1.2. Finalité du projet de cellule d`appui médico - SMES-B

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A. EN RESUME
La Cellule d’Appui médico-psychologique d’Intersection entre la Santé mentale et l’Exclusion sociale :
Un projet du travail de réflexion et des initiatives développées par le SMES-B depuis 10 ans, ayant vu le jour en
janvier 2002 grâce à l’octroi d’une subvention (provisoire) allouée par les Ministres de la Santé et des Affaires
Sociales de la Région de Bruxelles-Capitale.
1. LES OBJECTIFS
Mots clés : Mobilité ; flexibilité ; accessibilité ; continuité ; disponibilité ; renforcement du réseau d’aide.
Produire des modes d’intervention appropriés aux exclus souffrant de troubles mentaux, en particulier en facilitant
l’accès de ces personnes aux soins les plus adéquats. Pour ce faire, la Cellule tente :
de créer une clinique nouvelle intersectorielle dont les lignes de conduite sont :
la mobilité, psychique et physique, entre les territoires des professionnels ;
la création d’un espace de rencontre et de créativité entre les différents secteurs et l’usager pour inventer
des pratiques nouvelles adaptées aux besoins du public ;
le passage plus aisé entre institutions sans provoquer le morcellement des personnes ;
la collaboration étroite avec les structures existantes en évitant toute intervention de substitution au
réseau d’aide extérieur.
d’induire une prise en considération globale et cohérente des personnes, quelles que soient leurs problématiques
particulières ;
de faciliter un accès, un accueil et un hébergement efficaces en maison d’accueil malgré la présence de troubles
mentaux ;
de permettre un accès, un accueil et un traitement adéquats pour les personnes en difficulté sociale lorsqu’une
hospitalisation est indiquée ;
de favoriser une meilleure écoute et une plus grande disponibilité dans les services sociaux et médicaux.
2. L’ÉQUIPE
Une équipe pluridisciplinaire composée de :
1 assistante sociale (Stéphanie BRUNEt) ;
1 psychologue (Reza KAZEMZADEH) ;
1 psychiatre (Dr Jenny KRABBE, détachée du Centre de santé mentale « Rivage den Zaet) ;
1 chercheur (Gilles HACOURT).
3. LES PARTENAIRES
Les associations bénéficiaires du projet sont en priorité choisies parmi les partenaires collaborateurs (et concepteurs)
du projet. Elles regroupent ainsi des structures dépendant tant du secteur social que de celui de la santé mentale,
francophones, néerlandophones ou bi-communautaires.
Tandis qu’en 2002 nos efforts se sont concentrés sur la rencontre des institutions relevant du secteur social, 2003 fut
l’année des contacts avec le secteur de la santé mentale, en particulier les maisons dicales et les hôpitaux.
4. LE PUBLIC
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Toute personne rencontrée par les institutions membres ou partenaires du SMES-B (maisons d’accueil, services de
santé mentale, gardes psychiatriques, travailleurs de rue, organisation non gouvernementale, …) et présentant des
troubles mentaux, réactionnels ou non aux situations d’exclusion prolongée.
Les caractéristiques essentielles de ces personnes sont d’une part, la rupture majeure des liens sociaux et, d’autre
part, l’existence d’un blocage du projet social, un épuisement ou des inquiétudes des intervenants à leur égard.
Depuis un an, le nombre d’institutions faisant appel à la Cellule tend à sortir du cadre des partenaires initiateurs du
SMES-B. De plus, nous constatons qu’au delà de cette hausse quantitative du nombre d’institutions demandeuses,
la nature des activités de ces institutions se diversifie fortement (maisons médicales, logements sociaux, …).
5. LES MODALITÉS DINTERVENTION
Toutes les demandes d’intervention sont sollicitées soit par contact téléphonique, soit par contact direct lors des
rencontres avec les institutions partenaires. Elles peuvent être formulées par toute l’équipe ou par un des
intervenants privilégiés de la situation qui pose problème.
Après analyse de la requête en union d’équipe, deux membres de la Cellule sont désignés en fonction de leurs
disponibilités, mais surtout de leurs compétences particulières vis-à-vis de la situation exposée.
Tout en évitant d’agir dans la précipitation, un temps maximum d’une semaine s’écoule entre la demande et
l’intervention proprement dite.
Se référant au principe de mobilité, les membres de la Cellule rencontrent préférentiellement le « système
demandeur » sur son lieu de travail et le « système client » sur son ou ses lieux de vie.
Etant donné la diversité des institutions avec lesquelles nous sommes amenés à travailler, ainsi que des
problématiques pluridimensionnelles des usagers, nous ne pouvons appliquer une méthode standardisée mais, au
contraire, une approche flexible et créatrice.
Un autre aspect particulier de notre travail réside dans les sollicitations multiples émanant des réseaux du social et
de la santé mentale confondus. Ces demandes consistent essentiellement en une présentation du projet qui est
considéré comme novateur et répondant à un besoin ressenti par les professionnels du terrain.
Une liste des rencontres est consultable dans le chapitre H de ce rapport d’activités.
6. EVALUATION DE LA MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL
Au terme de sept mois de fonctionnement, une évaluation de l’impact des interventions de la Cellule a éréalisée
sous la supervision des deux personnes qui avaient mené les deux recherches accompagnant la mise en place du
projet (Rina Horowitz et Patricia Schmitz).
Deux réunions ont eu lieu, desquelles il ressort que les partenaires font appel à la Cellule dans trois cas de figure :
Ils se sentent munis face à la souffrance d’une personne, face à son « comportement » ; parce qu’ils estiment
ne pas avoir de « formation adéquate » et « d’outils » « quand un problème de santé mentale prend le pas sur le
reste ». Dans ce premier cas, la demande institutionnelle est une demande « d’avis d’un spécialiste »,
d’échange d’informations, de discussion de cas et de dédramatisation des problèmes de santé mentale.
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Le contact entre une personne et l’équipe se rompt et qu’il y a risque d’exclusion. La Cellule tient alors une
fonction de tiers entre différentes personnes au sein d’une même institution, en même temps qu’elle permet le
passage vers l’autre secteur.
Une « faille » entre les deux secteurs est ressentie (par exemple, lorsqu’un hôpital psychiatrique « ose » laisser
sortir une personne). La Cellule est alors appelée à « expliquer » le fonctionnement de l’autre secteur et
permettre le dialogue.).
Dans ces trois cas, la Cellule amène des améliorations par rapport aux situations précédentes grâce à :
sa mobilité et sa disponibilité (rapidité d’intervention) ;
sa capacité à répondre à des situations d’urgence ;
sa capacité à éviter la rupture de liens (hospitalisation ou exclusion d’une maison d’accueil) ;
sa capacité à amener un questionnement sur la pratique professionnelle de l’équipe « appelante » ;
sa capacité à faciliter le passage entre institutions (du social ou de la santé) ;
sa capacité à favoriser le dialogue entre équipes de secteurs différents.
Néanmoins, afin d’arriver à favoriser cette collaboration, certaines adaptations de la Cellule aux secteurs concernés,
ainsi que certaines conditions, se sont avérées nécessaires.
Il a fallu que la Cellule :
ait de bonnes connaissances des fonctionnements internes des institutions partenaires : travail de jour ou de nuit,
relais entre équipe de jour et équipe de nuit (en s’assurant éventuellement qu’il ait fonctionné) ;
s’adapte au mode de vie des personnes concernées : pour les rencontrer, il a parfois été nécessaire d’assurer une
« permanence » le soir ;
fasse comprendre aux partenaires que l’intervention proposée ne doit pas être nécessairement liée à l’urgence ;
la Cellule peut également participer à des réunions d’équipe, par exemple lorsque celle-ci sent la nécessité d’un
apport extérieur ;
revoie et affine la notion de « rapidité », en tenant compte du fait que celle-ci fait grandement partie des attentes
des partenaires.
En conclusion de cette évaluation, les associations partenaires estiment que la Cellule favorise bien une
clinique intersectorielle et représente une bonne alternative par rapport aux prises en charge antérieures.
Pour l’année 2004, il est prévu qu’une évaluation de la méthodologie du travail de la Cellule ainsi que de l’impact
de celui-ci auprès des institutions partenaires soit réalisée par un chercheur, engagé via un subside octroyé par
l’Observatoire de la Santé. Cette évaluation nous permettra d’ajuster nos modalités d’intervention.
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B. HISTORIQUE
1. MOTIVATION DU PROJET
1.1. Un constat
Le constat qui initie la démarche de ce projet n’est pas nouveau. Il met en évidence la difficulté de produire des
réponses adéquates aux difficultés des personnes en situation d’exclusion sociale extrême (cf. les sans-abri) et
de problèmes médico-psychologiques.
Les services sociaux et les centres d’hébergement expriment depuis de nombreuses années leurs inquiétudes quant à
la détérioration de l’état de santé mentale de leur public. Ce constat est aggravé par la difficulté de mobiliser les
services spécialisés en santé mentale à l’égard de cette population particulièrement précarisée.
En effet, pour ces personnes, l’accès aux urgences psychiatriques, aux services de santé mentale et aux hôpitaux
n’est pas aisé et ce, pour diverses raisons qui tiennent autant des structures de soins que des tableaux cliniques que
présentent certains sans-abri. Au contraire, les institutions sociales servent souvent de porte de sortie à ce public.
1.1.1. Une question mal posée ? :
A propos de ces usagers, face aux demandes adressées par le secteur social à celui de la santé mentale - et
inversement -, nous nous heurtons à la constance de l’impasse : par où, par qui, comment initier la réponse à
donner ?
Doit-on traiter les problèmes sociaux avant les problèmes psychiatriques ? ou l’inverse ?
La désinsertion sociale est-elle à l’origine du trouble psy ? ou l’inverse ?
Cette dialectique de type ping-pong ne fournit jamais de réponse satisfaisante :
Elle ne donne aucune indication quant à la question de l’origine du problème ;
Elle ne donne aucune piste quant aux filières à mettre en place ;
Elle ne soulage aucunement les souffrances du public très marginalisé à qui elle s’applique.
Il nous est donc apparu opportun et impératif- de penser une prise en charge nouvelle à l’intersection du
secteur de la santé mentale et de l’exclusion sociale.
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