II : Des différences culturelles qui influent sur le management :
A. influences de l’éthique sur le management angeline
Le terme éthique trouve ses origines du Grec « ethos »: réflexion qui guide l’activité
Philosophe du VIIIè siècle, saint Thomas d’Aquin défendait l’existence d’une « loi
naturelle » transcendant les frontières nationales et « englobant la préservation de la vie
humaine, la promotion de la vie de famille et d’une vie sociale rangée, et la quête de
savoir »1(Becker, H. et Fritzsche, D.J (1987) « A comparison of the ethical behavior of
America, French and german managers », Columbia of World Business, hiver, pp. 87-95, p
87)
Cependant au fil de l’histoire, les philosophes se sont opposés sur le critère servant à
définir le comportement éthique :
Justice : Aristote et l’éthique de la vie accomplie.
Selon Aristote connaître le but (le bien) inhérent à tous les aspects de la vie pratique
mais aussi intellectuelle permet de distinguer les bonnes actions des mauvaises, « tout art
(tékhné) et toute investigation (méthodos), et pareillement toute action (prâxis) et tout choix
(proairesis) tendent vers quelque bien » Histoire de la philosophie, 1993 sous la direction de
J. Russe éditions Armand Colin, p 61.
Cette définition permet de caractériser l’éthique d’Aristote comme téléologique, du grec
télos signifiant le but, la fin.
Utilisarisme : le plus grand plaisir pour le plus grand nombre
Le terme a vu le jour aux 18ème et 19ème siècle en Angleterre. Il se caractérise par un rejet
total des fondements métaphysiques d’Aristote mais aussi de la philosophie de Thomas
d’Aquin.
Jeremy Bentham (1748-1832) et John Stuart Mill (1806-1873) jugent « les actes humains
exclusivement d’après leurs conséquences, le principe qui permet de distinguer les
(moralement) bonnes ou mauvaises actions n’est cependant plus localisé dans les chimères
de la métaphysique » L’éthique des affaires et de l’entreprise, d’après F. Seidel éditions
Eska 1995. J-S.
Ces auteurs sont convaincus de la possibilité de calculer précisément la somme de plaisir
procurer par nos actions (hedonistic calculus). Ce principe suppose une approche
instrumentale et fonctionnaliste.
Raison et devoir
Immanuel Kant (1724-1804) privilégie la prise en compte de la finalité des actions humaines
et l’exercice des vertus comme chemin individuel vers le bien. On juge les actions en
fonction de leur conformité avec une obligation morale. Il reste à déterminer quels sont ces
droits: ceux de la hiérarchie ou, selon d’Iribarne, ceux du rôle (France), des contrats (Etats-
Unis), ou du consensus (Pays-Bas). On appelle les approches de ce type déontologiques
(terme dérivé du grec, deon= devoir).
La morale communicationnelle
Selon Habermas, célèbre philosophe allemand contemporain son intention peut se résumer
en une tentative de défense du projet des Lumières, « qui était de fonder une morale
sécurisée, indépendante des hypothèses de la métaphysique ». L’intention d’Habermas ets
de laisser les acteurs, individuels et sociaux, libres de déterminer eux-mêmes les normes
concrètes et de se mettre d’accord, à travers l’action communicationnelle, « pour accorder
en bonne intelligence leurs plans d’action ».
(Morale et Communication d’Harbermas, éditions du cerf 1991 p79.)