
Chapitre XIII 
 
Vasculites allergiques 
 Les  vasculites  allergiques  incluent  un  grand  nombre  de  différentes  entités 
cliniques entre lesquelles nous allons en décrire quelques unes relativement fréquentes, 
toutes ayant à la base comme mécanisme pathogénétique le dépôt de complexes immuns 
circulants  dans  l’endothélium  des  capillaires  dermiques  et  dans  le  tissu  d’autour,  avec 
l’initiation  d’une  réaction  inflammatoire  immune  plus  ou  moins  intense.  Ce  sont  des 
maladies pluriétiologiques, les causes les plus usuelles étant les infections virales banales, 
les mycoplasmes, les streptocoques, les médicaments et plus rarement les collagénoses ou 
les néoplasies. 
Du point de vue histologique, on parle des vasculites leucocytoclasiques dans le 
cas de celles allergiques, car elles se caractérisent par un infiltrat péricapillaire formé de 
PMN  neutrophiles  dont  certaines  sont  désintégrées  et  avec  des  noyaux  pycnotiques 
( réduits à la  « poussière nucléaire »), processus appelé  leucocytoclasie.  L’extravasion 
d’hématies  par  la  paroi  capillaire  atteinte  est  une  règle,  de  sorte  que  les  éruptions 
purpuriques accompagnent constamment les vasculites allergiques. Nous rappelons qu’il 
y  a  également  des  vasculites  à  l’infiltrat  lymphocytaire  et  respectivement  avec  des 
infiltrats de type granulomateux (la panartérite noueuse, la granulomatose Wegener etc 
avec une étiologie incertaine et qui ne seront pas discutées dans ce manuel). 
 La vasculite allergique Goujerot-Ruyter 
 
La  plus  usuelle  forme  de  vasculite  s’exprime  cliniquement  par  l’apparition  de 
nombreuses  pétéchies  et  plus  spécifiquement  de  nombreuses  petites  papules  tant 
érythémateuses que purpuriques sur les extrémités (la localisation sur les mains et les 
pieds est prévisible, car dans ces régions prédomine la circulation de type terminal qui 
favorise le dépôt de complexes immunes). Le caractère purpurique des papules se vérifie 
par  la  manœuvre  de  la  pression  digitale.  Leur  présence  a  engendré  l’expression  de 
« pourpre palpable »  qui  caractérise  cliniquement très  bien  les  vasculites  en  question. 
Dans des situations plus graves les éruptions peuvent devenir papuleuses vésiculeuses, 
papuleuses  bulleuses  (des  vésicules  et  des  bulles  à  contenu  hémorragique)  ou  même 
ulcératives à fond nécrosique. 
Dans le cas des enfants en bas âge entre 2 et 10 ans peut apparaître le Pourpre 
rhumatoïde  Hennoch-Schonlein,  caractérisé  par  la  triade  pourpre  palpable,  douleurs 
colliquatives abdominales et arthrites aiguës des chevilles et des coudes. 
 
L’érythème noueux 
 
La maladie se manifeste presque exclusivement chez les jeunes femmes, sous la 
forme de nodules inflammatoires (rouges, douloureux, jamais ulcérés) qui se localisent 
électivement sur les jambes et persistent 3-6 semaines. D’habitude la maladie associe un 
syndrome subfébrile, diverses arthralgies et l’asthénie. Les nodules ont une composante 
purpurique,  parce  que  leur  couleur  change  entre  temps,  comme  une  ecchymose,  au 
verdâtre puis jaunâtre, d’où la nom plus ancien de dermatite contusiforme.