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Matière noire et galaxies à anneaux polaires
semblable à celles observées (dans cette simulation, le compagnon, qui a perdu une grande partie de son gaz,
s'échappe et s'éloigne à jamais.).
Anneaux polaires et matière noire
Dans le cas des galaxies à anneaux polaires, la présence de deux systèmes distincts permet de sonder la
distribution spatiale de la matière noire. En effet, plus un système contient de matière noire, plus sa vitesse de
rotation est élevée. En comparant la vitesse de rotation de l'anneau polaire à celle du disque de la galaxie hôte, on
peut savoir si la distribution de matière noire est sphérique (les deux vitesses sont alors voisines) et si la matière
noire est aplatie le long de la galaxie hôte, ou de l'anneau polaire. La Figure 4 effectue cette comparaison, en
testant pour les anneaux polaires la relation entre luminosité totale et vitesse de rotation. Toutes les galaxies à
disque vérifient une loi, dite relation de Tully-Fisher, entre leur luminosité L et leur vitesse de rotation V : L = k V4.
La droite verte représente cette relation dans la Figure 4 (chaque point vert représente une galaxie normale). Par
contre les anneaux polaires ne vérifient pas la même relation. Leur vitesse de rotation correspond aux symboles
bleus dans la Figure. Pour une luminosité donnée, les anneaux polaires tournent plus vite que les galaxies hôtes. La
matière dans l'anneau perpendiculaire tourne plus vite que dans le plan équatorial. Cela indique la présence de
plus de masse dans les anneaux polaires que dans les galaxies hôtes, alors même que la masse visible est plus
petite dans les anneaux. La comparaison de ces données observationnelles aux résultats des modèles numériques
montre que la seule explication possible est que le halo de matière noire soit fortement aplati le long de l'anneau
polaire.
Figure 4 - Relation entre luminosité totale et vitesse de rotation pour les galaxies à anneau polaire (points bleus).
Horizontalement est portée la vitesse dans l'anneau (en logarithme log (V)), et verticalement la magnitude M (ou 2.5
x logarithme de la luminosité). La relation (appelée relation de Tully-Fisher) pour les galaxies normales est
représentée en vert. les points verts représentent chacun une galaxie normale. Toutes les galaxies à disques, et en
particulier les galaxies hôtes des anneaux polaires, vérifient cette relation (Luminosité proportionnelle à vitesse4).
L'aplatissement du halo de matière noire le long des anneaux polaires peut être confronté au mécanisme de
formation de ces anneaux. Les deux résultats indépendants sont que les anneaux se forment lors de l'interaction à
distance de deux galaxies par effet de marée, et que le halo de matière noire est aplati le long de l'anneau polaire
dans le système final. La seule hypothèse qui permet d'expliquer ces deux résultats simultanément est qu'une
partie de la matière noire soit du gaz froid. Ce gaz est transféré d'une galaxie vers l'anneau polaire lors de
l'interaction qui forme l'anneau, de la même façon que le gaz interstellaire visible ; le halo qu'il forme est alors très
aplati le long de l'anneau polaire. Autour des galaxies spirales normales, telle la nôtre, se trouveraient donc de
grandes quantités de gaz froid, non observé à ce jour, qui serait une partie de la matière noire de l'Univers.
Référence
• F. Bournaud and F. Combes, Formation of polar ring galaxies, Astronomy and Astrophysics, 2003, in press.
Prépublication : astro-ph/0301391 E. Iodice, M. Arnaboldi, F. Bournaud, F. Combes, L.S. Sparke, W. van Driel,
M. Capaccioli, Polar Ring Galaxies and the Tully-Fisher Relation : Implications for the Dark Halo Shape,
Astrophysical Journal, 2003, 585, 730. Prépublication : astro-ph/0211281
Contact
• Frédéric Bournaud (Observatoire de Paris, LERMA)
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