EXBRAYAT Renan ECJS 1ère ES Sujet : Les Corses ont-ils les moyens nécessaires pour devenir indépendant de la France ? La Corse (Corsica en corse) est une île de la Méditerranée située à 170 km au sud de Nice (France), à 84 km de la péninsule italienne et à 14 km de l’île de la Sardaigne (Italie). L'île a une superficie de 8681 km2, ce qui équivaut à 3,5 fois moins que la Belgique et à 1,6 % du territoire français. C'est la quatrième île de la Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne et Chypre. Juridiquement, il n'y a pas de capitale en Corse, mais deux préfectures, Ajaccio et Bastia; l’Assemblée de Corse siège à Ajaccio, sans autre prérogative. Ainsi, l'île de Corse forme deux départements français: - la Haute-Corse (no 2B) dont le chef-lieu est Bastia. - la Corse-du-Sud (no 2A) dont le chef-lieu est Ajaccio. Bien qu'étant un état unitaire, la France a néanmoins reconnu une certaine autonomie régionale à quelques-uns de ces départements et territoires d'outre-mer, notamment à l'île de Corse, qui a obtenu le statut de collectivité territoriale spécifique. L'expression collectivité territoriale désigne ici, plus ou moins arbitrairement, les habitants qui peuplent ces contrées. J’usqu'au milieu du XXe siècle, on n'a considéré socialement que les langues au statut officiel, les autres n’étant perçues que comme de vulgaires dialectes. Comme l’île de Corse constituait dans les faits une région occupée par un état italien, les insulaires corses se révoltèrent régulièrement, n'hésitant pas à demander contre les Génois de l'aide, tantôt à l'Autriche tantôt à la France. En novembre 1755, le général de la nation corse Pasquale Paoli fit de l’île un état doté d’une constitution, d’une administration, d’une justice et d’une armée. Parallèlement à son œuvre politique, Paoli ouvrit de nombreuses écoles et créa à Corti l’université de Corse. Mais, en 1768, déjà affaiblis par les interventions du général Paoli, les Génois de la république de Gênes vendirent à la France leurs droits sur l'île. C'est alors que Pasquale Paoli prit les armes contre la France, mais fut battu à Ponto Novo (à Castello di Rostino sur le fleuve Golo), le 8 mai 1769. Il émigra aussitôt en Angleterre, mais fut rappelé par l'Assemblée constituante en 1790, puis fut nommé président du Directoire départemental en Corse et général de la Garde nationale au nom de la France révolutionnaire. En 1793, il prit position contre la Convention, rompit ses relations avec la France et fit appel à l’Angleterre qui administra l’île de 1794 à 1796. Paoli parlait le corse, mais écrivait en toscan pour tous les actes officiels, ainsi que dans sa correspondance personnelle. Par la suite, Napoléon Bonaparte, originaire de l'île, devint premier consul après le 18 Brumaire et engagea rapidement la réintégration de la Corse à la France. La population corse continua de parler le corse, alors que les documents officiels furent généralement rédigés en italien (toscan) jusqu’en 1830. Sous le Second Empire (1848-1870), l’italien, le corse et le français furent parallèlement utilisés jusqu’à ce que Napoléon III exigea, en 1854, que les actes civils officiels soient tous rédigés exclusivement en français; à Bastia, les opéras chantés en italien furent même interdits. Lors de la Troisième République (1870-1940), le français devint obligatoire partout dans l’île, c'est-à-dire dans les écoles, les tribunaux et l'Administration; l’italien disparut comme langue de culture et le corse ne survécut que comme langue orale dans les communications informelles. Toutefois, le français ne s'est pas imposé rapidement en Corse. Au contraire, l'influence de la langue française fut très lente durant tout le XIXe siècle. C'est au début du XXe siècle que la francisation s'accentua considérablement avec l'imposition de l'enseignement primaire obligatoire en français. Cette influence se ressentira alors par la modification du vocabulaire, mais aussi de la de la morphologie et de la syntaxe dans la langue corse. Selon un sondage publié par le mensuel Corsica, 89% des Corses ne souhaitent pas que la Corse devienne indépendante. Parmi eux, 59% de sympathisants “nationalistes” sont également pour rester dans le giron français. Selon cette enquête, on note en revanche un souhait fort pour une certaine autonomie, qui n’est pas motivé par une idéologie mais par l’espoir d’une résolution des problèmes économiques. Pour l'indépendance De la Corse Voilà un quart de siècle que la Corse est en guerre. Faudra-t-il un autre quart de siècle pour que l'État français se rende compte que le monde entier condamne son aveuglement colonial ? Comment ne pas donner raison à Jean-Guy Talamoni lorsqu'il affirme que la violence politique ne disparaîtra pas tant que les problèmes de fond ne seront pas réglés ? Les causes de la violence sont évidentes, elles proviennent du fait que la Corse a été achetée à la République de Gênes par la France en 1768 sans, bien sûr, consultation des populations. Une guerre de conquête s'en est suivie anéantissant les forces de résistance dirigée par Pascal Paoli battu à Ponte Novo en 1769 par une armée française forte de 20.000 hommes. La France assura ensuite sa mainmise par une politique de clientélisme favorisée par la présence de deux empereurs d'origine corse à la tête de l'État français. Par le biais de l'école obligatoire, elle essaya pendant plus d'un siècle d'éradiquer les dialectes corses. Par son soutien à la politique des clans, la France a maintenu la Corse dans un sous-développement économique qui oblige les Corses à se livrer à toutes sortes de trafics mafieux. La violence des nationalistes n'est qu'une réaction normale à plus de deux siècles de violence d'État. Il est devenu évident que l'État français ne sortira du «guêpier» corse qu'en accordant son indépendance à la Corse comme il l'a fait en d'autres temps pour l'Algérie. Tous ceux qui s'opposent à cette évolution sous prétexte que le peuple corse n'est pas préparé à la gestion de ses propres affaires ou que cela créerait un précédent pour que les autres peuples de France, en particulier l'Occitanie, s'engagent dans cette voie, devraient ouvrir les yeux et se rendre compte que la violence ne disparaîtra qu'avec la fin des impérialismes. La paix est à ce prix. Contre l’indépendance de la Corse Contre l’indépendance de la Corse Dec 16, 2003 L’élu ajaccien Paul Ruault qui était partisan du non stigmatise l’ancien premier ministre Raymond dans Corse-Matin. Dans une interview accordée au nouvel Observateur, Raymond Barre a évoqué le dossier corse. Quand on lui a dit « Vous avez eu dans le passé une opinion radicale sur la Corse », l'ancien Premier ministre a déclaré « Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit. J'ai soutenu le projet de Lionel Jospin, parce que je pensais qu'il constituait une étape importante pour rétablir la paix civile, mais j'ai toujours considéré que cela ne pouvait qu'être une étape ». A la question : « Donc si les Corses veulent leur indépendance qu'ils la prennent? », Raymond Barre a répondu « Qu'ils la prennent, et que dans le même temps nous révisions les conditions dans lesquelles nous apportons notre concours financier à la Corse. Cela nous coûte trop cher Pour Paul Ruault, conseiller à l'assemblée de Corse et conseiller municipal d'Ajaccio, il est regrettable que ces lignes soient passées inaperçues. Il a tenu à réagir en s'adressant par une lettre ouverte à l'ancien Premier ministre « C'est avec tristesse et amertume que j'ai lu les propos que vous venez de réitérer sur la Corse. Leur ton suffisant et provocateur ne grandit pas l'ancien Premier ministre de la France, ni l'universitaire qualifié de « meilleur économiste de France ». Outrance Mais à quels Corses vous adressez-vous, monsieur Barre ? Et pour vous suivre dans l'outrance, qui se cache derrière ce « nous » à qui la Corse coûte trop cher? Vos bourgeois lyonnais qui vous élisaient du temps où vous étiez leur maire ? À moins qu'il ne s'agisse d'un « nous » de majesté... Vous avez été le Premier ministre de la France de 1976 à 1981, je n'ai pas souvenir que vous ayez mené une action ferme et déterminée en Corse ! Comment pouvez-vous tenir de tels propos alors qu'au poste éminent qui a été le vôtre pendant cinq ans vous avez connu l'origine et la nature de la violence qui est faite à la Corse ? Vous ne pouvez ignorer qu'à l'occasion de chaque scrutin la population de Corse a clairement et obstinément proclamé son attachement à la République et que, si problème il y a en Corse, c'est à cause de l'incapacité ou de l'absence de volonté de l'État de protéger cette population contre la corruption de l'argent, l'appétit de pouvoir, la fièvre de l'image médiatique et des agissements de nature terroriste ultraminoritaires. « Amalgame coupable » C'est pourtant aux responsables de ces agissements que par un amalgame coupable vous semblez réduire la population de cette île La plupart de ces fauteurs de troubles, dans leur for intérieur, aspirent d'ailleurs davantage à prendre le pouvoir qu'à une indépendance pour laquelle ils sont incapables de proposer la moindre politique économique crédible. Monsieur le professeur, vous vous méprenez sur la situation de la Corse au point de la comparer à celle des territoires d'outre-mer l Apprenez qu'à la différence de ces anciennes possessions coloniales dont vous êtes natif, 4'histoire de la Corse est intimement liée à celle de la France. Peut-être ignorez-vous que la majorité des Corses réside aujourd'hui sur le continent ? Que serait devenu notre pays sans les Corses, qu'ils soient humbles ou illustres ? Ceux-là même qui le 9 septembre 1943 ont fait de la Corse le premier département français libéré. agir avec la Corse comme avec une colonie d'autrefois, ce n'est vraiment rien comprendre ni à l'histoire de l'île ni à l'attachement des Corses pour la Nation «L'immense majorité des Corse vit honnêtement» Monsieur l'ancien Premier ministre qui, dans une approche purement comptable, méprisez les habitants de cette île au point de leur reprocher les bienfaits de la solidarité nationale, sachez que l'immense majorité des Corsés vit simplement et honnêtement, avec les mêmes difficultés que les autres, les handicaps de l'insularité en plus et que, d'après l'observatoire des prix, la vie est plus chère chez nous.., qu'à Lyon par exemple? Quand votre enfant est malade, monsieur Barre, lui reprochez-vous de vous coûter trop cher pour le soigner ? Ce que les Corses veulent, c'est vivre en paix et que vous cessiez, avec d'autres, de fantasmer sur eux. Que cessent ces propos indignes, ils contribuent à approfondir le fossé entre les Corses et le reste de la Nation. Les indépendantistes y travaillent depuis des années, Il est navrant que quelqu'un qui se voulait un « homme d'État » vienne porter secours aux terroristes dans une entreprise de démolition de la République Commentaire : Paul Ruault a tort de se mettre en colère. Raymond Barre est tout à fait cohérent. Car en effet s’il s’avérait que les Corses voulaient démocratiquement l’indépendance il serait légitime de la leur offrir. On peut être contre une telle hypothèse qui en effet signifierait la ruine de notre île mais accepter le principe. Là où Raymond Barre a tort c’est d’estimer que la Corse coûte cher. Elle coûte infiniment moins cher que les « fautes » de gestion type Crédit Lyonnais et Exécutive Live. Elle est une goutte d’eau comparée à l’affaire Elf sans oublier le gaspillage commis par les hauts fonctionnaires sans que jamais la moindre sanction ne vienne les frapper. Assez donc de ces accusations qui pourraient aisément être retournées contre leurs auteurs. Monsieur Barre juge-t-il ses mandats lyonnais particulièrement flamboyants lui qui a laissé Lyon exsangue et sans le sou. La preuve : le maire socialiste est obligé de passer un contrat avec la famille Partouche afin que celui-ci construise un casino en plein centre ville afin de ramener de l’argent dans les caisses. Imaginons un instant qu’un tel scénario ait eu lieu à Ajaccio où la municipalité vient de refuser d’ajouter dix machines à sous à la cinquantaine existante. Nous redevenions des pourris vendus à la mafia des jeux. Arrêtons donc. C’est aux Corses de décider de leur destin et à eux seuls. Economie de la Corse Introduction La Corse ne possède aucune matière première et très peu de ressources naturelles. Cette insularité engendre bien entendu des difficultés pour venir en Corse, tant en terme de coût que de capacité d’échange avec l’extérieur. Avec un Produit Intérieur Brut par habitant en 2002 estimé à 19133 €, la Corse se situe en dernière position parmi les régions françaises, à 13% de la moyenne nationale. Elle se positionne juste devant les régions Limousin et Poitou-Charentes en termes de PIB par emploi (52484€, montant inférieur de 7% à la moyenne nationale). En 2004, les branches liées à la construction, qu'elles soient industrielles, commerciales ou plus particulièrement le BTP lui-même, ont bénéficié d'augmentations rapides de leur chiffre d'affaires, souvent supérieures à 10 %. A l'inverse, les activités plus directement dépendantes de la consommation des ménages et notamment de la demande touristique ont au mieux stagné, l'hôtellerie et les services liés au tourisme enregistrant même un recul de leurs facturations de près de 10 %. L'agriculture Le secteur agricole occupe aujourd'hui une place réduite dans l'économie insulaire : représentant environ 2% du PIB de l'île et 3,6% de la population active, il génère un chiffre d'affaires annuel de 230 millions d'euros. Il conserve toutefois un rôle important dans la vie sociale et induit des effets globalement positifs sur l'occupation et l'entretien du territoire (prévention des incendies…). Avec 3600 unités de production en 2000, la Corse a perdu 30% de ses exploitations agricoles depuis 1988, ce qui est conforme à la tendance nationale. La taille des exploitations agricoles corses est inférieure d'un tiers environ à la moyenne nationale. L'industrie Le tissu entrepreneurial corse revêt un caractère particulièrement atomisé : au 1 er janvier 2003, 95% des entreprises comptent moins de 10 salariés, dont plus de 50% n'en emploient aucun. La part des établissements de plus de 50 salariés est presque deux fois inférieure à celle constatée sur l'ensemble du territoire français. On dénombre en Corse à peine quarante entreprises industrielles dont moins de la moitié emploient plus de vingt personnes, pour un effectif industriel total de 900 personnes (hors entreprises unipersonnelles). En 2004, l'industrie ne représente ainsi qu'environ 7% de la valeur ajoutée (contre 20% au niveau national). Depuis quelques années, l'industrie insulaire est animée d'un dynamisme nouveau : de 1997 à 2000, ses emplois se sont accrus de 5% tandis que l'investissement des entreprises corses du champ Industrie-Commerce-Services (ICS) a augmenté de 40% de 1997 à 2000, contre 21% pour les entreprises de « France continentale ». L'artisanat L'artisanat a une place importante dans le tissu économique régional. Au 1 er janvier 2002, 6 400 établissements implantés en Corse étaient inscrits au répertoire des métiers, soit un tiers du champ IndustrieCommerce-Services (ICS). En milieu rural, ce secteur apparaît comme le pilier de l'activité économique. Outre les emplois d'artisans, il représente 42 % des emplois salariés, contre 26 % en milieu urbain. La Corse : images Drapeau corse Divisée en deux départements (la Haute-Corse et la Corse du Sud), située en Méditerranée occidentale, à 170 km des côtes françaises et à 83 km des côtes italiennes. La Corse est une mine d'or pour les archéologues. Les marcheurs y trouveront leur compte également puisqu'un chemin de grande randonnée la traverse du nord au sud. Les amateurs de musique et les autres ne pourront rester insensibles aux merveilleux chants polyphoniques corses. Celle qu'on appelle l'Île de Beauté mérite bien son nom et vous réserve bien des merveilles. Bastia (Haute Corse) ville fut longtemps le dominé par les hautes Baptiste, c'est le quartier Capitale économique du nord et rivale d'Ajaccio, la siège des gouverneurs génois. Le vieux port est tours et la façade classique de l'église St-Jeandes restaurants et des cabarets.