ORS Aquitaine Cancer en Aquitaine – cartographie 2011 – Page 3 / 15
Contexte
En Aquitaine comme en France, les cancers occupent une place de plus en plus importante en termes de
morbidité. Le réseau français des registres du cancer (Francim) estime le nombre de nouveaux cas à
plus de 17 200 pour l’année 2005 en Aquitaine. Ce nombre a augmenté de 28 % entre 1985 et 1995 et
de 35 % entre 1995 et 2005. Cette augmentation est liée à l’accroissement et au vieillissement de la
population, à la plus grande fréquence de certains cancers et à l’amélioration du dépistage et du
diagnostic.
En termes de mortalité, avec plus de 8 400 décès par an au cours de la période 2006-2008 en Aquitaine,
les cancers constituent la première cause de décès devant les affections cardio-vasculaires. Ils
représentent la première cause de décès chez les hommes (près de 5 000 décès, soit 32 % des décès
masculins en 2006-2008) et la deuxième chez les femmes (plus de 3 400 décès, soit 23 % des décès
féminins). Globalement, 73 % des décès par cancer surviennent chez les personnes âgées de plus de
65 ans. Comme dans l’ensemble du pays, les deux principales causes de décès par cancer chez les
hommes sont le cancer du poumon (environ 1 260 décès chaque année en Aquitaine) et le cancer de la
prostate (plus de 530 décès) ; chez les femmes, ce sont le cancer du sein (près de 660 décès) et le
cancer colorectal (460).
Contrairement à l’incidence, la mortalité par cancer, toutes localisations confondues, diminue chez les
hommes comme chez les femmes. Entre les périodes 1991-1997 et 2001-2007, le taux standardisé de
mortalité par cancer a baissé de 10 % en Aquitaine, passant de 263 à 235 décès pour 100 000 habitants.
Cette baisse est observée pour la plupart des localisations cancéreuses. Elle est plus marquée pour les
cancers des voies aérodigestives supérieures (- 32 %) que pour le cancer du côlon-rectum (- 16 %) et
du sein (- 7 %). En revanche, la mortalité par cancer du poumon a peu évolué entre les périodes 1991-
1997 et 2001-2007.
La principale raison de la divergence observée entre la progression de l’incidence et la baisse de la
mortalité est le remplacement de cancers de pronostic médiocre par des cancers de bon à très bon
pronostic, en lien en particulier avec la pratique de dépistage pour les cancers du sein.
Malgré cette évolution, le taux de survie relative tous cancers à cinq ans est de 52 % ; il est de 63 %
chez les femmes et de 44 % chez les hommes. La survie relative diminue avec l’augmentation de l’âge au
diagnostic.
Le nouveau Plan cancer 2009-2013, élaboré à partir du rapport Grünfeld de 2009, s’inscrit dans la
continuité du Plan cancer 2003-2007 et repose en partie sur le socle de ses mesures.
Cinq axes stratégiques ont été définis :
- Axe « Recherche » : renforcer les moyens de la recherche pluridisciplinaire et
caractériser les risques environnementaux et comportementaux ;
- Axe « Observation » : produire et communiquer des informations sur le cancer et la
cancérologie ;
- Axe « Prévention – Dépistage » : lutter contre les inégalités d’accès et de recours aux
dépistages ;
- Axe « Soins » : personnaliser la prise en charge des malades et renforcer le rôle du
médecin traitant ;
- Axe « Vivre pendant et après le cancer » : développer une prise en charge sociale
personnalisée et accompagner l’après cancer.
En France, deux programmes de dépistage organisé sont généralisés à tout le territoire : celui du cancer
du sein depuis 2004, celui du cancer colorectal depuis 2008. Pour le cancer du col de l’utérus, il ne
s’agit pas de mettre en place un dépistage organisé mais de permettre son accès aux femmes peu ou pas
dépistées. Quant au cancer de la prostate, il faudra répondre à un certain nombre de questions posées
par le dépistage avant d’envisager sa mise en place de manière organisée.