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1.0 Introduction
Les évènements sportifs de dimension internationale représentent des enjeux
économiques importants en raison de l’implication sur le terrain de divers acteurs, au
premier rang desquels figurent : les équipementiers sportifs, annonceurs, médias,
assurances, constructeurs, entreprises commerciales, institutionnels, comité du tourisme,
chambre de commerce, pays organisateur etc. Tous ces acteurs du <sport business>
élaborent des stratégies de marketing et de communication, mettent en place des
politiques de sponsoring, organisent sur place manifestations et animations diverses afin
de pouvoir bénéficier des retombées économiques qu’entraînent ces manifestations
sportives.
Comment alors identifier et apprécier au plan économique et social les véritables
retombées de tels évènements?, les pays d’accueil en tirent-ils réellement profit?, la
population locale se sent-elle véritablement concernée?. A ces interrogations majeures, il
convient de fournir des réponses claires. Pour nous aider, la route du rhum, célèbre
course transatlantique en solitaire, reliant tous les quatre ans depuis 1978 St Malo à
Pointe-a-Pitre est utilisée et analysée ici comme étude de cas pour déterminer à la fois le
poids de cette organisation ainsi que les impacts touristiques et économiques tels que : le
volume des visiteurs étrangers, les flux financiers, et surtout les incidences
macroéconomiques induites par ce type d’évènement. En conséquence, le bilan tiré de
l’expérience de la route du rhum après sa neuvième édition (novembre 2010) devrait
permettre de fournir des enseignements et indiquer si cet évènementiel sportif soutient
ou non le tourisme local et s’il peut-être considéré aujourd’hui comme un levier pour le
développement régional?
L’analyse des impacts économiques et sociaux des évènements sportifs a donné lieu dans
le passé à plusieurs publications et suscité nombre de controverses et débats. Des
évaluations grossières sont quelquefois réalisées avant même la tenue de l’évènement.
Les calculs sont assez souvent approximatifs et surévalués. Cependant, des contributions
récentes et pertinentes ont vu le jour, notamment celles de: J.J Gouguet, E. Barbe et B.
Lapasset (2010) qui, dans une analyse de recherche comparative ont mis l’accent sur des
études d’impact économique relatives à différents sports.
Soulignons également celle entreprise par J.J Gouguet et Barget sur l’analyse d’impact
économique de la coupe du monde de rugby de 2007. Ces auteurs utilisent comme
méthodologie les résultats d’une méta- analyse pour tirer la valeur des multiplicateurs des
régions impactées par l’évènement. Une méta-analyse a de même été employée par S,R.
Baaijens, P Nijkamp, et K.V Montfort (2000) pour estimer à partir d’un échantillon de 11
territoires (dont les Bermudes, les Bahamas, Kiribati, Tonga, Vanuatu, la Turquie..) la
valeur du multiplicateur de revenu touristique de l’île grecque de Lesvos. Les variables
explicatives introduites dans cet exemple ont été: le nombre d’habitants, la superficie, le
nombre d’arrivées de touristes, le pourcentage d’arrivées en provenance du plus
important pays émetteur, l’indice touristique, exprimé par le rapport du nombre de
touristes à la population locale, enfin des variables muettes ont été également intégrées
dans ce modèle telles qu’une variable géographique, prenant la valeur de 1 si la région
concernée est une île ou un archipel et 0 ailleurs, et une variable politique prenant la
valeur de 1 si la région en question est une nation indépendante et 0 ailleurs . Par ailleurs,
J. Fourie et M.S Gallego (11/10/2010) ont pour leur part utilisé un modèle de gravité