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Des négociations sous égide internationale en vue d’un règlement de la crise vont
commencer, notamment par l’intermédiaire de l’américain Christopher Hill. L’ONU vote, le
31 mars 1998, une résolution condamnant ces affrontements mais celle-ci reste sans effet. Les
affrontements s’intensifient et les exactions serbes se poursuivent. Entre la fin juillet et la fin
septembre, 250 000 Kosovars sont expulsés de leur village. A nouveau, en septembre et
octobre, deux autres résolutions sont votées, l’action diplomatique s’intensifie, mais en vain.
En effet, l’américain Richard Holbrooke, émissaire de Washington dans les Balkans déjà en
août 1995, retourne à Belgrade et obtient un accord de Milosevic en octobre 1998. Mais celui-
ci ne le respecte pas et les massacres se multiplient. En outre, le Groupe de contact sur l’ex-
Yougoslavie (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie et Russie) lance un
processus de négociations qui débouche sur les réunions de Rambouillet et de Paris en février
et mars 1999. Mais là encore, les négociations s’avèrent être un échec. Menacées par l’OTAN
d’un emploi de la force en cas de refus, les autorités serbes rejetèrent malgré tout, les
propositions du Groupe de contact. L’OTAN déclenche sa campagne aérienne, le 24 mars.
Ces « buts de guerre » sont clairs. Il s’agit de forcer la Serbie à signer le « règlement
politique provisoire signé à Rambouillet », de contraindre la Serbie au « respect des limites
imposées aux forces armées et aux forces spéciales serbes conformément à l’accord signé le
25 octobre » et contraindre la Serbie à ne plus avoir recours à « un usage excessif et
disproportionné de la force au Kosovo »4. De même, cinq conditions sont données pour la
cessation des frappes. Milosevic doit mettre un terme à toute action militaire, retirer ses forces
militaires, paramilitaires et de police du Kosovo, y accepter une présence militaire
internationale, accepter le retour sans conditions de tous les réfugiés et donner des preuves
crédibles à sa volonté de travailler à l’établissement d’un accord politique s’appuyant sur les
accords de Rambouillet. Les membres de l’Alliance à commencer par les Etats-Unis sont
convaincus que Milosevic se soumettra au bout de quelques jours. Madeleine Albright,
secrétaire d’Etat américain persuada le chef du Conseil National de Sécurité, Sandy Berger, et
le président Clinton que Slobodan Milosevic n’attendait que les premières frappes pour
pouvoir céder sans perdre la face.
Les Etats-Unis interviennent donc au sein de l’Alliance atlantique. Cette intervention
soulève de nombreuses questions à commencer par celle des raisons de cette intervention. Au
regard des critères du recours à la force proposés par Weinberger, on peut se demander si le
4 Déclaration officielle faite le 23 mars 1999, par Javier Solana, secrétaire général de l’OTAN.