Le 16 juin 1147, les croisés anglais et normands arrivaient à Porto. Ils venaient de
Dartmouth, organisés en quatre groupes, dont les chefs étaient Herbert de Glanville, Simon de
Dover, Saher d’Archelles et André de Londres. Quelques jours plus tard apparurent les croisés
allemands (venus de Cologne) et flamands, commandés par Christian de Gistelles et par le
comte d’Aerschot. En tout, les croisés étaient entre 10 000 et 13 000 hommes. Reçus à la
cathédrale de Porto par l’évêque Pierre Pitões, le sermon enflammé de ce prélat portugais les
convainquit à rejoindre le roi, qui se trouvait déjà tout près de Lisbonne, avec une petite armée
d’environ 3000 guerriers.
À cette époque, Lisbonne pouvait compter sur une garnison militaire de 15 000
hommes, mais la ville débordait de réfugiés venus de Santarém et d’autres places autour de
Lisbonne (tous habitants confondus, il y avait à l’intérieur de la ville plus de 60 000 familles!).
Le siège, entamé dès le début juin 1147, fut très dur et prolongé; la ville avait de solides
remparts, pourvus de plusieurs tours et différentes portes, et les défenseurs disposaient d’une
grande quantité d’armes et de munitions, y compris quelques trébuchets. Les croisés utilisèrent
différentes techniques de siège : échelles, béliers, tours de bois, mines, trébuchets, etc. Bloquée,
sans arriver à obtenir de secours, effrayée par les tours mobiles gigantesques construites par les
croisés, et éprouvée par de très graves problèmes de ravitaillement, Lisbonne décida de se
rendre le 19 octobre 1147 ; la ville fut mise à sac et sa population livrée à des violences sans fin.
Cet évènement est l’un des mieux documentés de l’histoire médiévale portugaise et a
connu un retentissement international considérable. Il fut d’ailleurs l’un des seuls exploits
militaires de l’histoire de la Seconde Croisade…