La I° République et la Terreur /1792-1794/
Le 20 avril 1792 la France déclare la guerre à l'Autriche et à la Prusse : le roi et la
plupart des députés la souhaitaient, pour des raisons différentes (le roi en espérant
une défaite afin de rétablir ses prérogatives ; les députés modérés pour asseoir le
régime, les députés radicaux pour aller plus loin dans la révolution).
La guerre s'engage mal, la France est envahie au Nord et à l'Est ; l'Assemblée
propose la levée de 20,000 volontaires, les révolutionnaires proclament « la patrie
en danger » entrainant le départ de volontaires dans toute la France ; Rouget de
l'Isle compose à cette occasion le chant de l'armée du Rhin qui deviendra la
marseillaise, hymne officiel. Devant le refus du roi de lever l'armée, les sans-
culottes se soulèvent le 10 aout 1792, le roi est emprisonné (exécuté le 251 janvier
1793), la monarchie est renversée
→ une nouvelle assemblée, la Convention est élue au suffrage universel. Elle
abolit la royauté le 21 septembre 1792, tous les actes sont désormais datés de l' «
An I de la République française ».
Elle est constituée de deux courants (en+ de la Plaine, qui se laisse porter par les
débats) :
– les Girondins (car plusieurs sont élus de Gironde) bourgeoisie aisée du milieu
des affaires souhaitant maintenir les acquis de
1789 qui leur ont profité
– les Montagnards (occupant les gradins les + élevés de la Convention), élus
principalement par les sans-culottes ils défendent les idées populaires,
Robespierre, Danton, Marat ; ils réussissent à faire voter l'exécution de Louis XVI,
guillotiné en janvier 1793. Les plus radicaux d'entre eux sont les Jacobins.
Les Girondins sont arrêtés, accusés de trahir la Convention. Majoritaires, ils
confient le pouvoir à un comité de Salut Public.
La République est menacée par un double danger : intérieur (soulèvement royaliste
en Vendée) et extérieur (ligue des monarchies européennes contre la révolution).
Ces menaces justifient des mesures d'exceptions qualifiées de Terreur :
limitation des libertés, loi des suspects permet des arrestations en nombre,
tribunaux révolutionnaires condamnant expéditivement (près de 16000 guillotinés
entre mars et juillet 1794), l’État dirige l’économie en instaurant la loi du
maximum pour enrayer la hausse des prix, levée en masse des hommes en
réquisitionnant près de 300,000 hommes pour la guerre, instauration du culte de
l’Être suprême et suppression du calendrier, fermeture des églises. Terreur
politique, militaire, économique, religieuse.
Une fois les dangers écartés certains Montagnards tels Danton souhaitent diminuer
la terreur, ils sont arrêtés et guillotinés. Robespierre est arrêté par les «
thermidoriens » le 9 thermidor 1794 (27 juillet), c'est la fin de la terreur.
Le Directoire /1794-1799/
Les thermidoriens élaborent en 1795 une nouvelle constitution, la Constitution de
l'An III, qui organise le retour au suffrage censitaire et institue 5 directeurs
pour éviter tout retour à la tyrannie. L’Assemblée se divise elle-même en 2
conseils aux charges différentes : le Conseil des Cinq cents (propose les lois) et le
conseils des Anciens (vote les lois).
Le pays fait face à un problème d'approvisionnement, la hausse des prix touche les
classes les plus populaires, les impôts ne sont plus payés... le directoire rencontre
des difficultés politiques (instabilité, danger royaliste), financières (hausse des
prix, famine dans l’hiver 1794/95) et sociales (quelques uns édifient d’immenses
fortunes par des trafics alors que la population connait la misère). Les royalistes
tentent de renverser le pouvoir ; la Conjuration des Égaux de Babeuf prône un
régime de partage égalitaire des richesses. Le Directoire réprime mais a du mal
à asseoir son autorité, et est fait de succession de démissions et d'appel à l'armée
et aux généraux qui lui sont devenus indispensables
→ le moment est propice pour le général le plus célèbre du moment (vainqueur
des campagnes d'Italie et d’Égypte contre l’Angleterre) ; homme providentiel, par
le coup d’État du 18 brumaire an VIII (8-9nov 1799) Napoléon Bonaparte met
fin au directoire tout en promettant le maintien de la République et le retour de
l'ordre. Il confisque à son profit la république et instaure un pouvoir personnel
autoritaire. Bonaparte affirme qu’il va « finir la Révolution » en garantissant les
grands principes de 1789.
Le Consulat /1799-1804/
Un nouveau régime se met en place, le Consulat, où 3 consuls dirigent mais où
seul Bonaparte, Premier Consul, a réellement le pouvoir. Le suffrage universel est
rétablit, toutefois les citoyens présentent des listes de candidats parmi lesquelles le
gouvernement choisit députés et fonctionnaires. En théorie les 3 consuls
détiennent l'exécutif, en pratique Bonaparte concentre les 3 pouvoirs car les
deux autres n'émettent qu'un avis consultatif, et a recours à un nouveau type de
consultation directe : le plébiscite, par lequel il obtiendra sa nomination de consul
à vie.
Les objectifs du consulat son triple : rétablir l'ordre, consolider les acquis de la
révolution, fonder un régime qui représente la nation.