C
’est notre capacité à amener les cellules
souches à se spécialiser selon nos besoins
qui provoque tant d’enthousiasme. Si nous
arrivions, par exemple, à orienter les cellules souch-
es pour qu’elles deviennent des cellules cérébrales, il
deviendrait possible de réparer les dommages
causés par un accident cérébrovasculaire.
À l’heure actuelle, les scientifiques tentent d’ap-
prendre à contrôler le développement des cellules
souches dans l’espoir de trouver remèdes et
thérapies pour soigner maladies et handicaps. Dans
leur travail de « recherche sur les cellules souches »,
ils utilisent aussi bien des cellules souches embryon-
naires que des cellules souches adultes.
Les cellules souches adultes ont déjà fait leurs
preuves; elles ont produit plus de 70 cures et traite-
ments qui ont soulagé, et même parfois guéri, des
dizaines de milliers de patients. Depuis 40 ans, par
exemple, les transplantations de la moelle osseuse
ont sauvé la vie d’innombrables patients. On utilise
aussi les cellules souches adultes pour soigner les
troubles sanguins, y compris la leucémie et les lym-
phomes, le diabète, les maladies cardiaques, les
maladies de la vessie et l’incontinence, la sclérose en
plaques, les blessures à la colonne vertébrale, la
maladie de Parkinson, les cancers rénaux avancés,
les accidents cérébrovasculaires et d’autres prob-
lèmes médicaux.
Par contre, la recherche sur les cellules souches
embryonnaires n’a encore permis de développer
aucun traitement médical pour les êtres humains.3
Les thérapies fondées sur ce type de cellules n’ont
jamais été testées sur des sujets humains parce
qu’elles demeurent trop risquées.
Quels avantages la recherche sur les cellules
souches présente-t-elle pour nous?
Produit-elle vraiment des cures miracles?
L
a plupart des risques d’errance sont rat-
tachés aux cellules souches embryon-
naires. Ironiquement, leur danger repose
dans leur grande capacité à se multiplier et à se
transformer en n’importe quelle sorte de cellule –
ce qui constitue également leurs plus grandes
forces. Les scientifiques n’ont pas encore réussi à
contrôler le développement des cellules souches
embryonnaires; elles peuvent donc se tromper
de spécialisation ou même se multiplier indéfini-
ment et créer ainsi des tumeurs cancéreuses.
L’utilisation de cellules souches embryonnaires
peut aussi entraîner un problème de rejet. L’ADN
des cellules souches embryonnaires étant dif-
férent de l’ADN du receveur, le système immuni-
taire du patient peut décider de rejeter les cel-
lules souches implantées. Jamais ce risque ne se
présente avec les cellules souches adultes,
puisqu’elles proviennent des tissus du patient lui-
même et possèdent donc le même ADN.
Quels risques présente l’utilisation
de cellules souches?
2
3
«
La recherche sur les cellules souches
somatiques mérite une approbation et un
encouragement lorsqu'elle conjugue de façon
heureuse à la fois le savoir scientifique, la
technologie la plus avancée dans le domaine
biologique et l'éthique qui postule le respect
de l'être humain à tous les stades de son
existence.
»
– Le Pape Benoît XVI aux participants
au congrès portant sur le thème
« Les cellules souches :
quel avenir pour la thérapie ? »
Académie pontificale pour la vie
(septembre 2006)