BIO 3800- Cours 8 : Correction de l’examen et quelques notion d’éthique (version finale)
CORRECTION DE LEXAMEN
Dans un premier temps nous allons corriger l’examen. Avec vos copies en mains, nous allons voir
ensemble sont vos erreurs et comment ces déductions à votre note finale ont été comptabilisées. Cet
exercice est très important pour vous car il est essentiel que vous compreniez vos erreurs et que vous
quittiez ce cours avec de bonnes notions. De plus, ceci vous permettra de voir comment je corrige, ce
qui pourra vous permettre de vous réajuster pour l’examen final.
FILMS ET DISCUSSION SUR LÉTHIQUE
Dans les cinq cours qui restent nous allons améliorer nos notions sur l’aquiculture, les bâtiments
d’élevage et le comportement animal, la rizosphère, les OMG, l’agriculture biologique et
l’amélioration génétique des arbres. Tous ces sujets nous porterons à réfléchir sur l’intervention de
l’homme dans la production biologique. Afin de nous donner des outils pour nous aider à mieux
réfléchir sur ces sujets et identifier notre position éthique envers ces sujets, nous allons voir cette
semaines quelques notions de base de l’éthique. Nous n’allons pas approfondir ce sujet outre mesure
puisque vous avez accès à des cours plus approfondis sur ce sujet ( Histoire de l’environnement et de
l’écologie et Aspects humains de la science et de la technique) Nous allons également visionner
quelques petits films écologiques portant sur la biotechnologie aujourd’hui et l’éthique scientifique.
CES NOTES VOUS AIDERONT À MIEUX COMPRENDRE LES NOTIONS QUE NOUS ALLONS VOIR
SUCCINTEMENT EN CLASSE
INTRODUCTION
De tout temps, les philosophes ont cherché à développer une représentation systématique et globale de la vie
éthique. C'est à partir de ces «théories» que l'on peut comprendre, évaluer et guider le comportement éthique.
L'expression «théorie éthique» renvoie ici à toute tentative de fournir une réponse systématique aux questions
philosophiques soulevées par les approches normatives et descriptives en éthique. Ces questions sont considérées
tant d'un point de vue moral individuel, que d'un point de vue social ou de l'autorité publique. Voici des
exemples de questions morales individuelles: «Que devrais-je faire? Quelle sorte de personne devrais-je être?
Qu'est-ce que je valorise? Comment devrais-je vivre? » Les questions de philosophie sociale ou d'autorité
publique pourraient se formuler ainsi: «Quel type de société est le meilleur? Quelles politiques devrions-nous
adopter en tant que groupe? Quels pratiques et arrangements sociaux protégeront et promouvront le bien-être
individuel? Que devrions-nous faire quand les individus sont en désaccord?» Non seulement les philosophes
cherchent des réponses à ces questions, mais plus important encore, ils cherchent à expliquer et à i défendre de
façon rationnelle ces réponses. Donc, en ce sens très large, une théorie éthique inclut des analyses
philosophiques de questions morales, politiques, économiques, juridiques et sociales.
Pourquoi une théorie éthique en écologie et environnement ?
Réponse : Nous rendre aptes à penser d'une façon bien renseignée et nuancée.
1) Premièrement, les théories éthiques fournissent un langage commun qu'il est possible d'utiliser pour discuter
des problèmes éthiques et les comprendre. L'éthique environnementale est caractérisée par ses nombreuses
controverses passionnées. Évidemment, la première chose à faire dans l'examen et la résolution des controverses,
c'est de bien comprendre la teneur de ces débats. Les concepts de base et les catégories de l'éthique «droits»,
«responsabilités», «utilité» et «bien-être global», et les liens entre ces concepts peuvent fournir une base
pouvant favoriser une compréhension mutuelle et le dialogue. Les théories éthiques rendent explicites et
systématisent les croyances populaires et les valeurs collectives qui sont souvent implicites dans certaines
controverses. Maîtriser le langage de l'éthique philosophique permet de comprendre, d'évaluer et de
communiquer, rendant possible une participation éclairée dans les débats environnementaux. L'éthique
philosophique peut contribuer à enrichir ce langage commun qui est essentiel à une discussion rationnelle.
2) Deuxièmement, puisque certaines théories éthiques ont joué un rôle important dans nos propres traditions,
elles tendent à se refléter dans nos modes de pensée. Par l'apprentissage des théories éthiques, nous devenons
plus conscients de la structure et des préjugés inhérents à nos manières de penser. Nous devenons plus habiles à
exprimer nos opinions personnelles et sommes en meilleure position pour les défendre. Tout aussi important,
nous acquérons une perspective philosophique qui nous aide à faire un examen critique de notre propre manière
de penser. En mettant au jour notre schème conceptuel, nous pouvons également mieux reconnaître et
comprendre les problématiques éthiques.
3) Troisièmement, une des fonctions traditionnelles d'une théorie éthique est d'offrir conseil et évaluation. Les
théories peuvent être appliquées à des situations particulières et engendrer des recommandations précises. La
longue histoire de l'éthique donne une base rationnelle pour faire des analyses et agir de façon judicieuse. En se
familiarisant avec les controverses environnementales, il est plus facile de ne pas avoir à «réinventer la roue» à
tout moment. De fait, il y a des manières habituelles de raisonner en éthique, plusieurs d'entre elles s'accordant
avec les théories éthiques. Comme les philosophes ont passé beaucoup de temps à examiner ces théories et à
découvrir leurs forces et leurs faiblesses, connaître la théorie sera très utile pour comprendre les débats qui seront
exposés par la suite.
4) Finalement, se familiariser avec les théories éthiques est important, car selon certains critiques, ces théories
elles-mêmes, enracinées dans notre manière habituelle de penser, sont responsables de certains problèmes
environnementaux auxquels nous faisons face. Par conséquent, pratiquer l'éthique environnementale peut parfois
nous amener à critiquer même les théories éthiques que les philosophes se sont appliqués à défendre. Certains
soutiennent que ces théories font partie du problème et qu'elles nous ont induits en erreur. Ainsi, une partie
importante de la pratique de l'éthique environnementale inclut un examen des théories philosophiques de
l'éthique. De cette façon, l'éthique environnementale ne fait pas que tirer parti de la théorie éthique traditionnelle,
mais contribue également à l'enrichissement de cette branche de la philosophie.
LE RELATIVISME ÉTHIQUE
Avant de donner un aperçu des théories éthiques traditionnelles, nous devons relever un obstacle qui se pose
fréquemment en éthique environnementale. Certains soutiennent que l'étude de l'éthique est futile parce que les
jugements et valeurs éthiques sont ultimement le reflet d'une simple opinion ou de sentiments personnels. S'il en
est ainsi, il n'y a pas de réponses objectives et rationnelles aux controverses éthiques. Ce scepticisme à l'égard de
l'éthique appelé «relativisme éthique» est souvent résumé dans cette question rhétorique «Qui peut dire ce
qui est bien ou mal?»
Les tenants du relativisme éthique nient la possibilité de poser des jugements éthiques objectifs. En outre, ils
affirment que les normes éthiques reposent sur les sentiments individuels, la culture, la religion, etc., ou y sont
reliées. Ainsi, il ne peut y avoir de jugements éthiques vrais, objectifs et universels. «Tout n'est qu'une question
d'opinion», et donc nous perdons notre temps en essayant de découvrir les solutions «correctes» ou «vraies» aux
controverses environnementales.
Trop souvent, le problème du relativisme est soulevé dans un débat éthique juste au moment où un raisonnement
prudent serait requis. Malheureusement, plusieurs se tournent vers la perspective relativiste plus par frustration et
par paresse intellectuelle que par un désir réel d'entreprendre une analyse philosophique minutieuse.
Exemple : Conservation ou préservation (Forêts, pollution et économie)
Deux des environnementalistes américains de première heure, Gifford Pinchot et John Muir, étaient au centre de
débats et en étaient venus à symboliser deux conceptions fondamentales de l'environnement tout à fait opposées.
Gifford Pinchot était à la tête du Service américain des forêts, un des premiers forestiers entraîné
professionnellement aux États-Unis, et un proche ami et conseiller du président Théodore Roosevelt. Pinchot
était fondateur et chef du mouvement pour la conservation, et il soutenait que ces terres forestières devaient être
conservées afin d'être utilisées de façon judicieuse et contrôlées par les citoyens. Il était l'un des premiers à
préconiser la gestion scientifique des terres forestières nationales. Le principe qui le guidait était que les terres
publiques existent pour satisfaire les besoins des citoyens et être utilisées par eux:
« L'objectif de notre politique forestière n'est pas de préserver les forêts parce qu'elles sont belles [...] ou parce qu'elles
servent de refuge aux animaux sauvages [...] mais [...] parce qu'elles servent à la construction de maisons
confortables. »
Il affirmait, de plus, que:
« La foresterie est la connaissance de la forêt. Plus particulièrement, c'est l'art de manipuler la forêt afin qu'elle puisse
rendre tout service qui est requis d'elle sans l'appauvrir ou la détruire [...] La foresterie est l'art de produire à partir de
la forêt tout ce qui peut l'être pour le service de l'homme »
.
John Muir, pour sa part, était le fondateur du Club Sierra et le porte-parole le mieux connu du mouvement pour
la préservation. Muir se battait pour préserver Hetch Hetchy. Il pensait que la perspective conservationniste qui
traite les ressources naturelles comme de simples objets destinés à la consommation humaine était une grave
erreur. Muir défendait la valeur esthétique et spirituelle de la faune, aussi bien que la valeur inhérente des autres
organismes vivants. Dans cette optique, Hetch Hetchy devait être préservé tel quel, et protégé des activités
humaines qui pouvaient le dégrader ou l'abîmer.
VALEUR INSTRUMENTALE, VALEUR INTRINSÈQUE ET VALEUR INHÉRENTE
1) La valeur instrumentale est une fonction de l'utilité. Un objet qui possède une valeur instrumentale, la
possède parce qu'elle peut être utilisée afin de réaliser une fin valable. Un crayon a une valeur parce qu'il me
permet d'écrire; un billet d'un dollar a une valeur parce que grâce à lui je peux acheter quelque chose. Ainsi, la
valeur instrumentale d'un objet ne réside pas dans l'objet lui-même, mais dans son usage. Quand cet objet n'a
plus d'usage ou qu'il peut être remplacé par un autre objet d'usage plus commode, plus efficace, il peut être laissé
de côté ou carrément jeté.
Le mouvement conservationniste de Gifford Pinchot mettait l'accent sur la valeur instrumentale des forêts et des
régions sauvages. Nous devrions protéger et conserver cette nature sauvage parce qu'elle renferme des ressources
immenses pouvant être utilisées par l'homme. Une grande partie des préoccupations environnementales repose
sur la valeur instrumentale de l'environnement. L'air et l'eau purs sont précieux parce que leur absence met en
danger la santé et le bien-être des humains. La préservation des espèces vivantes est valorisée parce que celles-ci
renferment des possibilités énormes pour l'agriculture et pour la médecine. De fait, toute mesure économique ou
utilitariste est basée sur la valeur instrumentale de la nature.
Faire appel à la valeur instrumentale de l'environnement est une stratégie efficace dans le monde politique.
L'opinion publique se montre souvent favorable aux mesures qu'on propose quand on fait état des possibilités
perdues, des ressources gaspillées, etc. Cependant, une éthique environnementale basée uniquement sur la valeur
instrumentale de l'environnement n'a pas de fondement solide, car les usages de l'environnement changent
suivant les intérêts et les besoins humains. La valeur instrumentale de la rivière Colorado comme source d'eau et
d'énergie hydro-électrique pour le Sud de la Californie supplantera rapidement sa valeur instrumentale en tant
que région sauvage ou espace récréatif. Mettre l'accent uniquement sur la valeur instrumentale de la nature, c'est
en réalité la tenir en otage par les intérêts et les besoins des humains.
2) On parle de valeur intrinsèque d'un objet quand celui-ci est valorisé pour lui-même et non simplement pour
ses usages. Toutes les choses que nous valorisons ne le sont pas du seul point de vue de leur utilité. Certaines le
sont en raison de leur importance symbolique, esthétique ou culturelle. Nous les valorisons pour elles-mêmes,
pour ce qu'elles signifient, pour ce qu'elles représentent, pour ce qu'elles sont.
Quelques exemples vous aideront à mieux faire la distinction entre valeur instrumentale fit valeur intrinsèque.
Un billet d'un dollar est évidemment estimé pour sa valeur instrumentale: on peut l'utiliser pour acheter quelque
chose. Considérons cependant le cas du propriétaire d'une petite entreprise qui conserve et exhibe le premier
billet d'un dollar gagné dans cette entreprise. Ce billet possède non seulement une valeur instrumentale (puisqu'il
peut toujours servir à faire un achat), mais également une valeur intrinsèque par ce qu'il représente pour le
propriétaire. Imaginez qu'on lui offre quatre pièces de 25 sous en échange de ce billet. Ces pièces, bien qu'elles
aient exactement la même valeur instrumentale que celui-ci, n'ont tout simplement pas la valeur intrinsèque du
billet.
Envisageons également le cas de l'amitié. Si nous valorisons nos amis seulement pour leur utilité, nous
méconnaissons grandement la nature de l'amitié. Considérons les monuments historiques ou les objets culturels
ou esthétiques. La Cloche de la Liberté (Liberty Bell), le Taj Mahal, le David de Michel-Ange possèdent une
valeur intrinsèque qui dépasse de loin leur valeur instrumentale.
Il semblerait que la valeur instrumentale et la valeur intrinsèque dépendent toutes deux des humains qui les
perçoivent. Quoique toute valeur dépende du sujet qui évalue, les humains valorisant les choses pour diverses
raisons. S'il n'y avait pas d'humain, ni l'amitié, ni la Cloche de la Liberté, ni le Taj Mahal, ni le David n'auraient
de valeur. Mais cela ne signifie pas qu'ils soient valorisés uniquement pour leur utilité pour les humains, et que
toute valorisation de la part des humains soit faite du seul point de vue instrumental.
Manifestement, plusieurs de nos préoccupations environnementales reposent sur la valeur intrinsèque que nous
reconnaissons dans la nature. Les régions sauvages, les paysages pittoresques et les parcs nationaux sont
valorisés par plusieurs personnes parce que, à l'instar de la Cloche de la Liberté, ils font partie du patrimoine
national et de l'histoire. Le grizzli peut avoir une valeur instrumentale négligeable, mais savoir que cette espèce
d'ours existe encore au parc national de Yellowstone est important pour bien des personnes. La valeur
symbolique de l'aigle à tête blanche dépasse de loin toute valeur instrumentale qu'il pourrait avoir. Les régions
sauvages non développées et inexplorées sont hautement valorisées, même par ceux qui jamais ne les visiteront,
ne les exploreront, ni ne les utiliseront.
Quand nous disons que l'environnement est dégradé à cause de l'activité humaine, nous nous référons souvent à
la perte de la valeur intrinsèque. Quand des parties du Grand Canyon sont érodées par les inondations
provoquées par le déversement des eaux des barrages hydroélectriques en amont, quand les pluies acides
attaquent les anciens monuments grecs et romains, quand les bords de mer sont remplacés par des promenades,
des casinos, l'activité humaine détruit une partie de la valeur intrinsèque de la nature.
Malheureusement, l'invocation de la valeur intrinsèque suscite souvent du scepticisme. Il semble qu'il nous
manque un langage pour exprimer ce type de valeur. Bon nombre de personnes considèrent qu'une telle valeur
est purement subjective, que c'est une question d'opinion personnelle: «La beauté (d'un être) réside dans le regard
de son admirateur.» Ainsi, quand une valeur instrumentale mesurable (comme le profit) entre en conflit avec une
valeur intrinsèque, impalpable et insaisissable (comme la beauté d'une région sauvage), trop souvent la valeur
instrumentale gagne par défaut.
3) Un objet possède une valeur inhérente s'il est bon en soi (ou s'il renferme un bien), indépendamment de toute
évaluation de là-part des humains. La valeur instrumentale et la valeur intrinsèque dépendent des humains qui les
évaluent. Certains philosophes cherchent à défendre une théorie de la valeur indépendante des humains. Ils
défendent ce que nous appellerions la valeur inhérente.
Des controverses importantes entourent les questions de valeur inhérente, et pas seulement en matière
environnementale. Certains auteurs soutiennent qu'il n'est pas sensé de parler d'une valeur qui soit absolument
indépendante de l'évaluation humaine. À leurs yeux, tous les jugements de valeur dépendent des sujets humains.
Ainsi, selon eux, il n'y a pas de distinction entre valeur intrinsèque et valeur inhérente. Néanmoins, on peut
raisonnablement accorder une valeur inhérente à au moins certains objets.
Certains environnementalistes soutiennent que toutes les créatures vivantes ont une valeur inhérente qui est
violée par la dégradation et par la destruction de l'environnement. Les amis des animaux avancent l'idée que
quelques animaux au moins ont une valeur indépendante des valeurs humaines. En ce sens, certaines de nos
préoccupations environnementales démontrent que nous croyons que l'activité de l'homme est en train de violer
la dignité («caractère sacré» serait possiblement un meilleur terme) de la nature.
Seule l'idée de valeur inhérente permet de rendre compte des préoccupations environnementales qui ne peuvent
être expliquées par les notions de valeur instrumentale et de valeur intrinsèque. La destruction volontaire ou
involontaire de la vie végétale ou d'une formation rocheuse naturelle, par exemple, pourrait ne pas détruire des
choses que les humains tiennent pour valables, et cependant, nous pourrions juger qu'il s'agit d'actes immoraux.
Il y a lieu de craindre que même une théorie de valeur intrinsèque ne laisse le statut moral des objets naturels
dépendre de l'existence des humains. Alors que les croyances des humains et les jugements de valeur intrinsèque
peuvent ne pas être aussi versatiles et changeants que les désirs qui fondent la, valeur instrumentale, ils peuvent
néanmoins changer et ont effectivement changé avec le temps. Au bout de quelque temps et peut-être dans une
culture différente, la Cloche de la Liberté, le Taj Mahal et le David de Michel-Ange, pourraient perdre leur
valeur intrinsèque si personne ne s'en souciait.
UNE CONSTELLATION DE COURANTS
Il existe divers courants desquels se dégage une toile de fond ou se développe une pensée à la fois religieuse,
philosophique et éthique qui cherche un autre point de départ à la morale. Si une éthique purement utilitaire (très
répandue dans le monde anglo-saxon), centrée sur la considération que seul l'être humain et les choses qui s'y
rapportent sont reconnues comme des valeurs (souvent monétaires) et comme seuls détenteurs de droits,
s'impose et que cette éthique mène à la crise écologique, le temps n'est-il pas venu de changer de point de
départ? La question soulevée par Leopold sur la communauté éthique élargie est donc vite débordée par des
questions plus radicales: les animaux ont-ils des droits? Faut-il libérer la nature? La nature a-t-elle une valeur
intrinsèque? Faut-il dépasser l'anthropocentrisme au profit du biocentrisme? Faut-il adopter une approche
holistique, penser à la valeur du tout avant de penser à un des éléments de ce tout? L'être humain est-il une erreur
de la nature, comme son cancer? Faut-il abolir toute hiérarchie, abattre le patriarcat, établir l'écoféminisme
comme seule chance de réconciliation avec la Déesse-Terre? Les thèmes éthiques, philosophiques, scientifiques,
religieux s'enchevêtrent selon les sensibilités de chacun. On comprendra que l'on n'est plus du tout dans le
domaine de la science écologique, qui cherche à définir et à comprendre les interrelations entre les êtres vivants
et leur milieu, mais dans l'écologisme, dans un courant global de pensée, dans un discours qui veut préciser le
lieu de l'homme, ou plutôt, puisque cela serait de l'anthropocentrisme : le lieu de la nature.
Anthropocentrisme
L’éthique anthropocentriste de l’environnement doit donc viser en premier lieu l’homme, n’attribuer qu’à lui le
statut d’Autre et conserver au rang de moyen l’environnement ou les vivants non humains qui le peuplent. C’est
une telle éthique que nous livre Jonas dans son Principe responsabilité (1992). Elle se caractérise par
l’énonciation d’un impératif ontologique. Il faut comprendre que cet impératif est bien celui de la perpétuation
de l’homme. Pour perpétuer l’homme comme essence, il faut perpétuer l’espèce et son support de vie c’est
qu’intervient l’écologie.
Folscheid (1994) affirme sa conviction qu’il faut une éthique environnementale, tout en insistant sur le fait que
« la responsabilité proprement écologique est forcément seconde, éthiquement parlant, par rapport à la
responsabilité humaine ». Responsabilité seconde vis-à-vis de l’environnement mais, nous assure-t-il,
« nullement secondaire ». Par ailleurs, pour Folscheid tout comme pour Jonas, l’éthique vis-à-vis de
l’environnement est de l’ordre de la responsabilité
Zoocentrisme
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