
la toxicomanie, et le niveau de concertation est pris en charge par un comité
départemental de prévention de la délinquance.
En ce qui concerne le cadre législatif de référence, la loi de 1970, son application a
soulevé rapidement des interrogations. Sur le plan pénal, on a des difficultés à faire
une distinction claire entre usage et trafic, les deux étant souvent intiment liés. En
outre le recours à l’injonction thérapeutique pose des problèmes d’application (pas
de procédure pénale qui encadre cette pratique, manque de structure appropriée
pour ces thérapies). Ces difficultés de mise en œuvre de loi de 1970 provient
essentiellement de la double nature de l’usager : délinquant et malade.
Sur le plan sanitaire, on s’interroge sur les modalités de prise en charge des
toxicomanes. Le rapport Pelletier publié dans la fin des années 70, montre que
l’alternative thérapeutique est proposée de façon marginale par rapport aux
condamnations pénales.
Durant les années 80, on assiste à un renforcement de la répression, une circulaire
de 1984 souligne que l’injonction thérapeutique « a montré ses limites » malgré sa
faible application.
Il faut donc attendre la fin des années 80, voire le début des années 90 pour que le
volet sanitaire de la loi de 1970 soit vraiment mis en œuvre.
Sur le point de la prise en charge sanitaire, on remarque qu’au début des années 70,
les structures classiques étaient plutôt réticentes pour accueillir les toxicomanes.
L’Etat va alors s’appuyer fortement sur le secteur associatif particulièrement
dynamique dans ce domaine. A cette époque la politique sanitaire officielle écarte
l’option des traitements de substitution (méthadone), et des communautés
thérapeutiques. (Patriarche).
Dans la fin des années 80, l’épidémie du SIDA devient incontournable. Ce
phénomène pousse à s’interroger sur un dispositif qui ne prendrait pas en charge
seulement les usagers prêts au sevrage. En effet, le SIDA qui touche énormément
les toxicomanes (héroïnoman), met en évidence que la plupart des toxicomanes ne
sont pas en contact avec le système de soin. Michèle Barzach, alors ministre de la
santé, suspendra en 1987 le décret de 1972 qui obligeait la présentation d’une pièce
d’identité lors de l’achat de seringue. On commence, au niveau national, à l’aube des
années 90, à s’interroger sur la pertinence des traitements de substitution. Mais il
faut attendre 1993 pour que ces traitements soient légalement proposés aux usagers
d’héroïne. C’est à cette date que la politique nationale en matière de toxicomanie