Densité de l`interaction - Politics-

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Dr Benabderrahmane – Cours Français
Cours Français
3ème année Organisation politique et administrative
Année universitaire 2012-2013
Définition de l’organisation
1- Les rôles de l’organisation en tant qu’entité
La notion d’organisation en tant qu’entité remplit deux rôles historiques :
 1er rôle : l’organisation correspond au constat que la vie des sociétés modernes
s’articule autour de vastes ensembles au sein desquels les individus passent l’essentiel
de leur vie (l’organisation-école, l’organisation-entreprise…). Cela a toujours existé
dès que l’Homme a eu besoin de se grouper. Aujourd’hui, la concentration
industrielle, l’accroissement du salariat, l’affaiblissement de l’artisanat et du petit
commerce, le développement des administrations publiques font que l’on a des entités
de plus en plus importantes, qu’il est impératif de comprendre et d’analyser.
 2ème rôle : l’organisation correspond au postulat que toutes ces entités pourraient bien
avoir des caractéristiques communes et être vues comme ayant à résoudre des
problèmes voisins, quelque soient leurs objectifs spécifiques.
La difficulté de comprendre la notion d’organisation vient en grande partie de son
triple sens.
2- Les différents sens de la notion d’organisation
a) Premier sens
Les organisations désignent des groupements humains qui coordonnent leurs activités
pour atteindre les buts qu’ils se donnent, ceux-ci étant dirigés vers un environnement.
L’organisation apparaît ici comme une tentative de réponse au problème de l’action
collective, à la nécessité de participation à la tâche commune des individus qui la composent.
Cette définition met en évidence l’aspect dynamique de l’organisation. Il y a autant de formes
d’organisations que d’objectifs justifiant l’action collective.
Les organisations peuvent être de nature économique (entreprises), sociale (syndicats),
politique (partis), religieuse (mosquées, églises), écologique (Green Peace), caritative
(Secours populaire), humanitaire (Médecins du Monde, Croissant Rouge)…
La nature des enjeux constitue un facteur primordial de différenciation. Exemple :
différenciation entre les entreprises traditionnelles (organisations à intérêts commerciaux
privés) et les établissements de type hospitalier (organisations à intérêts publics sans but
lucratif).
La diversité des organisations est aussi lié au degré de complexité (selon la taille, la
technologie, le contexte d’action) et à la façon dont les hommes sont impliqués dans l’action
commune. Cela peut-être par les contraintes (prisons, hôpitaux psychiatriques), par
l’espérance de gain (entreprises), par conviction idéologiques (syndicats, associations)…
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b) Deuxième sens
Les organisations caractérisent les diverses façons par lesquelles ces groupements
structurent les moyens dont ils disposent pour parvenir à leurs fins. Ces modes d’organisation
permettent d’optimiser la gestion des ressources, la division des tâches, la répartition des
pouvoirs, les règles de fonctionnement…
c) Troisième sens
Dans ce dernier sens, on utilise le terme d’organisation pour décrire l’action
d’organiser. Il s’agit donc du processus qui engendre les groupements ou les structurations
décrits précédemment.
3- Organisation et formes de groupements sociaux
Les définitions précédentes montrent qu’il est difficile de positionner l’organisation au
sein d’autres formes de groupements sociaux comme la famille, le marché, le gang…
A la recherche d’une classification des formes de relations sociales (cf. tableau
suivant), Kadushin (1966) prend trois critères :
-
le degré d’intensité de l’interaction entre les individus qui y participent.
Le degré d’institutionnalisation de ces relations (c’est-à-dire de reconnaissance
et de stabilisation).
Le degré de formalisme du leadership qui y est exercé.
Degré
d’institutionnalisation
Degré de
formalisation
du leadership
Nul ou modéré
Informel
Formel
Elevé
Informel
Formel
Densité de l’interaction
Elevée
Modérée ou
nulle
Interaction
Interaction
indirecte
directe
Le groupe
La foule
La « société »
Une association
Un gang
volontaire
Une
Le voisinage,
communauté,
un marché
un marché
Une
Une
L’Etat nation
organisation
organisation,
la famille
Dans cette classification, l’organisation est vue comme une forme de relations
sociales :
-
-
à interaction élevée, indirecte et directe (il y a ou non une hiérarchie
intermédiaire), à fort degré d’institutionnalisation (il y a des statuts, des
règles).
avec un leadership formel (il y a des chefs même si ce leadership n’est pas le
seul à influer sur le comportement des membres).
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Les institutions administratives
Institutions=>instituer, disposer, établir, mettre en place, ériger
Quand on parle des institutions administratives, on désigne des personnes juridiques,
un ensemble d’organisme, d’autorité. Cette expression est synonyme de structure
administrative. Le mot administration peut revêtir deux sens différents : le premier sens lié à
sa définition fonctionnelle, le deuxième sens lié à sa définition organique.
1. Définition fonctionnelle
Si on s’attache à la fonction de l’administration (définition fonctionnelle), le mot
« administration » désigne l’ensemble des activités dont le but est de répondre aux besoins
d’intérêt général de la population (ordre public, marche des services publics…), tels qu’ils
sont définis à un moment donné par l’opinion publique et le pouvoir politique. Il s’écrit alors
avec un petit « a ». Ce sens renvoie à des fonctions, missions ou actions.
Dans ce sens, le terme administration désigne l’action d’administrer qui consiste alors
à exercer la fonction administrative.
2. Définition organique
Si on s’attache à son organisation (définition organique), le mot « administration »
désigne l’ensemble des personnes morales (État, collectivités territoriales, établissement
public…) et physiques (fonctionnaires, contractuels…) qui accomplissent ces activités. Le
mot administration s’écrit alors avec un grand « A » et correspond à une organisation, un
ensemble d’organismes ou d’organes.
Il existe là encore deux approches : une conception large considère que les organismes
privés chargés d’une action administrative font partie de l’administration et une conception
restreinte qui les exclut.
On distingue l’administration d’État dont les compétences s’étendent à tout le
territoire, l’administration territoriale dont les pouvoirs sont limités à une partie du territoire,
et les établissements publics aux compétences spécialisées.
Afin de mener à bien ses activités, l’administration dispose de moyens propres : les
prérogatives de puissance publique. Il s’agit de pouvoirs de commandement que ne détiennent
pas les personnes privées, qui permettent à l’administration d’imposer sa volonté et qui lui
sont transmis par le pouvoir exécutif dont elle dépend.
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L’espace politique
Pour Max Weber, tout groupement politique se caractérise par un rapport de
domination et le monopole de la violence physique. Sa figure moderne est l’Etat dont le
monopole exercé est considéré comme légitime par ceux qui y sont soumis. Autrement dit,
une société sans coercition et sans distinction minimale entre gouvernés et gouvernants ne
peut-être qualifiée de politique, ce qui ne signifie pas qu’en l’absence d’Etat, il n’existe pas
un pouvoir politique, un système de domination même encore peu différencié. Bref,
l’ensemble des règles, de rôles et d’institutions spécialisées dont parle Max Weber ne présente
pas toujours un même degré de différenciation et de complexité. Toujours selon Max Weber,
la naissance de l’Etat, de l’administration et de des formes modernes d’activité politique est
liée à ce processus de rationalisation qui travaille l’ensemble des activités sociales et pousse à
l’homogénéisation des normes.
La spécialisation de l’activité politique est liée au développement des organisations
modernes, sans le double effet d’une séparation de la sphère politique naissante avec
l’administration et d’une transformation du type de légitimité sur laquelle repose les
gouvernants. A l’âge moderne, celle-ci est principalement liée à un mode de domination légal
rationnel : l’élection. Deux sphères - politique et administrative – se dissocient donc en
fonction notamment du mode de recrutement de leurs titulaires : les fonctionnaires sont
recrutés en vertu de procédures formelles (examens, concours), les politiques selon le procédé
de l’élection.
La construction de l’Etat moderne s’accompagne d’un processus de transformation des
types de domination politique. Cette transformation aboutit à l’Etat légal rationnel moderne.
Max Weber fait la distinction entre la puissance (le pouvoir) et la domination : « Puissance
signifie toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même
contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance. Domination signifie la
chance de trouver des personnes déterminées prêtes à obéir à un ordre ». Quand les membres
d’un groupement sont soumis à des relations de domination en vertu de règles, il s’agit d’un
« groupe de domination qui nécessite une direction administrative ».
Pour Max Weber, la domination est avant tout administration. Trois types de
domination peuvent être distingués : la domination traditionnelle, la domination
charismatique et la domination légale.
a) Domination traditionnelle
La domination traditionnelle est établie par « le caractère sacré de dispositions
transmises par le temps et des pouvoirs du chef, déterminé en vertu de la dignité personnelle
qui lui est conféré par la tradition ». Le respect de la coutume enraciné dans le temps fonde ce
système dans lequel les liens entre le prince et ses sujets ne sont pas codifié par des
règlements : elle l’est par la tradition qui borne aussi l’action de toutes les autorités, y compris
celle du souverain.
b) Domination charismatique
La domination charismatique correspond à la légitimité d’un personnage investi de
« charisme ». D'après Max Weber, le charisme est « la croyance en la qualité extraordinaire
[...] d'un personnage, qui est, pour ainsi dire, doué de forces ou de caractères surnaturels ou
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surhumains ou tout au moins en dehors de la vie quotidienne, inaccessible au commun des
mortels ; ou encore qui est considéré comme envoyé par Dieu ou comme un exemple, et en
conséquence considéré comme un « chef ». Une autorité « charismatique » est une façon de
diriger les gens en prenant l'ascendant sur eux au moyen de son charisme.
Concernant la capacité de certains à mener des groupes en jouant sur les aspects
émotionnels, on parle de « leader charismatique » ou « chef charismatique » ou
« leadership »... Le charisme est la qualité d'une personne qui séduit, influence, voire fascine
les autres par ses discours, ses attitudes, son tempérament, ses actions. Un charisme puissant,
c'est-à-dire fascinant, trouble et neutralise le jugement d'autrui ; c'est pourquoi on peut si
aisément diriger, voire manipuler, les autres quand on a du charisme. Le charisme est souvent
un don naturel ou une façon d'être, mais il est possible de travailler sur soi pour le développer.
Le charisme est aussi lié à la confiance en soi, la personnalité, l'intérieur de la personne.
Dans ce type de domination, l’administration est à la dévotion du chef qui en distribue
les responsabilités à ses fidèles. Pour durer, elle doit se « routiniser » pour survivre à la
disparition de son fondateur (création d’une dynastie pour « traditionnaliser » cette
domination, établissement d’une bureaucratie pour la « rationaliser »)
c) Domination légale
La domination légale – rationnelle, celle de l’Etat moderne en Occident, est fondée sur
le consentement des gouvernés à un ordre légal étayé par une organisation bureaucratique
séparée du titulaire du pouvoir et recruté au mérite. L’organisation d’une direction
administrative rationnelle et légale est le critère décisif de ces modes de domination.
Les caractéristiques de la bureaucratie moderne sont les suivantes : l’activité des
fonctions publiques est réglementée et continue, la compétence, les domaines respectifs des
pouvoirs de commandement et des devoirs d’obéissance ainsi que les moyens de coercition
sont délimités ; le principe de la hiérarchie administrative en vertu duquel toute autorité est
contrôlée ; les règles sont appliquées rationnellement par des fonctionnaires qualifiés et
formés en conséquence, recrutés selon des formes objectives (concours, examen) ; la direction
administrative et les moyens d’administration sont séparés sans qu’il y ait de possibilité
d’appropriation de la fonction par son titulaire ni des ressources y afférant ; principe de
conformité selon lequel la gestion administrative repose sur des documents écrits.
Ces trois types de domination ne sont pas exclusifs les uns des autres, chaque
domination empruntant à chacun d’eux. Tout Etat est néanmoins marqué à titre principal par
un type (la démocratie représentative étant liée ainsi à une domination de type légal rationnel,
sans exclure toujours une dimension charismatique du titulaire du pouvoir…). L’émergence
de l’Etat légal rationnel suppose donc une séparation de l’administration et de la politique,
ainsi qu’une compétition politique organisée. Ce champ de la politique moderne se compose
d’une part d’acteurs, les professionnels, et d’autre part, d’organisations, les partis politiques
caractérisés aujourd’hui par leur stabilité, leur aptitude à survivre à leur fondateur, la
continuité de leur organisation dans l’espace, la volonté de conquérir pacifiquement le
pouvoir, étayé par un projet politique, la recherche d’un soutien populaire et/ou militant.
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Les régimes politiques : les modes de gouvernement
La notion de régime politique est définie par Jean-Louis Quermonne (1988) comme
« l’ensemble des éléments d’ordre idéologique, institutionnel et sociologique qui concourent à
former le gouvernement d’un pays donné pendant une période déterminée ».
La notion de régime politique comporte quatre composantes majeures : le principe de
légitimité, la structure des institutions, le système de partis, la forme et le rôle de l’Etat. Ce
concept semble plus restreint dans son application que celui de système politique, qui par son
degré de généralité, rend plus difficiles les possibilités de saisir les réalités auxquelles il
correspond.
David Easton (1965) définit le régime comme une composante du système (un soussystème) composée de trois éléments : les valeurs (buts et principes), les normes (procédure
pour le traitement des « exigences »), structure d’autorité (mode de distribution et
d’organisation du pouvoir).
Jusqu’au 19ème siècle, les modes de gouvernement sont classés d’après le nombre de
titulaires du pouvoir. Selon Aristote, il y a 3 formes de régime politique :
-
la monarchie où le commandement appartient à un seul,
l’aristocratie où il est confié à plus d’une personne parmi les plus honnêtes,
la république, où la multitude gouverne pour l’utilité public.
Selon lui, la monarchie peut dégénérer en tyrannie (monarchie tournée à l’utilité du
chef), l’aristocratie en oligarchie (à l’utilité des riches) et la république en démocratie (à
l’utilité des pauvres).
Montesquieu distingue 3 types de gouvernement : le gouvernement républicain
démocratique, le gouvernement républicain aristocratique, le gouvernement monarchique.
De nos jours, les typologies modernes sont de type développementaliste, c’est-à-dire
fondées sur la notion de développement ou de modernisation politique. Cette conception
établit un lien entre l’industrialisation et le développement politique dont le stade élevé est la
démocratie pluraliste moderne.
Pour comprendre la réalité de fonctionnement des régimes démocratiques, il faut faire
appel aux systèmes de partis qui les structurent, à savoir le nombre de partis et leurs rapports
d’opposition ou d’alliance. On distingue le bipartisme (présence de deux partis disposant du
quasi monopole de la représentation politique), et le multipartisme (situation de concurrence
entre plusieurs partis nécessitant une coalition).
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Les partis politiques
Selon Weber (1971), « on doit entendre par partis des associations reposant sur un
engagement libre ayant pour but de procurer à leurs chefs le pouvoir au sein d’un groupement,
à leurs militants actifs des chances – idéales ou matérielles – de poursuivre des objectifs,
d’obtenir des avantages personnels, ou de réaliser les deux ensemble ».
Cette définition s’applique à la fois à des partis avant l’apparition du suffrage
universel et aux partis modernes caractérisés par la professionnalisation de l’activité dans le
cadre de la domination légale, rationnelle. Elle souligne le caractère « d’entreprise » en quête
du pouvoir des partis politiques.
La Palombara et Weiner (1966) définissent le parti politique comme « une
organisation durable, c’est-à-dire une organisation dont l’espérance de vie est supérieure à
celle de ses dirigeants en place ; une organisation locale bien établie et apparemment durable,
entretenant des rapports réguliers et variés avec l’échelon national ; la volonté délibérée des
dirigeants nationaux et locaux de l’organisation de prendre et exercer le pouvoir, seuls ou
avec d’autres, et non pas simplement d’influencer le pouvoir ; le souci enfin de rechercher un
soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière ». Cette définition permet
de différencier les partis d’autres organisations qui ne recherchent pas l’exercice du pouvoir
comme les groupes d’intérêts mais aussi les partis non structurés (comités de notables…).
Les partis politiques ont fait l’objet de nombreuses typologies qui tentent d’expliquer
leurs structures et leurs origines. Une autre approche s’attache à rechercher leurs fonctions
dans le système politique. Enfin, l’étude du fonctionnement concret des partis politiques
complète ces perspectives.
1- Les types de partis
Les typologies des partis politiques doivent être prises comme des grilles d’analyse de
la réalité. Elles permettent de classer et d’opérer des distinctions. On analysera trois
typologies :
a) Partis de cadre et partis de masse
b) Partis attrape-tout, partis d’électeurs
c) Démocratie interne et efficacité
a) Partis de cadres et partis de masse
Cette distinction proposée par Maurice Duverger (1951) se fonde sur la structure des
partis et différencie les partis de cadres des partis de masses.
-
Les partis de cadres
Ce sont des partis visant à rechercher des notables (personnalités influentes) dont
l’influence, en vertu de leur prestige et/ou de leur richesse, associe l’organisation de réseaux
et un financement de campagnes électorales. Leur développement est lié à celui de la
démocratie représentative dans le cadre du régime parlementaire et, à l’origine, au suffrage
restreint. Ces partis à vocation essentiellement électorale sont faiblement structurés et très
décentralisés.
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-
Les partis de masses
Leur essor est lié au développement de la démocratie représentative et à
l’élargissement de sa base électorale avec le suffrage universel. Les partis de masse
permettent d’encadrer les catégories sociales jusqu’alors exclues du droit de vote. Les
premiers partis de masse sont issus du mouvement ouvrier européen et visent à prolonger les
luttes sociales sur le plan politique. Ils ont pour objet la recherche de l’adhésion formelle du
plus grand nombre. Les adhérents, par leurs cotisations, assurant le financement de l’activité
partisane.
Celle-ci n’est pas limitée au temps de l’élection, mais est continue. Le parti cherche à
former ses membres, à socialiser les électeurs. Pour assurer cette tâche, les partis de masse
sont fortement centralisés et hiérarchisés. Le parti dispose d’une masse militante et d’un
appareil bureaucratique apte à l’encadrer et à la mobiliser. Ces permanents sont les cadres du
parti et des professionnels de la politique.
b) Partis attrape-tout et partis d’électeurs
Certaines approches ont critiqué le caractère déterministe de la distinction partis de
cadres/de masse. Ces approches proposent les notions de partis attrape-tout et partis
d’électeurs.
-
les partis attrape-tout
Selon Kirchheimer (1966), le progrès économique et social, les mutations culturelles
ont contribué à atténuer les divergences idéologiques et sociales tandis que la médiatisation
favorise la personnalisation du pouvoir. Les partis développent « des objectifs
communautaires d’importance nationale dépassant les intérêts particuliers des groupes ». Pour
lui, le parti-attrape-tout se caractérise par un faible bagage idéologique, la volonté de
rechercher l’adhésion électorale dans des secteurs multiples de la population.
-
les partis d’électeurs
Contrairement au parti de masse, le parti d’électeurs se contente d’un fonds commun
de valeurs, assez large pour réunir autour de lui un maximum de supporters. Il est populaire
met ne met pas en question le système social et politique à l’intérieur duquel il agit. C’est
pourquoi il peut s’appuyer sur les électeurs plutôt que sur les notables.
c) Démocratie interne et efficacité
Au –delà de ces typologies, le critère organisationnel permet d’ordonner les partis sur
un axe démocratie / efficacité. On a donc deux pôles :
-
le parti démocratique centralisé, fortement structuré, privilégie l’idéologie ;
le parti « efficace rationnel » est peu centralisé, recherche l’efficacité sur le
plan électoral, n’a pas d’idéologie forte.
Entre ces deux pôles, Lawson (1976) propose des types intermédiaires. Il croise deux
variables pour aboutir à six types.
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1ère variable : participation des adhérents dans la conception et l’exécution de la
politique du parti, qui peut être faible, modérée ou forte.
2ème variable : la dispersion / concentration du pouvoir.
Les six types proposés sur cette échelle sont :
- Le parti club : parti marqué par l’amateurisme ;
- Le parti de masse tel que défini par Duverger.
- Le parti de conscription : mobilise ses membres en période électorale ;
- Le parti d’avant-garde : la ligne est fixée au sommet et défendue par des
militants encadrés et fortement disciplinés ;
- Le parti de comités : très décentralisé et contrôlé par d’étroites oligarchies ;
- Le parti de cadres (au sens de Duverger) : analogue au précédent mais plus
décentralisé.
2- Les fonctions des partis politiques
Les fonctions des partis politiques peuvent être manifestes (voulues) ou latentes (ni
comprises, ni voulues par les participants du système politique). On peut les résumer ainsi :
-
-
structuration du vote ;
laboratoire d’idées : fabrication de l’idéologie, alimentation du débat politique,
élaboration de programmes politiques pouvant contribuer à l’élaboration des
politiques publiques ;
recrutement politique : alimentation du système en équipes ;
fonction gouvernementale : convertir les exigences des groupes sociaux en
solutions politiques ;
socialisation politique : en diffusant des valeurs, les partis politiques
contribuent à intégrer les citoyens au système politique ;
médiation et patronage : agrégation des demandes, rôle d’assistance et de
service pour les citoyens ;
fonction tribunitienne : les partis politiques permettent l’intégration des exclus
du système politique
3- Le fonctionnement des partis politiques
La distribution du pouvoir est fixée en apparence par des règles officielles et répartie
entre deux logiques (amateurs et professionnels) et trois cercles :
- l’appareil ou élus du parti,
- le groupe parlementaire,
- les adhérents et militants.
En réalité, le parti politique participe au phénomène oligarchique : le pouvoir est
détenu par une équipe restreinte de dirigeants, stable et au renouvellement limité. Le nombre
d’adhérents varie. Parmi eux, certains deviennent des militants.
Pour le financement des partis politiques, dont les besoins ont beaucoup augmentés, le
financement public est généralement organisé en fonction de la représentation électorale et
parlementaire.
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