Les deux premiers documents visent à montrer comment au début du XXème siècle, les physiciens
ont remis en questions les lois de la mécanique dite Newtonienne.
Document 1 : L’expérience de Franck et Hertz.
En 1914, James Franck et Gustav Hertz publient les résultats d'une expérience mettant en
évidence un phénomène inexplicable dans !e cadre de la mécanique Newtonienne : la quantification
des échanges d'énergie entre un faisceau d'électrons et un gaz d'atomes. Ces travaux leur valent le
prix Nobel de physique une dizaine d'années plus tard.
L'expérience consiste à bombarder un gaz d'atomes à faible pression (Franck et Hertz utilisèrent
une vapeur de mercure), à l'aide d'un faisceau d'électrons homocinétiques, c'est-à-dire ayant tous
la même vitesse et donc la même énergie cinétique.
Dans son principe, l'expérience est constituée ( doc. 1)
- d'un canon à électrons, appareil capable d'émettre des électrons d'énergie cinétique donnée ;
- d'un analyseur, c'est-à-dire d'un appareil permettant de recueillir et de compter le nombre
d'électrons ayant une énergie cinétique donnée. Les électrons dont l'énergie cinétique est
différente de l'énergie spécifiée ne sont pas comptabilisés ;
- d'une enceinte enfermant une vapeur de mercure à faible pression, le canon et l'analyseur.
On règle le canon à électrons et l'analyseur sur la même valeur de l'énergie cinétique. À l'aide du
canon à électrons, on bombarde alors le gaz de mercure et on recueille les électrons dans
l'analyseur. On effectue l'expérience en faisant varier l'énergie cinétique des électrons issus du
canon. L'analyseur est au fur et à mesure calibré sur leur énergie cinétique.
Résultats de l'expérience :
- On constate, dans un premier temps, que tant que l'énergie cinétique des électrons incidents
est inférieure à 4,9 eV, le nombre d'électrons Nc comptabilisés par l'analyseur est égal au
nombre d'électrons Ne émis par le canon : (Nc/Ne = 1)
- Pour une énergie incidente de 4,9 eV, on note une chute brutale du rapport Nc/Ne.
- Lorsque l'énergie augmente de nouveau, le rapport Nc/Ne varie très peu.
Interprétation des résultats :
En traversant le gaz, les électrons émis par le canon peuvent entrer en collision avec les atomes de
mercure. Si leur énergie cinétique est inférieure à 4,9 eV, les électrons ne cèdent pas d'énergie aux
atomes lors des chocs. En revanche, si un électron possède une énergie cinétique de 4,9 eV et qu'il
entre en collision avec un atome de mercure, il cède toute cette énergie à l'atome. Ces électrons ne
sont plus comptabilisés par l'analyseur, ce qui explique la chute brutale du rapport Nc/Ne.
Un électron d'énergie cinétique E, supérieure à 4,9 eV cédera 4,9 eV à l'atome avec lequel il entre
en collision. N'ayant plus que l'énergie cinétique Ec - 4,9 eV, cet électron ne sera pas pris en compte
par l'analyseur réglé sur Ec.
Les échanges d'énergie entre les électrons et les atomes du gaz lors des collisions sont donc
quantifiés: seules certaines quantités d'énergie bien précises peuvent être échangées.
Activité documentaire :
L’atome, un monde quantique.