Préambule
A notion d’intérêt général suscite de vrais divergences de points de vue : faut-il la prendre en compte à compter du
moment où elle semble dure à définir.
De même, la notion de politique publique a amené des positions assez différentes, d’autant que pour certains,
l’approche classique est aujourd’hui réductrice, car ne tenant pas assez compte du caractère de plus en plus
pluridisciplinaire de la création. Pour d’autres, elle présente un intérêt et n’est pas incompatible avec la co-
construction.
Le respect du "long terme" est un point sur lequel les acteurs se retrouvent : si les politiques publiques doivent
s’inscrire sur du long terme, il doit en être de même pour les projets artistiques et culturels aidés par et sur les
territoires.
Pour certains acteurs, il appartient aux seuls élus de définir les grands objectifs de la politique culturelle pour
d’autres les acteurs eux-mêmes ont un rôle à jouer.
Enfin, la question de l’évaluation est souvent posée comme étant fondamentale dans une démarche de co-
construction.
Différents points ont été abordés.
1) L’approche transversale des politiques culturelles
La dimension globale des politiques culturelles doit être questionnée : la culture est en effet présente dans le champ
d’autres politique publiques, par exemple l’éduction, l’économie ou la formation professionnelle.
A ce titre, la valorisation du poids économique de la culture peut permettre une meilleure prise en compte des enjeux
culturels dans les autres politiques publiques.
Une méconnaissance de certaines politiques publiques et des modalités d’organisation des services régionaux en la
matière peut freiner les acteurs : la question du fonctionnement de la formation professionnelle, et de son utilisation
insuffisante pour la culture, en est un exemple.
Les acteurs sentent qu’il faut y travailler collectivement à ces enjeux mais manquent de repères sur la question. La
CRCC peut être à ce titre un espace d’identification des freins à l’appropriation de certaines politiques publiques.
Globalement, sur la question de l’économie et l’emploi culturels, les participants rappellent que sur ce point les
situations diffèrent fortement en fonction des disciplines et des esthétiques.
2) La démocratie culturelle et la démocratisation culturelle
La démocratie culturelle est évoquée notamment dans la nécessaire prise en compte des émergences.
Se son côté, la question de la démocratisation culturelle reste l’objet de larges débats, et ces interrogations peuvent
constituer un frein au débat autour d’une politique culturelle avec les élus et entre acteurs.
3) L’organisation collective des secteurs
Il n’existe pas le même niveau de connaissances et de compétences entre les acteurs du théâtre/danse et ceux des
musiques actuelles. Ces derniers ont un temps d’avance dans leurs pratiques relationnelles "groupées" avec les
institutions et dans leur organisation collective.
Ce qui semble différencier profondément ces deux « groupes », c’est le point de départ de la construction d’une
politique culturelle : les musiques actuelles partent des publics (droits culturels) et de leurs pratiques, les
représentants du théâtre et de la danse s’appuient plutôt sur l’artiste, l’acte créatif, la "direction" artistique, la "qualité"
artistique…