Sujet : Politique de prévention et de prise en charge de

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Master2 professionnel Science politique
et gestion des collectivités territoriales
Université de Paris X Nanterre
Année 2006/2007
Etude sur la politique de prévention et de prise en
charge
de la toxicomanie en Mayenne, dans le cadre du
Séminaire :
« Prévention et Insécurité » animé par M. Chalumeau
1
Sommaire
Problématique : - A quelles difficultés spécifiques se heurtent la prise en charge et
la prévention de la toxicomanie?
- Quelles mesures doivent être prises localement pour avoir une
politique de prise en charge et de prévention répondant à
l’ensemble de ces difficultés, directement et indirectement, liées à
la toxicomanie ?
- Finalement, comment Laval, et plus globalement la Mayenne, a
évolué dans sa prise en charge du problème de la toxicomanie,
face à ces difficultés qui lui sont intrinsèquement liées ?
I- Les difficultés spécifiques de la prise en charge et de la prévention de la
toxicomanie, et le niveau de consommation locale illustré par le cas de la ville
de Laval en Mayenne.
1- Prise en charge psychosociale.
p.5
2- Prise en charge médicale.
p.6
3- Etat des lieux du niveau de consommation local (drogue, alcool) entre 2000 et
2005.
p.6
II- Les mesures nécessaires pour mieux prendre en charge et prévenir les
réalités de la toxicomanie vues à travers le dispositif actuel mis en place en
Mayenne et notamment à Laval.
1- La prévention en Mayenne.
p.8
2- Le dispositif de soins et de prise en charge des addictions en Mayenne.
p.9
2
Introduction
Avant de constater l’évolution et l’état actuel du dispositif de prise en charge et de
prévention
de la toxicomanie en Mayenne, il apparaît nécessaire de retracer l’évolution des
politiques publiques nationales en la matière.
Le cadre législatif de base au niveau national repose sur la loi de 1970 qui fixe les
grandes orientations de la politique française de la lutte contre la toxicomanie. Cette
loi s’articule autour de trois axes :
-
répression sévère du trafic.
-
interdiction de l’usage et proposition d’une alternative thérapeutique à la
répression pour un simple usage.
-
gratuité des soins et anonymat des usagers.
Il faut attendre les années 80 pour qu’émerge une véritable coordination de la
politique publique gouvernementale. Un comité interministériel est créé en 1982. Il
est chargé de définir, d’animer et de coordonner la politique de l’Etat en matière de
lutte contre la toxicomanie. Ce comité s’appuie sur une structure administrative pour
préparer et mettre en œuvre ses actions. Cette structure se nomme aujourd’hui le
MILDT, mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Après
avoir changé fréquemment de ministère de rattachement, elle dépend désormais du
premier ministre.
Au niveau local, on crée en 1985 des comités départementaux de lutte contre la
drogue et la toxicomanie. Mais les acteurs locaux vont préférer traiter le problème de
la toxicomanie à travers les conseils départementaux de lutte contre la délinquance.
On est à l’époque plutôt dans une logique de sanction que de prise en charge et de
prévention vis-à-vis des toxicomanes. Celui-ci est considéré d’abord comme un
délinquant avant d’être perçu comme un malade.
En 1996, on constate cette situation, alors un nouveau cadre départemental est mis
en place :
Le niveau de direction est assuré par le préfet de département associé à un chef de
projet. Le niveau de coordination est constitué par un comité restreint de lutte contre
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la toxicomanie, et le niveau de concertation est pris en charge par un comité
départemental de prévention de la délinquance.
En ce qui concerne le cadre législatif de référence, la loi de 1970, son application a
soulevé rapidement des interrogations. Sur le plan pénal, on a des difficultés à faire
une distinction claire entre usage et trafic, les deux étant souvent intiment liés. En
outre le recours à l’injonction thérapeutique pose des problèmes d’application (pas
de procédure pénale qui encadre cette pratique, manque de structure appropriée
pour ces thérapies). Ces difficultés de mise en œuvre de loi de 1970 provient
essentiellement de la double nature de l’usager : délinquant et malade.
Sur le plan sanitaire, on s’interroge sur les modalités de prise en charge des
toxicomanes. Le rapport Pelletier publié dans la fin des années 70, montre que
l’alternative thérapeutique est proposée de façon marginale par rapport aux
condamnations pénales.
Durant les années 80, on assiste à un renforcement de la répression, une circulaire
de 1984 souligne que l’injonction thérapeutique « a montré ses limites » malgré sa
faible application.
Il faut donc attendre la fin des années 80, voire le début des années 90 pour que le
volet sanitaire de la loi de 1970 soit vraiment mis en œuvre.
Sur le point de la prise en charge sanitaire, on remarque qu’au début des années 70,
les structures classiques étaient plutôt réticentes pour accueillir les toxicomanes.
L’Etat va alors s’appuyer fortement sur le secteur associatif particulièrement
dynamique dans ce domaine. A cette époque la politique sanitaire officielle écarte
l’option des traitements de substitution (méthadone), et des communautés
thérapeutiques. (Patriarche).
Dans la fin des années 80, l’épidémie du SIDA devient incontournable. Ce
phénomène pousse à s’interroger sur un dispositif qui ne prendrait pas en charge
seulement les usagers prêts au sevrage. En effet, le SIDA qui touche énormément
les toxicomanes (héroïnoman), met en évidence que la plupart des toxicomanes ne
sont pas en contact avec le système de soin. Michèle Barzach, alors ministre de la
santé, suspendra en 1987 le décret de 1972 qui obligeait la présentation d’une pièce
d’identité lors de l’achat de seringue. On commence, au niveau national, à l’aube des
années 90, à s’interroger sur la pertinence des traitements de substitution. Mais il
faut attendre 1993 pour que ces traitements soient légalement proposés aux usagers
d’héroïne. C’est à cette date que la politique nationale en matière de toxicomanie
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prend la direction d’une meilleure prise en charge et d’une réduction des risques.
Cette politique sanitaire est prise en charge par le ministère de la santé, elle
s’articule autour de trois axes :
- améliorer la prise en charge dans le dispositif spécialisé et à l’hôpital, et constituer
des réseaux villes / hôpital.
- développer le dispositif de réduction des risques.
- développer les traitements de substitution.
Le rapport de la commission Henrion de réflexion sur la drogue et la toxicomanie, la
prévention du SIDA et des hépatites, de 1994 souligne la nécessité de mettre en
œuvre rapidement les deux derniers points.
La politique de Laval de prévention et prise en charge de la toxicomanie a suivi
naturellement la même tendance que les mesures nationales. Elle est passée
progressivement d’une politique favorisant la répression vis-à-vis des toxicomanes, à
une politique prenant de plus en plus en compte la réduction des risques et la prise
en charge sanitaire et sociale du toxicomane. Cette évolution est due au constat d’un
certain nombre de problèmes intrinsèquement liés à la toxicomanie.
Ainsi, il semble que l’étude des politiques liées à la toxicomanie en Mayenne
suppose de s’intéresser aux difficultés propres à ce comportement, et au dispositif
local, actuellement mis en place, vis-à-vis de cette problématique.
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I- Les difficultés spécifiques de la prise en charge et de la
prévention
de
la
toxicomanie,
et
le
contexte
local
d’addiction en Mayenne.
La consommation d’alcool, de tabac, de cannabis, de cocaïne, et tout autre produit
psycho- actif est un phénomène très large au sein de la société française. L’usage
régulier de ces substances entraîne un comportement de toxicomane au sens large
du terme. On peut d’ailleurs le définir comme une habitude d’absorber de façon
régulière et importante une substance susceptible d’engendrer un état de
dépendance physique et psychique. Elle touche de manière inégalitaire la
population, même si aucune strate sociale n’est totalement épargnée. Les
interactions entre situation sociale, précarité et usages de substances, produisent
une spirale d’aggravation qui affecte sur le long terme la vie des individus, et des
familles. L’observation quotidienne et certaines données statistiques et les études
sociologiques menées sur la sécurité, la délinquance, la jeunesse et les questions
urbaines montrent qu’exclusion, délinquance et trafic et consommation de drogues
se renforcent mutuellement.
En matière de prise en charge et de prévention de la toxicomanie, l’expérience a
montré que la stricte répression de l’usage et du trafic n’était pas suffisante. En effet
dans la sphère de la toxicomanie de nombreuses dimensions sont à prendre en
compte, c’est un problème complexe, différent en fonction des produits consommés,
des problèmes psychosociaux qui lui sont liés.
C’est pourquoi on retrouve généralement la nécessité d’intervenir sur deux volets :
- Une prise en charge psychosociale
- Une prise en charge médicale
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1- La prise en charge psychosociale.
La relation entre toxicomane et médecin est parfois lourde à gérer. En effet, la
dimension de soutien psychologique est très importante chez tous les malades qui
ont des comportements d’addictologie.
L’instauration d’un contrat, d’un engagement entre soignant et soigné peut tempérer
les tensions.
L’intervention des psychologues ou de psychiatres est souvent requise dans ces
circonstances.
Le problème, avant 1995 à Laval, était de réunir tous les intervenants sanitaires et
sociaux autour de cette problématique. Ce qui est d’autant plus essentiel, car
souvent le toxicomane cumule d’autres problèmes en plus de son addiction, de type
sanitaire (ex : l’épidémie du SIDA a frappé lourdement les héroïnomans) ou de type
social (difficultés d’insertion, d’une reprise d’une activité professionnelle, la précarité
des conditions de vie…).
A côté de cette prise en charge psychologique, il apparaît impératif d’assurer une
prise en charge sociale. Comme on l’a dit précédemment les toxicomanes sont en
situation de grande précarité sociale. Le rôle des travailleurs sociaux à ce niveau est
primordial. A Laval, le Centre d’Information de Prévention et de Soins aux Alcoolique
et Toxicomanes (CIPSAT) assurait cette prise en charge psychosociale. Le CIPSAT
est à l’origine du CCAAT créé en 2001. Mais jusqu’en 1995, la condition de prise en
charge par cette structure était le sevrage. Par conséquent les toxicomanes ont fui
cette structure. En outre comme Laval est une petite ville de 60 000 habitants,
certains malades ont peur d’être dévoilés préférant parfois l’anonymat du cabinet
médical qui les accepte.
2- La prise en charge médicale.
Pour pouvoir suivre un toxicomane (particulièrement chez les consommateurs de
drogues), et assurer une prise en charge médicale sur le long terme cela ne peut se
faire que par les traitements de substitutions (Méthadone, Subutex). Si le médecin
refuse le produit de substitution cela entraîne le plus souvent une relation
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conflictuelle entre le médecin et le patient, et le toxicomane ne revient pas en
consultation. La prise ne charge du malade est alors un échec. L’impératif est de
faire entrer le toxicomane dans le système de soins afin d’assurer au mieux la
prévention et le suivi de sa prise en charge.
Depuis la commission Henrion de mars 1994, commission de réflexion sur la drogue
et la toxicomanie, la prévention du SIDA, et des hépatites, diverses mesures ont été
prises au niveau national, ce qui entraîne un changement radical du comportement
des acteurs sanitaires et sociaux à Laval. On met en place au niveau national des
commissions des traitements de substitution (1re mars 1994), qui doivent coordonner
la création des centres de substitution et la rédaction d’un protocole réglementaire de
prise en charge et de suivi des patients. Au niveau local, à Laval, cette commission a
été rapidement mise en place. L’ébauche d’un réseau d’acteurs concerné par les
comportements
d’addictions
s’est
amorcée.
La
FMC
(formation
médicale
conventionnée) de la Mayenne a réuni, dans un séminaire de formation organisé au
sein du centre hospitalier de Laval, le 29 et 30 septembre 1995, tous les acteurs
sanitaires et sociaux du département, volontaires et motivés par le problème de la
toxicomanie. La présence du médecin inspecteur de la santé, de psychiatre, de
médecins généralistes, de psychologues, de travailleurs sociaux, d’éducateurs, de
pharmaciens, illustre que ces malades doivent faire l’objet d’une prise en charge
globale par une équipe pluridisciplinaire et reconnue par les services publics.
A partir de ce milieu des années 90, la nouvelle stratégie nationale permet de revoir
la prise en charge et la prévention de la toxicomanie au niveau local, grâce entre
autre à de nouveaux outils (produits de substitutions) qui rendent possible le suivi de
malades, et à une volonté collective de tous les partenaires locaux concernés à
travailler ensemble de manière plus efficace et plus cohérente.
3- Etat des lieux du niveau de consommation local (drogue, alcool)
entre 2000 et 2005.
Dans cette partie, nous allons faire un bref état des lieux de la consommation locale
de drogue et d’alcool. Ceci permet d’évaluer la situation de Laval et plus largement
de la Mayenne en matière de conduites addictives et de la comparer avec la
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moyenne nationale. Mais avant de s’intéresser au niveau consommation, voyons
l’état du trafic de drogue en Mayenne.
 Les faits de délinquance liés au trafic de drogue en Mayenne.
La réglementation française a classifié les produits dangereux dans le code de la
santé publique en 4 catégories :
- les substances stupéfiants (ex : héroïne, cocaïne, ecstasy, cannabis, etc.…)
- les substances psychotropes (anti-dépresseurs, tranquillisants, hypnotiques,
etc.…)
- les substances dangereuses (éther, acide, etc.…)
- certains autres médicaments
La production, la distribution et l’usage de ces substances sont réglementés, et
certains produits, comme les stupéfiants sont totalement interdits, à l’exception de
l’usage médical. L’alcool et le tabac sont soumis à une réglementation particulière
concernant notamment la distribution (la vente au mineurs,..) la publicité, les lieux
de consommation et la conduite automobile.
Au niveau local en 2005, on remarque que les infractions à la législation sur les
stupéfiants sont en augmentation. 713 faits constatés en 2005 contre 683 en
2004. Dans 70 % des cas il s’agit d’infraction pour usage et non trafic de
stupéfiants. On constate que 28 % des personnes qui sont mises en causes sont
mineurs.
En 2005 les douanes ont fait 186 saisies de stupéfiants (contre 36 en 2004). Les
brigades de Rennes et du Mans interviennent en Mayenne notamment au péage
de la Gravelle. Le département est confronté en matière de trafic de stupéfiant à
une délinquance de passage, à peine 3% des personnes mises en causes lors de
ces saisies sont originaires de la Mayenne.
En 2005, 24.6 kg de cannabis, 283 gr de cocaïne, 971 gr d’héroïne et 24
comprimés
d’ecstasy ont été saisis. Pour la première fois 25 champignons
hallucinogènes ont été également saisis.
Dans le domaine des contrôles routiers, le nombre des dépistages d’alcoolémie
positifs augmente de 5,46 % en 2005 par rapport en 2004. Dans un tiers des cas
c’est la tranche d’âge des 18/29 ans qui est concernée.
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 La consommation d’alcool :
La consommation d’alcool des 12-25 ans se concentre le week-end. Les 2/3 des
jeunes qui ont consommé de l’alcool au cours de la semaine en ont consommé le
samedi.
La situation des jeunes garçons vis à vis des habitudes de consommation d’alcool
est plus défavorable en Mayenne que celle observée au plan national. 32 % des
garçons mayennais de 18-25 ans déclarent avoir consommé plus de 5 verres
d’alcool le samedi précédent l’enquête et 44 % avoir été ivres à trois reprises ou
plus dans l’année. Pour les filles, ces résultats sont peu différents de la moyenne
nationale.
 La consommation de drogues illicites :
42 % des Mayennais de 15-25 ans déclarent avoir déjà expérimenté le cannabis.
L’usage de cannabis apparaît plus répandu chez les garçons du département de la
Mayenne qu’en France. La progression observée pour l’expérimentation ne se
retrouve pas pour l’usage répété et régulier. Dans la région (Pays de la Loire) comme
en France, les proportions des jeunes de 15-25 ans concernées sont restées stables
au cours de cette période (15 % pour l’usage répété ; 7 % pour l’usage régulier).
L’évolution de l’expérimentation d’une autre drogue que le cannabis a été analysé
pour les ecstasys, les amphétamines, la cocaïne et l’héroïne. Dans les Pays de la
Loire, on observe une hausse significative de la proportion de jeunes de 15-25 ans
qui déclare avoir consommé des ecstasys (1 % en 2000, 4 % en 2005) et de la
cocaïne (moins de 1%, 3%). La situation est restée stable pour les amphétamines et
l’héroïne. Les mêmes tendances évolutives se retrouvent au niveau national.
Il est à noter que 11 % des 15-25 ans ont déjà consommé une autre drogue illicite
que le cannabis au cours de leur vie, en 2005. De plus, la proportion de jeunes qui
déclarent avoir expérimenté une autre drogue augmente avec la fréquence de la
consommation de cannabis.
Au plan local, les différentes données montrent que la Mayenne n’est pas épargnée
et est confrontée aux mêmes pratiques de consommation que celles constatées au
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plan national. On remarque tout de même une situation encore plus défavorable pour
les consommations d’alcool et de cannabis dans le département mayennais.
À la vue de ce contexte, et des particularités que soulèvent les problèmes liés à la
toxicomanie, on va s’intéresser maintenant au dispositif actuel de prévention et de
prise en charge de la toxicomanie à Laval, et aux acteurs qui le structurent.
II- Les mesures nécessaires pour mieux prendre en charge
et prévenir des réalités de la toxicomanie vues à travers le
dispositif mis en place en Mayenne actuellement.
1- La prévention en Mayenne.
 Etat des lieux de la prévention
Le nombre et la diversité des actions, la variété des populations ciblées, et les
multiples acteurs qui y concourent font de l’analyse de la prévention une opération
très complexe. La MILDT participe au développement des co-financements,
encourageant ainsi les partenariaux entre divers acteurs. Les demandes de
financements sont étudiées conjointement entre les services de l’Etat, l’assurance
maladie et les collectivités territoriales afin d’obtenir une mise en cohérence des
actions par territoire, par public et par thématique. Tous les dossiers font l’objet d’un
suivi particulier par un service déconcentré de l’Etat en fonction du public concerné :
la Direction Départementale du Ministère de la Jeunesse et des Sports (DDJS),
l’Inspection Académique (IA), Direction de la protection judiciaire de la jeunesse
(DPJJ), la Direction Départementale de l’Administration des Affaires Sanitaires et
Sociales (DDASS). La formation et la mise en réseau des acteurs sont fortement
incitées financièrement.
Les sources de financements des actions de prévention de lutte contre la drogue et
la toxicomanie sont nombreuses, en 2005 :
- la MILDT est intervenue à hauteur de 19 419 euros.
- la DDASS a financé 15353 euros pour la prévention sur l’alcool et 10102 pour le
tabac et le cannabis.
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- la CPAM, sur le Fond National de Prévention, d’Education et d’Information Sanitaire
(FNPEIS), a pu concourir à 13835 euros pour l’alcool et 4600 pour le tabac et
cannabis.
Les structures comme le Comité Départemental d’Education pour la Santé (CODES),
l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA 53), le
Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie et Toxicomanie (CCAAT), le Service
Mutualisé d’Accompagnement aux Soins en Addictologie (SMASA)…reçoivent des
financements pour mener des actions de santé publique. Les mises à disposition des
locaux et des matériels sont aussi à valoriser.
En outre au niveau régional, un certain nombre d’actions ont été financées pour un
montant de 78100 euros en 2005.
 La mise en réseau et la formation des acteurs :
Différentes formations, destinées aux acteurs de terrains, ont été mises en place. En
2001, c’est le thème de la dépendance qui est proposé, en 2002 c’est le cannabis,
puis en 2005 la formation portait sur les intervenants en milieu scolaire. Ces
formations permettent d’être plus compétent et contribuent aussi à impliquer les
différents acteurs dans une démarche de partenariat. Il faut dire à ce propos que des
formations ont été organisées depuis 1996 sur toute la France. Ceci a permis la
création d’un réseau « Alcool/Santé ». En Mayenne ce réseau « Alcool/Santé 53 »,
après 10 ans de fonctionnement, s’est regroupé en un Groupe de réflexion des
intervenants en addictions aux produits psychoactifs en 2006. Il est prévu que ce
groupe de réflexion constitue un vrai réseau à statut propre, traitant de manière
globale l’ensemble des addictions.
L’ensemble de ces actions a profité d’abord aux professionnels confrontés au public
précaire. La prévention doit aussi se faire au niveau scolaire en s’appuyant sur le
guide d’intervention en milieu scolaire.
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 Les actions de prévention sur la jeunesse.
Les jeunes sont traditionnellement une des cibles prioritaires de la politique de lutte
contre les drogues et la toxicomanie. A ce niveau on cherche à faire reculer l’âge de
la première consommation d’alcool, de tabac et de drogues.
Les actions de prévention menées dans le département ont une nature multiple
(information, sensibilisation, formation…), des modalités d’actions diverses (groupes
de paroles, conférence débats, théâtre forum, exposition, atelier, mise en réseau…).
Ce sont les acteurs du soin (médecins, psychologues,…) et des contrôles (douanes,
police…) qui véhiculent généralement les messages de prévention.
Ces actions peuvent se dérouler sur le temps scolaire, et au sein de tous les types
d’établissements (public, privé, professionnel, général, supérieur…). Mais aussi sur
le temps extra-scolaire, par exemple dans un cadre festif (concert, festival, fêtes de
la musique…), sportif, au sein d’un foyer de jeunes…
La prévention peut se faire également dans une démarche d’insertion et de
prévention de la récidive, au sein de structure comme la mission locale, ou les
permanences d’accueil d’information et d’orientation ; et/ou dans une optique de
prévention de la récidive au sein des foyers d’accueil et d’hébergement.
Le projet de plan départemental de lutte et de prévention contre les drogues illicites,
le tabac et l’alcool pour 2006-2009 (ce plan départemental est le relais local du plan
gouvernemental pluriannuel de lutte contre les drogues illicites, le tabac, et l’alcool
adopté en fin 2004, qui fixe les grandes orientations à suivre dans ce domaine),
retient trois grandes priorités en matière de prévention :
- Lutter contre la consommation excessive d’alcool auprès de la population générale
et auprès de quelques publics ciblés (les jeunes par exemple).
- Lutter contre toute forme de conduite addictive chez les jeunes, notamment sur la
consommation de cannabis.
- Les risques liés à la consommation de tabac et d’alcool chez les femmes enceintes.
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2- Le dispositif de soins et de prise en charge des addictions en
Mayenne.
 La prise en charge sanitaire des personnes en prise avec les addictions.
Plusieurs acteurs peuvent intervenir à ce niveau :
- les médecins généralistes :
Ils occupent une place privilégiée dans le système de soins. Ce sont eux qui repèrent
les conduites d’addictions nouvelles, et qui souvent interviennent en premier auprès
de ces malades. Au 1er janvier 2006, 226 médecins généralistes exerçaient dans le
département.
Ils sont donc incontournables dans l’optique d’une mise en réseau des acteurs de la
toxicomanie. Cependant, ils ne sont pas tous ouvert à l’accueil de ces patients
atypiques, qui bien souvent nécessite un investissement personnel et en temps plus
important qu’un patient classique. Il n’est pas rare que certains généralistes ne soient
pas très coopérants pour ce qui est de la prise en charge médicale des malades
toxicomanes.
- Une structure de soins en ambulatoire singulière et polyvalente : le CCAAT.
Le CCAAT est une structure médico-sociale gérée par le syndicat inter Hospitalier en
santé mentale de la Mayenne depuis Mai 2001. Il est issu du rapprochement de deux
structures différentes : le centre d’information, de prévention et de soins aux
alcooliques et toxicomanes (CIPSAT) de Laval, et l’Atelier Intersectoriel d’Alcoologie
(AIA) installé à Mayenne. Chacune de ces structures avaient leur domaine de
compétence propre, le CIPSAT était davantage centré sur les soins des toxicomanes
et les actions de prévention, l’AIA portait ses actions plutôt envers les personnes
alcooliques. On a, au sommet, un médecin Chef et un cadre santé (M.Tranchevent),
qui encadrent trois équipes (composées de médecins, infirmières, psychologues,
éducateurs et secrétaires) réparties sur trois villes de Mayenne, Laval, ChâteauGontier, et Mayenne. Ainsi ces trois équipes, dans ces trois villes, permettent d’avoir
une présence sur l’ensemble du département. Au nord, on a la ville de Mayenne, au
centre, la ville de Laval, et enfin au sud, Château-Gontier.
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La particularité du CCAAT est d’avoir, avant même que ce soit recommandé par
l’Etat, regroupé le soin et la prise en charge de l’ensemble des addictions quelles
soient licites ou illicites.
L’augmentation de l’activité du CCAAT est continue depuis quatre ans. On constate
que cette structure a rencontré pour 2005, 1318 personnes, suivi 1201 patients, ce
qui fait 8375 actes sur l’ensemble des trois sites, il faut ajouter 117 actes de soutien
à l’entourage, famille et proches. Les hommes représentent plus de 80 % des
patients. Les 30/44 ans sont les plus représentés, mais on remarque une baisse
significative de cette tranche d’âge. A l’inverse, les 18/29 ans sont de plus en plus
nombreux à fréquenter le CCAAT. La grande majorité des patients sont poly
toxicomanes. En 2005, on constate une baisse des demandes liées à l’alcool (même
si elles restent majoritaires : 856 personnes dépendantes à l’alcool sur 1201
personnes accueillies en 2005). Le nombre de demandes sur les opiacés, le
cannabis et ses dérivés, ainsi que le tabac sont en perpétuelle croissance.
- Dans les trois centres hospitaliers :
Pour ce qui est des problèmes liés à l’alcool, différents services sont mobilisés au
sein des trois centres hospitaliers du département : les services d’urgence de la
médecine générale, de la gastroentérologie ainsi que la psychiatrie.
Cependant on remarque que les équipes de liaison (qui accueillent et prennent en
charge à l’hôpital des personnes ayant un usage nocif ou une dépendance à une
substance psycho active) et les lits de sevrage font défaut tant en alcoologie qu’en
toxicomanie.
 Des dispositifs particuliers pour un public précis :
- La convention justice-santé (CDO) :
Cette convention signée en 2002 entre le préfet de la Mayenne et le procureur de la
République près du tribunal de grande instance de Laval a pour objet de coordonner
les dispositifs de justice et de santé dans la prise en charge des comportements à
risques liés à des pratiques additives. Ses buts sont la prévention de la réitération et
l’amélioration de la situation sanitaire et sociale des personnes sous mains de la
justice. Elle a désigné le CCAAT comme structure chargée de cette mission. Il
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assure dans ce cadre le suivi des personnes adressées par la justice et met en
œuvre les soins nécessaires. Cette convention comporte quatre volets :
- le volet « ré-sentenciel » : le CCAAT assure une prise en charge sociale et /ou
sanitaire immédiate à l’auteur de l’infraction. Ce procédé se fait soit en alternative
aux poursuites ou dans l’attente d’un jugement.
- le volet « post-sentenciel » : le CCAAT garantit l’obligation de soins et la prise en
charge thérapeutique de la personne placée sous main de la justice.
- le volet « détenus » : le CCAAT s’adresse aux personnes détenues présentant une
dépendance aux produits licites et illicites afin d’améliorer leur prise en charge
sanitaire et sociale.
- le volet « mineurs » : le CCAAT s’intéresse aux jeunes suivis dans le cadre de
mesures judiciaires de réparation. La mise en place de cette convention à Laval
fonctionne bien, car c’est une petite ville où tout le monde se connaît, donc la
concertation au niveau local entre les différents acteurs est de très bonne qualité.
- Accompagner les publics les plus précaires :
On a créé en fin 2001 le Service mutualisé d’accompagnement aux soins en
addictologie (SMASA) afin de renforcer les moyens des centres d’hébergements et
de réinsertion sociale (CHRS) de la Mayenne dans l’accueil et l’accompagnement
des personnes présentant des difficultés d’insertion sociale associées à des
problématiques additives complexes. Le SMASA est un espace de prévention santé
qui apporte une complémentarité dans la prise en charge de ces usagers.
Ce service est composé d’une équipe de professionnels interdisciplinaires du secteur
médical et paramédical. Il a plusieurs missions :
i. Aider les équipes de travailleurs sociaux à mieux accompagner les usagers des
CHRS
ii. Elaborer, en lien avec le projet d’insertion, un « contrat-santé » pour les usagers
iii. Travailler avec l’ensemble des professionnels concernés du domaine de la santé
(CCAAT,…)
- la réduction des risques :
Les conditions favorables à la réduction des risques de transmission du SIDA et de
l’hépatite C auprès des consommateurs de produits psycho actifs sont mises en
place dans le département dans le cadre de la politique de réduction des risques. En
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2004 l’association AIDES et 6 pharmacies du département étaient partenaires du
programme permettant ainsi la distribution de 520 Fitpacks (5200 seringues)
accompagnée d’échanges entre consommateurs et professionnels ou bénévoles.
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Conclusion
Sur le dispositif actuel en Mayenne de prévention et de prise en charge de la
toxicomanie au sens large, il est important de rappeler que le Groupement du réseau
des Intervenants en Addictologie en Mayenne (GRIAM) était seulement un groupe de
réflexion rassemblant les acteurs concernés par la prévention et la prise en charge
de la toxicomanie. Mais dès janvier 2007, cette structure a eu un statut juridique
sous forme d’association selon la loi de 1901. Ce réseau devra répondre de manière
plus cohérente aux différentes demandes de prévention et de prise en charge des
comportements addictifs. Un animateur réseau veillera à la coordination de tous les
acteurs (CCAAT, médecins, pharmaciens, travailleurs sociaux…). Cette structure,
comme le CCAAT actuellement, traitera les problèmes de toxicomanie dans son
ensemble (alcool, drogue). Cet aspect est d’autant plus important car on constate
souvent chez les personnes prises en charge un glissement de l’illicite vers le licite
(substitution d’une consommation de drogue par une consommation excessive
d’alcool).
18
Sources
- Université Paris V- René Descartes
Faculté Médecine Necker-Enfants malades, année 1994-1995
Mémoire pour le diplôme d’université Infection par le VIH et Médecine Praticienne
par le Docteur Bernadette Hervé :
« Le généraliste face à l’infection par le VIH chez le toxicomane, étude réalisée à
Laval (Mayenne) de 1990 à 1995 ».
- Rapport d’activité du CCAAT de 2005 (joint en annexe).
- Entretien de M.Tranchevent cadre santé du CCAAT (joint en annexe).
- Projet de plan départemental de lutte et de prévention contre les drogues illicites,
le tabac et l’alcool pour 2006-2009.
- Entretien avec Madame Blondel inspectrice de santé publique à la DDASS de la
Mayenne.
19
Annexes
-Entretien de M.Tranchevent cadre santé du CCAAT
-Rapport d’activité du CCAAT de 2005
20
Entretien portant sur la politique de prévention et de prise en charge de la
toxicomanie à Laval, avec Monsieur Tranchevent cadre santé du Centre de
Cure Ambulatoire en Alcoologie et Toxicomanie.
Présentation du Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie et
Toxicomanie (CCAAT).
1- Depuis quand votre structure existe-t-elle? Et dans quelles circonstances a-t-elle
été créée ?
Le CCAAT est une structure médico-sociale gérée par le syndicat inter Hospitalier
en santé mentale de la Mayenne depuis Mai 2001. Il est issue du rapprochement
de deux structures différentes : le centre d’information et de soins aux
toxicomanes (CIPSAT) de Laval, et l’Atelier Intersectoriel d’Alcoologie (AIA)
installé à Mayenne. Chacune de ces structures avaient leur domaine de
compétence propre, le CIPSAT était davantage centré sur les soins des
toxicomanes et les actions de prévention, l’AIA portait ses actions plutôt envers
les personnes alcooliques.
La particularité du CCAAT s’est d’avoir,avant même que ce soit recommandé par
l’Etat, regroupé le soin et la prise en charge de l’ensemble des addictologies
quelles soient licites ou illicites.
2- Quelle est sa composition et comment est-elle organisée?
Au sommet on a un médecin Chef et un cadre santé (M.Tranchevent), qui
encadre trois équipes (composées de médecins, infirmières, psychologues,
éducateurs et secrétaires) réparties sur trois villes de Mayenne, Laval, ChâteauGontier, et Mayenne. Au total le CCAAT nécessité pour son fonctionnement 23
personnes qui correspondes à 18 emplois à temps plein.
3- Quel est son rôle dans la prévention et la prise en charge de la toxicomanie à
Laval ?
Quelles sont ses différentes missions en la matière ?
Le CCAAT intervient dans la prise en charge de la toxicomanie (au sens large) à
plusieurs niveaux. Il s’occupe d’un volet sanitaire, avec des sites de substitution
qui délivrent de la méthadone ou du subutex pour pallier le manque à la drogue. Il
agit aussi sur un volet psychologique, où sa mission est de suivre les personnes.
Pour cela il procède à des entretiens avec des infirmiers ou des psychologues, ou
les deux en même temps selon les besoins du patient. Il participe aussi à un
encadrement social, où la réinsertion est l’objectif fixé, mais il peut aussi soutenir
une famille, ou un proche d’un malade.
Depuis 2002, une convention justice santé (CDO) a été signée entre le préfet de
la Mayenne et le procureur de la République. Cette convention doit coordonner
les dispositifs de justices et de santé dans la prise en charge des comportements
à risques liés à des pratiques additives (surtout alcool et stupéfiants). Elle a
désigné le CCAAT comme structure chargé de cette mission. Il assure dans ce
cadre le suivi des personnes adressées par la justice et met en œuvres les soins
nécessaires. Cette convention comporte quatre volets :
21
-le volet « ré-sentenciel » : Ici le CCAAT assure une prise en charge sociale
et /ou sanitaire immédiate à l’auteur de l’infraction. Ce procédé se fait soit en
alternative aux poursuites ou dans l’attente d’un jugement.
-le volet « post-sentenciel » : Le CCAAT garantie l’obligation de soins et la prise
en charge thérapeutique de la personne placée sous main de la justice.
-le volet »détenus » : Le CCAAT s’adresse aux personnes détenus présentant
une dépendance aux produits licites et illicites afin d’améliorer leur prise en
charge sanitaire et sociale.
-le volet « mineurs » : Là le CCAAT s’intéresse aux jeunes suivis dans le cadre de
mesures judiciaires de réparation. La mise en place de cette convention à Laval
fonctionne bien, car c’est une petite ville où tout le monde se connaît, donc la
concertation au niveau locale entre les différents acteurs est de très bonne
qualité.
Relations avec les partenaires locaux concernés par les problèmes
liés directement ou indirectement à la toxicomanie.
4- Existe-t-il un vrai réseau reliant tout ces acteurs dans l’optique d’une politique
globale face aux multiples problèmes (sociaux, psychologiques, médicaux) que
soulève la toxicomanie ? Si oui, comment ce réseau est-il organisé et comment
fonctionne t-il ?
Sinon, comment palliez-vous ce manque de réseau pour organiser une action
d’ensemble cohérente pour une personne toxicomane ?
Actuellement le CCAAT travaille avec quelques médecins généralistes, avec les
pharmaciens à travers un relais pharmacie. La DDASS assure la distribution des
crédits et le suivi des actions. Le Groupement du réseau des Intervenants en
Addictologie en Mayenne (GRIAM) est pour l’instant un groupe de réflexion qui
regroupe l’ensemble des acteurs concernés par la prévention et la prise en
charge de la toxicomanie.
A partir de janvier 2007, cette structure aura un statut juridique sous forme
d’association selon la loi de 1901. Ce réseau devra répondre de manière plus
cohérente aux différentes demandes de prévention et de prise en charge des
comportements addictifs. Un animateur réseau veillera à la coordination de tous
les acteurs (CCAAT, médecins, pharmacien, travailleurs sociaux…). Cette
structure tout comme le CCAAT actuellement traitera les problèmes de
toxicomanie dans son ensemble (alcool, drogue). C’est aspect est d’autant plus
important car on constate souvent chez les personnes prisent en charge un
glissement de l’illicite vers le licite (substitution d’une consommation de drogue
par une consommation excessive d’alcool). Il important de souligné qu’à travers
ce réseau chacun garde bien son rôle afin de ne pas affecter l’efficacité de la
prise ne charge en générale.
22
C.C.A.A.T.
Description :
- Service dépendant d’un établissement de santé public donc gratuit
- Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie et Toxicomanie
Lieu :
-
58, rue Bernard Le Pecq
5, rue Alexandre Fournier
229, boulevard Paul Lintier
53000 Laval
53200 Château-Gontier
53100 Mayenne
Pour qui :
- Toute personne consommant des substances psycho actives (alcool,
-
tabac, drogues…)
Entourage des personnes consommatrices
Ses Missions :
- Mission de soins par rapport à une consommation ou un dépendance
- Accueil et écoute des personnes
- Accompagnement individuel et adapté à la personne accueillie
- Prise en charge globale (médecin, psychologue, infirmier éducateur)
- Mission de prévention auprès du grand public
- Confidentialité de l’accompagnement
Modes d’actions :
- RDV au CCAAT pour entretien
- Ecoute, aide et proposition de soins
- Possibilité de soin d’hydrothérapie
- Thérapie de groupe
Qui contacter ?
23
-
Laval
02.43.26.88.60
Mayenne
02.43.08.22.18
Château-Gontier
02.43.09.16.65
Analyse du rapport d'activité 2005
Un contexte singulier
L'année 2005 a été caractérisée par un certain nombre d'éléments qui ont
modifié, l'activité sur l'ensemble des trois sites du C.C.A.A.T. Nous pouvons
souligner notamment les éléments suivants :
 le service a vu l'arrivée d'un nouveau cadre. Il est à noter qu'il a exercé
une activité à mi-temps de mars à fin août 2005 puis à plein temps. Pendant presque
sept mois, le service n'a donc pas eu de cadre compte tenu du départ de l’ancien au
cours de l’année 2004 ;
 de nombreuses rencontres avec l'ensemble des services de la justice
ont eu lieu afin de réévaluer la Convention justice santé. Ces rencontres ont mobilisé
l'ensemble du personnel. Elles ont permis la réécriture notamment de la convention
avec le Centre d’Action Educatif de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (mesure
de réparation). Ces rencontres se poursuivent afin d’évaluer et de coordonner
l'activité du pré sentenciel et du post sentenciel ;
 le Syndicat Inter Hospitalier en Santé Mentale (S.I.H.) s’est engagé
dans la démarche d'accréditation. Celle-ci a mobilisé la plus grande partie du
personnel des trois sites pénalisant, par là-même, l'activité globale. Le service s'est
engagé dans une démarche de qualité, d'amélioration de la tenue de dossier de
soins, et d'élaboration d'un certain nombre de protocoles. Le médecin responsable et
le cadre du service ont été particulièrement mobilisés avec l'équipe de direction du
SIH dans le cadre du groupe de pilotage de la dynamique qualité. Deux infirmières
responsables hygiénistes ont été nommées ;
 depuis le mois de juin, un groupe de travail s’est réuni à plusieurs
reprises pour redéfinir les missions de prévention du C.CA.A.T. Celui-ci a participé à
la réflexion et à l'articulation des différents membres du réseau prévention en
Mayenne;
 compte tenu du développement de l'activité au niveau de chaque site,
une réflexion a été menée sur la situation immobilière. Des cahiers des charges ont
alors été établis afin de définir les moyens nécessaires pour des futurs locaux ;
24
 Le S.I.H. et les responsables du C.C.A.A.T. ont participé aux
différentes réflexions sur la politique régionale de santé dans le cadre de l'élaboration
définitive du SROSS III.
Pour autant, l’année 2005 est caractérisée par une
l'ensemble de l’activité du C.C.A.A.T.
stabilité de
25
Le présent rapport a pour objet de montrer les différentes fluctuations
concernant l'activité, les analyses que nous pouvons en dégager, les orientations
possibles pour les années à venir.
Activité générale des trois sites.
L'année 2005 est caractérisée par une stabilité de l'activité de l'ensemble
des services. (cf tableaux du nombre total d'usagers par sexe).
Nous pouvons noter une légère augmentation de l'activité totale (+ 22
patients par rapport à 2004, + 414 patients par rapport à 2002).
Au-delà de ces chiffres généraux, nous constatons des différences selon
les sites. L'activité sur Laval et Château-Gontier est en légère baisse (respectivement
- 7 patients et
– 5). À l'inverse, l'activité sur Mayenne est en augmentation (+ 34 patients),
cependant cette augmentation est seulement concentrée sur les patients de sexe
masculin (+ 32).
Nombre de patients suivis
787
843
2002
2003
1179
1201
2004
2005
Toutefois, il convient de préciser que les modes de calcul ont été modifiés.
En effet en 2004, notre service a comptabilisé les 60 patients suivis dans le cadre de
l’alcoologie de prévention au centre hospitalier de Laval avec les autres patients
suivis au C.C.A.A.T. Cette activité de prévention dans le centre hospitalier de Laval
n'est plus reconduite.
L'augmentation du nombre de patients suivis est donc, en réalité, plus
importante (+ 82 et non+ 22). L'augmentation de l'activité est donc continuelle depuis
quatre ans.
26
Concernant les actes
Compte tenu des modes opératoires utilisés pour évaluer et comptabiliser
l'activité, nous ne sommes pas en mesure de comparer, en ce qui concerne le
nombre d'actes, avec les années 2001, 2002, 2003.
En fait l'augmentation des actes suit, probablement, la même courbe que
l'évolution du nombre de patients.
Nombre d'actes
Nombre
9000
7000
5000
3000
1000
8372
8492
2004
2005
Année
Le nombre total des actes est de 8492 pour l'année 2005, (soit + 120 actes
ce qui correspond à une augmentation supérieure à 1,43 %).
Concernant les nouveaux usagers
En 2005, il y a eu 63 nouveaux usagers en moins par rapport à l'année
précédente. Cette baisse est répartie de manière irrégulière : sur Laval la baisse
concerne aussi bien les hommes que les femmes (- 46 patients), sur Mayenne par
contre il y a augmentation générale, essentiellement chez les hommes (+ 16 patients
au total), sur Château-Gontier les nouveaux patients de sexe masculin sont en
diminution de 35 alors que le nombre de patients de sexe féminin augmente de deux.
La population masculine représente plus de 80 % de la population
accueillie. Ce chiffre évolue peu ou de manière peu significative.
Nouveaux usagers
Nombre
800
600
400
200
693
630
2004
2005
507
0
2003
Année
27
Nos nouveaux modes pour comptabiliser l'activité influent particulièrement
sur les résultats dans ce chapitre. Les 60 patients, suivis dans le cadre de
l’alcoologie de prévention avec l'hôpital de Laval en 2004, et injustement
comptabilisés en 2004, feraient apparaître un chiffre de nouveaux usagers
quasiment identiques en 2004 et 2005. (633 en 2004, pour 630 en 2005).
Pour toutes les analyses et statistiques suivantes il est à noter que, pour
l'année 2005, le cadre intitulé « non précisé » est en très nette diminution. Cela nous
permet d'affirmer que les statistiques sont remplies de manière plus précise et
complète avec par conséquence une lecture plus fine de notre population accueillie.
Concernant l'origine géographique,
93,75 % des prises en charge sont d'origine mayennaise. Ce chiffre est
relativement stable.
Concernant les tranches d'âge,
Nous observons un certain nombre de fluctuations qui se caractérisent par
:
-- une augmentation assez significative des 18/29 ans.
-- une baisse assez significative des 30 à 44 ans.
-- le reste des tranches d'âge reste relativement stable.
Concernant les situations matrimoniales,
Nous constatons une augmentation du nombre de patients célibataires
mais aussi mariés et une baisse des patients se déclarant divorcé. Toutefois, cette
constatation est à pondéré par le fait que dans les précédents rapports la case «
autre » représentait en 2004, 112 patients pour 1 patient en 2005. Le nombre de
patients qui déclarent être sans enfant, est en augmentation de plus 135.
Concernant le logement
Le nombre de patients ayant un logement stable est en légère
augmentation de même que ceux ayant un logement précaire. Le nombre de SDF
est stable.
Concernant le niveau d'études
Là encore les évolutions par rapport à l'année précédente sont difficiles à
interpréter du fait de l'augmentation du niveau de précision (la case « non précisé »
n'étant plus utilisée. Le nombre de patients titulaires du BEP, CAP ou baccalauréat
ou encore faisant des études supérieures est en légère augmentation.
28
Le nombre de patients exerçant une activité professionnelle est en
augmentation (+ 137) alors que le nombre de sans activités reste stable. (- 111 pour
la case « non précisé)
Concernant les ressources.
De la même manière que pour l'activité nous constatons une augmentation
du nombre de patients percevant un salaire (+ 124)
Concernant l'activité de soutien à l'entourage
Elle est en augmentation sur l'ensemble des sites pour un total de + 42
patients par rapport à l'activité 2004
Nombre
Nombre de parents accueillis
140
120
100
80
60
40
20
0
117
69
75
2003
2004
2005
Année
Concernant les produits de prise en charge
Nous constatons une baisse des demandes centrées autour d'alcool (- 105
patients en 2005, en réalité -35 patients si nous comptons les patients comptabilisés
avec l’alcoologie de prévention relevant en fait de la prévention). Nous observons, à
l'inverse, une augmentation du nombre de demandes centrées sur les opiacés (+ 30
patients), le cannabis et ses dérivés (+ 75 patients), la demande centrée sur l'arrêt du
tabac (+ 13 patients)
Il convient de préciser que la grande majorité des patients sont poly
toxicomanes.
29
Patients dont l'alcool est le produit primaire déclaré
1000
Nombre
950
900
alcoologie de
prévention
60
alcool
850
800
891
856
750
2004
2005
Année
Ce qui représente en pourcentage :
Nombre
% de patients dont l'alcool est le produit
primaire déclaré
100,00%
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
0,00%
alcool
72,62%
71,27%
5,04%
2004
alcoologie de
prévention
2005
Année
.
En réalité ce pourcentage et ces chiffres nous montrent que l’alcool reste
l'objet de la demande numéro un, très majoritaire, bien que en légère baisse depuis
quelques années. Il conviendra, pour les années futures, de rester attentif à
l'évolution de cette baisse, et du sens qu'il faut y donner, dans le cadre de l'évolution
des pratiques de poly toxicomanie.
Concernant les origines de la demande
Les différents lieux d’implantation du C.C.A.A.T. de la Mayenne ont une
incidence directe sur les origines de la demande de soins du patient.
30
Nous constatons que pour l'année 2005 une baisse des demandes
provenant des partenaires spécialisés en addictolologie (- 59 patients), une baisse
en provenance des partenaires sociaux (- 20 patients).
Par contre, nous constatons une augmentation de demandes émanant des
milieux scolaires (+ 5), de la famille ou de l'entourage (+ 3), et surtout des demandes
provenant d'une démarche personnelle (+ 64) et des différents services de la justice
(+ 40).
Enfin, soulignons que les demandes personnelles sont aussi alimentées
par les numéros de téléphone vert, gratuit, mis à disposition du public par Drogue
Info Service.
tél : 0 800 23 1313 ou le : 0 811 91 20 20
Origine de la demande
Autres 2 13
602
Justice
562
253
Démarche personnelle
Famille, entourage
36
39
2005
189
2004
Milieux scolaires 16
36
Partenaires sociaux
56
243
243
Autres partenaires sanitaires
20,00
Partenaires spécialisés en addictoloige
0
79
100
200
300
400
500
600
Concernant la Convention justice santé
Le nombre total d'usagers, dans le cadre de la Convention justice santé,
est de 613 pour l'année 2005, soit une augmentation de 84 patients par rapport à
l'année 2004. Soit une augmentation de plus 8,62 %.
Tous les types de mesures sont concernés par cette augmentation de
l'activité. La plus forte augmentation se trouve dans le Post Sententiel.
L'augmentation est plus importante sur le site de Mayenne (+ 58).
L'activité des services en lien avec les services de la justice a représenté :



à Laval 58,72 % du nombre total d'usagers suivis (en 2004, 55,30 %)
à Mayenne, 40,51 % du nombre total d'usagers suivis (en 2004, 27,90 %)
à Château-Gontier, 45,11 % du nombre total d'usagers suivis (en 2004,
43,20 %)
Toutes les catégories professionnelles n'ont pas supporté de la même
manière cette forte augmentation de l'activité.
31
700
 Pour les médecins, une baisse de 4 % : 542 actes en 2004, 520 en
2005
 Pour les infirmiers, cela a représenté une augmentation de 16 %, 1710
actes en 2004, 1998 actes en 2005
 Pour les psychologues, une augmentation de 47 %, 173 actes en 2004,
254 actes en 2005
 Pour les éducateurs spécialisés une augmentation de 30 %. 120 actes en
2004,
164 actes en 2005
Concernant les activités spécifiques
 La distribution de Méthadone à Laval (substitution), le nombre de
patients suivis est en légère augmentation.
Patients sous traitement Méthadone
Nombre
30
20
10
26
20
0
2004
2005
Année
32
 Hydrothérapie (activités spécifiques site de Mayenne) le renforcement
en effectif infirmier a permis à ce service de développer son activité soit 1339 actes
(1195 actes en 2004)
en 2004, les actes d'hydrothérapie représentent 63,56 % des actes totaux
effectués par les infirmiers (soit 1195 actes sur 1880). En 2005, les actes
d'hydrothérapie représentent 67,5 % de la totalité des actes infirmiers. (Soit 1339
actes sur 1994)
 la Croisée à Laval, l'activité auprès de patients en situation d’isolement
ou sortant de prison est resté stable. 13 patients sont régulièrement suivis par une
éducatrice qui participe aux activités de l'association ainsi qu’à une activité de
sophrologie. L'activité a représenté 110 heures.
 le suivi en Maison d’Arrêt pour 72 usagers a représenté 82 heures. 49
usagers n'étaient pas connus du service, 12 ont poursuivi leurs soins à la sortie de la
maison d'arrêt.
 La permanence de Segré n'est plus assurée. La population de Segré
reste toutefois accueillie en ambulatoire sur le site de Château Gontier.
Concernant la prévention.
Les activités de prévention sont multiples. Elle concerne à la fois le milieu
scolaire dans son ensemble, les différentes institutions du département, les
collectivités quartier, les associations etc.
Le service a commencé à l'automne 2005 une réflexion sur la pertinence et
l'organisation de ses activités de prévention. Cette réflexion est actuellement en
cours, elle n’est pas terminée. Elle vise à mieux définir les missions de prévention du
CC AAT, à organiser le partenariat avec les différents acteurs du département
spécialisé en addiction, à structurer notre démarche, en cohérence avec les
territoires de santé et les nouveaux territoires du département de la Mayenne,
notamment les communautés de communes.
Actions menées en milieu scolaire :
-
en 2004, 42 rencontres pour 15 interventions, ce qui représente 87
heures
en 2005, 43 rencontres pour 13 interventions, ce qui représente 79
heures
Les préparations et évaluations sont réalisées avec les jeunes, le
personnel spécialisé de l'éducation nationale (proviseur, professeur, infirmière
scolaire etc.) les parents
Actions menées dans les autres milieux (institutions, association,
autres….)
33
Ces actions sont menées sur des thèmes qui servent aussi bien le tabac,
la drogue que l'alcool. Elles sont menées pour certaines en partenariat avec d'autres
professionnels.
-
en 2004,8 interventions, ce qui représente 72 heures
en 2005,10 interventions, ce qui représente100 heures
Ainsi donc, en 2005, les activités de prévention ont été maintenues. Les
actions engagées ont été terminées, les actions classiques d'information ont été
conservées mais de nouvelles actions plus complexes n'ont pas été engagées. Le
futur rapport d'activités 2006 indiquera, probablement, une baisse notable de l'activité
de prévention alors que cette dernière aura repris un niveau d'activité. La question du
temps, en matière de prévention, est une notion fondamentale. Elle est nécessaire
pour obtenir un consensus minimum, avec l’ensemble des acteurs institutionnels, afin
de mener des actions pertinentes.
Concernant les autres activités : supervision,
institutionnelle, formation, accréditation etc.
activité
Les différents services du C.C.A.A.T.
de la Mayenne continuent
d'accueillir les stagiaires en privilégiant les stagiaires IFSI de la Mayenne, puis les
stagiaires éducateurs et autres stagiaires (psychologues etc.) l'accueil des stagiaires
est formalisé et structuré.
L'activité de supervision sur le site de Laval a été suspendue.
L'accréditation ne nous a pas permis d'entreprendre des démarches pour rechercher
un nouveau superviseur. La priorité a été donnée à restructurer l'ensemble des
activités des services en interne.
Plusieurs membres du personnel du C.C.A.A.T participent à dispenser des
formations à d'autres professionnels du département de la Mayenne ou de la région
des Pays de Loire.
La participation aux différentes réunions des instances de l'établissement
pour plusieurs membres du personnel du C.C.A.A.T. représente 64 heures en 2005.
La participation ou au comité de pilotage de l'accréditation représente plus de 40
heures en 2005. Dès formations dispensées en 2005 par le cadre de la démarche
d'accréditation représente 35 heures.
34
En conclusion
L’activité du C.C.A.A.T. est stable. Elle est confortée dans tous ses
domaines d’activité. La lisibilité du service est plutôt bonne. Elle devrait continuer de
s'améliorer avec l’évolution des locaux. Son inscription dans les différents réseaux de
professionnels du département ou de la région des Pays de Loire est plutôt bonne et
satisfaisante mais reste à développer.
La réorganisation du service est en cours. Elle concerne aussi bien les
locaux, l'organisation interne du service que son articulation avec les différents
acteurs professionnels du soin, de la justice ou des services sociaux. Le réseau des
interventions en addictolologie est à consolider en développant les liens avec les
services des hôpitaux généraux et les autres secteurs d’hospitalisation spécialisés en
addictolologie. Le groupe prévention devra, au cours de l'année 2006 présenter ses
conclusions et ses propositions d'articulation de politiques de prévention pour le
département de la Mayenne. Ce projet doit être en réseau avec les autres acteurs
du département et de la région.
Le service s’engage durablement dans une démarche qualité continue
qui permettra de faire évoluer ses pratiques professionnelles afin de les adapter en
permanence en fonction de l'évolution des demandes et des nouvelles attentes en
matière de soins et de prévention. Il met en œuvre les droits du patient hospitalisé
dans le respect de la loi 2002.
Le service s'inscrit dans la démarche des territoires de santé fixés dans
les objectifs du nouveau SROSS 3.
Rapport validé en réunion de service des trois sites
- le 13 Juin 2006 et le 4 Juillet 2006
Vu le 27 mai 2017
V. LOISEAUX
Praticien Hospitalier
P. TRANCHEVENT
Cadre de Santé
Chef de Service
35
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