Nancy Marcotte et Josée Lizotte

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Apprentissage coopératif
Travail présenté à
Monsieur Bruno Poellhuber
Dans le cadre du cours PPA 6015
Par
Josée Lizotte
Nancy Marcotte
Université de Montréal
23 mai 2007
2
Table des matières
Notes de lecture :






Fiche 1
Fiche 2
Fiche 3
Fiche 4
Fiche 5
Fiche 6
3-12
3
5
7
9
10
12
Description de la démarche de recherche :
14
Fiche d’analyse d’une méthode d’enseignement :
15
Scénario d’utilisation de la méthode d’enseignement :
22
Auto-évaluation :
23
 Nancy (NM)
 Josée (JL)
Références :
24
3
Fiche 1 (NM) :
Ouellet, F. (2006). Socioconstructivisme et enseignement collégial. Pédagogie
collégiale, 19(3), 17-23
L’auteur, dans son article, présente deux approches pédagogiques : l’instruction
complexe et l’apprentissage en collaboration. L’instruction complexe a été
développée par Elizabeth Cohen et son équipe à l’Université Stanford.
L’apprentissage en collaboration a été développé par Kenneth Bruffee et ses
collègues dans un collège de New York. Ces deux approches pédagogiques sont
inspirées du socioconstructivisme et constituent un grand défi pour l’enseignement
collégial et universitaire. C’est un défi que le contexte de la postmodernité oblige à
chercher et à relever. La réforme de l’éducation dans les écoles primaires, depuis
2000, inspirée du socioconstructivisme, amène différentes approches pédagogiques,
dont l’approche par compétences, la pédagogie par projets et le travail en
coopération. Donc, l’enseignement collégial et universitaire doit s’adapter en
conséquence, c’est-à-dire ne plus faire de l’enseignement magistral sa principale
approche pédagogique.
Comme notre sujet est l’apprentissage coopératif, je m’en tiendrai aux propos de
l’auteur concernant l’apprentissage en coopération. Tout d’abord, il est bien essentiel
de préparer les élèves lorsqu’on décide d’introduire l’apprentissage en coopération,
dans notre classe. Ceux-ci, étant habitués à une certaine forme d’enseignement
magistral, ne saisissent pas nécessairement la différence majeure entre les deux
approches pédagogiques.
Voici quelques normes de la classe traditionnelle : "faites votre travail et ne vous
occupez pas de ce que font les autres; ne donnez ou ne demandez jamais un conseil
à un camarade lorsque vous faites un travail en classe; soyez attentif à ce que dit et
fait l’enseignant et à rien d’autre; regardez vers l’avant de la classe et taisez-vous
(Cohen, 1994)".
Voici quelques normes du travail en coopération : "on demande tout à coup à l’élève
de dépendre des autres, les élèves sont responsables non seulement de leur propre
comportement, mais aussi du comportement du groupe et du produit de l’effort du
groupe, ils doivent écouter les autres élèves plutôt que l’enseignant, ils doivent
apprendre à demander aux autres leur opinion, à leur donner la chance de parler et
de faire des contributions brèves et sensées à l’effort du groupe pour que le travail
puisse se faire sans heurt (Cohen, 1994)".
L’auteur relate quelques indications intéressantes sur la façon de mettre en œuvre
l’apprentissage en collaboration en s’inspirant des écrits de Bruffee (1995). La
démarche de Bruffee se déroule en trois temps : premièrement, les élèves sont
regroupés en petits groupes hétérogènes, ils doivent parvenir à une entente sur un
projet que leur fournit l’enseignant et choisir un membre qui présentera à la classe le
consensus de l’équipe; deuxièmement, l’enseignant anime un débat où l’on cherche
à dégager les différents points de vue de chacun des groupes et à obtenir un
consensus pour l’ensemble de la classe; troisièmement, cet accord est comparé à
celui de l’enseignant, et s’il y a convergence, on peut passer à une autre tâche,
sinon, l’enseignant renvoie les groupes discuter et chercher une solution. La
4
première responsabilité de l’enseignant est d’assurer la participation optimale des
élèves à ce processus de construction de consensus. L’enseignant doit faire preuve
d’imagination et de créativité pour définir la tâche qui amènera les élèves à maîtriser
le processus progressivement. La tâche doit être claire et adaptée au niveau des
élèves.
L’enseignant, dans l’apprentissage en collaboration, peut éprouver une difficulté à
déléguer l’autorité aux groupes de coopération, car il est habitué à la supervision
directe de tout ce qui se passe dans la classe. Mais, ce transfert d’autorité est une
condition essentielle pour la réussite de cette approche pédagogique et pour les
échanges verbaux de qualité dans les groupes. Une raison, qui empêche souvent
l’enseignant de déléguer l’autorité, est la peur de perdre le contrôle de la classe.
Pour surmonter cette difficulté, Cohen propose un système de gestion efficace du
processus d’apprentissage de coopération.
Elle propose cinq principes de gestion :
 les normes de la coopération doivent être enseignées afin que les élèves
sachent comment se comporter
 les élèves doivent savoir de quel groupe ils font partie et où se rencontrer
 les élèves doivent être informés des rôles et comportements spécifiques
qui sont attendus
 chaque groupe doit avoir des instructions claires sur la tâche à effectuer
 les élèves doivent avoir reçu une brève orientation sur les objectifs de la
tâche et sur les critères d’évaluation
L’apprentissage en coopération est une innovation pédagogique importante et,
autant l’enseignant que les élèves doivent y être préparés.
5
Fiche 2 (NM) :
Clarke, J., Eadie, S. et Wideman, R.(1992). Apprenons ensemble. Montréal : Les
Éditions de la Chenelière.
Abrami, P.C., Chambers, B., Poulsen, C., De Simone, C., D’Apollonia, S., Howden,
J. (1996). L’apprentissage coopératif. Montréal : Les Éditions de la Chenelière.
Abrami et al. (1996) définissent l’apprentissage coopératif comme une stratégie
d’enseignement qui consiste à faire travailler les élèves ensemble au sein de
groupes afin d’atteindre un objectif visé. Cela crée une interdépendance positive
entre les élèves. Les élèves doivent apprendre et en même temps contribuer au
travail de groupe. Chaque membre apporte sa juste contribution au groupe.
Clarke et al. (1992) évoquent trois raisons d’utiliser l’apprentissage coopératif, en
classe. Premièrement, cette approche pédagogique permet de promouvoir des
écoles efficaces qui contribuent au développement scolaire, personnel et social des
élèves. Des recherches ont démontré que l’apprentissage coopératif entraîne une
amélioration du rendement scolaire, une utilisation accrue des habiletés
intellectuelles et un accroissement de la motivation scolaire. Aussi, l’estime de soi
des élèves s’en trouve accrue. Deuxièmement, l’apprentissage coopératif permet de
promouvoir des relations ethniques et raciales positives, car, dans chaque groupe,
les élèves sont sur le même pied d’égalité et ont des responsabilités égales.
Troisièmement, l’apprentissage coopératif maximise l’égalité des chances en
éducation. Contrairement à l’enseignement centré sur l’enseignant, les interactions
coopératives permettent un engagement dans la communication et une collégialité
entre les pairs qui égalisent les possibilités d’accès à l’apprentissage.
Avantages pour les élèves de l’apprentissage coopératif :
 résultats scolaires améliorés, attitude plus positive et motivation accrue
 aptitudes à résoudre des problèmes améliorées, par l’échange avec les pairs
 habiletés de communication se développent ainsi que des qualités
interpersonnelles
 image de soi améliorée, confiance en soi accrue
 prise de conscience de leur responsabilité envers leurs coéquipiers
Avantages pour l’enseignant de l’apprentissage coopératif :
 meilleure réalisation d’objectifs équilibrés relatifs au programme répondant aux
besoins de développement scolaire, personnel et social des élèves
 attitude plus positive des élèves, ceux-ci ont le désir d’apprendre accru
 permet un éventail plus large de ces rôles en classe, l’enseignant a davantage un
rôle de facilitateur et d’observateur, plutôt que de dispensateur d’information et de
surveillant face aux comportements des élèves
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Maintenant, voyons quelques conseils amenés par Abrami et al. (1996) pour intégrer
l’apprentissage coopératif en classe :
 mettez toutes les chances de votre côté (choisissez la matière ou la classe
avec laquelle vous êtes à l’aise)
 ne voyez pas trop grand (formez des groupes de 2-3 ou 4 élèves)
 débutez lentement (organisez une activité de 10 minutes pour voir la
réaction des groupes)
 faites des activités simples (pour ne pas décourager les élèves)
 choisissez des tâches exigeant la coopération
 faites varier les stratégies (permet de voir celles qui aident le mieux à
atteindre l’objectif)
 prévoyez du temps pour la réflexion (après chaque activité)
 fixez des objectifs réalistes
 persévérez (se donner du temps pour maîtriser le processus)
D’autres moyens peuvent s’avérer nécessaires à l’enseignant afin d’intégrer
l’apprentissage coopératif dans sa classe. L’enseignant peut participer aux activités
de perfectionnement professionnel afin de se sentir plus en confiance avec cette
approche pédagogique. Cependant, la collaboration et le soutien mutuel entre
l’administration et l’équipe enseignante, s’avèrent essentiels pour encourager
l’enseignant à persévérer dans sa nouvelle stratégie d’enseignement.
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Fiche 3 (NM) :
Howden J. Martin, H. (1997). La coopération au fil des jours : Des outils pour
apprendre à coopérer. Montréal : Les Éditions de la Chenelière/Mc Graw-Hill.
Howden, J. (1997). L’apprentissage coopératif et l’animation du personnel
enseignant. Mosaïque : consultant en éducation, Montréal.
James Howden, entre autres, est formateur-consultant en apprentissage coopératif
depuis les années 1990, au Canada et aux États-Unis, mais surtout au Québec. Il a
publié différents écrits dans le domaine.
Selon lui, l’apprentissage coopératif doit tenir compte de six composantes afin de
structurer l’enseignement de sorte que des petits groupes d’élèves puissent travailler
sur une tâche en particulier avec succès. Les six composantes sont que :
 le regroupement des apprenants peut se faire par l’enseignant ou bien par les
élèves eux-mêmes, structurer des groupes représente une tâche complexe
pour l’enseignant qui doit tenir compte de certains facteurs : traits de
personnalité, niveau d’habileté, origine ethnique et le sexe des élèves
 l’interdépendance positive et la responsabilité individuelle impliquent que
chaque élève ne peut accomplir la tâche sans l’apport des autres membres de
l’équipe et la participation de tous, et que chacun est responsable de ses
apprentissages, les élèves travaillent ensemble pour atteindre un but commun
et s’encouragent les uns les autres à réaliser leur plein potentiel
 le développement de l’esprit de classe et de l’esprit d’équipe s’acquiert par
des activités favorisant la confiance et la communication entre les coéquipiers
permettant la création d’un climat propice à l’apprentissage coopératif
 le développement des habiletés coopératives comprend l’acquisition
d’habiletés interpersonnelles telles la communication, l’écoute, l’aide et
l’encouragement
 la réflexion critique ou objectivation de la dynamique de l’équipe se fait par la
réflexion de la part des élèves par rapport à la dynamique de leur équipe et de
leurs habiletés interpersonnelles ou sociales, les élèves doivent reconnaître
les signes verbaux et non verbaux d’une communication efficace
 le rôle de l’enseignant en est un de facilitateur, il observe et donne le support
nécessaire pour aider les équipes d’apprenants, il élabore des objectifs
scolaires et sociaux, il doit optimiser la participation de chaque élève
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Il y a plus que ces six composantes dans l’apprentissage coopératif. L’apprentissage
coopératif est une stratégie d’enseignement et une stratégie d’apprentissage. Les
enseignants structurent leurs cours de façon à augmenter l’interaction propre à
l’assimilation de la matière. Au moyen de structures coopératives, les élèves mettent
à contribution leur savoir préalable, établissent des relations, développent leur mode
d’apprentissage et leur fonctionnement en équipe.
Le but de l’apprentissage coopératif est de créer des situations d’apprentissage où
les élèves verbalisent, analysent, précisent leur pensée, discutent et écoutent. La
coopération favorise les interactions positives entre les élèves eux-mêmes, mais
aussi entre les élèves et l’enseignant. L’apprentissage coopératif demande de la
planification, de la persévérance et suivre les étapes nécessaires afin qu’une activité
de coopération soit réussie avec succès.
Aussi, quelques valeurs sont essentielles à la coopération. On en dénombre huit
dont l’ouverture aux autres, la confiance, le plaisir, le droit à l’erreur, l’entraide,
l’engagement, l’égalité et la solidarité.
L’apprentissage coopératif c’est « apprendre à coopérer et coopérer pour
apprendre ».
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Fiche 4 (JL) :
Smith, B.L., MacGregor, J.T. (1993). What is collaborative learning? Dans
Collaborative Learning: A sourcebook for Higher Education, National Center of
Postsecondary Teaching, Learning and Assessment, Pennsylvania University, 175
Précision :
Plusieurs textes amalgament les termes apprentissage collaboratif et coopératif,
d’autres les séparent. Dans la littérature européenne, on y ajoute même
l’apprentissage par groupes (group-based learning), qui chapeauterait les deux
précédents. Dans celui-ci, l’apprentissage coopératif fait parti de l’apprentissage
collaboratif. Je comprends donc pour l’instant qu’ils se retrouvent tous dans la même
famille.
Une définition :
L’apprentissage collaboratif apparaît comme un terme plutôt large englobant une
multitude d’approches, qui rallient les efforts intellectuels d’étudiants entre eux, ou
entre étudiants et enseignants. La plupart du temps, les étudiants travaillent en
groupe de deux ou plus et cherchent mutuellement des solutions, des explications,
ou même, à construire une production quelconque.
Malgré que les activités pour y arriver varient grandement, elles demeurent toutes
centrées sur l’étudiant. Il s’agit d’un revirement complet par rapport à l’enseignement
magistral traditionnel, où la matière représente le noyau du cours. Dans ce type
d’apprentissage, l’enseignant se perçoit beaucoup moins comme l’expert qui
transmet ses connaissances, que comme celui qui crée des expériences
intellectuelles formatrices.
Ce type d’apprentissage se fonde sur les prémisses suivantes :
 L’apprentissage est un processus constructif et actif
 Un contexte riche et stimulant est garant de l’apprentissage
 Il existe différents types d’apprenants
 L’apprentissage est social en soi
Les avantages de l’apprentissage collaboratif :
 Implication (développement des relations entre étudiants, avec les enseignants,
avec leur faculté, engagement envers leur apprentissage)
 Coopération et travail d’équipe (tolérance, acceptation des différences,
développement du leadership, etc.)
 Responsabilité civile (démocratie, responsabilité envers le groupe)
Voici certains exemples d’apprentissage collaboratif :
 L’apprentissage coopératif
 « Problem-Centered instruction »
 Groupes d’écriture (writing groups)
 Enseignement mutuel (peer teaching)
 Séminaire et groupes de discussion
 Communauté d’apprentissage
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Fiche 5 (JL):
Veenman, S. & Kemp, N. (2002) Cooperative Learning and teacher education,
Teaching and Teacher Education, 18, p. 87-103
Précision :
Cet article est en fait le rapport d’une étude qui mesure les effets d’une formation sur
l’apprentissage coopératif, à des enseignants de niveau collégial, aux Pays-Bas.
Définition :
L’apprentissage coopératif (AC) se définit comme l’utilisation de petits groupes, où
chacun maximise son propre apprentissage, autant que celui des autres. Les
attentes envers ces élèves demeurent nombreuses; aider et évaluer ses collègues,
discuter, argumenter, expliquer, assurer la compréhension des concepts par chaque
membre de l’équipe, etc. Précisons cependant, que cette approche en éducation
n’exclut en rien l’apport plus traditionnel de l’enseignant qui donne des consignes et
expose la matière.
Résumé :
Les auteurs exposent très bien la réalité de notre monde actuel où la compétition, la
performance et l’individualisme règnent. Ces pressions affectent directement notre
système d’éducation et témoignent du manque de formation et de support à
l’application de l’AC dans nos milieux. Une utilisation appropriée de l’AC exige d’être
examinée, enseignée et pratiquée concrètement par les enseignants en cours de
formation.
Éléments de base pour une application efficace :
Le groupe doit être reconnu et récompensé en soulignant l’apport individuel des
membres. La valorisation des objectifs de l’équipe combinée à celles des
responsabilités individuelles potentialise les effets positifs de l’AC. Le groupe doit
également être hétérogène. Chaque niveau d’étudiant (fort-moyen-faible) bénéficie
des autres. Chacun y gagne, que ce soit en expliquant et répétant, ou en écoutant et
découvrant la façon de penser de ses collègues.
Les 5 composantes essentielles :
1. L’interdépendance positive
 Chacun se voit lié à l’autre, l’un ne peut réussir sans l’autre
2. La responsabilité individuelle
 La performance de chaque individu est évaluée et les résultats
communiqués à tous
3. L’interaction « face à face »
 Les groupes doivent être de 2 à 4 personnes pour permettre des
échanges significatifs
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4. Les habiletés sociales
 Elles doivent être enseignées avant la formation des groupes pour
promouvoir une collaboration de qualité et surtout, motiver les
élèves à les utiliser
5. Le développement du groupe
 Existe lorsque les membres du groupe parviennent à discuter de
leurs relations de travail satisfaisantes puis de leur progrès vers
l’accomplissement des objectifs
Rôles de l’enseignant :
Observer les interactions des étudiants, évaluer les progrès académiques, ainsi que
l’utilisation de leurs ressources. Puis, intervenir si nécessaire, afin de les aider et les
soutenir à communiquer et apprendre plus efficacement.
Quelques inconvénients :
 Certaines personnes profitent du travail des autres, font peu ou même
rien et ceux qui font tout finissent par baisser les bras
 La pression de se conformer dans le groupe peut inhiber les efforts
individuels
 Le travail d’équipe engendre parfois des conflits et luttes de pouvoir
 Dilemme possible face au rejet d’étudiants avec des résultats
académiques faibles
 Statut préexistant de l’étudiant dans la classe génère des relations
inéquitables dans groupe ayant pour effet : ceux qui sont bons
deviennent encore meilleurs au dépend des autres
Ces effets négatifs possibles peuvent être contrés :
 Par l’établissement d’attentes et d’objectifs variés pour chaque membre
du groupe
 En attribuant des tâches spécifiques aux élèves de « faible statut »
 En entraînant le groupe à développer des habilités de collaboration
concrètes
 En donnant une rétroaction sur les comportements et en demandant
une réflexion sur le fonctionnement de l’équipe
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Fiche 6 (JL):
Felder, R.M., Brent, R. (2001) Effective Strategies for Cooperative Learning, J.
Cooperation & Collaboration in College Teaching, 10(2), p.69-75
Précision :
Ces deux auteurs partagent leurs trucs et conseils pratiques sur l’apprentissage
coopératif, après des années d’expérience.
Petit guide de l’apprentissage coopératif sous forme de questions réponse (Q/R)
 Formation des équipes :
Q : Il y a beaucoup de règles à respecter, que les équipes soit hétérogènes en terme
d’habilités et de styles et homogènes en terme d’affinités, de disponibilités, sans
parler des minorités visibles qu’on ne veut pas isoler… Comment peut-on faire tout
cela?
R : Impossible! Concentrez-vous sur vos objectifs et allez-y généralement avec le
principe d’hétérogénéité des habiletés. Vous pouvez faire un court sondage en début
de semestre pour demander quelles sont leurs disponibilités (incluant les weekends), concentration d’études, résultats scolaires en moyenne, etc., et ainsi former
les groupes. Quant aux minorités visibles, attardez-vous à celles qui sont le plus à
risques, et ce, surtout avant la période d’abandon. Assurez-vous de les distribuer
dans les autres équipes (ex. dans un cours de génie mécanique : une fille par
équipe, plutôt qu’une équipe de filles).
Q : Les conflits d’horaires sont vraiment fréquents et beaucoup d’étudiants travaillent
à plein temps. Que faire?
R : Offrir du temps en classe pour les rencontres et encouragez l’utilisation des TIC.
Les rencontres peuvent se faire virtuellement (courriel, clavardage, forum,
conférence en ligne ou par téléphone, etc.). Laissez-les être créatifs et amener des
solutions, vous serez surpris.
Q : Il y en a qui se plaignent amèrement de travailler en équipe et de ne pouvoir
choisir leurs coéquipiers. Devrais-je permettre qu’ils soient seuls?
R : Le NON est fortement recommandé. Notre rôle comme enseignant est de les
préparer au milieu du travail (où ils ne choisiront pas leurs collègues) et à être
professionnels. Dès le premier cours, parlez des avantages de l’apprentissage
coopératif et préparez-vous quelques articles pour les têtus.
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 Les équipes dysfonctionnelles :
Q : Après quelque temps, les plaintes surgissent, certains profitent des autres,
conflits de personnalités, etc. Peut-on prévenir?
R : Oui, en faisant des exercices de communication, sur l’esprit d’équipe, la
résolution de conflit, etc. Nous suggérons cependant de laisser les problèmes surgir
et ensuite enseigner les stratégies (cela épargne temps et énergie). Amenez lesdits
problèmes en grand groupe (sans dire de quelle équipe il s’agit) et faites du
« brainstorming » sur les solutions, même les plus méchantes. La possibilité de
renvoyer un membre de l’équipe doit être bien réelle.
En début de semestre, nous recommandons de les faire établir les règles de base du
travail d’équipe et de les signer pour s’engager. Après quelques semaines,
demandez-leur de les relire.
À la mi-session, faites une évaluation confidentielle entre pairs (chacun évalue
chaque membre) sur des éléments distinctifs et distribuez les résultats. Cela est très
efficace et réveille les paresseux.
 Évaluation finale :
Q : Si un élève échoue à ses examens individuels, mais grâce au travail d’équipe
réussit à s’en sortir, cela ne semble pas équitable?
R : Effectivement, il faut donc établir dès le départ que si la note de passage en
individuel n’est pas atteinte, la note d’équipe ne sera pas considérée.
 Soyez positifs :
Vous entendrez toujours parler les insatisfaits et très peu de ceux qui vivent une
expérience des plus enrichissante. Sachez que 90 % se retrouve dans cette dernière
catégorie, cela change la perspective n’est-ce pas?
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Description de la démarche de recherche :
(NM)
Pour commencer, j’ai regardé les références citées dans le livre du cours « 20
formules pédagogiques » en lien avec notre sujet. Puis, sur Atrium, j’ai regardé ce
qu’il y avait comme document en lien avec l’apprentissage coopératif, à la
bibliothèque. En regardant les références citées dans les volumes, ça peut donner
des idées pour les mots-clés ou des noms d’auteurs plus connus qui traitent du sujet.
Ensuite, pour trouver des articles, je suis allée sur les bases de données ERIC et
FRANCIS. J’ai utilisé comme mots-clés : cooperative learning, collaborative learning.
Mais, je n’ai pas trouvé ce que je voulais. J’ai préféré aller sur GOOGLE
SCHOLARS. J’ai utilisé des mots-clés en français : apprentissage coopératif,
apprentissage collaboratif. Cette recherche a été plus fructueuse. J’ai pu découvrir
un auteur assez connu nommé James Howden. Mon article, dans Pédagogie
collégiale, je l’ai trouvé en feuilletant la revue sur les rayons. J’en conviens qu’il ne
s’agit pas de la meilleure tactique, mais cela a porté fruit. Je me suis dit que dans
cette revue, je trouverais bien quelque chose.
(JL)
De mon côté, j’ai débuté ma recherche avec Maestro sous les sciences de
l’éducation : toutes catégories et choisi la base de données « ERIC (ovid) » : title :
cooperative OR collaborative AND learning, teaching approches-methods, higher
education, etc. et ce, combiné de toutes les façon inimaginables, avec la restriction
de dates : 1997-2007 : mes résultats furent décevants, surtout que je préférais avoir
les articles complets en ligne. J’ai vite réalisé que c’était une denrée rare.
Finalement avec cette recette : cooperative AND learning AND education : dates :
2000-2007 : j’ai ainsi obtenu ce résultat satisfaisant :
11ème : Veenman, S. & Kemp, N. (2002). Cooperative Learning and teacher
education.
En ajoutant la donnée « nursing » et « technology », j’ai trouvé aussi: Geibert, R.C.
(1998). Integration of Web-Based Instruction to Support Collaboration in a Graduate
Nursing Program Taught via Multipoint Interactive Videoconferencing.
Définitivement, j’ai préféré l’approche suivante avec « Google Scholars »: advanced
search : expression exacte : cooperative learning: dates : 1995-1997: j’y ai obtenu
ces 2 articles très intéressants:
4ème : Slavin, R.E. (1996). Research on Cooperative Learning and Achievement :
What we Know, What we Need to Know.
9ème : Felder, R.M., Brent, R. (2001). Effective Strategies for Cooperative Learning.
Puis, sans plus les compter: Smith, B.L., MacGregor, J.T. (1993). What is
collaborative learning?
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Cours PPA-6015
FICHE D’ANALYSE D’UNE MÉTHODE
D’ENSEIGNEMENT
Apprentissage Coopératif
Nancy Marcotte et Josée Lizotte
AUTRES
APPELLATIONS
Apprentissage collaboratif ou en collaboration, apprentissage coopératif ou en
coopération
DESCRIPTION
Selon Smith & al. (1993), l’apprentissage collaboratif apparaît comme un terme plutôt
large englobant une multitude d’approches, qui rallient les efforts intellectuels
d’étudiants entre eux, ou entre étudiants et enseignants. La plupart du temps, les
élèves travaillent en groupe de deux ou plus et cherchent mutuellement des
solutions, des explications, ou même, à construire une production quelconque.
Quant à l’apprentissage coopératif, Abrami et al. (1996) le définissent aussi comme
une stratégie d’enseignement qui consiste à faire travailler les élèves ensemble, au
sein d’équipes, afin d’atteindre un objectif. Cela crée une interdépendance positive
entre les élèves. Ceux-ci doivent apprendre et en même temps contribuer à
l’enrichissement de leurs coéquipiers. Chaque membre apporte son entraide au
groupe.
Malgré que les activités pour y arriver varient grandement, elles demeurent toutes
centrées sur l’étudiant. Il s’agit d’un revirement complet, par rapport à l’enseignement
magistral traditionnel, où la matière représente le noyau du cours. Dans ce type
d’apprentissage, l’enseignant se perçoit beaucoup moins comme l’expert qui
transmet ses connaissances, que comme celui qui crée des expériences
intellectuelles enrichissantes (Smith & al., 1993).
Le but de l’apprentissage coopératif reste, de créer des situations formatrices, où les
élèves verbalisent, analysent, précisent leur pensée, discutent et écoutent les autres.
La coopération favorise les interactions positives entre les élèves eux-mêmes, mais
aussi entre les élèves et l’enseignant. Cela exige une certaine planification, de la
persévérance et aussi, de suivre les étapes nécessaires, afin qu’une activité de
coopération soit réussie avec succès.
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Voici quelques valeurs essentielles à la coopération, on en dénombre huit; dont
l’ouverture aux autres, la confiance, le plaisir, le droit à l’erreur, l’entraide,
l’engagement, l’égalité et la solidarité.
En bref, l’apprentissage coopératif c’est « apprendre à coopérer et coopérer pour
apprendre ». (Howden, 1997)
EXPLICATION DES LIENS AVEC LES THÉORIES
DE L’APPRENTISSAGE
Selon Slavin (1996), la recherche en éducation, sur l’apprentissage coopératif
apparaît comme l’une des histoires à succès des plus populaire. Cette forme
d’apprentissage est née de quatre grandes théories majeures; la perspective
motivationnelle, la perspective de la cohésion sociale, la perspective cognitive et la
perspective développementale. Avec les années et les débats, ces théories ont
évolué et l’auteur les rassemble et les fusionne. Il expose, que les objectifs d’un
groupe fondés sur les apprentissages individuels affectent directement, le processus
cognitif, en motivant les étudiants et en les engageant à se développer ensemble.
Voilà qui nous amène au socioconstructivisme! Celui-ci comprend la notion
d’élaboration du savoir par l’étudiant même, combiné à la dimension sociale.
L’apprentissage coopératif se fonde sur les prémisses d’un processus constructif et
actif, dans un contexte riche et stimulant. Il s’avère social en soi tout en assumant
qu’il existe différents types d’apprenants. En effet, chaque élève, en petits groupes,
maximise son propre apprentissage, autant que celui des autres. Cette
interdépendance positive, où chacun est lié à l’autre et ne peut réussir sans l’autre,
dans la consolidation de ses connaissances, rejoint l’esprit du socioconstructivisme.
Notre approche pédagogique se marie à ce concept et constitue un grand défi, pour
l’enseignement collégial et universitaire. C’est un défi que le contexte de la
postmodernité oblige à chercher et à relever. La réforme de l’éducation dans les
écoles primaires, depuis 2000, inspirée du socioconstructivisme, amène différentes
approches pédagogiques, dont l’approche par compétences, la pédagogie par
projets et le travail en coopération. Donc, l’enseignement collégial et universitaire doit
s’adapter en conséquence, c’est-à-dire ne plus faire de l’enseignement magistral sa
principale approche pédagogique (Ouellet, 2006).
CONTEXTES
APPROPRIÉS
Les auteurs Vennman & al. (2002) expose qu’une utilisation appropriée de
l’apprentissage coopératif exige d’être examinée, enseignée et pratiquée
concrètement par les enseignants en cours de formation. Abrami et al. (1996) vont
également dans le même sens, en relatant que l’enseignant doit se questionner, à
savoir s’il possède les compétences et les ressources pour mettre en place cette
forme pédagogique. Nous considérons que cette stratégie d’enseignement peut
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s’appliquer dans tous les milieux et domaines d’études. Il n’en tient qu’à la volonté de
l’appliquer, ainsi qu’à la maîtrise de l’approche par l’enseignant.
POSSIBILITÉS
D’UTILISATION
DES
TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
Les possibilités s’avèrent multiples, nous constatons toutefois que nous en sommes
aux prémisses, quant à leur application. Felder & al. (2001) pour leur part
encouragent l’utilisation des TIC, pour les rencontres virtuelles (courriel, clavardage,
forum, séminaire en ligne, conférence en ligne ou par téléphone, etc.). De plus, au
travers nos recherches, nous avons découvert qu’une enseignante en soins
infirmiers, Vivianne Fournier, au Cégep de St-Laurent, les a intégrés dans son
enseignement (Decclic).
D’autre part, la thèse de doctorat en éducation de Geibert (1998) porte sur
l’intégration d’une application sur le web de vidéo-conférence interactive, au niveau
de la maîtrise en sciences infirmières. L’instauration de ce programme révèle un
succès déterminant pour ces étudiants et le personnel enseignant. Cela a permis aux
étudiants de compléter leurs activités académiques dans un lieu et moment qui leur
convenait. Il y a donc de l’espoir pour que le milieu de l’éducation apprivoise et
s’approprie les TIC.
AVANTAGES
ÉLÈVES
POUR
LES







résultats scolaires améliorés
attitudes plus positives et motivation intensifiée
aptitudes à résoudre les problèmes bonifiées
habiletés de communication et qualités interpersonnelles développées
image de soi plus positive et confiance en soi accrue
prise de conscience des responsabilités envers leurs coéquipiers
implication et engagement (développement des relations entre étudiants, avec
les enseignants, avec leur faculté, envers leur apprentissage)
 tolérance, acceptation des différences, développement du leadership
 développement de la responsabilité civile (démocratie)
(Clarke & al.,1992; Smith & al., 1993)
DÉSAVANTAGES POUR LES ÉLÈVES
 certaines personnes profitent du travail des autres, font peu ou même rien et
ceux qui font tout finissent par baisser les bras
 la pression de se conformer dans le groupe peut inhiber les efforts individuels
 le travail d’équipe engendre parfois des conflits et luttes de pouvoir
 dilemme possible face au rejet d’étudiants, avec des résultats académiques
faibles
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 statut préexistant de l’étudiant, dans la classe, génère des relations
inéquitables dans groupe, ayant pour effet : ceux qui sont bons deviennent
encore meilleurs, au dépend des autres
(Veenman & al., 2002)
AVANTAGES POUR
L’ENSEIGNANT
 meilleure réalisation d’objectifs équilibrés relativement au programme et
répondant aux besoins de développement scolaire, personnel et social des
élèves
 attitude plus positive des élèves, ceux-ci ayant un désir d’apprendre accru,
donc plus grande satisfaction au travail
 permet un éventail plus large de ses rôles en classe; l’enseignant a davantage
un rôle de facilitateur et d’observateur, plutôt que de dispensateur
d’informations et de surveillant, face aux comportements des élèves
(Clarke & al.,1992)
DÉSAVANTAGES POUR L’ENSEIGNANT
Felder & al. (2001) en énumère quelques-uns dans leur article :
 formation des équipes en respectant les critères d’hétérogénéité et
d’homogénéité parfois complexe
 gestion des minorités visibles (genre, culture, domaine d’étude, etc.)
 décomposition des équipes lors d’abandons des étudiants
 gestion des conflits d’horaires et d’équipes dysfonctionnelles
 combiner les différentes formes d’évaluation (individuelles, équipes)
CONSEILS PRATIQUES
Maintenant, voyons quelques conseils généraux amenés par Abrami et al. (1996)
pour intégrer l’apprentissage coopératif en classe :
 mettez toutes les chances de votre côté (choisissez la matière ou la classe
avec laquelle vous êtes à l’aise)
 ne voyez pas trop grand (formez des groupes de 2-3 ou 4 élèves)
 débutez lentement (organisez une activité de 10 minutes pour voir la réaction
des groupes)
 faites des activités simples (pour ne pas décourager les élèves)
 choisissez des tâches qui exigent la coopération
 faites varier les stratégies (permet de voir celles qui aident le mieux à
atteindre l’objectif)
 prévoyez du temps pour la réflexion (après chaque activité)
 fixez des objectifs réalistes
 persévérez (se donner du temps pour maîtriser le processus)
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D’autres moyens peuvent s’avérer nécessaires pour l’enseignant, afin d’intégrer
l’apprentissage coopératif dans sa classe. Il peut participer aux activités de
perfectionnement professionnel, dans le but de se sentir plus en confiance avec cette
approche pédagogique. Cependant, il est à noter que la collaboration et le soutien
mutuel, entre l’administration et l’équipe enseignante, demeurent essentiels, pour
encourager le formateur à persévérer dans sa nouvelle stratégie d’enseignement.
Felder & al. (2001), quant à eux sont plus spécifiques dans leurs conseils :
Formation des équipes :
Concentrez-vous sur vos objectifs et allez-y généralement avec le principe
d’hétérogénéité des habiletés. Vous pouvez faire un court sondage en début de
semestre pour demander quelles sont leurs disponibilités (incluant les week-ends),
concentration d’études, résultats scolaires en moyenne, etc., et ainsi former les
groupes. Quant aux minorités visibles, attardez-vous à celles qui sont le plus à
risques, et ce, surtout avant la période d’abandon. Assurez-vous de les distribuer
dans les autres équipes (ex. dans un cours de génie mécanique : une fille par
équipe, plutôt qu’une équipe de filles). Dès le premier cours, parlez des avantages
de l’apprentissage coopératif et préparez-vous quelques articles pour les têtus.
Gestion des horaires :
Offrir du temps en classe pour les rencontres et encouragez l’utilisation des TIC. Les
rencontres peuvent se faire virtuellement (courriel, clavardage, forum, conférence en
ligne ou par téléphone, etc.). Laissez-les être créatifs et amener des solutions, vous
serez surpris.
Équipes dysfonctionnelles :
Il est possible de les prévenir en faisant des exercices de communication, sur l’esprit
d’équipe, la résolution de conflits, etc. Nous suggérons cependant de laisser les
problèmes surgir et ensuite enseigner les stratégies (cela épargne temps et énergie).
Amenez lesdits problèmes en grand groupe (sans dire de quelle équipe il s’agit) et
faites du « brainstorming » sur les solutions, même les plus méchantes. La possibilité
de renvoyer un membre de l’équipe doit être bien réelle.
En début de semestre, nous recommandons de les faire établir les règles de base du
travail d’équipe et de les signer pour s’engager. Après quelques semaines,
demandez-leur de les relire. À la mi-session, faites une évaluation confidentielle
entre pairs (chacun évalue chaque membre), sur des éléments distinctifs et
distribuez les résultats. Cela est très efficace et réveille les paresseux.
20
Évaluations :
Si un élève échoue à ses examens individuels, mais grâce au travail d’équipe réussit
à s’en sortir, cela n’est pas équitable. Il faut donc établir dès le départ que si la note
de passage en individuel n’est pas atteinte, la note d’équipe ne sera pas considérée.
Restez positifs :
Vous entendrez toujours parler les insatisfaits et très peu de ceux qui vivent une
expérience des plus enrichissante. Sachez que 90 % se retrouve dans cette dernière
catégorie, cela change la perspective n’est-ce pas?
EXEMPLE D’UTILISATION DANS UN
COURS DE VOTRE DISCIPLINE (AVEC
LES TIC)
Au Baccalauréat en Sciences Infirmières, à l’Université de Montréal, l’approche par
compétences est la méthode d’enseignement de prédilection. Elle s’intègre
parfaitement dans l’apprentissage coopératif, car favorise le travail en équipe, en
classe, dans la poursuite d’un but commun. Il s’agit plus précisément de
l’apprentissage par situations infirmières cliniques (APSIC). Cette méthode consiste
à placer l’étudiant face à une situation clinique complexe, pour développer ses
connaissances, puis l’analyser. Pour ce faire, l’utilisation de groupes (7-12) est
privilégiée et permet de développer des habiletés de communication, d’animation et
de leadership.
Il semble que les TIC ne soient pas monnaie courante dans la formation au
quotidien. Nous suggérons pour y pallier, d’ajouter la composante informatique dans
le processus. À cet effet, les étudiants pourraient soumettre leur démarche d’APSIC
en ligne, sur un forum, dans le but d’échanger et récolter des commentaires de la
part de leurs collègues.
QUESTION 1
Quelle définition reflète davantage l’apprentissage coopératif?
a) placer les élèves devant des situations problèmes authentiques pour
lesquelles ils auront à poser un diagnostic, proposer des solutions
b) confronter les élèves à des problèmes signifiants et motivants, réels ou fictifs,
dans le but de développer leur autonomie, le problème sert de prétexte à
l’apprentissage d’une nouvelle matière
c) faire travailler les élèves ensemble, au sein d’équipes, afin d’atteindre un
objectif et de créer une interdépendance positive
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QUESTION 2
Vrai ou faux
 Dans l’apprentissage coopératif, la compétitivité est une composante
essentielle parmi d’autres.
QUESTION 3
Vrai ou faux
 L’apprentissage coopératif consiste tout simplement à faire travailler les
élèves ensemble. Elle n’exige aucune formation et peut être appliquée par
n’importe qui.
QUESTION 4
Dans l’application de l’apprentissage coopératif, il est recommandé de :
a) former des équipes dont les membres sont relativement hétérogènes ; laisser
du temps en classe pour la réflexion ; discuter des problèmes (s’il y a lieu) en
groupe classe ; procéder à une évaluation entre pairs à la mi-session
b) former des équipes dont les membres sont homogènes ; laisser du temps en
classe pour la réflexion ; discuter des problèmes (s’il y a lieu) en privé dans
les équipes ; procéder à une évaluation entre pairs à la mi-session
c) former des équipes selon les goûts des étudiants ; laisser du temps hors
classe pour la réflexion ; discuter des problèmes possibles avant qu’ils
surviennent ; procéder à l’évaluation entre pairs à la fin de la session
QUESTION A DISCUTER
La coopération est-elle une façon d’apprendre, ou ce qu’il faut apprendre? Qu’en
pensez-vous?
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Scénario d’utilisation de la méthode d’enseignement :
Au Baccalauréat en Sciences Infirmières, à l’Université de Montréal, l’approche par
compétences s’applique par l’apprentissage par situations infirmières cliniques
(APSIC). Cette méthode consiste à placer l’étudiant face à une situation clinique
complexe, pour développer ses connaissances, puis l’analyser. Ce travail de
coopération permet de développer une multitude d’habiletés auxquelles nous
aimerions ajouter les TIC. À cet effet, les étudiants pourraient soumettre leur
démarche d’APSIC en ligne, sur un forum, dans le but d’échanger et récolter des
commentaires de la part de leurs collègues.
Voici donc un exemple concret hypothétique :
Compétence transversale : Traiter toutes activités professionnelles et disciplinaires
avec rigueur scientifique.
Compétences spécifiques : (1) Analyser et différencier les manifestations
physiques et psychiques d’équilibre et de déséquilibre d’un problème de santé. (2)
Mettre en évidence le caractère évolutif et les complications possibles d’un problème
de santé.
Activités d’apprentissage : APSIC en lien avec la MPOC (maladie pulmonaire
obstructive chronique)
L’APSIC comporte 10 étapes :
En groupe :
1. Collecte des données (7-8min)
2. Analyse et synthèse (15-20min)
3. Interprétation des données (30min)
4. Synthèse (10min)
5. Planification de l’étude (7-8min)
Individuellement :
6. Étude individuelle (12-15hres)
En groupe :
7. Mise en application (35-40min)
8. Schématisation (10min)
9. Évaluation (15-20min)
Individuellement :
10. Bilan personnel
L’APSIC optimise l’apprentissage en favorisant l’activation de ce qui est déjà connu,
en invitant à utiliser tout ce que l’on sait, pour analyser et intervenir dans la situation,
avant d’aller rechercher de nouvelles informations. Il est reconnu que l’APSIC
soutient la motivation, stimule et renforce l’autonomie chez les étudiants.
23
Auto-évaluation :
(NM)
Dans la réalisation de ce travail d’équipe, je pense avoir contribué correctement à la
recherche documentaire, à l’élaboration des fiches de lectures. Josée et moi
sommes rencontrées une journée pour finaliser le tout. Nous avons bien collaboré
ensemble. J’ai fait preuve d’écoute, de respect et nous avons bien discuté de notre
sujet.
Pour le forum de discussion, j’ai répondu à quelques questions posées. J’ai fait des
liens entre ce que les gens disaient, en rapport avec notre question, et j’incitais les
personnes à aller voir le message d’un autre étudiant si c’était pertinent. J’ai regardé
les fiches des autres et j’ai fait un ou deux commentaires. J’avoue que j’aurais pu en
faire plus, mais la technologie ne vient pas me chercher outre mesure.
(JL)
Pour ma part, je voudrais d’abord commencer par ma grande satisfaction envers
notre travail final. Je suis fière du produit et surtout du processus d’apprentissage
enrichissant. Je considère sincèrement que Nancy et moi avons fait une bonne
équipe. Nous avons bien débuté en nous séparant les tâches et en convenant de
rechercher chacune trois articles, pour en faire des fiches de lecture. Durant cette
période de recherche, nous nous sommes assurées d’avoir des ressources
complémentaires. Nous avons lu respectivement nos fiches en nous donnant
quelques commentaires.
Puis, nous nous sommes rencontrées une journée entière, pour la préparation de la
fiche d’analyse, en communiquant efficacement dans un respect mutuel et un climat
amical. Par la suite, nos communications ultérieures furent plutôt par courrier
électronique et téléphone. Nous avons vraiment fait un apprentissage coopératif en
partageant nos nouvelles connaissances, dans la construction de ce présent rapport!
En ce qui a trait à la possibilité d’améliorer notre travail d’équipe, je pourrais ajouter
que j’ai peut-être pris trop de place dans notre forum, en répondant à la plupart des
commentaires. Nous aurions pu discuter au préalable d’un fonctionnement plus
équitable. Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup aimé l’expérience et mon enthousiasme à
participer était véritable, autant à la lecture des autres fiches et surtout face aux
questionnements et tergiversations en ligne. La richesse du contenu et la pertinence
des communications m’ont agréablement surprise. Finalement, je considère avoir
démontré un apport personnel considérable à l’animation de notre forum et plutôt
modéré, quant à celui des autres équipes.
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RÉFÉRENCES
(FORMAT APA)
Abrami, P.C., Chambers, B., Poulsen, C., De Simone, C., D’Apollonia, S., Howden,
J. (1996). L’apprentissage coopératif. Montréal : Les Éditions de la Chenelière.
Clarke, J., Eadie, S. et Wideman, R.(1992). Apprenons ensemble. Montréal : Les
Éditions de la Chenelière.
Felder, R.M., Brent, R. (2001). Effective Strategies for Cooperative Learning, Journal
of Cooperation & Collaboration in College Teaching, 10(2), 69-75
Geibert, R.C. (1998). Integration of Web-Based Instruction to Support Collaboration
in a Graduate Nursing Program Taught via Multipoint Interactive
Videoconferencing. Practicum Report for the Degre of Doctor of Education.
Nova Southeastern University.
Howden J. Martin, H. (1997). La coopération au fil des jours : Des outils pour
apprendre à coopérer. Montréal : Les Éditions de la Chenelière/Mc Graw-Hill.
Howden, J. (1997). L’apprentissage coopératif et l’animation du personnel
enseignant. Mosaïque : consultant en éducation, Montréal.
Ouellet, F. (2006). Socioconstructivisme et enseignement collégial. Pédagogie
collégiale, 19(3), 17-23
Slavin, R.E. (1996). Research on Cooperative Learning and Achievement : What we
Know, What we Need to Know, Contemporary Educational Psychology, 21(1),
43-69
Smith, B.L., MacGregor, J.T. (1993). What is collaborative learning? Dans
Collaborative Learning: A sourcebook for Higher Education, National Center of
Postsecondary Teaching, Learning and Assessment, Pennsylvania University.
Veenman, S. & Kemp, N. (2002). Cooperative Learning and teacher education,
Teaching and Teacher Education, 18, 87-103
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