N'ayant jamais fait de vaccin BCG chez un nourrisson de un mois, je me
renseigne avant de faire la prescription du vaccin. Le nom du vaccin était le BCGSSI,
1 injection à réaliser en intradermique.
Je réalise la prescription et informe l'équipe soignante de la vaccination du
nourrisson le lendemain. Face à cette nouvelle, je me heurte à l'équipe soignante qui
me suggère de ne pas réaliser le vaccin qui est très douloureux au moment de la
réalisation et les jours qui suivent cette réalisation avec notamment comme effet
secondaire la BCG ite. De plus dans ce contexte de fracture en traction, le nourrisson
était déjà exposé à la douleur, et qu'il ne fallait pas surajouter une autre cause de
douleur. Je connaissais l’effet secondaire qu’elle redoutait mais ignorait le fait que ce
vaccin soit si douloureux lors de sa réalisation
J'étais bien évidemment d'accord avec l'équipe soignante mais la mère de
N... était insistante, et je décide malgré tout de réaliser le vaccin.
Le lendemain matin, la mère de N...apparait dans le service avec le vaccin
qu'elle s'était procuré en pharmacie.
A ma grande surprise la boîte du vaccin contenait 20 doses de BCG que l'on ne
pouvait conserver. J'allais donc utiliser une seule dose sur les 20 du flacon, cela me
choquait. Le vaccin n’était pas prêt à l’emploi, il fallait transférer du solvant à l’aide
d’une seringue dans une poudre puis récupérer 0,05 ml car il s’agissait d’un
nourrisson de 1mois
Au moment de la réalisation du vaccin, j'étais toujours confronté à la
réticence de l'équipe soignante. Il est vrai que pour un vaccin, il est impossible de
mettre en place de l'Emla (anesthésique local) comme l'on fait pour les
prélèvements.
Pour rassurer l'équipe soignante, ainsi que la mère, et surtout afin de
prévenir la douleur de l'enfant, je décide de donner du Doliprane quelques minutes
avant et d'après les conseils des auxiliaires de puériculture, de lui donner du G30%
per os en présence de la mère.
La technique du BCG que je ne connaissais pas étais simplement la même
que celle de l'IDR, c'est-à-dire la réalisation d'une injection intradermique qui dans le
cas du vaccin se fait dans le creux du deltoïde au niveau de l’insertion du muscle
deltoïde.
Contrairement à ce que pensaient les infirmières, le vaccin s'est déroulé sans
problème, sans douleur, sans pleur. Le G30% donné en présence de la mère a
certainement joué un effet antalgique.
Problèmes posés par cette situation
1- Réaliser un geste jusqu’à présent jamais réalisé en toute sécurité pour le
nourrisson.