9 Arelate (Arles) Ernaginum (Saint -Gabriel) Ugernum (Beaucaire) Nemausus (Nîmes) 8 6 7 Alpilles Vers Aix-enProvence 5. Glanum (près de Saint-Rémy-de-Provence) 6. Fossae marianae (les fosses mariennes) 7. Fossae (Fos-sur-mer) 8. via Aurelia (la voie aurelienne) 9. via Agrippa (la voie agrippa) 10. via Domitia (la voie domitienne) 5 Fiche 1. 2. 3. 4. 9 2 10:36 Repérer Rhône 1 3 Vers Avignon, Lyon 18/09/09 Mer Méditerranée Vers Narbonne 4 © M. Lacanaud / MDAA Fiches commerce 2m:fiches der Page 1 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES CARTO n°9 Situation géographique de la cité Arelate Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:36 Page 2 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES © Anahi Reig - Supinfocom Les échanges commerciaux entre la Méditerranée et Arles Les provinces romaines Fiche CARTO n°10 Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:36 Page 4 Les échanges commerciaux entre la Méditerranée et Arles © Anahi Reig - Supinfocom Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:36 Page 6 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche 22. Dressel 30 (150 – 350 ap. J.-C.) Prov. : Maurétanie césarienne / Contenu : vin 15. Beltran 2A légende (50 – 125 ap. J.-C.) Prov. : Bétique / Contenu : saumure 23. Almagro 51C (280 – 425 ap. J.-C.) Prov. : Lusitanie / Contenu : saumure 1. Massaliète archaïque (fin VIe av. J.-C.) Prov. : Marseille / Contenu : vin 16. Dressel 20 (10 av. J.-C. - 280 ap. J.-C.) Prov. : Bétique / Contenu : huile 24. Africaine 1 (125 – 380 ap. J.-C.) Prov. : Tunisie / Contenu : huile 2. Gréco-italique (fin IIe av. J.-C.) Prov. : Italie du sud / Contenu : vin 18. Gauloise 3 (1 – 120 ap. J.-C.) Prov. : Narbonnaise / Contenu : vin 25. Dressel 23 (IIIe – Ve ) Prov. : Bétique / Contenu : huile 26. Keay XXXV (350 – 440 ap. J.-C.) Prov. : Tunisie / Contenu : saumure 20. Gauloise 5 (50 – 120 ap. J.-C.) Prov. : Narbonnaise / Contenu : vin 3. Gréco-italique (fin IIIe av. J.-C.) Prov. : Italie du sud / Contenu : vin 4. Dressel 1A (135 – 50 av. J.-C.) Prov. : Italie / Contenu : vin 5. Dressel 1B (100 – 1 av. J.-C.) Prov. : Italie / Contenu : vin 19. Gauloise 4 (80 – 350 ap. J.-C.) Prov. : Narbonnaise / Contenu : vin 27. Spathéion 6. Dressel 1C (125 – 25 av. J.-C.) 28. Keay XXV 8. Dressel 2-4 (25 av. J.-C. – 100 ap. J.-C. ) Prov. : Tarraconaise / Contenu : vin 9. Ramon 25 (25 – 175 ap. J.-C.) Prov. : Baléares / Contenu : vin 10. Haltern 70 (50 av. J.-C. – 75 ap. J.-C.) Prov. : Bétique / Contenu : vin 11. Dressel 8 (25 av. J.-C. – 75 ap. J.-C.) Prov. : Bétique / Contenu : saumure 12. Dressel 9 (50 av. J.-C. – 50 ap. J.-C.) Prov. : Bétique / Contenu : saumure (400 – 700 ap. J.-C.) Prov. : Afrique du nord / Contenu : inconnu Prov. : Italie / Contenu : vin (400 – 460 ap. J.-C.) Prov. : Tunisie / Contenu : saumure 21. Tripolitaine (1 – 300 ap. J.-C.) Prov. : Tripolitaine / Contenu : huile n°11 Les amphores du musée : provenances géographiques légende suite 17. Gauloise 1 (1 – 150 ap. J.-C.) Prov. : Narbonnaise / Contenu : vin CARTO 29. Keay LXI 7. Dressel 10 (1 – 100 ap. J.-C.) (550 – 700 ap. J.-C.) Prov. : Tunisie / Contenu : saumure Prov. : Bétique / Contenu : saumure 13. De Forlimpopoli (25 av. J.-C. – 200 ap. J.-C.) Prov. : Italie/ Contenu : vin 14. Beltran 2B (15 – 150 ap. J.-C.) Prov. : Bétique / Contenu : saumure Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 8 © Anahi Reig - Supinfocom Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 10 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche TEXTE n°8 [...SOURCES LITTÉRAIRES...] PLINE L’ANCIEN, Caius Plinius Secundus (23 – 79). Après des études à Rome, où il rencontre notamment le philosophe Sénèque, il entame une carrière militaire (commandant d’un corps de cavalerie) ce qui l’amène à voyager en Gaule, en Espagne et en Germanie. Il poursuit sa carrière civile comme procurateur dans ces provinces. Il rédige une encyclopédie en 37 volumes, Histoire naturelle, qui rassemble des données scientifiques et techniques sur le savoir de son époque. Il meurt d’asphyxie en voulant se rendre sur les lieux de l’explosion du Vésuve. Extrait : Histoire naturelle, III, 5, 4, éd. Les Belles Lettres. « Quant au reste (on trouve) des bourgs fortifiés, clairsemés au milieu d’eaux stagnantes : Agde, autrefois aux Marseillais, et la région des Volques Tectossages, et (l’endroit) où fut Rhodes, (colonie) des Rhodiens, et d’où tire son nom le fleuve de loin le plus fertile des Gaules, le Rhône, qui se rue des Alpes à travers le lac Lémanet et emporte indolent Arar et l’Isère et la Durance qui ne sont pas moins impétueux que lui. Ses deux bouches moyennes sont appelées Libiques, l’une de celle-ci est « l’Espagnole » l’autre la « Metapine ». La troisième est aussi plus large, la Massaliotique. Il y a des auteurs (qui disent qu’)une place forte, Héraclée, a existé aussi à l’embouchure du Rhône. Plus loin se voient un canal qui joint le Rhône et qu’illustre le nom de Marius, son auteur ; un étang, Mastramela ; une place forte, Maritima (qui appartient aux) Avatiques. Et aussi se voient la plaine des pierres, souvenir d’un combat d’Hercule, la région des Anatiliens et, à l’intérieur (celle des) Desviates et des Cavares. » « Oppida de cetero rara, praejacentibus stagnis : Agatha quondam Massiliensium, et regio Volcarum Tectosagum : atque ubi Rhoda Rhodiorum fuit, unde disctus multo Galliarum festilissimus Rhodanus amnis, ex Alpibus se rapiens per Lemannum lacum, segnemque deferens Ararim, nec minus seipso torrentes Isaram, et Druentiam. Libica appellantur duo ejus ora modica : ex his alterum Hispaniense, alterum Metapinum : tertium, idemque amplissimum, Massalioticum. Sunt auctores, et Heracleam oppidum in ostio Rhodani fuisse. Ultra, fossae ex Rhodano C. Marii opere, et nomine insignes ; stagnum, Mastramela ; oppidum, Maritima Avaticorum ; superque Campi lapidei, Herculis proeliorum memoria ; regio Anatiliorum, et intus Desuviatium, Cavarumque. » Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 11 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche TEXTE n°9 [...SOURCES LITTÉRAIRES...] AUSONE (Decimus Magnus Ausonius) (vers 310-395) Professeur de grammaire et de rhétorique dans sa ville natale de Bordeaux, puis précepteur à Trèves, il est nommé consul. Il écrivit des poèmes, des discours et une liste des villes célèbres où il évoque vingt villes de l’Empire. Extrait : Œuvres en vers et en prose, Tome I, Classement des villes célèbres. « Ouvre, Arles, douce hôtesse, ton double port, Arles, petite Rome gauloise, voisine de Narbonne et de cette Vienne qu’enrichissent les colons des Alpes ; tu es coupée par le cours impétueux du Rhône au milieu duquel un pont de bateaux forme une place où tu reçois les marchandises du monde romain ; tu ne les retiens pas et tu enrichis les autres peuples et les autres villes que possèdent la Gaule et le vaste sein de l’Aquitaine. » « Pande, duplex Arelate, tuos blanda hospita portus, Gallula Roma, Arelas, quam Narbo Martius et quam Accolit Alpinis opulenta Vienna colonis, Praecipitis Rhodani sic intercisa fluentis Ut mediam facias navali ponte plateam, Per quem Romani commercia suscipis orbis Nec cohibes, populosque alios et moenia ditas, Gallia quis fruitur gremioque Aquitania lato. » Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 12 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche TEXTE n°10 [...SOURCES LITTÉRAIRES...] JULES CÉSAR (Caius Julius César, 100 av. J.-C. – 44 av. J.-C.) Général romain puis dictateur. De Bello Civili est un commentaire sur la guerre civile écrit par Jules César. Il relate le conflit entre Jules César et Pompée en 49 av. J.-C. « Tandis qu’ont lieu ces explications, Domitius arrive à Marseille avec sa flotte : les habitants l’accueillent et le mettent à la tête de la cité ; on lui donne la direction suprême des opérations. Sur ses ordres, les bâtiments de la flotte sont envoyés de tous côtés : ils saisissent, partout où ils le peuvent, les vaisseaux de charges et les ramènent au port : ceux qui sont insuffisamment pourvus en fer, en bois ou en agrès, sont utilisés par armer et radouber le reste ; tout ce qu’on a trouvé de blé est rassemblé dans un grenier public ; les autres marchandises et approvisionnements sont réservés en vue du siège éventuel de la ville. César, outré de ces procédés offensants, amène devant Marseille trois légions ; il fait construire des tours et des mantelets pour donner l’assaut à la place, et mettre en chantier, à Arles, douze vaisseaux de guerre. Ces vaisseaux sont achevés et armés en trente jours à compter du moment où le bois pour leur construction a été abattu ; on les amène devant Marseille ; il en donne le commandement à D. Brutus, et il laisse le légat C. Trébonius pour conduire le siège de la ville. » Extrait de La guerre civile, tome I, 36. Ed. Belle lettres, p.30 Haec dum inter eos aguntur, Domitius nauibus Massiliam paruenit atque ab iis receptus urbi praeficitur summa ei belli administrandi permittitur. Eius imperio classem quoquo uersus dimittunt ; onerarias naues quas ubi possunt deprehendunt atque in portum deducunt, parum claius aut materia atque armamentis instructis ad reliquas armandas reficiendasque utuntur ; frumenti quod inuentum est in publicum conferunt ; reliquas merces commeatusque ad obsidionem urbis, si accidat, reseruant. Quibus iniuriis permotus Caesar legiones tres Massiliam adducit ; turris uineasque ad oppugnationem urbis agere, naues longas Arelate numero XII facere instituit. Quibus effectis armatisque diebus XXX a qua die materia caesa est, adductisque Massiliam, his D. Brutum praeficit, C. Trebonium legatum ad oppugnationem Massiliae relinquit. César, Bellum Civile ; liber I, XXXVI Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 13 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche maquette MAQ n°9 Fiche d’identité g Important carrefour routier, fluvial et maritime, la cité d’Arles suscite la convoitise des Romains qui, pour développer les échanges commerciaux et franchir le Grand Rhône, doivent apporter des aménagements. Un pont de bateaux est alors construit pour relier le centre de la cité (situé sur la rive gauche) au faubourg de Trinquetaille (situé sur la rive droite). Un ouvrage fixe en pierre est impossible à réaliser de façon durable sur le Rhône, sa profondeur et son courant étant trop importants. Le pont de bateaux d’Arles est donc érigé dans l’axe de l’amphithéâtre, là où le fleuve est le plus large (270 m), le moins profond et où le courant est moins fort. Cet édifice en bois est soutenu par des bateaux ancrés dans le fleuve, d’où son appellation. La traversée du fleuve aujourd’hui g Les sources antiques, notamment les textes d’Ausone et de Cassiodore ainsi que la mosaïque retrouvée sur le forum des corporations d’Ostie attestent de l’existence d’un pont de bateaux à Arles. Complétées par des sondages et des relevés archéologiques, elles ont permis de proposer une restitution de l’édifice antique, cependant la question de sa datation reste entière. g Date g Plusieurs hypothèses ont été avancées mais la question reste entière : Longtemps considéré comme contemporain de la construction de l’amphithéâtre, le pont s’inscrirait dans la politique d’urbanisation de la cité d’Arles à partir de la période flavienne. Toutefois, le dégagement récent (janvier 2009) des vestiges du pont sur la rive droite montre que ce dernier à été construit dans la seconde moitié du IVe siècle. Il y a peut-être eu un premier pont ailleurs. L’existence de l’ouvrage est attestée au IVe siècle par l’auteur Ausone et encore au VIe siècle par l’auteur Cassiodore. Cf. Fiche texte n°9 Ausone, Classement des villes célèbres Archéologie La traversée du Rhône Les ponts de bateaux ont été remplacés par des ouvrages fixes grâce à l’invention de la poutrelle en acier au XIXe siècle. Du pont ferroviaire construit en 1866 près des vestiges du pont de bateaux romain, on peut encore observer les avancées en pierre surmontées de gigantesques statues de lions. Le reste de l’ouvrage a été fortement endommagé pendant la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, les deux rives du Rhône sont reliées par deux ponts modernes : le pont de Trinquetaille (1875) et le pont de la voie rapide Nîmes - Marseille (1970). © M. Lacanaud / MDAA • Mise en situation Face au Rhône (terrasse du musée ou derrière les vitres) : interroger les élèves sur l’utilité d’un pont ou comment traverser un tel fleuve. © D. PINZÒN Le pont de bateaux Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche maquette 10:37 Page 14 n°9 Fiche descriptive Souvent destinés à un usage militaire, les ponts de bateaux sont des ouvrages temporaires, voire à usage unique. Rapides à ériger, ils sont composés de bateaux fluviaux de type « ponto ». Leur coque en forme d’étrave s’achève en éperon, ce qui servait à éventrer les bateaux ennemis. Celui d’Arles est cependant un ouvrage d’art complexe qui a perduré plusieurs siècles. © M. Lacanaud / MDAA g Particularité Le pont de bateaux était probablement constitué de deux culées en pierre (d’une longueur de 45 m) servant de base solide pour relier le rivage au reste de l’ouvrage. Ces deux constructions latérales sont surmontées d’un arc de triomphe et décorées de statues ou de trophées. Elles ne sont pas bâties sur le même axe afin de résister plus efficacement à la force des crues. Le tablier de bois, permettant de traverser le pont, est soutenu par un platelage de fortes poutres reposant sur des bateaux fluviaux de type « ponto ». Ces embarcations sont fermement ancrées dans le fleuve et attachées, pour les quatre premières, à deux bittes d’amarrage maçonnées. Aux extrémités, deux ponts-levis assurent, avec les culées, une liaison souple afin d’étaler les crues violentes du Rhône et de permettre le passage des bateaux qui pouvaient ainsi remonter le fleuve, de la Méditerranée jusqu’à Lyon. La longueur totale de l’ouvrage est estimée à 192 mètres. © D.R. Le pont de bateaux entraîne une rupture de charge. Seuls les navires de faible tonnage peuvent le franchir. Arles possède donc un double port, en amont et en aval du pont. L’un est destiné au commerce fluvial, l’autre au commerce maritime. Les marchandises qui descendent le fleuve sur des péniches sont transférées sur des navires de mer, tandis que celles qui remontent le fleuve sont placées dans des bateaux fluviaux. g Lexique Culée : élément de maçonnerie d’un pont permettant de contenir la poussée d’une ou de plusieurs voûtes. Tablier : partie horizontale d’un pont. Platelage : plancher de charpente. Ponto : navire marchand romain très utilisé au IIe siècle. Il s’agit d’un bateau creux à la proue très relevée, caractéristique des navires de guerre. Etrave : pièce saillante qui forme la proue (l’avant) d’un navire. Eperon : pointe de la proue d’un navire. © M. Lacanaud / MDAA g Description Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 15 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Fiche ARCHÉO n°6 l’épigraphie latine Cippe en marbre avec inscription latine, retrouvé à Trinquetaille et daté de la fin du IIe siècle ou du début du IIIe siècle Musées et CC(aio) sitesCOMINIO archéologiques F(ilio) CLAVD(ia tribu) BO (-) IO AGRICOLA (e Aur) ELIO APRO PRAEF(ecto) COHOR(tis) TERT(iae) BACARAVGVSTANO(rum) TRIBVN(o) LEG(ionis) (i) ADIVT(ricis) PROCVR(atori) AUVGVSTORVM AD ANNONAM PROVINCIAE NARBONENSIS ET LIGVRIAE PRAEF (ecto) A(lae) MILIARIAE IN MAVRETANIA CAESARIENSI NAVIC(ulari) MARIN(i) AREL (atenses) CORP(orum) QVINQ (ue) PATRO (no) OPTIMO ET INNOCENTIS SIMO A Caius Cominius bo_ius Agricola Aurelius Aper fils de (x) de la tribu Claudia, préfet de la 3e cohorte des Bracaraugustini, tribun de la 1ère légion Adiutrix, procurateur des Augustes pour l’Annone de la province de Narbonnaise et de Ligurie, préfet d’une aile militaire en Maurétanie césarienne, les naviculaires marins d’Arles des cinq corporations, à leur patron excellent et irréprochable. g Intérêt sur : g g le système de nomination et filiation des noms de familles romains ; les statuts sociaux qui composent la société romaine ; g Définition : g le cursus honorum : charge militaire, charge sociale, charge religieuse qui régissent la société romaine ; le cas particulier des commerçants navales : les naviculaires d’Arles. Dédicaces honorifiques : souvent les seuls vestiges pour parler d’un lieu public. g donner une datation ; g connaître les institutions et le témoins d’un culte ou d’un rite. (relation entre maîtres et esclaves, magistrats, militaires, corps civiques, consuls, affranchis…) ; g étudier les noms propres (formation des noms, leur transmission). Qu’est-ce que l’épigraphie ? droit (terminologie de l’administraQuelle est son utilité pour les Dédicaces aux divinités : dans tion, des finances) ; historiens et les archéologues ? les temples, sanctuaires, seuls g connaître les statuts sociaux C’est l’étude des inscriptions gravées sur des matériaux non périssables (pierre, métal, argile) et qui sont des témoignages authentiques bien que souvent fragmentaires. Inscriptions funéraires : sur les tombes, dans les nécropoles. L’intérêt de l’épigraphie : g comprendre l’évolution de l’écriture (à chaque époque correspondent des abréviations, des ligatures, des styles précis) ; Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 16 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES g Description Cursus honorum / statut social Nom du personnage : Caius Cominius. C’est une inscription honorifique. La stèle est dédiée à [C(aius)] Cominius Bo[-]ius Agricola Aurelius Aper, fils de [X], de la tribu Claudia. Chez les notables romains, le nom se compose du nomen (prénom) : Caius ; du gentilice (nom ): Cominius ; d’un cognomen (surnom) : Agricola. Il s’agit d’un cas peu fréquent d’une accumulation de surnoms, dont le plus important est sans doute Agricola. En effet, notre Cominius doit peut-être être identifié à Caius Cominius Agricola, connu par une inscription de Concordia en Vénétie, qui correspond à la tribu Claudia en Italie. La carrière montre qu’il s’agit d’un membre de l’ordre équestre (chevalier romain). L’inscription donne le cursus honorum en ordre direct, c’est-à-dire en ordre chronologique en commençant par deux rangs militaires. Il a commencé en tant que préfet d’une cohorte auxiliaire, dont la localisation demeure inconnue. Il est ensuite devenu tribun de la légion I adiutrix, stationné en Pannonie supérieure (actuellement en Hongrie). Cominius quitte ensuite l’armée et entre dans l’administration civile, en tant que procurateur des Augustes pour l’Annone de la province de Narbonnaise et de Ligurie (Gaule et Italie). Il s’agit d’une mission extraordinaire, ponctuelle, dont l’interprétation est objet de discussion. Il est possible qu’il s’agisse d’un fonctionnaire chargé de l’importation de blé en Narbonnaise et en Ligurie. En effet, ces deux régions ne sont pas réputées pour être des producteurs de blé, notamment la Ligurie. Pour d’autres chercheurs, il s’agirait en revanche de l’exportation de blé de Narbonnaise et de Ligurie vers Rome. Enfin, Cominius est nommé préfet d’une aile milliaire en Maurétanie césarienne (Algérie), une unité de 1000 cavaliers auxiliaires. Corporation des naviculaires La stèle a été élevée par les naviculaires maritimes d’Arles des cinq corporations. L’interprétation de cette expression demeure inconnue : Y avait-il cinq corporations de naviculaires d’Arles ou la corporation de naviculaires d’Arles faisait-elle partie des cinq corporations ? En tout cas, on trouve cette même mention sur une inscription retrouvée près de Beyrouth, qui mentionne un décret adressé à un procurateur équestre, probablement installé en Narbonnaise. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse de Cominius mais une autre identification est également possible Il s’agit d’un cas assez unique où une corporation rend hommage à un patron, extérieur à la cité, qui s’explique par le fait que Cominius était certainement basé à Arles quand il était procurateur de l’Annone. Les naviculaires d’Arles, avec qui il a travaillé pour réaliser sa mission de ravitaillement, l’ont remercié, sans doute au moment où il quittait la ville pour se rendre en Afrique. Datation L’inscription est généralement datée des années 166/167, date d’une disette importante qui a pu justifier cette mission de ravitaillement. La mention de l’aile milliaire en Maurétanie césarienne invite toutefois à descendre jusqu’à la fin du IIe siècle ou le début du IIIe siècle. Les deux empereurs seraient alors Septime Sévère et Caracalla. L’inscription de Beyrouth date probablement du tout début du IIIe siècle ; même si elle ne concerne pas forcément le même procurateur, elle peut être contemporaine de l’inscription de Cominius. Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 17 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES L’amphore, objet du quotidien Fiche ARCHÉO n°4 Fiche d’identité g Définition Du grec, amphi : double et phoreus : porter. Ce qui définit une amphore, ce sont les deux anses qui permettent une manipulation plus facile. Ce récipient est utilisé durant l’Antiquité pour le transport maritime et fluvial des denrées, à l’image de la boîte de conserve aujourd’hui. L’argile permettant une production en grande série (plus que le verre et le métal), l’amphore est un élément très important dans la vie économique en Méditerranée. g Lèvre Description d’une amphore : Col Anse Epaule Panse Pointe g Le contenu D’après les textes anciens et l’archéologie, les amphores pouvaient transporter : - de l’eau ; - des salaisons, de la saumure ; - de l’huile ; - du miel ; - du vin ; - des olives et des aromates. Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 18 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES L’amphore, objet du quotidien g Fabrication Le potier façonne d'abord une panse puis y ajoute un col, la pointe et les anses. Une fois mise en forme, il la fait sécher au soleil et cuire dans un four pendant plusieurs heures. Le poissage est parfois utilisé pour la rendre plus étanche. On verse à l'intérieur de l’amphore de la poix liquide fabriquée à partir de résine, de manière à former un enduit imperméable. Une fois remplie, elle est fermée par un bouchon de liège ou d’argile surmonté d'un opercule de chaux. g Réutilisation L’amphore est un emballage jetable, détruit dans la plupart des cas, comme en témoigne le Monte Testaccio à Rome, une colline formée d’amphores cassées (environ 50 millions d’amphores). Elle peut aussi faire l’objet de réutilisation comme élément de composition du béton de tuileau (mortier de chaux et de débris de poteries), comme canalisation ou encore comme sépulture pour les plus démunis. g Inscriptions Des inscriptions sont parfois lisibles sur les parois. Peintes ou estampillées, elles mentionnent le plus souvent le produit, sa qualité, son poids, le nom du commerçant et le lieu de production. Chargement et transport Cet arrimage qui faisait s’emboîter les amphores les unes entre les autres avait un double objectif : économiser l’espace et imbriquer solidement l’ensemble de façon à empêcher que les amphores ne bougent et se brisent avec les balancements du navire. Schéma : remplissage à fond de cale D'après P. Pomey, J.-M. Gassend. g © Schéma : encastrement d’amphores © D.R. g Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 19 DOSSIER ENSEIGNANT - COMMERCE ET ACTIVITÉS PORTUAIRES Qui suis-je ? L’amphore gréco-romaine ancienne J’ai une panse en forme de toupie et un pied assez pointu. Mes lèvres sont courtes et mon col peu élancé. Je ne suis pas très grande ; je mesure entre 65 et 80 cm. g Je suis utilisée aux IIIe et IIe siècles av J.-C. Je proviens d’Italie du sud. Je suis l’amphore massaliète archaïque : N°1 L’amphore, objet d’étude archéologique Fiche ARCHÉO n°5 L’amphore italienne classique Je suis très grande, pouvant atteindre 1,30 m de hauteur. J’ai une panse en forme d’ogive et un pied massif et cylindrique. Mes lèvres sont verticales, mon col et mes anses très longs. Découvertes en grande quantité dans les épaves antiques, les amphores sont un témoin primordial de l’intensité des échanges économiques. Leur étude par les archéologues permet de reconstituer les routes commerciales en Méditerranée. g Chaque amphore retrouvée fait l’objet d’une analyse : Je suis utilisée aux IIe et Ier siècles a J.-C. Je proviens d’Italie. Je suis l’amphore Dressel 1B : N°5 L’amphore espagnole ovoïdale à col évasé J’ai une panse ovoïde (en forme d’œuf) et des lèvres évasées. Je possède de petites anses et ne suis pas très grande ; je mesure entre 65 et 80 cm. g Je suis utilisée aux I et II siècles. Je proviens du sud de l’Espagne. Je suis l’amphore Dressel 20 : N°16 er e g photographie et relevé de l’amphore ; g restauration et analyse des matériaux ; g dessin à l’aide d’un conformateur ; g informatisation des données. Ces analyses ont permis d’établir une classification internationale des amphores. L’amphore espagnole piriforme Ma panse piriforme (en forme de poire) et sans épaulement me caractérise. Je possède un col évasé en forme de corolle et un très gros pied souvent creux. Je suis en général très grande. g Je suis utilisée aux Ier et IIe siècles. Je proviens de Bétique. Je suis l’amphore Beltran II : N°15 L’Amphore d’Afrique du nord Ma panse cylindrique (allongée et arrondie) est à peine plus large vers le haut ou vers le bas. Je suis grande, mes anses sont petites et rattachées à la partie supérieure de mon col, qui est en général très court. g Je suis utilisée entre le IIe et le Ve siècle. Je proviens d’Afrique du nord (Libye). Je suis l’amphore Tripolitaine II : N°21 Vue d’un conformateur La typologie Elle dépend de plusieurs critères : g la forme ; g la composition de la pâte ; g l’origine c’est-à-dire le centre de production ; g l’époque ; g le contenu. À partir d’une amphore, un archéologue peut dater la couche stratigraphique où elle a été retrouvée, ou encore l’épave du navire qui la contenait. Ainsi on a pu établir une typologie où chaque amphore porte un nom, un numéro et des caractéristiques propres permettant de l’identifier. Ces noms renvoient souvent aux savants qui ont établi la chronologie, comme Henrich Dressel (1845-1920), ou à l'origine géographique de l'amphore (Gauloise, Africaine). L’amphore gauloise Mon pied à fond plat me caractérise. Ma panse est sphérique (dans la partie haute et en ogive dans la partie basse). Mon col est très court. Je suis de petite taille (60 à 70 cm). g Je suis utilisée entre le Ier et le IIIe siècle. Je proviens de Gaule. Je suis l’amphore Gauloise 5 : N°20 Fiches commerce 2m:fiches der 18/09/09 10:37 Page 21 Les amphores d’Arles Retrouvées à Arles, dans le Rhône ou à son embouchure vers Fos-sur-mer, les amphores du musée proviennent d’Espagne (province de Bétique et Tarraconaise), du Portugal (Lusitanie) et des Baléares, d’Afrique du nord (Tunisie, Algérie), de Libye, d’Italie et de Gaule (province de la Narbonnaise et cité de Marseille). Elles contenaient de l’huile d’olive, du vin et de la saumure. © M. Lacanaud / MDAA Le tableau ci-dessous synthétise l’ensemble des informations livrées par les amphores présentées dans le musée sur une vague d’acier. Les archéologues en charge de la muséographie ont voulu montrer un échantillon représentatif des amphores conservées dans les réserves. Utiliser la vague d’amphores avec une classe : « à la recherche des indices » La vague d’amphores peut servir de support à l’acquisition d’un vocabulaire spécifique : g les élèves décrivent l’amphore à partir du vocabulaire acquis lors de la visite ; g les élèves retrouvent l’amphore à partir d’une description donnée. Cette activité peut devenir interactive, les élèves devant deviner l'amphore décrite par un autre groupe. On peut ainsi facilement obtenir des textes courts avant de les enrichir en classe. Une autre activité possible avec la vague d'amphores est de demander aux élèves de reporter, à partir des cartels, les amphores découvertes (à l'aide d'un dessin ou du nom) sur une carte du bassin méditerranéen. Cela permet ensuite de retracer les flux et les échanges commerciaux. cf. fiche carto n° 11 : Les amphores du musée : provenance géographique Noms Contenu Provenance Date 1. Massaliète archaïque 2. Gréco-italique 3. Gréco-italique 4. Dressel 1A 5. Dressel 1B 6. Dressel 1C 7. Dressel 10 vin Marseille fin vin vin vin vin vin saumure Italie du sud Italie du sud Italie Italie Italie Bétique fin IIe av. J.-C. fin IIIe av. J.-C. 135 – 50 av. J.-C. 100 – 1 av. J.-C. 125 – 25 av. J.-C. 1 – 100 ap. J.-C. 8. Dressel 2-4 vin Tarraconaise 25 av. J.-C. – 100 ap. J.-C. Rhône 9. Ramon 25 10. Haltern 70 11. Dressel 8 12. Dressel 9 13. De Forlimpopoli 14. Beltran 2B vin vin saumure saumure vin saumure Baléares Bétique Bétique Bétique Italie Bétique 25 – 175 ap. J.-C. 50 av. J.-C. – 75 ap. J.-C. 25 av. J.-C. – 75 ap. J.-C. 50 av. J.-C. – 50 ap. J.-C. 25 av. J.-C. – 200 ap. J.-C. 15 – 150 ap. J.-C. Rhône Rhône Arles Arles Rhône Arles 15. 16. 17. 18. saumure huile vin vin Bétique Bétique Narbonnaise Narbonnaise 50 – 125 ap. J.-C. 10 av. J.-C. - 280 ap. J.-C. 1 – 150 ap. J.-C. 1 – 120 ap. J.-C. Rhône Arles Rhône Rhône 19. Gauloise 4 20. Gauloise 5 vin vin Narbonnaise Narbonnaise 80 – 350 ap. J.-C. 50 – 120 ap. J.-C. Rhône Rhône 21. Tripolitaine II 22. Dressel 30 huile vin Tripolitaine Maurétanie césarienne 1 – 300 ap. J.-C. 150 – 350 ap. J.-C. Arles Rhône 23. Almagro 51C 24. Africaine 1 25. Dressel 23 saumure huile huile Lusitanie Tunisie Bétique 280 – 425 ap. J.-C. 125 – 380 ap. J.-C. IIIe – Ve Rhône Rhône 26. Keay XXXV saumure Tunisie 350 – 440 ap. J.-C. Arles 27. Spathéion inconnu Afrique du nord 400 – 700 ap. J.-C. Arles 28. Keay XXV 29. Keay LXI saumure saumure Tunisie Tunisie 400 – 460 ap. J.-C. 550 – 700 ap. J.-C. Arles Arles Beltran 2A Dressel 20 Gauloise 1 Gauloise 3 VIe Découvert av. J.-C. mer (Var) mer (Var) mer (Var) Rhône Arles /