage. Pour aborder ces deux auteurs, il faut d'abord évoquer leur conception du langage qui est idéologique. 1) Conception du langage chez Pascal et Montaigne : Chez Montaigne dans ses essais, il va essayer de se prendre lui-même comme objet de penser. Il va développer une conception très précise de ce qui fait la spécificité de l’être humain et cette conception chez lui procède d’une préoccupation littéraire et pas du tout philosophique. Il reprend d’ailleurs dans ces écrits une phrase de Cicéron dans un ouvrage qui est De Divinatione : « Nihil tam absurdumdici potest quad non dicatum ab aliquo philosophorum : Rien de peu plus être plus absurde que ce qui à déjà été dit pas un philosophe ». Ce qu’il dit sur le langage, il prétend le dire entant qu’homme de lettre et pas entant que philosophe. La vision que Montaigne nous propose de l’écriture est très proche, selon certains auteurs, de la vision des nouveaux romans. Cette vision de l’écriture que Montaigne nous propose est selon Montaigne : masque et monstre, mine fard piperie batelage. Ce que Montaigne essaye de montrer c’est que ce qui régit l’écriture ce sont les rapports intéressés que nous entretenons avec la réalité et ces rapports intéressés ne sont pas non seulement inconscient. En effet, ils peuvent être conscient, voulu, délibérer, comme dans l’art de l’éloquence qui est un des lieux privilégiés de ce que Montaigne appel l’instabilité de notre posture. Sous la notion de posture ce que Montaigne désigne c’est l’élément à partir duquel nous nous rapportons à la réalité et c’est celui de tous les intérêts que nous voulons voir triompher. Si ces rapports intéressés qui font que l’on déforme la réalité, il y a aussi que la plupart du temps ces rapports intéressés nous collent à la peau comme une fatalité, c-à-d que 1 Philosophie l’on n’en a pas conscience. Ainsi Sénèque nous raconte que Néron qui est présenté à tort comme une des images de la cruauté, si Néron a pu s’écrier alors qu’on lui demandait de signer une condamnation à mort, il n’a pas manqué d’apposer sa signature et donc de confirmer sa mise à mort. Et bien pour Montaigne il y était contraint par des facteurs qui le maîtrisait plus qu’il ne les maîtrisait. Cette espace est donc d’une diversité telle que la plupart du temps nous ne la maîtrisons pas. Montaigne essaye donc de nous monter que l’écriture est plus une affaire de représentation, de mise en scène de la réalité, qu’une affaire d’interprétation (d’une hérmeutique comme le dit Platon). Les mots nous permettent de représenter la réalité sans en tenir compte, de façon mensongère en sachant que cette représentation mensongère n’est pas tjs volontaire. 2 Philosophie Fil Rouge : La première grande contestation qui a été faite de ce que l’on appel le droit naturel, cette contestation est l’œuvre de deux penseurs : Montaigne et Pascal. Penseurs que l’on désigne comme étant les pères du positivisme juridique. Nous avons vu la semaine dernière que pour saisir cette contestation il faut tout d'abord s’instruire de leur conception du langage. Au sujet de l’approche que Montaigne fait dans ses écrits, Montaigne dit ceci : « Notre vérité n’est pas ce qui est, mais ce qui se persuade à autrui. ». Dans l’art de l’éloquence, on sait que l’on peut rendre compte de la réalité sans en tenir compte. Ce à quoi il tient aussi à nous rendre attentif c’est au fait que les intérêts que nous pouvons défendre dans l’exercice du langage ne sont pas volontaire. Ils nous collent à la peau comme une fatalité. Nous sommes bien plus souvent les jouets de ces facteurs que leur acteur. Bien avant Flaubert, qui est le premier grand critique littéraire moderne, ce que Montaigne tente de dire c’est que l’écriture est plus une représentation que d’une interprétation de la réalité. Les mots commandent et recouvrent la réalité au sens où inaugurer un même récit par des expressions qui appartiennent à des mondes différents revient à déployer des récits différents, à des mondes différents qui nous maitrisent plus que nous ne les maîtrisons. 3 Philosophie Sartre en paraphrasant Flaubert nous dit qu’un individu qui n’appartiendrait à aucune culture et qui aurait accès au langage ne pourrait entrer en relation avec autrui. Il ne pourrait que décrire ce qu’il voit. En effet il ne saisit pas le poids significatif des mots. Les mots ont un poids qui est culturel, qui est propre à une société à un moment déterminé. Ce dont il faut prendre conscience c’est que les lois de l’usage naissent de la conscience ce qui fait de nous des faux semblants. Montaigne nous dit qu’il y a les mots et il y a les choses et les mots sont des choses étrangères jointent aux choses de la réalité et ces choses étrangères nous donnent le change de la réalité au travers d’un imaginaire public, d’usage, de coutumes propre à chaque société. Ces usages et ces coutumes font de nous des facteurs de faux semblants, de divisions. Ce qu’il entend par là c’est que si on peut repérer les postures au sens des lieux à partir desquels X nombres d’individu prennent la parole, il y a aussi que ces critères chacun ce les approprient de manière différente. Ce qui fait que la ressemblance ne me rend pas tant un que la différence fait autre, les mots, les phrases dites par chaque individu à un autre sens en sorte que dans « l’Apologie de Raymond Sebond » : Syllabus. Et donc si tel est pour Montaigne cette diversité infinie des postures, et bien face à cette diversité il y a chez Montaigne le vœu d’une écriture qui ne déformerait pas la réalité, le vœu d’une écriture limpide, ou une écriture neutre/a modale/du degré zéro. Cette écriture serait synonyme d’une écriture qui dévoilerait la réalité par transparence. Si ce vœu a débouché, chez les théoriciens du nouveau roman, sur une déconstruction du langage et des lieux communs du langage. Et si chez d’autres auteurs comme Mallarmé, ce vœu a débouché sur l’impossibilité de l’écriture car il n’y a pas moyen de dépouiller les mots de notre subjectivité. Chez Montaigne ce vœu débouche sur une adequatio personnelle, un essai sur le scepticisme. Sous cet essai ce qu’il faut entendre, c’est un essai de sincérité où il refuse d’hypothéquer sa volonté à l’opinion d’autrui. Et chez Montaigne il faut entendre la dessous : - le souci de l’image que l’autre à de nous, l’image qu’on aimerait que l’autre ait de nous. Image pour laquelle on est prêt à tout, à renoncer à ces convictions les plus profondes. - la reprise des lieux communs que l’on retrouve dans les propos d’une société donnée et dont la reprise nous assure la reconnaissance d’autrui. Cet essai d’adequatio tout ce qu’il permet c’est de relativiser les lieux à partir desquels on prend parole sans prétendre repousser leurs effets. Cette logique est celle de l’a – topie qui est la perte de tout lieu à partir desquels on peut faire œuvre de vérité. Si tout est faux – semblant tout ce à quoi on ne peut que prétendre ce n’est qu’à un certain nombre de croyance, d’opinions qu’il faut relativiser. Et ce qu’il faut ajouter c’est que ces croyances et opinions ont un avantage c’est 4 Philosophie qu’elles ne se réfutent pas. Même si cette opinion prétend être la seule forme d’énoncé acceptable. Mais pour dire cela, il faut savoir ce qu’est la vérité et comment faire œuvre de vérité sans le langage. Cette complicité qui est obligée entre le langage et la réalité, cette complicité ce n’est pas elle qui va se trouver réhabilité aux sorties du scepticisme de Montaigne chez Descartes ou encore Pascal. Ces sorties au scepticisme ce sont elles qui nous introduisent à la philosophie moderne ou critique. 2) Sortie de Pascal au scepticisme de Montaigne : Il partage la vision de Montaigne en tire les mêmes conclusions au niveau juridique. Pour Pascal, nous allons nous référer à ces écrits qui s’intitulent : « Pensées ». Dans ces pensées on va surtout s’arrêter aux arts. 6, 2 et 5. Ces articles de par leur proximité avec les écrits de Montaigne, ces 3 articles on pourrait les appeler « De l’errance et imposture de la raison. » Par exp dans la pensée 82 : « Nous n’avons aucun critère juste du vrai, mais plusieurs excellents du faux. » Par exp dans la pensée 30 : « Tout ce qui est fondé sur la saine raison est bien mal fondé. » Les motifs pour lesquels Pascal dit cela : - Ce sur quoi s’appuie la plupart du temps notre raison est l’appréhension sensible de la réalité. Toutefois nos sens nous trompent souvent, à preuve ou à témoin du bâton tremper dans un verre d’eau est perçu comme étant brisé alors qu’en réalité ne il ne l’est pas. - Tous les fantasmes que peut déployer notre imaginaire. Exp : le philosophe qui est enfermé dans une nacelle et est suspendu aux tours de Notre Dame, ne peut manquer de souffrir les affres de son écrasement sur le sol. - La fiabilité hypothétique de la raison est mise en cause car les hommes de sciences ne s’entendent pas entre eux, mais les facteurs arbitraires qui affectent notre raison sont le plus visible dans le domaine des sciences humaines, dans l’espace de la moralité, de la politique et du droit. A quoi fait écho la pensée 294 de Pascal : « Vérité au deçà des Pyrénées, erreurs au-delà. Les juristes confessent que la justice n’est pas ces coutumes, qu’elle réside dans les lois naturelles, connues en tout pays. Certainement, ils le soutiendraient opiniâtrement, si la témérité du hasard qui a semé les lois avait rencontré au moins une qui fût universelle ». Cette pensée, Pascal la reprend à Montaigne dans l’apologie de Raymond Sebond. 5 Philosophie Ces textes sont en général sités comme étant au principe du positivisme juridique, c-à-d que ces textes sont sités comme étant au principe de réduction du droit comme étant un ensemble de loi, non pas parce qu’elles sont justes mais parce que ce sont des lois. Cette réduction du droit à un ensemble de lois. Montaigne dans « L’apologie de Raymond Sebond » dit : « Les lois prennent leur autorité de la possession et de l’usage et il serait dangereux se poser la question de l’origine des lois [il est dangereux de les ramener à leur naissance] ». Car tout ce que l’on va découvrir c’est l’arbitraire. Pensée 298 : « Il est juste que ce qui juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante : la force sans justice est tyrannique. La justice sans la force est contredite, parce qu’il y a des méchants ; la force sans la justice est accusée [d’être tyrannique]. […] Mais la justice est sujette à dispute, Par contre la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi […] ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. ». Pascal veut dire que sans la force, la justice est une doublure de la morale. Kant lorsqu’il va différencier le droit et la morale, c’est que le droit se préoccupe des actes et pas des intentions. Le droit a la faculté de contraindre, faire appel à la force publique. Donc l’idéal serait de conjuguer la force et la justice. La justice est hélas sujette à discussion et il y autour de la justice une isosthémie. Les arguments pour ou contre ont la même force. Que l’on soit pour ou contre c’est la même chose. On a fait reposer le droit sur la force et lorsque l’on fait cela, on sait que le droit doit tjs composer avec le nombre. Mais aussi cette pensée 301 : « Pourquoi suit – on la pluralité ? Est – ce à cause qu’ils ont plus de raison ? Non, mais plus de force. » Et Pascal d’ajouter qu’il est important de dire aux gens que les règles de droits sont justes. Si on révélait l’arbitraire des lois, les gens ne respecteraient plus les lois et on serait dans un régime d’a – nomie (sans norme). Il est important de continuer à faire croire que le droit respecte un droit naturel. Tout ce que fait le positiviste lorsqu’il réfléchit sur le droit c’est d’examiner la cohérence interne des lois. Ce qui nous oblige à conclure à l’infirmité de notre raison, ce qui nous oblige à cela c’est notre condition d’être parlant. Ce que Pascal appel la vanité, c’est ce souci de vivre dans l’idée des autres, d’une vie imaginaire car nous ne pouvons nous contenter de notre propre être. Ce thème de la vanité il est important pour Pascal car ce thème est ce qui nous permet d’échapper à un aspect terrible de notre condition d’être de manque, un être dont la condition est celle de la finitude : être ouvert sur autre chose que lui – même. La seule chose qui peut mettre fin à notre condition d’être de manque c’est la mort. Mais au lieu d’y songer nous préférons penser à autre chose. Si le divertissement peut nous faire oublier que 6 Philosophie nous sommes des êtres de manque, ce qui nous arrache bien plus continuellement à cela c’est le souci de l’image que l’autre à de nous. Pensée 258 : « La douceur de la gloire est si douce qu’à quelques objet qu’on l’attache, même la mort nous l’aimons ». Pensée 147 : « Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être: nous voulons vivre dans l'idée des autres une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable. Grande marque du néant de notre propre être, de n'être pas satisfait de l'un sans l'autre et d'échanger souvent l'un pour l'autre! » C-à-d que vivre pour Pascal c’est littéralement être vu, lu, reconnu. Et cette inquiétude permanente de l’image n’est pas sans vertu. Elle a une vertu anthropogénétique. Exp : Avec les enfants de Port – Royal on a essayé des privés d’attention, de tendresses. Le résultat fut que les enfants ont développés de l’apathie. C’est donc ce souci de reconnaissance par autrui qui nous met en branle. Quoi que nous fassions, c’est tjs pour entretenir notre image. La vanité est d’ailleurs p-ê le seul « universel », d’où cette pensée. Pensée 150 : « La vanité est si ancrée dans le cœur de l'homme qu'un soldat, un goujat, un cuisinier, un crocheteur se vante et veut avoir ses admirateurs; et les philosophes mêmes en veulent; et ceux qui écrivent contre veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit; et ceux qui les lisent veulent avoir la gloire de les avoir lus; et moi qui écris ceci, ai peut-être cette envie; et peut-être que ceux qui le liront... » Ce qui fait la grandeur de l’homme : le fait d’être un être pensant est également une infirmité. Face à cela, il faut reconnaître que c’est le scepticisme ou le pyrrhonisme qui est vrai. Dans cette approche du langage, c’est le scepticisme du langage qui est vrai. Mais il y a cependant un espace qui permet d’échapper au scepticisme de Montaigne : Espace de l’ordre de la Charité. Et donc la seule chose qui nous permet de dépasser nos infirmités est l’adhésion au texte biblique. Ce texte nous place devant un savoir. Il nous entraine dans des actions où nous nous perdons. Le texte biblique nous engage sur une voix pour laquelle nous ne sommes à la mesure. Et donc sans cette adhésion au texte biblique, pour Pascal, il ne nous reste que le monstrueux. Dans cette sortie ce qui se trouve réhabilité c’est une complicité avec un certain type de langage. Mais si le statut de l’écriture est une imposture, comment le texte biblique peut-il échapper à cette imposture ? La sortie proposée par Descartes a le mérite de montrer la limite de la pensée de Pascal. 7 Philosophie Fil rouge : Nous avons essayé de comprendre pq on désigne Pascal et Montaigne comme les pères du positivisme juridique. Ils en sont les pères dans la mesure où toutes les règles du droit sont considérée comme juste parce qu’elles sont établies. Elles sont justes parce que ce sont des lois. A partir de cette perception du langage comme étant une représentation on ne peut déboucher que sur le scepticisme. Pascal nous présente un lieu où l’on peut y échapper qui est l’Ordre de la Charité. C’est un espace à partir duquel on peut s’engager. Cet espace est présenté comme un espace qui peut nous arracher à nos infirmités. Cet espace pose problème car on ne voit pas comment on peut échapper à nos infirmités dans cet espace et comment le texte biblique peut échapper à leur conception du langage. 8 Philosophie I.2 e. Descartes et la naissance de la philosophie critique : L’intérêt de la sortie de Descartes est qu’il va nous placer devant une nouvelle approche du langage comme dévoilement de la vérité. La philosophie moderne on la désigne souvent comme étant une philosophie critique (qui veut dire juger en grec). On la qualifie de critique car elle va avoir la prétention de juger de la conformité ou non du langage à la réalité. Elle va nous replonger dans le problème que les Sophistes posaient dans le Cratyle. La première chose que Descartes tente de souligner c’est que si conscience il y a du caractère mensonger du langage, ce que cela présuppose c’est qu’il y ait conscience ou intuition de la vérité. Cette conscience est une chose que Descartes va expliquer dans la quasi-totalité de ces ouvrages : - « Les règles pour la direction de l’esprit » (1628) Regulae ad directionem ingenui, - « Discours de la méthode » (1637), - « Les principes de philosophie » (1644), - « Méditations » (1641). Dans ces 3 premiers ouvrages, ce que Descartes précise c’est que la conscience de la vérité présuppose la prise de conscience du caractère mensonger du langage et cette conscience ce n’est pas dans l’appréhension sensible du monde que nous l’acquérons. Nos sens nous trompent souvent. Cette intuition là où nous l’acquérons c’est dans la conception d’un esprit pur et attentif, conception qui est à l’œuvre dans le discours mathématique. Dans ce discours ce à quoi on se trouve confronter ce sont des idées claires et distinctes (idées qui ne laissent aucuns doutes sur la réalité et les propriétés de la réalité examinée) et aussi à toutes une série de déduction rigoureuses et cohérentes (un enchainement rigoureux de proposition qui découle des idées claires et distinctes sur lesquelles reposent le discours mathématique). Ces qualités et ces propriétés constituent ce que l’on appel l’objectivité du discours mathématique. Ces qualités du discours mathématique sont comme la preuve tangible de la stabilité à laquelle l’être humain peut prétendre dans certaines postures. Le discours mathématique quelque soit la classe sociale, les préférences, il est pour tout le monde identique et c’est pas qui constitue l’objectivité ont comme corollaire : l’acquisition de la vérité, dont les critères sont tout à fait formels. Ces qualités du discours mathématique se retrouvent aussi dans les projets de physique mathématique, ce qu’ils ont de spécifique c’est de prétendre rendre compte du mouvement des êtres de nature non pas à partir de l’essence de ces êtres, mais à partir de principe a priori/d’une géométrisation de l’espace (Beeckman)/arithmétique (Newton). Ces principes forment un rêve qui sont celui d’une Mathesis Universalis (un savoir universel), entendons 9 Philosophie d’un savoir qui serait de type universel mais de type mathématique. Descartes rêve d’une mathématisation du savoir. Si ce rêve qui est, ajd, quasiment devenu réalité, lui a valu une pensée très méprisante : tout doit se faire par figure et par mouvement. Mais, dit Pascal, ce qui lui fait défaut c’est : - Le sens de l’expérimentation - L’esprit de finesse. Par là, il veut dire que les principes mathématiques à partir desquels on peut essayer de maitriser l’individu sont de la nature et il faut donc les soumettre à l’expérimentation des hypothèses à partir desquels on tente de maitriser la réalité. Ce qui fait défaut à Descartes c’est qu’il va vite en besogne car il n’est pas si évident que cela de rendre compte de la réalité à partir de principes mathématiques. La seconde chose, ce qui lui fait défaut c’est l’esprit de finesse, c-à-d qu’il ne tient pas compte de la complexité de la réalité. Mais ce qu’il entend aussi par là c’est que la réalité est trop complexe pour qu’elle se laisser maitriser à partir de calcul. Cette remarque si on la formule c’est parce qu’elle perd de vue pour Descartes la vérité. La vérité n’a rien avoir avec un quelconque sens de la réalité. La définition que Descartes donne de la réalité comme synonyme de l’objectivité renvoi à une simple architecture du discours. L’acception que Descartes donne est purement méthodique, formelle, elle ne renvoi pas à une quelconque expérience. L’acception nouvelle que nous donne Descartes est l’expérience d’un cheminement que je dois fabriquer par rapport aux mathématiques. Le problème c’est que cette nouvelle définition/acception de la réalité comme synonyme d’objectivité c’est que face à cela dans les « Méditations » c’est que le discours dit vrai car objectif sont aussi vrai au sens grec, au sens du dévoilement de la réalité. Ce projet de Descartes dans les « Méditations », nous savons qu’il est malheureux car pour pouvoir juger de l’adéquation du langage à la réalité, il faut savoir ce qu’est la réalité et comment la connaître sans la médiation du langage. Pourtant cet échec, Descartes y échappe par un double tour de force : 1er tour de force de Descartes : le premier tour de force des « Méditations » est l’affirmation du Cogito comme échappant au jeu du doute hyperbolique entrepris dans la première méditation. 10 Philosophie Fil Rouge : Descartes nous propose une approche nouvelle de la vérité comme sortie au scepticisme de Montaigne. Ce qui est fondamental c’est que chez Descartes la notion de vérité ne renvoi pas au dévoilement de la réalité mais renvoi à une méthode, un cheminement la pensée, de l’esprit, de l’entendement. Et donc l’important quand il parle de la vérité, c’est qu’il y a un cheminement de la pensée dans lequel il est difficile de dire si des facteurs extérieurs interviennent car ce raisonnement est universellement identique. Cela renvoi à un cheminement de la pensée lequel est celui de la production d’idées claires et distinctes et de suppositions claires et rigoureuses. Chez Descartes, la notion de vérité renvoi à l’objectivité du discours. Ce qui est visé c’est le mode de cheminement qui est parcouru par le discours en question. Chez Descartes, il y a une posture qui est universelle, c’est ce que l’on retrouve dans le discours scientifique des mathématiques. Il y a ce rêve chez Descartes qui est celui d’une mathématisation intégrale du savoir. Il y a aussi que Descartes n’oublie pas l’acception grecque de la vérité (complicité entre le langage et la vérité) et son projet est de lier son acception à celle de l’acception grecque. Il veut essayer de montrer que le discours dit vrai car objectif et que ces discours sont aussi vrai au sens grec, et donc qu’il dévoile la réalité. C’est sont projet dans « Les Méditations ». C’est un projet qui est voué à l’échec car pour juger de la conformité de la réalité il faut savoir ce qu’est la réalité et comment le savoir sans le langage. 11 Philosophie Cet échec Descartes y échappe par un double tour de force : 1) Affirmation dans la seconde méditation du cogito au jeu du doute hyperbolique posé dans la première méditation. Dans « Les Méditations », il y a 6 chapitres dont les 4 premiers sont les plus importants. Dans la première méditation : il joue sur le soupçon qui joue sur notre capacité de faire œuvre de vérité et de justice. Face à ce soupçon, Descartes se propose de faire le jeu des sceptiques, c-à-d douter de tout. Il nous propose de douter de ce dont nous avons de bon motif de douter (tout ce qui exprime l’appréhension sensible de la réalité : nos sens nous trompe souvent), et en plus on va aussi douter de ce qui est produit par notre imagination et douter aussi de ce qui est l’ordre de la mémoire (elle est sélective). Il faut douter de tout ce dont nous pouvons douter mais il y a plus : il faut aussi douter de ce dont nous n’avons aucun motif de douter : discours vrai car objectif, discours mathématiques,… on a tellement peu de raison d’en douter et donc pour faire cela il faut recourir à l’hypothèse d’un malin génie qui prendrait plaisir qu’à chaque fois que nous disons 2+3=5 est faux. Il faut mettre en doute tout ce qui peut passer par notre penser. Et bien ce jeu on peut l’imaginer sauf qu’il ne faut pas le pratiquer trop longtemps au sens où si on prend cela à la lettre on en arrive à douter du doute -> Folie. Cette folie Descartes y échappe par une faute de grammaire / la croyance en une réflexion totale : une possibilité pour la pensée de se réfléchir sans devenir contenu de pensée. Dans sa seconde méditation : Descartes dit que s’il faut douter de tout, il y a cependant une chose qui, elle, échappe au doute. Et cette chose c’est l’activité même du doute (dubito / cogito), c’est que je pense. Et cette activité de la pensée comme échappant au doute est aussi ce qui me permet de dire qu’échappe également au doute le fait de mon existence s’il est vrai qu’il est inconcevable qu’en même temps que je pense je n’existe pas, je ne sois pas. Ce qui échappe au doute est le cogito. Ce qui pose problème c’est que je ne peux simultanément douter et ne pas douter. Dans la première méditation on doute de tout. L’activité de la pensée est le doute et le contenue de la pensée est 2+3=5. Dans la seconde méditation il nous qu’il y a une chose dont je ne doute pas, c’est une nouvelle activité, c’est le doute. Ce qu’il veut dire dans la seconde méditation c’est qu’il ne doute pas du fait que dans la première méditation il doutait. Il aurait du dire « Je ne doute pas que je doutais ». Pour Descartes, l’affirmation de l’activité de la pensée, cette affirmation ne constitue pas un contenu de pensée. Ce qu’il perd de vue c’est que la pensée est tjs la pensée de qqch, elle est tjs intentionnelle, cette activité a tjs un contenu. Il croit à la possibilité de la pensée de se réfléchir comme telle. Hors si je réfléchis la pensée c’est tjs avec une mesure de retard. Texte de Descartes : « Je suis certain que je suis une chose qui pense mais ne sais-je donc pas aussi ce qui est requis pour me rendre certain de qqch » C’est la même chose 12 Philosophie que l’irréversibilité du temps, un moment passé ne reviendra jamais. Mais ne suis – je pas aussi certain de qqch, peut-il y avoir un contenu dont je peux être certain ? Le cogito ne constitue pas pour lui un contenu de pensée, l’activité peut se penser sans contenu. Descartes ne va jamais dire que penser c’est affirmer ou penser ceci ou cela, penser c’est affirmer, nier. « Mais ne sais-je pas aussi ce qui pourrait rendre mon contenu de penser certain de qqch ? » Cette quête va constituer le second tour de force qu’il va amorcer dans la 3ème méditation. 2) Descartes doit récupérer un contenu de pensée, et donc c’est là que ce joue le second tour de force : au sein de toutes les idées qui peuvent habiter notre pensée, il y en a une qui a un statut particulier et cette idée c’est l’idée de Dieu. Cette idée de Dieu elle a un statut particulier parce que ce n’est pas par la médiation de nos sens qu’elle habite notre pensée, je n’en fais aucune expérience sensible. Et cette idée elle n’est pas non plus un pur produit de notre imagination ou de notre entendement parce qu’il n’est pas en notre pouvoir d’y ajouter ou d’y retrancher n’importe quoi. Ces propos sont, pour nous, tout à fait surprenant. En effet, chez Aristote Dieu est un pur produit de notre entendement. On peut penser un être qui réaliserait parfaitement les caractéristiques de son espèce. L’idée de Dieu chez Aristote est un pur produit de notre entendement. Chez Descartes, par contre, il faut face à cela renverser la vapeur. Il y a une antériorité du positif sur le négatif et s’il y a une antériorité du positif sur le négatif ce n’est pas nous être imparfait qui pouvons être les auteurs de la pensée de Dieu. Et donc si pensée de Dieu il y a, c’est Dieu qui en nous créant a mis cette idée de Dieu, de perfection en nous et s’il a mis cette idée en nous elle ne peut être que vrai car il serait contraire à la perfection de Dieu de nous tromper. Et si l’idée de Dieu ne peut être que vrai, il y a aussi qu’il serait contraire à la perfection de Dieu de ne pas exister, c-à-d de ne pas connaître le moindre des attributs que connaissent les êtres qui peuplent le monde. Si cette idée de Dieu ne peut être que vrai, ce qui reste à montrer mtn c’est que l’on a récupéré un contenu de penser dont je suis certain c’est que les discours dit vrai car objectif sont vrais aussi. D’où la 4ème méditation où Descartes va étendre le caractère vrai de Dieu au discours mathématique. Dans cette méditation, il va analyser les causes de l’instabilité de notre raison, les causes de l’erreur. Descartes dit que si nous nous trompons très souvent ce n’est pas seulement parce que nous sommes un mixte de sensibilité et de raison mais aussi parce qu’en tant qu’être de raison nous sommes aussi des êtres de volonté. En ce qui concerne la raison c’est une faculté limitée alors que la volonté est illimitée. Ce qu’il entend par là c’est qu’il y a un tas de chose que la raison ne conçoit pas, il y a un tas de choses qu’elle conçoit clairement mais qu’elle ne conçoit pas distinctement. Descartes dit qu’il y a une chose que notre raison ne conçoit pas c’est la liberté humaine et l’idée d’un Dieu omniscient. 13 Philosophie Descartes va dire que l’on ne conçoit pas l’existence de Dieu mais de l’expérience de la liberté j’ai une apperception immédiate. Et par ailleurs au niveau de la raison je peux concevoir un être parfait. Mais comment les deux vont ensemble ? Et donc si la raison est une faculté limité qui ne comprend pas un certain nombre de chose, si c’est une faculté limitée, il y a que notre volonté est une faculté illimitée il y a que très souvent elle donne son assentiment à des idées qui sont formulées de façon tout à fait téméraire en sorte que si nous nous trompons souvent c’est parce que notre volonté adhère à des choses qui ne sont pas conçu clairement et distinctement. Et bien lorsque la raison s’engage dans la voix de l’objectivité elle ne peut que s’engager que dans la voix de la vérité. Et donc ce qui justifie l’adéquation du discours vrai car objectif à la réalité c’est l’idée de Dieu. Cela fera dire à Kant que le discours de Descartes dans ces méditations est un discours onto – théo – logique. Le lien entre le réel est le logos est Dieu. Et c’est à partir de là que découle la 5ème et la 6ème méditation. Et à partir de là que l’on peut dire que le monde est une substance étendue qui est le réceptacle des calculs que nous déployons à son endroit. Et au sujet de l’être humain Descartes va dire de l’être humain est un mixte d’une res cogitans (substance pensante) et d’une res extensa (substance corporelle). La substance pensant est plus facile à connaître que la substance corporelle car la tache de la pensée est d’en démonter les mécanismes tout à fait prodigieux et cela donnera naissance à sa vision des animaux machines. Cette vision est une chose problématique dans la mesure où l’être humain n’est pas deux substances, il est un corps parlant et cela veut dire que l’on ne peut penser le corps sans la parole et il n’en demeure pas moins qu’il ne peut être comparé aux animaux car il est de part en part animé par la parole qui est sa spécificité. 14 Philosophie I.2. f. Kant et la naissance de l’humanisme critique : Si au terme de ces méditations ce trouve affirmé les discours vrais car objectifs, cette adéquation est une des choses contre laquelle Kant va partir en guerre dans ces premiers écrits. Il va partir en guerre contre l’onto – théologie cartésienne et cela dans son œuvre « Prolégomènes à toute physique culture qui voudra se présenter comme une science ». Dans cette ouvrage Kant nous dit que ce qui la mis sur la voix de la déconstruction de ce que Descartes affirme dans ces méditations (discours onto – théologique) c’est un courant de penser que l’on désigne comme étant l’empirisme anglais qui s’est développer avec Hobbes, Locke, Beckley. Kant a pris connaissance de ce courant par Hume à qui il va reprendre deux choses : - Toute connaissance scientifique sans racines dans l’expérience sensible - L’association des idées 15 Philosophie Fil rouge : Descartes nous donne une nouvelle acception de la vérité et engage la philosophie, dans la voie de la philosophie critique, dans cette prétention de juger de l’adéquation d’un certain type de discours qui procède d’idée distinctes, claires et cohérentes comme dans le discours mathématique et il juge de l’adéquation de ces discours à la réalité. Descartes s’en sort en ayant recours à un tiers qui est le référent de l’idée de Dieu, qui renvoi à un être infiniment parfait et infiniment bon et donc étranger à ce qui représente le mal. Le mal est lié à l’erreur chez Descartes et cela parce que nous prenons pour un bien ce qui ne l’est pas. Cette idée de Dieu qui renvoi à un être qui en vertu même de sa perfection ne peut qu’exister et bien dans la mesure où il est l’auteur de toute chose. Un des premières préoccupations de Kant est de déconstruire l’onto – théologie. Et il dit dans ces prolégomènes qu’au Moyen-Âge le mot métaphysique va prendre un autre sens : tout ce qui renvoi à tout ce qui n’est pas de l’ordre de la phusis/nature, tout ce qui fait partie de l’être humain mais qui n’est pas abordable de manière empirique. Ce mot va prendre une extension énorme et le rendre nébuleux. Et donc ce qui l’a mis sur la voie de la déconstruction de l’onto – théologie c’est l’empirisme anglais par l’intermédiaire d’un penseur qui est Hume. Il a rédigé deux ouvrages : « L’enquête sur l’entendement » et un sur la nature. 16 Philosophie Il lui reprend l’affirmation selon laquelle toute connaissance à prétention scientifique sans racine dans l’expérience sensible. Cela suppose une connaissance scientifique de choses métaphysiques. Il n’y a de science que de cela même dont nous faisons l’expérience sensible. Dans son premier ouvrage qui est « La critique de la raison pure », il dit que même si la science moderne tente de rendre compte de réalités empiriques, même si la science moderne qui se veut une approche mathématique de la nature, même si cette science repose sur des principes comme tels, il est p-ê vite fait de dire que ces principes n’ont rien avoir avec l’appréhension sensible. Cela pose une question qui est de savoir d’où procède le discours mathématique, d’où vient – il ? C’est dans son ouvrage de « La critique de la raison pure » que Kant reprend que toute connaissance s’enracine dans la science et des réalités empiriques. Il va également reprendre à Hume l’idée de l’association des idées. C-à-d que les liens logiques que nous établissons entre nos différents univers de sens, tous ces liens sont le produit uniquement de la structure même de notre esprit, de la structure dont l’esprit perçoit les éléments. Entre les bulles de l’eau en ébullition et la vapeur on va établir un lien de cause à effet. Hume soutient que tous les liens logiques sont purement tributaire de la structure de notre esprit, que ce sont des formes a priori de l’entendement, des concepts purs de l’entendement. L’activité de la connaissance nous donne un accès, non pas inconditionnel au réel, mais au réel tel qu’il apparaît aux travers des structures de notre esprit, le réel comme phénomène. La connaissance apparaît comme phénoménale, fondamentalement tributaire du sujet connaissant. Kant va désigner ce sujet comme transcendantal, c’est qqun qui va au devant la réalité avec des structures de perceptions et de synthèses qui lui sont propres. Cette définition de la connaissance comme phénoménale et du sujet comme transcendantal, n’est pas heureuse, elle est tributaire d’une vision atomistique, c-à-d d’une vision composée d’x nombre d’atomes et dont les liens que l’on peut établir sont purement objectif. Pour pouvoir dire cela il faut déjà savoir ce qu’est la réalité. Si cette désignation de la connaissance comme phénoménale, le réel dans son altérité je peux le penser mais je ne peux le connaître, il apparaît à travers les structures de synthèses. Pour Kant là où ces structures vont se manifester c’est dans les idées de Dieu, du monde et du sujet. Sous l’idée de monde, dont nul ne fait comme tel l’expérience, ce qui se trouve visé c’est l’ensemble des éléments constitutifs de la réalité. Cette idée ne nous vient pas l’expérience sensible, ces idées ce sont des idées régulatrices de la raison. C-à-d des idées que notre raison produit dans notre structure fondamentale. Ces idées sont problématiques dans le sens où il n’y a pas de connaissance scientifique à proprement dit. 17 Philosophie Sous la notion de sujet, Descartes dit que ce qui se trouve visé c’est l’ensemble des éléments de la pensée et cet élément de l’ensemble renvoi à cette tendance à la synthèse de l’esprit. Cette idée pose également problème. Sous l’idée de Dieu se trouve visé la synthèse entre la pensée et le réel. C’est une idée régulatrice qui est légitime mais qui est problématique car ce sont des questions pour lesquelles il n’y a pas de réponses scientifiques. Si cette désignation de la connaissance comme phénoménale est qqch de peu heureuse, Hegel dit ceci : « Les catégories doivent être considérée comme n’appartenant qu’à nous, comme des éléments subjectifs, ce qui pourra paraître bizarre à la conscience… ». Si cette pensée épistémologique sur la connaissance qui n’est pas heureuse, ce qui est plus prodigieux c’est la philosophie pratique de Kant. Ce sont les réflexions de Kant face à la question : Que puis-je connaître ?, Que dois – je faire ?, Que m’est – il permis d’espérer ? La seconde question est prise en charge dans le second grand ouvrage de Kant : « Critique de la raison pratique » et la troisième question est prise en charge dans son grand ouvrage : « Critique de la faculté de juger ». Dans son second ouvrage, ce qu’il va prendre en charge ce sont les questions qui ont trait à la liberté, la moralité, le droit et le politique. 18 Philosophie Fil rouge : La semaine dernière nous avons abordé des grands penseurs de la modernité : Descartes et Kant. Ce sont les principaux penseurs sur le plan de la philosophie critique. Les principaux ouvrages de Kant sont « Critique de la raison de pure », « Critique de la raison pratique » et « Critique de la faculté de juger ». Dans « Critique de la raison pratique » son ambition est d’aborder l’horizon de la liberté. Il va juger de l’horizon que nous ouvre la liberté. Dans « Critique de la faculté de juger », il va prétendre aborder l’horizon que nous ouvre le travail philosophique. 19 Philosophie Dans ces 3 ouvrages, Kant nous dit que dans l’ensemble de ces écrits les questions qu’il veut assumer sont : - Que puis – je connaître ? C’est le monde tel qu’il apparaît dans les structures cognitives propre à l’être humain. Cette désignation a qqch de malheureux. - Que dois – je faire ? - Que m’est – il permit d’espérer ? Etant entendu que ces 3 questions n’en sont qu’une seule qu’est ce que l’Homme ? C’est cette question qui fait que tout le travail philosophique kantien peut être considérer comme un discours sur l’être humain. Et il s’agira de limiter la part du savoir pour augmenter celle de la croyance. Nous allons surtout nous arrêter à la philosophie pratique de Kant, c-à-d à l’analyse que Kant nous propose des catégories de la liberté, de la moralité, de la justice, et donc des valeurs que l’être humain peut produire entant qu’être libre. Il faut aussi ajouter la catégorie de l’espérance. Il traite également de la liberté dans d’autres ouvrages que dans « Critique de la raison pratique » et notamment « Métaphysique des mœurs » (1785), « Fondements de la métaphysique des mœurs » (1785), « Le Traité des vertus », « La doctrine du droit » (1797). Il faut également ajouter deux ouvrages : « Théorie et pratique » (développement de la théorie du pacte social) et « Le Traité sur la paix perpétuelle » (1795) qui fût précédé d’un autre ouvrage : « Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique » Dans « Critique de la raison pratique », « Fondement de la métaphysique des mœurs » et « Métaphysique des mœurs », il insiste sur la liberté qui est fondamentalement ce qui définit l’être humain, ce qui fait sa spécificité en tant qu’être parlant. Ce que Kant tient à souligner c’est que l’expérience de la liberté nous place devant un savoir. Ce savoir est différent du savoir devant laquelle la raison nous place. Ce savoir auquel nous confronte la liberté est un savoir innée qui est celui de notre responsabilité, laquelle responsabilité est – antérieure à toute réalisation/action que nous posons, - inconditionnelle. Alors dire que l’expérience de la responsabilité à tout réalisation concrète est tjs / déjà au moment où nous parlons, où nous entreprenons quoi que ce soit nous avons à répondre de nous même, de ce qui nous entoure, de ce que nous produisons. Dire que la responsabilité est inconditionnelle veut dire que qq soit les circonstances dans laquelle on se trouve, on peut se retrouver à trahir un proche pour sauver notre vie, nous savons au cœur de ces circonstances que si nous avons la possibilité de trahir notre ami, mais nous avons aussi la possibilité de ne pas le faire. Ce savoir qui est un presque rien, mais qui est en même temps aussi irrécusable que le fait de respirer. Et ce savoir auquel nous renvoi Kant, il nous apprend que nous ne sommes pas les jouets des circonstances, que nous ne sommes pas simplement soumis à nos pulsion/instincts. C-à-d que le savoir que l’on vient d’évoquer ce qu’il nous apprend c’est qu’en fait notre 20 Philosophie existence ce trouve fondamentalement régie par qqch qui transcende toutes les motivations que nous pouvons assigner aux actes que nous posons. Toutes les motivations que je puis assigner à mon existence, ces motivations engagent tjs notre agir dans un schéma hypothétique, un schéma du type : qui veut telle fin doit nécessairement avoir recours à tel ou tel moyens. Dans un tel schéma il faut reconnaître que notre agir dans sa réalisation concrète n’est pas libre, il est placer sous signe de la contrainte. Ce que l’on peut objecter tout de suite, c’est que l’on est libre s’assigner n’importe quelle fin à notre agir. Mais ce qui préoccupe Kant, c’est la question de savoir ce qu’implique au moment auquel nous agissons de pouvoir assigner n’importe quelle fin à notre agir ? Tant que je ne fais que penser la chose, il n’y a pas de problème. La liberté formelle/de penser ne préoccupe pas Kant. Ce qui le préoccupe c’est la liberté dans l’action. Quand les actes que je pose peuvent être placés sous le signe de la liberté ? Pour Kant, il faut dépasser le niveau du bon sens qui est une tautologie qui dit que la liberté veut dire faire ce que l’on veut. Ce qu’il nous faut voir pour Kant c’est que le fait au moment où nous agissons d’être libre, ce fait implique ce que Kant appel un impératif catégorique. Impératif catégorique que Kant oppose à des impératifs hypothétique. Pour Kant, ce sont toutes les motivations que nous pouvons nous assigner, motivations qui sont un moyen d’arriver à autre chose que l’on veut. Texte p 124 : « … il représente une nécessite pratique d’arriver à autre chose que l’on veut. Par contre l’impératif catégorique est celui qui représente une action nécessaire pour elle – même ». Dans un tel schéma notre agir n’est pas libre, il est placé sous le signe de la contrainte. Nécessaire objectivement cela veut dire nécessaire pour tout homme quelque soit les circonstances dans lesquelles il peut se trouver. Au respect de l’homme en l’homme je puis tjs préférer mes désirs sensibles, que ces penchants ait attrait au domaine de la gloire, de la reconnaissance, de la domination, de l’hégémonie. Je puis tjs préférer satisfaire mes désirs, considérer autrui comme un moyen que comme qqun qui a une valeur en – soi. Ce qui fait que le respect de l’homme en l’homme n’est pas de l’ordre du fait mais de l’ordre du qqch qui doit être, de l’ordre de devoir/obligation. Devoir et obligation dont la reconnaissance et le respect accuse notre dignité d’être libre. Et ce qui définit notre dignité d’être libre c’est « autonomie de la volonté ». Par delà toute estimation, l’homme n’a pas de prix. Et donc dire que ce qui fait son essence c’est l’autonomie de la volonté, cela veut dire que l’être humain est cet être chez qui la raison a la possibilité de déterminer la volonté indépendamment par delà les pressions que la sensibilité peut exercer. Cette autonomie de la volonté est aussi ce qui accuse notre dignité, elle est aussi la seule chose qui permet de légiférer à proprement parler : élaborer des lois qui ne représentent pas des privilèges mais des lois qui ont une portée universelle. Ainsi dit Kant : « Si 21 Philosophie je me propose d’escroquer mon voisin, c-à-d si je me propose de me servir de mon voisin pour servir mes tendances, si je puis me proposer cela, cette fin je ne puis pas l’élever au rang de loi. Etant entendu que si tout le monde escroque tout le monde, la notion même d’escroquerie disparaitra car elle n’existe qu’en opposition à la notion d’honnêteté. » Pour savoir si mon agir est honnête ou pas il me suffit d’élever la maxime (le principe subjectif de mon agir) de mon agir au rang d’une loi universelle. Si ce n’est pas possible, c’est que mon agir n’a aucun valeur. Et donc si la seule chose, le respect de l’homme en l’homme, qui me permet de légiférer il faut aussi voir que le respect de notre devoir, de nos valeurs, ce respect n’a rien avoir avec le respect d’une quelconque législation morale, juridique ou religieuse. Ces législations vont aussi prescrire le respect de l’homme en l’homme dans le meilleur des cas mais il n’en demeure pas moins que toutes ces législation peuvent être respectée non pas librement mais par peur, du quant dira – t – on, par crainte des sanctions divines,… Toutes ces législations peuvent être vécue comme une contrainte, elles peuvent placer mon agir sous le signe de l’hétéronomie (ce qui va être la loi qui commande, ce sont des facteurs qui me sont extérieurs). Pour Kant agir moralement ou librement, ce n’est pas agir conformément au devoir ou par inclination, mais c’est agir par devoir ou par respect de notre obligation morale. Cela veut dire lorsque l’on agit conformément au devoir il y a un magma qui peut se rendre maitre de moi. Kant distincte le tempérament et le caractère. Le caractère est ce qui va forger notre personnalité (question posée le 05/04) Agir librement ce n’est pas non plus agir par inclination comme le philanthrope. Cet individu aussi louable que soit ces actes, aussi longtemps que ces actes sont posés en vertu de son tempérament ces actes ne sont pas placé sous le signe de la liberté. Aussi longtemps qu’il agit par tempérament ils n’ont aucune valeur morale. Par contre à supposer qu’après x nombre d’expérience notre philanthrope devient misanthrope, si à ce moment là malgré tout notre ami continue de respecter inconditionnellement autrui, on peut place ces actes sous le signe de la liberté. Agir ce n’est pas seulement agir conformément au devoir ou par inclination, ce qu’il nous faut voir aussi c’est que ce respect pur de notre obligation morale, ce respect nous ne l’actualisons jamais. L’exercice de la liberté est une chose difficile et rare mais que notre agir ne soit jamais actualiser par le pur respect du devoir est plus difficile à attendre. Kant justifie ce « jamais » dans ce que l’on appel « La théorie du mal ». Sous ce que l’on appel chez Kant « La théorie du mal radical », il faut entendre deux choses : - Ce qu’il faut entendre lorsque Kant nous dit « radical » dans son ouvrage : « La religion dans les limites de la simple raison » (1793). Est-ce que l’homme est radicalement perverti ou radicalement bon ? Dans la religion chrétienne avec le mythe du pêché 22 Philosophie originaire, on a plutôt tendance à considérer que l’être humain est radicalement perverti et donc pour qui un travail de salut devrait être proposé ou assumé. Cette perception que la religion développe de l’être humain, il s’est trouvé des penseurs pour l’accréditer comme Protagoras qui considère que l’être humain est qqun à qui il ne faut pas se fier. Et à l’autre extrême, il s’est aussi trouvé des penseurs pour considérer que l’être humain est radicalement bon. Là Kant renvoi à Rousseau : l’être humain est originairement bon mais qui s’est trouvé perverti un beau jour par la revendication de la propriété et avec cela pour Rousseau tous les maux se sont abattus sur la terre. Face à cela, la majorité des penseurs vont dire que l’homme est bon et mauvais car il est soumis aux tendances de la raison mais aussi aux désirs de la sensibilité. Ces désirs ont tous une caractéristique commune : persuader que leur satisfaction est la condition pour arriver au bonheur. Pour Kant le bonheur on ne peut le définir car il est différent pour chaque être. Leur autre caractéristique commune : avoir une dimension éminemment singulière. En soi, dit Kant, les désirs sensibles ne sont ni bon ni mauvais. Je puis tjs préférer satisfaire les penchants sensibles et donc toutes les théories qui disent que l’homme est radicalement bon ou mauvais sont dangereuses car elles font disparaître la dimension de liberté chez l’homme. La mal qui est, chez Kant, une dimension de la liberté, il est aussi qu’il a une dimension inéluctable qui est dû au fait que nous sommes taillés dans un bois qui est courbe : bois qui est tourné vers l’amour de soi et c’est que Pascal appel aussi l’amour propre. Cet amour propre dit Kant quoi que nous fassions il finit tjs par ressortir. C-à-d que même les actes les plus courageux nous pouvons tjs en tirer vanité. - C’est également ce que Kant nous dit dans « La métaphysique des mœurs » 23 Philosophie Fil Rouge : Évocation de la définition de liberté par d’autres penseurs que Kant, tels Hobbes, Locke ou encore Rousseau. Cela permettra d’éclairer l’approche proposée par Kant. D’ailleurs cette approche à donner naissance à ce qu’Isaïe Berlin intitule dans les deux conceptions de la liberté : la liberté positive et la liberté négative. Chez des penseurs comme Hobbes dans « Léviathan » : la liberté c’est ne pas être empêcher, ou même chez Rousseau dans le contrat social : c’est un droit illimité à tout ce qui nous tente. Les hommes diront que la liberté c’est ne pas être empêcher d’agir. C’est que l’on appel une liberté négative ou une liberté d’indépendance par rapport à autrui. Mais cela n’évoque pas la notion d’autonomie. Dans cette forme de liberté je peux être sous la tutelle de ce qui a en moi. Cette liberté est dite négative car elle ne s’articule que par le libre essor de mes désirs. Cette liberté est très éloignée de ce que Kant nous invite à penser : la liberté s’articule par rapport à qqch de positif : l’expérience de la liberté. D’où cette formulation que Kant donne de l’impératif catégorique : tjs agir de telle sorte que l’être humain dans notre propre personne et celle d’autrui soit tjs traitée comme une fin et pas un moyen. La liberté s’articule par celle responsabilité qui est le fondement de la dignité humaine. C’est par rapport à l’inconditionnalité de notre responsabilité que s’articule le caractère catégorique de pratique comme la torture quelque soit la situation dans laquelle on se trouve. C’est sur ce fond que la liberté est pensée chez Kant et c’est que l’on appel la liberté positive : répondre de l’homme en l’homme dans sa propre personne et dans la personne d’autrui. Ce qui est capital chez Kant est le thème de l’autonomie. La première formulation que Kant donne de l’impératif catégorique : c’est agir de telle sorte que la maxime de notre agir puisse être élevé au rang de loi universelle de l’agir. Et donc savoir si les actes que nous posons ont une valeur universelle, il ne faut pas être philosophe, tout le monde peut faire cette exercice. La seconde formulation que Kant donne de l’impératif catégorique : c’est d’agir de telle sorte que l’être humain soit à la fois dans ma personne et celle d’autrui et qu’elles soient considérées comme une fin et jamais comme un moyen. Je peux utiliser l’autre pour construire une entreprise,… mais l’important est la reconnaissance inconditionnelle d’autrui. Kant soutient que dans la réalité ce respect l’être humain ne le réalise jamais. L’exercice de la liberté et le fait de réellement assumer cela est qqch de rare et difficile. Si on veut comprendre ce jamais il faut se tourner vers les théories du mal du Kant. C’est pour lui une perversion interne : les penchants sensibles prennent le pas sur le savoir pratique qui est lié à notre condition d’être responsable. On peut dire que le mal a une dimension radicale : c’est la 24 Philosophie possibilité pour la raison de déterminer l’action indépendamment des pressions que notre sensibilité peut exercer sur notre raison. Kant va plus loin car cette perversion de la conscience, car pas un seul des actes que nous posons est désintéressé. Ce fait est pour lui qqch d’inéluctable et cela est dû au fait que nous sommes taillés dans un bois courbe : c’est l’amour de soi qui nous rend courbe. Cet amour de soi l’amour propre. Ce qui illustre le mieux ce penchant absolument invincible de l’amour propre est le récit biblique : le mythe du péché originel. Ce mythe ce qu’il illustre c’est la séduction irrésistible qui exerce sur nous tout ce qui peut flatter notre personne. Tous nos actes les plus vertueux nous pouvons encore en tirer gloire et vanité (cfr Les frères Karamasof de Dostoïevski : une femme du monde qui va trouver un religieux et dans un élan d’humilité elle lui dit que elle ne supporte pas la non reconnaissance des biens faits qu’elle accompli. Espérant par cet aveu décrocher l’admiration du religieux). Cette duplicité où dans un élan d’humilité, cette duplicité l’être humain ne peut s’en défaire. Quoi que nous fassions, il y a tjs notre Moi qui ressors tjs. 25 Philosophie Pour les penseurs comme Hume la moralité n’existe pas, ils considèrent que tout ce que nous faisons c’est tjs pour être en représentation. Kant va dire à partir de cela que la moralité n’existe pas, que les jugements moraux ne sont que des étiquettes que l’on colle sur les sentiments. Pour Kant ce qui joue un rôle et ce qui se présente comme le vis – à – vis de notre expérience c’est ce penchant invincible vers l’amour propre et nous oblige à dire que pas un seul de nos gestes n’est désintéressé. Face à cela, on peut se demander si le poids de l’amour propre n’est pas excessif et si ce poids ne risque pas d’hypothéquer l’horizon que nous ouvre la liberté ? En ce qui concerne le droit, Kant donne à entendre que le propre du droit est de gérer la misère, c’est de faire en sorte que les libertés puissent coexister sous des lois universelles. Dans cette tâche du droit le droit a une tâche pédagogique très important parce que les règles de droit sont assorties de sanction et c’est un des éléments qui distingue le droit (rapport effectif avec autrui) de la morale (intention). Une autre grande différence est que le droit à la faculté de contrainte, ce dont la moralité ne dispose pas. Le droit peut via les sanctions apprendre à l’être humain à agir conformément à ce qui peut le mettre sur la voie de l’autonomie de la raison. Si ce rôle est capital pour les individus, il est également important sur le plan international. Kant rêve que sur le plan international que les différents ne soient pas réglés par des actes diplomatiques mais par des normes. La première fois que Kant développe cette idée, il songe à un Etat mondial/cosmopolite qui supplanterait tout les autres Etats existant, tous les Etats nationaux. Ensuite il se ravise en disant qu’il risquerait de méconnaitre les particularités des différentes sociétés. Il voudrait que ce crée une fédération d’Etats républicains : Etats gouvernés par le peuple, et cette fédération, à laquelle chaque Etat adhérerai librement, aurait pour tache que gouverner les rapports entre les Etats par le médium du droit. C’est un essai de gouvernance par le droit. On sait que c’est le pari de l’UE dont le vis – à – vis est le gouvernement par la puissance. Ce que Kant formule c’est ce pari d’un gouvernement par la norme sur le plan mondial, pari que la société des nations à tenter de réaliser au lendemain de la 1 ère GM et les N.U. au lendemain de la 2ème GM. Même s’il y a ce vœu d’une résolution pacifique des conflits chez les hommes, et le vœu de voir disparaitre la guerre, et bien ce vœu pour Kant il ne faut pas si lier parce qu’il demanderait l’avènement d’une humanité qui serait libérée de tout amour propre. Ce vœu nous met sur la voie d’accepter des contraintes des lois et des gouvernants. Il faudrait agir conformément au droit par devoir et ce jour il ne faut pas trop en rêver pour Kant. Ces remarques pointent le caractère utopique de tout acte qui prétend être accompli sans intérêt. Et donc face cette question Kant ne l’ignore pas et la réponse qu’il va apporter : l’avènement de ce royaume des fins n’est pas encore là mais cet avènement relève du domaine de l’espérance. 26 Philosophie Fil Rouge : La semaine dernière nous avons vu que Kant insistait sur le fait que le savoir pratique qui est aussi un devoir, savoir qui est celui de la reconnaissance inconditionnelle de l’homme en l’homme, ce devoir à sans cesse comme vis – à –vis tout cette séduction qui peut draper notre personne. Cette séduction qui peut gonfler notre personne, elle n’empêche qu’elle ne permet pas de dire que la liberté ou la moralité n’existe pas. Qqun comme Hume va dire que la moralité est une notion qui représente des étiquettes que l’on va accoler à des impressions de plaisir. J Bentham qui est un utilitariste qui est l’auteur du « Panoptikan » : la vision totale. Les penseurs utilitaristes ce qu’ils soutiennent c’est que l’on appel le bien, le mal, la liberté sont des étiquettes que l’on accole à des sentiments de plaisir ou de déplaisir. On va dire que ce qui maximise le bien être est la justice et ce qui accroit le déplaisir est de l’ordre de l’injustice. Pour eux, la quête du bien c’est simplement un nom que l’on donne au comportement, décision que causent les individus. Si par exemple la réduction d’un petit nombre d’individu à l’esclavage peut maximiser le bien être d’un grand nombre doit être considéré comme juste. Kant va dire que le devoir de la reconnaissance inconditionnelle de l’homme en l’homme, ce devoir on n’y a jamais souscrit mais cela ne permet pas de dire que la moralité n’existe pas. Si on ne peut donner aucun acte qui répond totalement à ce devoir, c’est une expérience de notre raison. Si on ne peut donner aucune preuve de fidélité dans l’amitié, pour autant la fidélité comme telle dans l’amitié c’est d'abord une exigence à priori de la raison, qui peut placer l’homme au dessus de tout prix. Et donc si pour Kant ce que l’obligation morale à pour devoir de reconnaître l’autre comme un moyen et jamais comme une fin, si ce devoir risque d’être hypothéquer dans la réalité. Est – ce que notre agir peut être désintéressé ? Cela ne risque pas de faire de l’horizon que nous ouvre l’expérience de notre condition qui est la reconnaissance inconditionnelle, peut ne pas être purement formel, n’est pas seulement un simple vœu pieux ? Kant nous dit que le royaume de la fin de la violence n’est pas une réalité effective, pour autant elle n’est pas un horizon purement formel, il relève de la catégorie de l’espérance. C’est ce que nous espérons. 27 Philosophie Petite remarque sur la différence entre l’espérance et l’espoir : en français on a qu’un seul verbe, mais il y a deux substantifs. Leur point commun est une ouverture dans le présent sur le futur. Toutefois cette ouverture n’est pas fondamentalement la même, ces formes d’expectative se situe différemment dans le temps et du contenue. Sur le plan du temps l’espoir à une échéance assez précise dans le temps (j’ai l’espoir qu’il fera beau demain). Par contre lorsque l’on dit « J’espère que la paix règnera » lorsque l’on dit cela l’espérance en question ne disparaitra pas demain. Ce n’est pas parce que ce n’est pas réalisé ajd ou demain que cette ouverture sur le futur va disparaître. La seconde différence porte sur le contenu, sur l’élément contenu. Lorsque l’on dit que l’on espère que demain il fera beau, le contenu est qqch sur lequel on n’a pas de prise, cela ne dépend pas de nous. L’espérance porte sur une réalité sur laquelle on est l’agent. L’élément relève de l’attitude de celui qui formule l’attende. Cela dépend de l’agir même de celui qui formule cette attende et même si cela échoue. Dans « Critique de la faculté de juger » et dans la religion dans les limites dans la simple raison, Kant, reprend celui du juste souffrant dans le nouveau testament dans le thème du juste mis en croix et ressusciter. Pour Kant, face à ce figuratif qui montre la difficulté de l’espérance, ce qu’il faut retenir c’est le juste souffrant car au niveau de la simple raison tout ce que l’on peut faire c’est postulé - qqch comme une immortalité de l’homme. C – à – d qqch comme un mouvement illimité vers la perfection morale, vers le respect du devoir morale ; - ce que l’on peut aussi postuler c’est l’existence d’un Dieu juge de notre effort moral, d’un Dieu qui ne serait que amour dont l’existence ne peut être postulé qu’à partir d’une action dont la racine est indissociable de la liberté, du devoir que révèle ce savoir pratique. Si, pour Kant, on ne peut pas reprendre le figuratif biblique jusqu’à bout c’est dans la mesure où ce qui y est postuler pour l’être se trouve dans un temps hors temps. Chez Kant l’espérance à une dimension eschatologique. Est – ce que l’espérance ne peut connaître aucune réalisation dans le temps ? Texte d’Héraclite : « sans l’espérance on ne trouvera pas l’inespéré qui est introuvable et inaccessible. » Texte de R. Char « Le réel qq fois désaltère l’espérance, c’est pq contre toute attente l’espérance survit. ». Ces deux textes pointent la vision assez antinomique de l’être humain qui nous est proposée chez Kant au sens où tout se passe comme si ce à quoi est promis l’être humain lui est en même temps refuser. Dans « Critique de la raison pure » Kant se demande ce qu’il peut connaître, mais ce à quoi on se trouve confronter c’est à un univers phénoménal, on ne voit les choses qu’à travers les structures propre à notre subjectivité. Dans « Critique de la raison pratique », ce à quoi l’horizon que nous ouvre la liberté est le royaume de la non violence, hors on se trouve confronté à l’utilisation d’autrui, à la satisfaction de nos désirs. L’autre est un 28 Philosophie moyen. Et on ne se trouve pas confronter à l’autonomie mais à l’hétéronomie. Nous sommes guidés pas des moyens qui nous maitrise plus que nous ne les maîtrisons. L’homme est d’une insociable sociabilité. 29 Philosophie I.2. g. Hegel et la formation du statut initial des droits de l’homme Cette vision antinomique de l’être humain, le premier penseur qui va y mettre fin c’est Hegel, qui est un grand lecteur de Kant et qui dans ces écrits va réfuter la prétention de la philosophie critique et va nous demander si l’être humain est vraiment voué à une connaissance phénoménale, et si l’être humain est voué à vivre avec une conscience malheureuse. Le monde de Hegel est un monde pour lequel nous sommes pas mal outillés. En effet, les textes d’Hegel sont compliqués, et cette difficulté est liée à une rigueur de la pensée peu commune. Voila pq les études de ces études sont indispensables. Le premier vœu d’Hegel est de nous sortir de la problématique de la philosophie critique et pensée le langage comme représentation (vor –stellung). C’est une chose malheureuse car cela préjuge que l’on est une connaissance de la réalité, on considère le langage comme un instrument de mesure dont on connaît déjà la mesure. Et donc son premier désir est de mettre fin à cette problématique. Et dans ce même élan, le désir d’Hegel est de nous arracher à la question qui a été transmise (tradita en latin) du rapport entre le langage et la réalité. Et bien cette question est sans intérêt pour Hegel. Pour comprendre cela nous disposons des préfaces et des introductions qu’Hegel donne à ces ouvrages. Le premier grand texte d’Hegel est « Phénoménologie de l’esprit » et l’autre texte que nous allons utiliser est « Principe de la philosophie du droit ». Hegel nous fait accomplir un pas important dans les démocraties modernes. Dans les écrits de Hegel on distingue 3 grandes périodes : 1) Iéna : c’est la ville dans laquelle Hegel a fréquenté l’université et fait un doctorat dans l’institut de Tüsingen. Phénoménologie de l’Esprit 2) Nuremberg Heidelberg : Encyclopédie des sciences philosophique et Propédeutique philosophique. 3) Berlin : principe de la philosophie du droit en 1821 : critique des théories du contrat social. Nous sommes à un moment charnière avec un auteur qui ouvre la porte à la philosophie politique. Ce penseur qui est à un moment charnière, va repenser le statut des droits de l’homme et le réduire à néant. Deux étapes : - Comprendre en quel sens on peut dire que Hegel peut nous débarrasser de la problématique de la philosophie critique, nous libérer de la tradition philosophique (ce qui est en jeu dans la symbolisation et le rapport entre le langage et la réalité). Pq Hegel considère que c’est une question vide formellement ? 30 Philosophie - Faire apprécier le titre qui est donné au chapitre consacré à Hegel : « La formalisation du statut initial des droits de l’homme ». Cette formalisation est à comprendre dans le sens où il nous fait faire un pas important dans la pensée des démocraties modernes et ce pas qui n’est guère dépasser ajd. Comment il s’opère aussi une modification du statut initial des droits de l’homme. 1ère étape : Chez Hegel, il y a qqch de très précieux dans ses écrits : il donne une abondante préface et / ou introduction. C’est une sorte de compte rendu de ces écrits. Cette question de la tradition philosophique est en deçà du réel pour Hegel et pour comprendre cela il faut se référer à deux textes : préface et introduction de la phénoménologie de l’esprit (Iéna) et la préface et l’introduction aux principes de la philosophie du droit. Dans la « préface de la phénoménologie de l’esprit » : Hegel essaye de nous faire comprendre que la question qui à traverser toute l’histoire de la philosophie, on peut comprendre quelle a été posée mais elle est vide, formelle et abstraite. Ces adjectifs sont très péjoratifs chez Hegel. Il précise que la première expérience que nous faisons de la réalité, que l’on fait au travers du geste de la symbolisation, c’est celle de qqch qui est autre, qui n’est pas nous. C’est ce qu’Hegel appel l’expérience de la différence (synonyme : expérience de l’absolu déchirement de l’esprit avec lui – même). C-à-d que la pensée est confronté à qqch qui lui est étranger. Cette expérience, qui est incontestablement la première expérience que l’on fait du réel, est heureuse car dans l’indifférence il n’y a rien. La première expérience que nous faisons de la réalité est qqch qui est autre mais cette expérience en tant que telle est en deçà de la réalité de l’histoire, c-à-d en deçà de la réalité du temps, de l’esprit, du réel. En effet, s’il y a qqch plutôt que rien, si tout à coup il advient qqch, c’est dans la mesure où l’esprit va s’engager par rapport à la réalité, où il va se livrer à la découverte de ce qui lui apparaît au départ comme autre. C’est dans la mesure où l’esprit va essayer de s’approprier l’altérité du réel. Étant entendu que dans ce travail d’appropriation de la réalité, travail qui fait le tissu de l’histoire, c’est la manifestation de l’esprit comme s’appropriant l’altérité du réel (DARSTELLUNG). Mais il faut ajouter que tout à la découverte de l’altérité du réel, l’esprit s’ignore comme triomphant de cette altérité du réel (premier surpris d’une œuvre est celui qui l’a produit). En sorte que le propre de la pensée réflexive/spéculative c’est de dévoiler ce qui s’acte dans le temps (versöhnen), de réconcilier l’esprit avec lui – même : élever l’esprit à la raison. La raison c’est l’esprit conscient de soi pour Hegel. Et faire cela, c’est l’équivalemment de réconcilier l’esprit avec la réalité, qui est à penser non pas comme qqch qui est donnée mais comme étant le résultat d’une œuvre ou d’une production. 31 Philosophie Pour comprendre cela deux remarques s’imposent : 1) E. Weil : il rappel que le mot qui en allemand signifie la réalité : WIRKLICHKEIT. En latin, le mot réalité vient du mot « res » qui veut dire chose. Cela renvoi à qqch qui est là posé. Par contre en allemand, ce mot contient le mot WIRK dont la racine est Ferg que l’on retrouve aussi dans le mot WORK. Cela se réfère donc à un travail. Cela est important car pour Hegel ce qu’il faut comprendre c’est que si on veut appréhender le réel et le langage comme deux choses distinguent : la première expérience est celle de qqch qui est étranger mais elle est en deçà de ce qui fait l’histoire et cela une petite considération va nous aider à comprendre cela. Cette considération est « le devenir concret de l’universel abstrait ». Hegel nous dit que lorsque l’on dit « Tous les animaux », si je me contente de dire c’est trois mots comme un perroquet ou un petit enfant (vieillard et l’enfant : ils utilisent les mêmes sauf que pour le vieillard ces mots renvoient à toute une histoire alors que pour l’enfant ce ne sont que des mots). Si je me contente de dire ces trois mots je ne fais pas de la zoologie, c’est qu’Hegel appel un universel abstrait. Mais si via ces 3 mots, je veux vraiment donner le change de qqch, je veux symboliser qqch, je devrais me mettre au travail. Cela veut dire que je vais devoir commencer à répertorier les différents animaux, investiguer les caractéristiques de ces différentes espèces. En d’autres termes je devrais me livrer au travail du zoologue. Et donc si je veux vraiment signifier qqch l’esprit devra : « Sich ent Frenden » l’esprit devra se porter lui – même au près de ce qui lui est étranger. Et ce n’est qu’au terme de ce travail que ces trois mots d’un universel abstrait vont devenir un universel concret. 2) Hegel : [Les moments structuraux de la vie de l’esprit sont au nombre de 3 : - expérience de la différence, - la darstellung : manifestation de l’esprit comme s’appropriant l’altérité du réel ; moment de la pensée réflexive où l’esprit réfléchit aux différentes appropriations du réel, l’esprit réfléchit ses propres œuvres : élever l’esprit à la conscience de soi et faire cela c’est aussi réconcilier l’esprit et la réalité À partir de ces moments structuraux de la vie de l’esprit, Hegel fait de la philosophie une phénoménologie, une manifestation des pensées de l’esprit. Parler pour Hegel c’est donné le change de qqch, c’est intelliger qqch. Symboliser c’est vraiment ce livrer à un travail de structuration du réel, et ce n’est qu’à partir de là que l’on va passer d’un universel abstrait à un universel concret.] Si on a compris cette petite considération ce que l’on peut comprendre aussi ce sont les propos d’Hegel disant : « Le réel est rationnel ; le réel est à penser non pas comme substance mais comme résultat ; la nature de ce qui est, est d’être dans son propre être son propre concept (le réel n’a d’autre lieu de réalité que celui de son élévation au concept, concept compris comme un universel abstrait) ». Toutes ces phrases si on les prend de manière telle, elles sont plates. Ces 32 Philosophie phrases ne prennent leur sens qu’en revoyant à toute une histoire, qui est celle du geste de la pensée : l’expérience de la différence, l’altérité du réel, laquelle expérience ne produit qqch que si on accepte de s’approprier ce qui nous parait étranger. Et ce n’est qu’au terme de cela que l’on peut réconcilier l’esprit avec les œuvres qui l’a produit. En sorte que ce qui bouge avec Hegel c’est que la première expérience du réel est en deçà de l’histoire mais aussi deçà de la vie de l’esprit. De sorte que le langage est à penser comme une institution de production et la philosophie est à penser dans un rapport éminemment dialectique avec le vécu. Dialectique qu’est ce que cela veut dire ? : En philosophie parler d’un rapport dialectique c’est parler du lien qu’il a entre deux éléments différents de part nature, ne peuvent être pensé l’un sans l’autre. Le langage n’est pas la réalité mais je ne peux les penser l’un sans l’autre. À ce titre là, la philosophie se situe dans un rapport dialectique avec le vécu car la philosophie réfléchit ce que l’être humain fait, sur le vécu. Hegel va plus loin en disant que la philosophie a un rapport éminemment dialectique car elle a le monopole de la réalité, au sens du dévoilement de la réalité, dévoilement qui ne peut se faire qu’au niveau de la réflexion de ce qui a été produit. Commentaire du texte p. 144 : « ce qu’inaugure l’hégélianisme, c’est le règne inédit, celui de la grande complicité de l’Etre et du logos, de la résorption intégrale de l’Etre dans l’être dit. Ce que sanctionne ce règne c’est l’impérialisme de l’esprit sur la lettre, ou mieux la disparition de celleci, son évanouissement au profit de l’esprit, l’un et l’autre ne faisant plus qu’un. Cette fusion extrême, c’est la mise à l’écart, la résorption de l’Enigmatique, la victoire sur toute opacité. Et c’est cela le savoir absolu». 1ère phrase : Il faut mettre cela en rapport avec la formule suivante d’Hegel : « Le réel est a pensé non pas comme substance, mais comme résultat ». Le réel est le résultat d’une œuvre d’un travail, « le spirituel seul est l’effectivement réel ». Ce qui bouge avec Hegel, c’est tjs la philosophie, mais le réel n’est plus a pensé comme qqch qui transcende le langage. Ici le réel est a pensé comme résultat/production du logos. Le langage est une institution du réel. Cette désignation du réel comme rationnel, ce déplacement ce comprend très loin. Ce n’est qu’au moment où nous essayons de nous approprier qqch que cette chose représente qqch pour nous. Sans contour une chose ne présente rien. Cela représente qqch pour les spécialistes. Un objet tel qu’il soit tant que l’on ne l’a pas investiguer et bien est une chose morte, elle ne représente. Exp : partition musicale : tant que l’on ne l’a pas découverte, cette partition est une chose morte, c-à-d qu’elle ne devient réel que le jour où qqun la découvre, la joue, la déchire. A partir de là, elle rentre dans l’histoire. Le problème est de savoir si la réalité de la partition se réduit à ses exécutions. 33 Philosophie Pour Hegel la réponse est oui, en dehors de ses exécutions cette partition n’a pas de réalité. Mais à partir d’où, l’existence de la chose est-elle possible ? Il faut reconnaître l’altérité de la chose => Désignation hégélienne est de réduire le réel à ce que l’on veut dire. Texte de Margueritte Yourcenar : « Je ne suis pas de ceux qui dise que leurs actions ne leur ressemble pas, car elles sont le seul moyen de se dessiner dans la mémoire des hommes ou même dans la mienne propre (…) Mais il y a entre moi et les actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable et la preuve est le besoin de les peser, de les rendre compte, de les expliquer. Mais des occupations qui s’étendirent sur toutes les vies ne signifie pas essentiel. Par exemple : il me semble à peine essentielle d’avoir été Empereur (…) la masse de mes désirs et de mes projets demeurent aussi nébuleux et aussi fuyante qu’un fantôme » Hegel pour connaître qqun demande un CV, il veut savoir ce que l’on a déjà fait dans la vie. Est-ce que le réel se réduit à ce qui peut en être dit ? 2ème phrase : Cette phrase, il faut la mettre en rapport avec l’universel abstrait : l’histoire de l’enfant et du vieillard. La seule différence entre les 2 : c’est qu’au départ pour l’enfant les mots sont que des mots (universel abstrait), alors que pour le vieillard ces mots ont toute une histoire. De l’universel abstrait cela va devenir un universel concret. L’esprit va donc prendre le pas sur la lettre. A nouveau la question qui se pose c’est de savoir si l’histoire auquel renvoient les mots, épuise les mots ? S’il est vrai que pour les événements passés, les guerres, ce sont tous les monuments, les documents c’est cela qui fait la réalité de cet événement. Et il faut passer par se travail. C’est cet élément qui constitue la réalité de cet évènement. Le tout est que savoir si tous ces documents épuisent la réalité de l’évènement. Mais parfois n’est-il pas heureux qu’il y ait la lettre pour relancer l’esprit ? Si telle est la décision de réduire le réel que faut-il répondre à la question qui êtes vous ? Pour Hegel ce qu’il faut apporter à cette question c’est le curriculum vitae. Car grâce à cela on peut savoir ce que l’on a déjà produit, ce que l’on a manifesté de nous. Alors c’est vrai que nous sommes ce que nous avons fait. Le problème c’est de savoir si un être humain se réduit à l’ensemble des actes qu’il a posé ? Troisième phrase : « Cette fusion extrême, c’est la mise à l’écart, la résorption de l’Enigmatique, la victoire de cette opacité ». Cette phrase, il faut la mettre en rapport avec : la réalité de l’histoire dans la darstellung. La pensée réflexive doit dévoiler les productions de l’esprit, à la conscience de soi. Et réconcilier l’esprit avec la réalité, c-à-d dévoiler la réalité. Mais ceci se fait au terme d’un travail. 34 Philosophie Je peux parler d’un rapport dialectique de la philosophie avec le vécu car ce n’est que là que le vécu est éclairé, se réfléchit et que le tout de ce qui fait l’histoire, de l’esprit se trouve manifester. Si on dit que la philosophie hégélienne est un savoir absolu c’est car elle décrit le statut de l’histoire et du statut de la pensée de l’histoire. On parle simultanément de ce qu’est l’histoire et de sa propre production. C’est une pensée qui régit sa propre œuvre, sa propre pensée. Quatrième phrase : « Et c’est cela le savoir absolu ». Cela veut dire que c’est un savoir auquel rien n’échappe. La pensée hégélienne est une phénoménologie de l’esprit. Cela veut dire que la philosophie est un discours sur les manifestations/l’affirmation de l’esprit. Pour Hegel le 1 er moment de l’esprit n’est pas à prendre en charge (c’est comme le projet zoologique). Ce moment de l’expérience de la différence est en deçà du réel. Il prend sa consistance lorsqu’il est investigué par l’esprit. La pensée réflexive doit dévoiler le œuvre quelle a produit. La pensée hégélienne pense ce qui est (la tâche de ce qui est). La philosophie réconcilie l’esprit avec lui-même et fait œuvre de vérité. Quand on dit que la pensée hégélienne est un savoir absolu car rien n’y échappe, ni sa propre production. Il décrit son propre travail. La philosophie est dans un rapport dialectique avec la réalité, elles ne peuvent être pensées l’une sans l’autre. La pensée hégélienne est un savoir absolu car c’est un discours qui dit l’objet de son travail et qui en même temps décrit les vertus de son discours. Il élève l’esprit à la conscience de soi ; réconcilie l’esprit avec la réalité, fait œuvre de vérité. La philosophie est le lieu où l’on peut dévoiler la réalité. Les philosophies traditionnelles prennent au sérieux le 1 er moment structural de la réalité. Pour Hegel ce n’est pas cette expérience qui rentre dans l’histoire. C’est un moment qui peut être fait d’angoisses car la confrontation est un moment qui est autre, c’est déstabilisant mais il faut se risquer à ce qui est autre. On prend les autres avec tout ce que l’on dit de lui. L’expérience de l’altérité à toujours qqch inquiétant (mythe de la caverne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mythe_de_la_caverne).La philosophie peut se présenter comme un savoir absolu lorsque la première expérience est prise en deçà de la réalité, lorsqu’il y a une réflexion sur notre propre production (roman en abyme). Leçon publique : - Comment construire un monde commun alors que ceux qui peuplent le monde sont des cultures différentes ? Il faut préciser que l’idée d’un monde commun, d’une cosmopolitique sur le plan plus régional comme un Empire est un élément qui fait peur et cela à juste titre. Le danger lorsque l’on évoque une gouvernance commune, que se cosmopolitique vire au cosmopolitisme. Son danger c’est celui de l’effacement des 35 Philosophie différences, celui de l’homogénéisation des hommes. Cela ne doit pas obligatoirement se faire par la violence : Soft Power. Le danger que cela peut évoquer, et que l’on évoque aussi pour l’Europe, ces dangers s’ils ne sont pas sans fondement, homme taillé dans un bois courbe. Ces dangers s’ils sont réels pour autant ne permettent pas de nier ce qui est au fondement, ce qui n’est pas une utopie, qqch comme la constitution d’un monde commun. Ces dangers ne justifient pas des forment de repli narcissique. Quand on appartient à qqun, à une culture c’est la fin de l’autonomie. Le fait de prendre conscience de la particularité d’une culture implique que l’on comprend qu’il y a un ailleurs. Il n’y a pas lieu d’enfermer les individus dans des pseudo – appartenance culturelle, ces appartenances sont un élément d’ouverture sur l’autre et sa propre culture. Et c’est sur cette capacité d’ouverture de chaque culture que l’on peut imaginer la constitution d’un monde commun. Il faut savoir que cette constitution ne se fera pas sans conflit parce que l’ordre du politique est l’ordre raisonnable. Les affaires humaines sont susceptibles de recevoir des réponses multiples qu’il faut argumenter. Familiarisation de l’apport de la pensée hégélienne au droit : Creuser notre compréhension à partir de la préface et de l’introduction du dernier grand ouvrage d’Hegel : « Principe de la philosophie du droit ». Dans cette préface et introduction, Hegel nous invite à comprendre la réduction du réel à ce qui peut en être dit via à un exercice. Il nous invite à comprendre ce que représente pour lui la philosophie à fin de nous éclairer sur ce qui est constitutif de l’histoire, pq la philosophie est ce lieu qui a l’apanage de la vérité. Hegel essaye de nous faire comprendre cela via un jeu de contraste et d’opposition entre la philosophie, comme dialectique, et les théories révolutionnaires et les philosophies bourgeoises. Texte p. 143 (p 43 de la préface) : Concevoir ce qui est, est la tâche de la philosophie, car ce qui est, c’est la raison. En ce qui concerne l’individu, chacun est le fils de son temps ; de même aussi la philosophie, elle résume son temps dans la pensée ; Il est aussi fou de s’imaginer qu’une philosophie quelconque dépassera le monde contemporain que de croire qu’un individu sautera au dessus son temps, franchira le Rhodus. Si une théorie, en fait, dépasse ces limites, si elle construit un monde tel qu’il doit être, ce monde existe bien, mais seulement dans son opinion, laquelle opinion est un élément inconsistante qui peut prendre n’importe quelle empreinte ; (…) Pour dire encore un mot sur la prétention d’enseigner comment doit être le monde, nous remarquons qu’en tout cas, la philosophie vient toujours trop tard. En tant que pensée du monde, la philosophie n’apparaît seulement lorsque la réalité a accompli et terminé son processus de formation. Ce que le concept enseigne, l’histoire le montre avec la même 36 Philosophie nécessité. Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille, une manifestation de la vie achève de vieillir. On ne peut la rajeunir avec du gris sur du gris, mais seulement la connaître. Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son vol ». Il fait une opposition de la philosophie telle qu’il la conçoit, c-à-d comme étant dialectique. La première chose pour Hegel qui fait problème dans les théories révolutionnaires c’est quelles se situent au niveau de l’universel abstrait, au niveau d’un travail de zoologie. La première chose qu’il reproche, c’est de se situer à un niveau de l’universel abstrait et que dans ces théories ce que veux la volonté c’est le monde dont elle rêve. Hors le fait pour la volonté de vouloir la volonté, la réalité de la volonté c’est de ce particularisé. C-à-d de s’engager au près de la réalité, et faire cela est tjs un peu décevant. Réaliser ces projets cela commence tjs par la particularisation. Si bien que si les théories révolutionnaires si elles veulent avoir une consistance elles doivent d’abord passer par l’humilité de l’engagement. Cette remarque n’est pas la remarque d’un penseur conservateur, simplement si cela à un sens il faut les faire. Ce que l’on peut comprendre aussi c’est la faiblesse de l’expression théorique révolutionnaire. Si une théorie réfléchit réellement qqch, elle ne se déploie pas au matin, mais au soir. La notion même de théorie révolutionnaire n’a pas de sens. Ces remarques si elles donnent l’impression de nous couper les ailes, cette impression est fausse. Ce contre quoi il veut nous mettre en garde contre cette idée que la vérité de l’histoire est qqch qui se détient avant l’heure. Ce qu’il faut reconnaître c’est que le monde ne va changer que lorsque l’être humain s’engage. Ce n’est qu’alors que l’histoire va se dessiner. Si l’histoire ne bouge que lorsque l’être humain s’engage. Si le second moment est de ce particularisé, cet engagement peut se faire de manière violente ou alors de manière œuvrante. Le conflit : dans une politique le conflit est porté sur la place publique tandis que la violence est la négation même de la discussion. La violence est le refus de l’échange. Lorsque l’on s’engage on peut le faire de façon violente : le monde dont on rêve on peut le réaliser en incendiant le monde existant. On peut faire table rase de ce qui existe et sur ses cendres essayer. Cette attitude Hegel la qualifie comme étant celle de la furie de la destruction de tout ordre existant et de l’excommunication de tout quiconque qui voudrait un monde autre de celui dont on rêve. Cette attitude ce qu’elle pointe ce n’est pas de s’engager contre la réalité, mais ce qui est à la racine du mal c’est de refuser de s’engager au près de la réalité existante. Lorsque l’on accepte d’agir d’une manière œuvrante, de particularisé sa volonté : ce que l’on tente de changer on en ignore le résultat. Ce qui fait c’est que tout engagement s’accompagne tjs d’un sentiment d’angoisse que la plupart des philosophies se complaise à prolonger. Ce sentiment il y a une première façon de le prolonger : déconsidérer ce qui est, ce qu’on fait au profit d’un ailleurs qui ne se réalise jamais : royaume des fins. L’autre manière de prolonger ce 37 Philosophie sentiment d’angoisse c’est de refuser à l’engagement un sens quel qu’il soit comme on le fera dans les théories de l’absurde (théorie de l’absurde de Sartre). Ces philosophies qui en quelque sorte prenne au sérieux et cultive le sentiment d’angoisse, Hegel nomme ces philosophies des philosophies bourgeoises. Et cela parce qu’il y une bonne définition du bourgeois : « C’est le particulier dans l’universel ». Cela veut dire que le bourgeois à un premier grand mérite car c’est qqun qui particularise ces capacités, ces volontés. C’est qqun qui œuvre, travail… mais il est incapable de s’élever à un quelconque pensée de l’universel. Il n’est pas capable de se mettre à distance de ce qu’il fait et de s’élever à une pensée de l’universel. Il est très difficile d’en faire un citoyen car il ne peut s’élever à une pensée de l’universel. S’il peut frauder le fisc, il va le faire car il sait que pour lui c’est bon mais il ne pense pas aux individus qui font parties de son universel. Pq dit – il que ce sont des philosophies bourgeoises ? Car comme le bourgeois elles ne peuvent s’élever à l’universel et quelles doivent avoir recourt à des fictions. De plus, ces philosophies si elles recourent à la fiction elles prennent au sérieux l’expérience de la finitude, de l’altérité du réel. Dans cette opposition de la philosophie vespéral et des philosophies bourgeoises ce qui est frappant c’est le silence qui à la fois se comprend et ne se comprend pas. Aristote est le plus éloigné d’Hegel dans le sens où il en est le plus proche. Aristote est un penseur du langage comme interprétation abstraite de la réalité. Cela veut dire que l’on laisse un poids à l’altérité du réel. Il y a une prise au sérieux de l’expérience de la différence. Alors qu’Hegel est un penseur du langage comme production du réel. Et l’interprétation va se faire au niveau de la pensée réflexive, de la philosophie. Aristote n’est pas un penseur non plus du langage comme représentation, mais le langage est fondamentalement une interprétation de la réalité. Pour Hegel cette transcendance représente qqch et il la conceptualise ou bien elle ne représente rien et il n’en parle pas. La décision philosophique hégélienne qui est de réduire le réel ce qui peut en être dit, et bien cette décision est lourde de conséquences sur le plan éthique, politique et juridique. Ces conséquences ont les abordent dans « Principes de la philosophie du droit » et dans cette ouvrage il nous fait faire un pas important dans l’état des démocraties modernes, ce qui permet d’approcher cela c’est l’étrangeté du titre qui est donné à Hegel à son dernier ouvrage : « Principe de la philosophie du droit » et sous ce titre on s’attend à des considérations sur le droit et pas à des considérations d’ordre politique. Il parle d'abord du droit privé, ensuite de l’éthique et enfin de l’Etat et du droit public. Dans toute la philosophie moderne, chez tous les penseurs de la politique moderne, on se trouve invité à faire reposer l’Etat sur le droit et même sur une pratique précise : le contrat. Hegel va montrer que ce fondement est un mauvais fondement et ce à quoi il va nous inviter c’est à assigner comme fondement à ces Etats qui est l’éthique. 38 Philosophie Ce qu’il faudrait évoquer ce sont les grandes étapes de la philosophie politique à savoir la philosophie grecque. Dresser un tel tableau peut se faire facilement pour lui car lorsque l’on parle d’une réflexion sur le politique ce qu’il ne faut pas prendre en charge ce sont les « théories » grecques du politique et les théories « politiques » du Moyen-Âge. Ce qu’il faut entendre là dessous, c’est que la réflexion au sein de la philosophie grecque à le défaut d’être programmatique. On se préoccupe plus de ce que devrait être les Etats que de ce qu’il est vraiment. Et par ailleurs si on fait l’histoire des théories politique on ne s’attarde par à celles du Moyen-Âge car ce à quoi on assiste c’est à une subordination de la finalité de l’Etat à la finalité du message évangélique qui est celui de l’ordre de la charité. Cette subordination du politique au religieux on l’attribue souvent à St Augustin. 39 Philosophie Fil rouge : P149 : texte qui résume la pensée hégélienne. « La détermination de la finitude est fixée pour l’entendement en rapport avec l’esprit et la raison ». Hegel distingue l’esprit (geist) et la raison (vernunt), qui est la pensée réflexive, et cela est réservé à l’esprit conscient de soit. Pour ces deux éléments, la finitude est considérée comme la détermination de structure même de l’entendement (VERSTAND) (raison dans son activité de connaissance). Hegel dans cette phrase ce qu’il dit c’est que pour l’esprit et la raison la structure de l’entendement est fixée comme étant celle de la finitude : ouverture de l’esprit sur autre chose que lui-même. « Cela passe pour une chose de l’entendement, mais pour une affaire morale et religieuse, de maintenir le point de vue de la finitude comme suprême ». Lorsque l’on réfléchit sur ce que représente la capacité morale et de jugement de valeur, pour ces activités qui font parties de la complexité de l’être humain, ce que l’on considère comme la structure fondamentale c’est tjs la finitude. « Et cela passe par contre pour une témérité de la pensée et même comme une folie, de vouloir transcender. C’est pourtant bien plutôt la pire des vertus qu’une telle modestie de la pensée qui érige le fini en qqch de solide, d’absolu ; et c’est la connaissance la moins fondée, celle qui s’arrête dans ce qui n’a pas son fondement en soi – même… Le fini n’est pas, c – à – d il n’est pas le vrai, mais seulement la transition et le dépassement de soi ». Il n’est pas le vrai, la vérité n’est rien en dehors du dépassement la finitude. Le vrai c’est le tout, je ne peux penser le réel sans le dévoilement de réalité. « La dialectique du fini dans les sphères précédentes consiste à disparaître pour autre chose et dans autre chose ». Pour autre chose : la vie de l’esprit, dans autre chose : les œuvres de l’esprit. « Mais l’esprit, le concept et ce qui est éternel en soi, [à savoir l’action] accompli soi –même la destruction du néant, [de ce qui est vient]. La modestie que nous avons mentionnée plus haut est la défense de cette vanité, du fini contre le vrai – donc elle est elle-même la vanité. Dans le développement de l’Esprit il se montrera que cette vanité est la suprême immersion [de l’esprit] dans sa subjectivité et sa contradiction la plus interne, et que par là qu’elle le point de flexion, en tant que le mal ». Dans le développement de l’esprit ce que l’on va découvrir dans l’histoire de la vanité ce que l’on va découvrir c’est la suprême immersion de l’esprit. Le mal pour Hegel est le refus de la particularisation, de s’engager. Ce dont Hegel a horreur c’est de la belle âme : c’est l’individu qui a un tas de beaux principes mais qui se contente de s’asseoir et de regarder l’histoire défiler et il se permet au nom de ces 40 Philosophie beaux principes de juger ce qui se passe. Pour lui il n’y a pas moyen d’avoir de beaux principes sans les frotter à l’écueille de la réalité. Une autre figure du mal pour Hegel est aussi celui de l’ironiste : c’est l’individu qui rejoint qq part la belle âme car il n’a pas de beaux principes mais il n’a de cesse de mettre tout engagement en question avec une idée que tout engagement est vain, que l’être humain ne peut toujours que faire le même cinéma. Pour lui, l’être humain ferait mieux de ne pas bouger. C’est qqun qui considère que tout engagement est absurde et qui donc aussi s’abstient. Pour comprendre le pas qu’Hegel nous fait accomplir dans les « Principes de la philosophie du droit », il est bon de dresser un tableau de la philosophie politique moderne, mais on a pas grand-chose à dire car la philosophie grecque à le défaut d’être programmatique. Et il ne faut pas non plus s’arrêter à la philosophie politique du Moyen-Âge car on a affaire à une subordination du politique au message évangélique. 41 Philosophie On fait remonter cela à la cité de Dieu en 410. St Augustin s’est trouvé saisi d’une question de civisme (suivre notre loi ou celle des barbares ?). Dans un premier temps St Augustin va insister sur le fait que comme tel le message évangélique n’entre pas en conflit avec ce qui est censé être au fondement de l’état, à savoir le respect de l’éthique. Et ce respect de l’éthique le message évangélique permet de le vivre dans le respect de la loi, mais aussi dans l’esprit de la charité : reconnaissant et dépassent des différences parce que dans l’amour de Dieu, il n’y a pas plus de religion, il n’y a que l’amour de chacun pour son semblable dans l’amour de Dieu. Si dans un premier temps, il dit que le message évangélique ne pose pas de problème au fondement de l’état. Mais dans un second moment, il dit que ce n’est en fait que sur le fond du message évangélique que peut vraiment s’instaurer qqch comme une res publica (Etat qui soit soucieux du bien commun). Cette désignation devant s’appuyer sur le message évangélique, c’est elle qui a présidé au décentrement/subordination de l’Etat au message évangélique. Si les Etats se veulent vraiment soucieux du bien commun ils ont à favoriser les vertus chrétiennes étant la charité. Cet appel à favoriser à respecter les vertus chrétiennes et c’est lui qui a favorisé à la sacralisation des dirigeants. Le premier est Pépin le Bref et suivi de Charlemagne qui a prit le titre de défenseur de la paix, et par les armes s’il le faut. Ce titre qu’il a prit à donner naissance à toute une série d’épisode de dispute entre l’Empereur et le Pape. Cette sacralisation n’est pas innocente, elle a introduit un décentrement très dangereux dans la question du fondement. À ce moment là on pense l’organisation non pas en pensant au contenu de justice, mais à partir d’une expérience religieuse précise. Cette expérience comme telle ne dispense aucun savoir d’ordre éthique ou politique. Elle ne dispense pas de la recherche dans le domaine éthique et politique. Le danger de l’augustinisme est de favorisé un prosélytisme. Pour Hegel, ces penseurs de la scolastique dominicaine ou franciscaine, il ne faut pas les prendre au sérieux car eux aussi sont programmatiques. Pour Hegel là où pour la première fois on peut parler d’une réflexion sur les Etats existant c’est dans les écrits de Machiavel : « Le Prince » et un autre livre qui est important « Le discours sur la première décade de Tite Live ». Ce sont des écrits de 1512 à 1519. On verra que ce à quoi il veut s’en tenir c’est à la vérité de la cité publique. Il veut réfléchir sur les cités qui ont existées et en tirer les leçons. La prétention de Machiavel est de s’en tenir à la vérité effective de la cité et non à la contemplation d’une cité idéale. Ce qui intéresse Machiavel, c’est la réalité de la chose publique. La distance entre l’idéal (miroir du Prince) et ce qui est dans la réalité est tellement grande que de se cramponné à l’universel c’est se perdre. 42 Philosophie Ce que Machiavel donne a pensé c’est que ce qui est fondement de la cité ce n’est pas un souci d’une quelconque éthique, c’est la conciliation de deux humeur, désir, appétits contraire qui se trouve en toutes cités. Ces deux humeurs sont celles des grands qui cherchent à dominer et celles des faibles qui cherchent à ne pas être dominé. Chapitre IX (syllabus p 151). Cette conciliation à 3 effets : (1) Le principat : ce qu’il faut entendre c’est l’existence d’un Prince élu par les faible ou les puissant, qui a pour tache de concilier les désirs des faibles et des grands. Ce qui illustre le mieux cela c’est la République romaine en 367 a.C. avec un consul pour la plèbe et un autre pour les puissants. Le pouvoir du Prince est tempéré. (2) La liberté : elle n’exclu pas l’existence d’un Prince, mais c’est là où le Prince tente de servir au maximum les désidératas des faibles et des grands. (3) La licence : ce sont les mauvaises républiques qui n’ont pas de vrai pouvoir exécutif. Il est subjugué par des factions religieuses, linguistiques, ethniques et même des cités où le pouvoir exécutif se trouve subjuguée par son propre entourage, sa propre descendance. Ces 3 formes n’ont pas à être légitimées car c’est elle qui font la loi. Ces formes de pouvoir sont souveraines. Machiavel n’utilise pas le terme de souverain où l’on trouvera se terme pour la première fois c’est chez Jean Bodin (1576) qui va pour la première fois faire une théorie de souveraineté. Dans la philosophie grecque on ne dira jamais que ce qui est souverain c’est le Prince. Ce qui est souverain c’est la loi. Dans la philosophie moderne, ce qui va devenir souverain c’est le Prince. Chez Machiavel, si on peut dire que le Prince est souverain c’est parce que le Prince est le premier dans la hiérarchie sociale, mais il est aussi à la base car il est au principe de l’organisation de la vie en société et celle-ci dépend uniquement de l’habilité du Prince du concilier les appétits des faibles et des grands. Quand on dit que le Prince est souverain, cela veut dire que son pouvoir repose non pas sur la justice, mais que son pouvoir est lié au fait que c’est lui qui édicte cd qui fera ou non autorité dans la vie en société. Cette souveraineté peut déboucher sur n’importe quoi. Dans le meilleur des cas, le Prince va essayer de satisfaire les faibles et les puissants, mais ce cas est rare. Le Prince peut aussi gouverner selon son bon plaisir avec toutes les souffrances que cela risque d’entrainer et de représenter pour le peuple. D’où le souci des penseurs politiques postérieurs à Machiavel. Le souci des penseurs postérieur à Machiavel (Hobbes, Locke, Rousseau,…) va être de limiter la souveraineté du Prince. La formule la plus répandu va être : l’élaboration d’un pacte/contrat social. 43 Philosophie Jean Bodin dans les 6 livres de la République va s’attaquer à Claude de Seycelles qui avait écrit en 1519 « la grande monarchie de France ». Dans cet ouvrage, il plaide un gouvernement mixte : pouvoir du Prince tempéré en matière de justice et de police par un parlement. Dans ces 6 livres Bodin, crie que ce genre de gouvernement est une catastrophe comme on le voit à la fin de l’Empire, et que c’est le peuple qui est pris en otage par les consuls et les sénats. Pour Bodin, il faut un pouvoir unique indivisible, il peut revêtir différents forme : un individu, qq individus voir le peuple. Le plus important c’est que les décisions émanent d’un corps bien déterminé. Ces pouvoirs sont énormes, indivisible et perpétuels : nommer les magistrats et de donner ses offices, promulguer et abroger les lois, déclarer la guerre et conclure la paix, juger en dernier ressort au dessus des magistrats et de juger du droit de vie et de mort au endroit même où la loi même ne prête pas à clémence. Ces prérogatives, elles confèrent au souverain un pouvoir quasiment absolu. La seule réserve de Bodin est que ce pouvoir doit respecter (>< à Machiavel) le plus possible les droits naturels (se définit selon la règle d’or : de ne pas faire à autrui, ce que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse). Le Prince doit respecter la règle d’or mais elle n’a pas bcp de poids face au pouvoir du Prince. Pour limiter la souveraineté du Prince, les philosophes modernes vont mettre sur pied un pacte/contrat social. - Hobbes parle de ce pacte dans le « Léviathan », mais il prépare sa théorie dans 2 autres ouvrages : « Eléments du droits » de 1640 et dans « Du corps politique » de 1642. Dans ses 3 ouvrages et principalement dans le « Léviathan », ce que Hobbes donne à penser c’est que ce qui est au fondement de l’état c’est un pacte/contrat qui est passé entre tous les membres d’une communauté, qui consiste dans l’abandon de la volonté de tous à la volonté d’un seul en échange de la paix. Sous la notion de paix chez Hobbes, il faut entendre c’est simplement la survie de ses citoyens qui est sans cesse menacé par le droit naturel : chapitre XIV du Léviathan : « le droit de nature est la liberté qu’a chacun d’user comme il le veut de son propre pouvoir pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie et en conséquence de faire tout ce qu’il considérera, selon son jugement et sa raison propres, comme le moyen le mieux adapté à cette fin (la conservation de sa propre vie) ». Si les lois de la nature s’efforce de prescrire par tous les moyens d’arriver à la paix et si la seconde loi de nature prescrit la légitime défense, ces lois de la nature sont généralement tenue en échec comme étant un espèce d’escalade du pouvoir au point même de nous faire croire que ce pouvoir est l’équivalant d’une puissance absolue sur autrui. L’intérêt du pacte social de Hobbes est d’assuré une finalité au Prince (assurer la paix). Lorsque que l’on assigne cette finalité, cela est une limitation du pouvoir du Prince car si le Prince cherche à me faire périr, et bien j’ai le droit d’essayer de m’échapper et de déserter le champ de 44 Philosophie bataille. La survie est un élément que je puis opposer au pouvoir du Prince. Cette conservation est une prérogative que l’être humain détient et peut opposer au Prince et cette prérogative est inaliénable. Le pacte social soulève d’énorme question : Quelle est la volonté qui va assurer la paix ?, ce qui va faire passer les hommes des affrontements anarchiques des volontés, à la volonté d’un seul ? Ce tier auquel tout le monde confie sa volonté ne risque-t-il pas de nous nous faire n’importe quoi pour assurer la paix, ne risque-t-il pas pour remplir sa mission d’être tyrannique ? Hobbes n’ignore pas ses questions, on en a pour preuve le titre de ouvrage : le Léviathan (monstre de la mythologie grecque), il fait remarquer que tout vaut mieux que ce que les hommes sont appelés à vivre à ce qu’il appel l’état de nature (affrontement anarchique de liberté de chacun). C’est ce que Hobbes appel « la guerre de tous contre tous » car fondamentalement l’homme est un loup pour l’homme, il représente une menace pour l’autre car c’est plus un être de désir qu’un cogito (= être de raison), et si l’homme a peu de réflexion, il va l’utiliser comme moyen pour satisfaire ses désirs, car l’homme a peur de mourir de manière violente de la main d’autrui (= rival, qqun dont il faut se méfier). Sa théorie du pacte social présuppose qu’à l’état de nature tous les hommes sont égaux : jouissance de force physique égale (>< Calliclès). Pour que qqch comme un pacte ou un contrat soit créé, il faut supposer que les hommes sont à l’état de nature égaux. Hobbes dit que les hommes ont une force physique et intellectuelle égale. Il va considérer que sur le plan physique, ils sont égaux car les plus faibles peuvent se liguer avec d’autres et faire périr les plus forts (Chapitre XIII) Cet état de nature doit postuler pour donner fondement à ce qui dans l’état de nature les hommes soient égaux et que finalement cette peur de mourir soit la même que l’on soit faible ou puissant. Il y a un risque que la force soit tyrannique mais il vaut mieux cela que des hommes qui vivent à l’état de nature. - Rousseau : « A quoi nous sert la paix, si elle doit nous entretenir misérable sous la tyrannie ». C’est cette formule que Rousseau utilise pour réponde à Hobbes. Sa formule du pacte social est l’abandon de la volonté de chacun au bien du tout. Nous vivons dans une collectivité et ce que nous voulons c’est le bien de cette communauté et en échange quoi nous obtiendront la paix sans le Prince. Le Prince est remplacé par un être moral qui est le bien de tous. Ce bien il faut qu’il soit réel et tout le monde sait que le bien commun va souvent à l’encontre du bien individuel d’où la nécessité d’élaborer des lois ou d’un législateur qui serait un éducateur de la volonté de chacun pour la volonté de tous. Ce n’est pas un tyran. 45 Philosophie Cette formule du pacte/du contrat social, comme le fait remarquer Hegel recèle un paradoxe : si le bien du tout n’est pas évident, pcq pour y arriver il faut d’abord passer par un législateur qui éduquerait chacun à une pensée de l’universel/ du bien du tout. Ce que l’on se demander c’est qui a soutiré ce pacte social ? Chez Hobbes, c’est la peur. Cette question montre que chez Rousseau ce qui est premier ce n’est pas la bien de tous, c’est aussi une volonté de paix, ce qui nous replace devant la question de savoir qui est la tier personne. Pour Rousseau cette tache sera de faire passé chacun, qui joui d’une liberté naturelle (= une liberté négative, le fait de ne pas être empêcher, c’est une droit illimité à ce qui nous tend), une caractéristique de l’être humain c’est qu’il se proclame propriétaire (= le droit du 1 er occupant). La tache du législateur ce sera de faire passer les individus d’une liberté naturelle à une liberté civile (= liberté respectueuse d’autrui). La définition que Hobbes donne dans le Léviathan c’est de ne pas être empêcher. La question est de savoir qui est le législateur : Rousseau dit lui-même que le législateur devra lui-même être un être quasiment divin. Ce législateur ne risque-t-il pas lui aussi d’être tyrannique ? Rousseau ne l’ignore pas non plus. Pour lui la solution au problème de la tyrannie est le postulat de Montesquieu : « la nature humaine est radicalement bonne ». Pour rousseau ce qui explique cette perte de bonté c’est la revendication un beau jour de la propriété privée (c’est un accident historique). Avec cette revendication de la propriété privée, ce sont tous les fléaux qui se sont abattus sur la terre. La vrai nature de l’être humain est sa nature générique (Marx), il s’affirme lui-même mais aussi autrui c’est un être fondamentalement solitaire qui côtoie ces semblables et qui éprouve pour eux de la pitié. Si l’être humain est bon, pour survivre il doit utiliser le médium du travail. Si les besoins sont simples ça va, mais une fois que ces désirs deviennent plus précis, il faut travailler. Et pour cela il faut se mettre en société et c’est cela le plus dramatique pour Rousseau. Pour Rousseau la volonté général = la volonté qui n’est pas particulière. Ce postulat s’il a qqch de flatteur ce que l’on ne peut taire comme dirait Locke c’est qu’avec ces postulats d’une nature radicalement bonne ou mauvaise, ce que l’on perd de vue c’est la liberté. Avec la liberté le meilleur et le pire sont possible d’où la formule du pacte social de Locke dans le second traité du gouvernement de 1690 : il défend se pouvoir constitutionnel que connaît l’Angleterre. Il nous propose comme formule : « tjs l’abandon consenti de leur volonté pas à un tiers mais à des instances en échange non pas du bonheur, mais de leur demander qu’il assure une diminution des conflits, ce qui n’est possible que si ces instances respectent les propriétés individuelles (de sa personne et aussi d’un certain nombre de bien) ». Cette remarque soulève une question. 46 Philosophie Si ces instances ne respectent pas ces conditions, je ne puis pas résister car je leur ai abandonné ma volonté ? Cette question est de mauvaise foi car si on abandonne sa volonté c’est qu’avant on est arrivé avec lui sur une entente de la vie en société qui devra être respectée. Si les instances en question ne respectent pas l’entente préalable au contrat, je ne puis résister sans tomber dans l’illégalité sauf si l’entièreté de la société considère que les gouvernements ne respectent pas l’entente préalable. Si cela ne touche qu’une partie de la population, elle ne peut rien faire sans tomber dans l’illégalité. Pour agir elle doit s’allier le reste de la population. Cela est une chose très rare, car une partie de la population est satisfaite de cette inégalité. Hegel ajoute que là où on essaye de faire reposer l’état sur un pacte social, il faut tjs faire intervenir autre chose (nature humaine bonne chez Rousseau ou une entente préalable chez Locke) - Kant : dans sont ouvrage de 1797, il insiste sur le caractère non historique/empirique du pacte social. Ce pacte est apriori, c’est une fiction de la raison pratique (qui détermine l’action) et la vertu de cette idée c’est de permettre de préciser, d’expliciter ce qui dans la société devra être respecté au niv politique et ce qui doit être respecté au niv politique ce sont des prérogatives qui reviennent à l’être humain entant qu’être humain. Kant propose l’abandon de la volonté des citoyens à un tiers en échange au respect de l’être humain et ces principes sont au nombre de 3: (1) La liberté de chaque membre de la communauté comme Homme : ce qu’il faut entendre par là c’est le pouvoir pour chaque individu de rechercher la voie du bonheur, pour autant que cela ne porte pas préjudice à la liberté d’autrui (texte syllabus). Personne ne peut me contraindre à un certain bonheur parce que pour lui c’est la voie du bonheur. Un gouvernement fondé sur la bienveillance envers la peuple tel celui du père envers ses enfants est obligé de se comporter de manière passive et d’attendre la manière dont le père va dicter la manière d’être heureux. C’est le plus grand despotisme pour Kant. Chacun a à répondre de l’orientation de son existence et que nul ne peut comme tel le contraindre à être heureux de telle ou telle manière. (2) L’égalité de celui-ci avec tout autre comme sujet : Sous cette égalité de sujet (homme soumis à des lois) il faut entendre par là ce que les grecs appelaient l’isonomie. Sous l’égalité il faut entendre c’est le fait que les lois doivent être identique pour tous les individus et donc abolir les privilèges. Tous les citoyens sont égaux devant la loi et cette égalité peut aller de paire avec des inégalités d’ordre économique ou de fonction social. (3) L’indépendance de tout membre d’une communauté comme citoyen : il faut entendre par là dit Kant : le fait pour les citoyens c’est d’être co-législateur. Pour comprendre cela, il faut d’abord dire que le citoyen c’est le bourgeois (= le propriétaire, celui qui est attaché à un état par des biens). Ce qui exclu, chez Kant, du citoyen tout ce qui n’est pas propriétaire (femme, 47 Philosophie ceux qui loue leur service). Lorsque Kant parle de l’indépendance du citoyen c’est le fait pour le citoyen d’être co-législateur (il peut exprimer son assentiment ou pas aux lois édictées par le souverain) et ce pouvoir qu’a le citoyen appel à un droit de l’Homme précis : le droit à la publicité. Sous ce droit, il faut entendre que c’est le droit pour les individus entant que personne privée de se réunir dans des lieux publics afin d’y discuter du gouvernement de la cité (club littéraire, salon,..). Si Kant revendique ce droit en tant que personne privée, il y a que s’il s’oppose au gouvernement de la cité mais cette opposition ne peut être que de façon verbale. Et si le souverain ne tient pas compte de cette protestation verbale, il faut s’incliner car une fois que l’on a passé le pacte, rejeté les décisions du tier c’est rompre le pacte. Il n’y a pas une instance supérieure qui va juger qui du Prince ou du peuple à raison. Remarque au droit de la publicité : Si le Prince est propriétaire de la personne morale de ses sujets, il ne l’est pas de leur personne physique. Si le Prince va faire la guerre, il doit demander l’assentiment de ses citoyens et s’il ne l’obtient pas, il faut de toute façon s’incliner devant la volonté du Prince. Mais le Prince peut tenir compte de la volonté de ses sujets. Il y a tjs un essai de retirer sa volonté (Locke : si tout le peuple n’est pas d’accord). Le contre pouvoir de Kant est ici la publicité, je peux exprimer mon ressentiment aux décisions juridiques ou non juridiques de souverain mais cette opposition ne peut être que verbale. Cette limite permet de comprendre la position ambiguë de Kant par rapport à la révolution français. Il admire ses principes et pour lui la révolution française au regard de l’enthousiasme que la révolution à suscité autour de la France et pour lui cet enthousiasme témoigne d’un progrès moral de l’humanité car ce premier principe est la reconnaissance des individus comme libre et égaux et comme les pays libre et égaux entre eux et on peut donc rêver d’un droit cosmopolitique et qui éradiquerai la guerre. Le projet de paix perpétuelle n’est pas un consensus universel, mais les conflits seraient régler par le droit. Par ailleurs, il y a une sévérité très grande envers la révolution française car cet acte rompt le pacte ou le contrat social. Cette attitude ambiguë (admiration et sévérité) … si la formule au niv du simple bon sens à qqch de problématique car abandonner sa volonté = tjs s’assujettir. Principes de la philosophie du droit : Section I : Hegel nous donne à réfléchir sur le fondement du pacte social. Il nous dit que la notion de contrat est une très mauvaise notion pour penser l’état et en particulier l’état de droit. Pq ? La notion de contrat appartient au droit privé. Cette notion sanctionne la reconnaissance des individus comme propriétaire de leur personne (moral + physique) et d’un certain nombre de 48 Philosophie bien. De plus dans le droit privé quiconque ne respecte pas la propriété d’autrui enfreint la loi et ce à quoi il se trouve répondu c’est par une peine (nouvelle violence). Alors ce rappel de la logique du droit interne du droit privé, il doit permettre de comprendre que la notion de contrat est impropre à l’état car au niveau de la société tout se trouve pensé par un schéma mécanique de l’addition d’X nombre de propriétaire. Chaque maison est une petite cité et les relations entre les maisons sont les échanges de biens entre propriétaires. Avec une telle pensée de la société, on ne peut pas penser le problème du politique : c’est un problème d’ordre organique : intégration d’X nombre d’individu et cette intégration doit être heureuse (individu reconnu à part entière) et si on se contente de penser les individus comme propriétaire on ne peut penser les hommes comme égaux. En effet au fondement de l’organisation des états démocratiques on retrouve la reconnaissance des individus comme libres et égaux. Il faut savoir ce qui est au principe de l’écriture de la Constitution, pour Kant, ce qu’est le Prince, ce sont des considérations d’ordre éthique, des considérations relatives aux prérogatives qui reviennent à l’être humain en tant qu’être humain. Hegel tire son chapeau à Kant car pour lui c’est Kant qui à penser toute les implications de la liberté et de l’égalité de l’individu. Section II : elle est consacrée à l’éthique et pour lui c’est la seule manière de comprendre les principes qui sont le fondement de l’état. Section III : l’idée morale objectives : la réalisation en acte (wirklichtkeid) /de l’exercice concret de la liberté (§ 257)/ de l’idée morale objective (§ 260). Sous cette désignation, il faut entendre 2 choses qui sont contenues dans la réalisation qu’Hegel traduit en verbe : Aufheben et bcp d’auteurs traduisent cela par dépasser. Bourgeois traduit cela par un réaliser qui a 2 sens : - comprendre : je réalise la bêtise que j’ai faite - produire qqch : j’ai réalisé un film. Hegel emploi souvent ce verbe. Lorsque Hegel dit que les états démocratiques sont réalisation en acte (wirklichtheid) de l’exercice concret de la liberté, il faut entendre par là qu’il produise une œuvre législative qui favorise la liberté. Le propre des états démocratiques modernes est de mettre tout en œuvre en vue de l’exercice concret de la liberté et cet exercice relève de la moralité (SITTLICHKEIT). En français, on a deux mots pour approcher la qualité de l’exercice de la liberté : éthique (abstrait) et la morale (concret). La notion d’éthique en philosophie renvoi à une réflexion du vivre sur les principes de l’être humain. Elle se réalise dans les usages, les cultures. Cette détermination de ce qui est bien dans la vie en société est l’œuvre de la morale. 49 Philosophie En allemand il y a le mot moralité et le mot sittlichkeit : c’est la moralité objective=exercice concret de la liberté. Hegel nous donne d’abord à entendre que le propre des états est de mettre tout en œuvre pour que l’exercice concret de la liberté soit dans les différents secteurs de la vie le plus effectif possible. On peut sourire car le propre de la philosophie est d’idéaliser les choses car si le propre des états est de favoriser la liberté, les états ne seraient pas tels qu’il sont. Hegel dit oui à cela, mais en prenant les Constitutions, il y a une reconnaissance réciproque des individus comme libre et égaux. Certains de nouveaux souriraient en disant : pauvre Hegel, il a pris au sérieux la Constitution démocratique de la Prusse face à la pression napoléonienne. Hors tout le monde sait bien que la menace passée, les nobles et le clergé ont grignoté sur l’implication des droits. Hors ce grignotage s’est fait en 30 et Hegel est mort en 31. Le danger de cette question est de faire perdre de vue l’apport d’Hegel. L’état est le reflet de la conscience moral du peuple. Il dit qu’il ne sert à rien d’imposer une Constitution à une peuple de l’extérieur (habit qui n’est pas à sa mesure et le rejettera dès qu’il pourra). Pour lui, c’est l’affaire des hommes et pas des autres. Hegel dit que cette conscience morale n’existe pas sur le plan international en 1821, c-à-d qu’il n’y a pas de reconnaissance des états comme libre et égaux et la meilleure preuve de cela c’est la guerre (expression de la méconnaissance d’autrui). Mais il y a tout de même qqch qui peut se dessiner, la guerre peut qq part engendrer qqch de positif : (1) Dans les pays qui subissent la guerre, elle peut déclencher un sursaut moral et dépasser les intérêts particuliers et penser l’intérêt moral. L’individu peut devenir un citoyen en s’élevant à une pensée de l’universelle. (2) Chez les agresseurs, il peut y avoir une prise de conscience de l’arbitraire de ceux qui sont au fondement de l’état. Sur le terrain on peut prendre conscience de cet arbitraire. Il y a donc une méconnaissance d’autrui et qui peut donc être éliminer. Il faut attendre la fin de la 2 ème GM pour voir apparaître une Europe politique. Sur le plan international les choses évoluent plus lentement mais par contre les conséquences des décisions de la philosophie hégélienne ont évoluée + vite. Les états en garantissant, en favorisant l’exercice de la liberté et en produisant aussi la liberté en dehors de l’état… Si on ne veut pas réduire la liberté à une simple histoire d’institution. Il existe des états dans lesquels la liberté n’est pas respecté et si nous connaissons mal les opposants à des régimes totalitaires, ce que nous connaissons encore de nom : les dissidents de l’Europe de l’Est. Et bien pour Hegel, dire que ces gens, qui vivaient dans un régime qui visaient l’homogénéisation de la société, sont des gens qui ont exercé leur liberté c’est projeter des catégories qui ont court dans certains états sur un ailleurs et où il ne permette pas de comprendre l’histoire. Si ces 50 Philosophie individus ont été enfermé, c’est par ce qu’ils sont dissident mais on ne tient pas compte de leur histoire. Pour Hegel la liberté en dehors de sa reconnaissance institutionnelle est une chose que l’on peut penser mais qui comme telle n’a aucune consistance, aucune réalité. Cela fait que ce fondement est un fondement qui reçoit toutes sa consistance de droit politique qui vont les entériner. Pour Hegel les droits de l’homme sont des droits naturels qui ont une dimension éthique, mais les droits de l’homme en dehors des droits du citoyen sont du vent. Les droits de l’homme sont des mots, c’est qqch d’abstrait mais n’ont comme telle aucune consistance en dehors de leur réalisation c-à-d par des actes. Petit complément sur Hegel : Dans §75 (syllabus page 149), Hegel dit : « la nature de l’Etat ne consiste pas dans des relations de contrat, qu’il s’agisse d’un contrat de tous avec tous (Hobbes et Rousseau) ou de tous avec un (Kant) ou de tous avec le prince ou le gouvernement (Locke). L’immixtion de ces rapports (de contrat) et de propriété privée dans les rapports politiques a produit les plus graves confusions dans le droit public et dans la réalité : de même que jadis les privilèges publics et les fonctions de l’Etat ont été considérés comme la propriété immédiate de certains individus, au détriment du droit du prince et de l’Etat, de même, dans la période moderne on a fondé les droits du prince et de l’Etat comme sur des contrat dont ils seraient l’objet et on les a considérés comme une simple volonté commune résultant du libre-arbitre de ceux qui sont unis dans l’Etat. Si différent que soit ces deux point de vue, ils ont en commun d’avoir transporter les caractères de la propriété privé dans une sphère qui est d’une autre nature et plus élevé (du droit privé, c’est la sphère de l’ETHIQUE) ». On sait que le premier souci d’Hegel est de rattacher le politique avec l’éthique et de la remettre au fondement du politique. Mais en même temps ce qui est au fondement de l’Etat pour Hegel, ce sont des considérations d’ordre éthique et dans lesquelles ses considérations ont attrait à l’homme en tant qu’homme. Si pour Hegel ce qui est au fondement de l’état c’est l’éthique, on a vu que par ailleurs ce statut de ius naturalis (droit naturel/de l’homme) chez Hegel est purement formel car tant qu’ils ne sont pas reconnus dans les droits du citoyen, ils ne représentent pour Hegel que qqch de vide. Et donc ce fondement ne reçoit sa consistance que là où il est reconnu dans les institutions même de l’Etat. 51 Philosophie Cela peut donner à entendre que la liberté est qqch de l’ordre des institutions. La question que l’on peut se poser c’est à partir d’où une distanciation critique de ces droits (ius naturalis) est possible ? A partir d’un vide abstrait. La réalisation de cette opinion peut prendre n’importe quelle emprunte. Cette formalisation est une chose qui ne fera que se renforcer dans le prolongement de la pensée hégélienne. 52