dossier ressources Les hiéroglyphes

publicité
Musée archéologique départemental de Jublains
Dossier Ressources
Les hiéroglyphes
En lien avec l’exposition
«Secrets de momies, rites et croyances
funéraires à la fin de l’Égypte pharaonique »
Musée archéologique départemental de Jublains
Du 8 juillet au 13 décembre 2011
Le musée archéologique départemental de Jublains ouvre ses portes à l’Egypte ancienne et
accueille deux momies, Séramon et Ânkhpakhéred. Passées au scanner en 2007, elles ont livré tous
leurs secrets. Autour de ces pièces remarquables, le musée invite à une découverte du monde des
morts et des dieux, tel qu’il est rêvé et vécu par les anciens Egyptiens.
Cette exposition est le fruit d’un partenariat privilégié avec le musée des Beaux-arts et
d’Archéologie de Besançon, initiateur du projet. Les collections de ce grand musée sont
accompagnées de prêts des musées de Nantes, Amiens, Angers, Château-Gontier, Roanne, Soissons
et du Louvre.
L’exposition s’organise en quatre grands thèmes :
-
Osiris et les dieux funéraires : Osiris, grand dieu des morts, préside la première partie, où
sont expliquées sa légende et sa grande popularité dans toute l’Egypte. Isis, Nephthys, Horus
et Anubis, divinités de la famille osirienne, l’accompagnent, mais aussi d’autres dieux qui
jalonnent le long voyage des défunts dans l’au-delà.
-
L’art de la momification : La belle momie d’Ânkhpakhered, dessinateur au temple d’Amon
sous la XXVIe dynastie (680-525 avant J.-C.), et son sarcophage couvert de textes
magiques, témoignent des soins accordés aux défunts juste après leur mort. Durant ces
préparatifs, le corps est momifié puis entouré de nombreux objets magiques et religieux :
amulettes, bandelettes, ornements, cartonnages, sarcophages sont autant de protections
destinées à l’accompagner sans encombre jusqu’au monde des morts.
-
Funérailles et maison du mort : Avec les funérailles, le mort entre dans sa dernière
demeure et accède au royaume d’Osiris. Sa mémoire est rappelée et célébrée, aussi bien
dans la tombe qu’à l’extérieur, sur les stèles et les tables d’offrandes. Vaisselle, objets du
quotidien, statuettes funéraires sont installés dans la chambre funéraire, pour survenir aux
besoins de sa nouvelle vie dans l’au-delà.
-
Séramon et l’Au-delà : Dans sa tombe creusée dans la falaise thébaine, Séramon était
entouré de plusieurs sarcophages emboîtés l’un dans l’autre. La qualité de sa momification
et du mobilier qui l’accompagnait témoignent de l’importance de ce haut personnage, mais
aussi des pratiques en cours à l’époque de la XXIe dynastie (1069-946 avant J.-C.).
En introduction à la visite, sont figurées une carte et une chronologie, qui permettent de placer
quelques repères avec les élèves.
La carte
La carte rappelle les grandes caractéristiques de l’Egypte : c’est un pays désertique mais qui a la
chance d’être traversé par le Nil. « L’Egypte est un don du Nil », commente Hérodote lors de sa
visite du pays. Le Nil est l’un des plus grands fleuves du monde. Long de 6500 km, il traverse
plusieurs pays d’Afrique avant de se jeter dans la mer Méditerranée.
A l’époque antique, sa grande crue annuelle recouvrait de limon noir les terres de la vallée et
permettait la pratique de l’agriculture. Toutes les grandes villes sont aménagées le long du Nil et, à
l’exception des oasis, toute la population s’y regroupait.
La forme de la vallée du Nil fait que très tôt, on a distingué la Haute Egypte, qui couvrait tout le sud
du tracé jusqu’à Memphis, et la Basse Egypte, qui correspondait au delta (endroit où le Nil forme de
multiples rameaux, qui se jettent dans la Méditerranée). Les pharaons étaient ainsi désignés comme
les rois de Haute et Basse Egypte, pour bien indiquer qu’ils régnaient sur tout le pays.
Séramon et Ânkhpakhéred, dont les momies sont présentées dans l’exposition, ont vécu à Thèbes, là
où se trouve aujourd’hui la ville de Louqsor et le temple de Karnak. Ils ont d’ailleurs tous les deux
travaillé dans ce grand temple consacré au dieu Amon. A leur mort, ils ont été enterrés de l’autre
côté du Nil, dans la falaise, à proximité du site de la Vallée des Rois.
La chronologie
L’histoire pharaonique égyptienne s’étend sur presque trois millénaires, puisqu’elle commence vers
3000 avant J.-C. et s’achève au tournant de notre ère avec la conquête romaine. Cette longue
période appartient à ce que l’on appelle l’Antiquité, premier temps de l’Histoire qui suit l’apparition
de l’écriture. En effet l’écriture égyptienne, celle des hiéroglyphes, est l’une des plus vieilles du
monde.
L’exposition s’intéresse plus particulièrement aux époques de la fin de l’Egypte pharaonique,
qu’ont connues Séramon et Ânkhpakhéred.
- Séramon a vécu à la XXIe dynastie (1069-944 av. J-C.), qui marque le début d’une période de
troubles appelée Troisième période intermédiaire (TPI). 2000 ans pratiquement ont passé depuis
les grandes pyramides, qui datent de l’Ancien Empire.
- Ânkhpakhéred a vécu à la XXVIe dynastie (680-525 av. J-C.), au tout début de la Basse
Epoque. Lors de cette période, l’Égypte retrouve une prospérité sous des pharaons nationaux
(les Saïtes) puis étrangers (perses et grecs). La grande majorité des objets de l’exposition date de
la Troisième Période intermédiaire (1069-664 avant notre ère) ou de la Basse Époque (664-332
avant notre ère).
L’écriture égyptienne
L’écriture égyptienne apparaît vers 3200 avant J.-C. Elle est appelée medou netcher par les
Égyptiens, ce qui signifie « les paroles de dieu ». Ce savoir a été transmis aux Hommes par Thot, le
scribe des dieux. Ce sont les Grecs qui, beaucoup plus tard, nommeront hiéroglyphes les signes
inscrits sur les monuments religieux.
Hiéroglyphe signifie « caractère gravé et sacré ».
Les signes représentent des choses tangibles, qui sont reconnaissables même si l’on n’en comprend
pas la signification. Pour tracer les signes, les Egyptiens se sont inspirés de leur environnement :
animaux, plantes, éléments du corps humain ou objets de la vie quotidienne.
oiseau
oeil
Stèle de Rer devant Osiris
plante
corbeille
À l'époque de l'Ancien, du Moyen et du Nouvel Empire, il existe environ sept cents signes
hiéroglyphiques, alors qu'à l'époque gréco-romaine, on en dénombre plus de six mille.
Le dernier texte en hiéroglyphe, connu à ce jour, est gravé sur les parois du temple de Philae et daté
de 394 après J.-C. La compréhension des hiéroglyphes se perd ensuite pour plusieurs siècles.
Pendant près de 1500 ans, cette écriture reste une énigme que beaucoup essayent de résoudre, mais
sans succès. En 1822, Jean-François Champollion réussit à percer le secret des hiéroglyphes en
déchiffrant la pierre de Rosette. Cette pierre comporte un texte rédigé en trois écritures différentes :
en égyptien hiéroglyphique, en égyptien démotique et en grec.
La composition des textes
Les hiéroglyphes n’ont pas la même taille. Ils prennent place à l’intérieur d’un cadre carré virtuel,
appelé cadrat.
Certains signes occupent la totalité du cadrat.
D’autres signes n’occupent parfois que la moitié ou le quart du cadrat. Il peut donc y avoir plusieurs
signes à l’intérieur d’un cadrat, placés côte à côte ou l’un au-dessus de l’autre.
Il n’y a pas de séparation entre les signes et pas de ponctuation dans les phrases.
Sens d’écriture et de lecture
Les hiéroglyphes s’écrivent et se lisent normalement de droite à gauche et de haut en bas, mais dans
certains cas le sens de lecture est inversé. Pour savoir dans quel sens lire le texte, les hiéroglyphes
représentant des êtres vivants constituent des indices. Le début se trouve dans la direction vers
laquelle regarde l’être vivant.
Sur cette stèle funéraire, deux personnages
se font face : Rê-Horakhty, dieu à tête de
faucon et Ankheséniset, avec les bras levés
en position d’adoration.
Le texte est composé de 6 colonnes. Les 4
colonnes de gauche font référence à RêHorakhty car les êtres vivants regardent dans
la même direction que lui, tandis que les 2
colonnes de droite font référence à la défunte.
Fragment de stèle funéraire au nom d’Ânkheséniset
L’écriture hiéroglyphique est une combinaison de trois types de signes : les phonogrammes, les
idéogrammes et les déterminatifs.
Les phonogrammes
Ce sont des signes-sons qui peuvent transcrire une ou plusieurs consonnes. Comme il n’y a pas de
voyelles dans l’écriture hiéroglyphique, pour lire les mots traditionnellement, on intègre des « e ».
Il existe vingt-neuf signes unilitères, correspondant chacun à une consonne.
La chouette correspond au son M
Il existe environ cent signes bilitères, permettant deux consonnes.
Le damier correspond à MN
Il existe une cinquantaine de signes trilitères.
La croix ansée correspond à NKH
Une même lettre peut être écrite avec deux signes différents.
Le poussin de caille et la corde servent à écrire la lettre w qui fait le son « ou »
Les idéogrammes
Ce sont des signes-idées. Le signe désigne ce qu’il représente. Le plan d’une maison sert ainsi à
écrire le mot « demeure », un disque solaire est utilisé pour écrire le mot « soleil ». Pour distinguer
l’idéogramme du phonogramme, les Égyptiens ajoute le signe
au hiéroglyphe ayant valeur
d’idéogramme.
Si ce signe est un phonogramme, il correspond au son M mais s’il
s’agit d’un signe-idée alors il correspond à ce qui est représenté, c’està-dire la chouette.
Les déterminatifs
Comme les voyelles n’existent pas en écriture hiéroglyphique, plusieurs mots ont la même graphie
et donc la même phonétique. Les déterminatifs permettent de préciser le sens de ce qui est écrit. Ils
sont placés après les signes phonétiques et ils ne se prononcent pas.
Ce personnage accroupi portant la main à sa bouche détermine les mots qui
sont en relation avec la bouche : manger, boire, mordre, parler…..
L’évolution de l’écriture égyptienne
Le hiéroglyphe
Il s’agit d’une écriture sacrée, aux « pouvoirs magiques » de création, destinée à perpétuer la
mémoire des rois et des dieux. Utilisés à des fins religieuses et funéraires les hiéroglyphes ont aussi
une vocation administrative. Des inscriptions découvertes sur des jarres évoquent la provenance
géographique des produits contenus. Les hiéroglyphes ont également une vocation politique.
Le hiéroglyphe cursif
Il s’agit d’une écriture simplifiée, mais toujours sacrée, des hiéroglyphes. On l’observe par exemple
sur les bandelettes enveloppant le corps des défunts. Ces inscriptions sont des extraits du Livre des
morts ou des formules magiques destinés à protéger les défunts et à les aider à accéder au royaume
des morts. C’est cette écriture qui a été utilisée pour tracer les textes sur la cuve et l’intérieur du
couvercle du cercueil d’Ânkhpakhéred, présenté dans l’exposition.
Le hiératique
Il s’agit d’une écriture encore plus simplifiée mais toujours sacrée. On ne reconnaît presque plus les
hiéroglyphes. Elle est utilisée pour les textes religieux sur les papyrus et pour la comptabilité dans
les temples.
Le démotique
Cette écriture apparaît au VII siècle avant notre ère (époque d’Ânkhpakhéred).
Il ne s’agit plus d’une écriture sacrée mais cette fois d’une écriture populaire. On ne reconnaît plus
du tout les hiéroglyphes. C’est l’écriture utilisée pour les documents de la vie quotidienne (contrats,
lettres…).
Écriture du mot scribe en :
hiéroglyphe
hiératique
démotique
Le scribe et le matériel d’écriture
Le scribe.
Aux temps anciens, les Égyptiens ne savent pas tous lire et écrire. Seuls les prêtres, les
fonctionnaires et les scribes accèdent à ce savoir, qui leur confère pouvoir et prestige. Si la
profession de scribe est recherchée, elle n’est pas facile à atteindre car elle nécessite 12 années de
formation. Écrivain et comptable, le scribe veille au cadastre, à la perception des impôts, à la
prestation des corvées. Mais surtout, par l’écriture, il s’assure l’immortalité.
Progressivement toutefois, la majorité de la population sut lire et écrire.
Les supports d’écriture.
Les hiéroglyphes sont sculptés dans la pierre, matériau éternel s’il en est mais présentant un
inconvénient : sa dureté ne permet pas d’écrire rapidement. C’est de cette difficulté qu’est née l’idée
de confectionner un nouveau support, sur lequel les scribes pourront écrire aisément.
Ce support est produit à partir d’une plante le papyrus, qui pousse en abondance dans les zones
marécageuses de la vallée du Nil et notamment dans la région du Delta qui porte le nom de Taméhou, « terre des papyrus ».
La tige est coupée en tronçons de 40 à 45 cm de long. Les tronçons
sont écorcés puis découpés en fines lamelles. Après avoir été
humidifiées, les lamelles sont en deux couches perpendiculaires :
verticalement et horizontalement. Elles sont ensuite frappées avec un
maillet pour être aplaties et pour que la sève les colle ensemble. La
feuille ainsi obtenue est mise à sécher puis polie.
Cyperus papyrus
Les feuilles de papyrus sont coûteuses car leur fabrication est longue. Pour les économiser, les
scribes écrivent recto-verso et parfois ils les lavent à l’eau pour pouvoir les réutiliser.
Par souci d’économie, les scribes utilisent aussi d’autres supports : éclats de pierres ou fragments de
céramique.
Les instruments pour écrire.
La palette, la coupelle à broyer les pigments et le godet à eau constituent le nécessaire à écrire du
scribe.
La palette sert de rangement aux pinceaux dans un compartiment central et de réserve à encre
solide. On l'utilisait aussi comme règle pour tracer des traits.
Pour écrire, le scribe utilise un pinceau, c'est-à-dire une tige végétale dont le bout a été mâchouillé
afin d’en séparer les fibres. Ce pinceau est parfois appelé calame (tige de roseau taillée en pointe)
de façon impropre, car ce dernier n’apparaît qu’à l’époque romaine.
Les couleurs des hiéroglyphes sont principalement le noir et le rouge. Le noir, obtenu à partir de
charbon de bois, est utilisé pour le corps de texte tandis que le rouge, issu d’oxydes de fer, sert pour
les titres ou les corrections. La préparation des couleurs s’effectue dans un mortier avec un pilon. Le
scribe utilise la gomme d’acacia appelée également gomme arabique pour lier ses pigments.
Objets associés au thème
Thot à tête d’ibis
Faïence égyptienne
Époque ptolémaïque (304-30 av. J.-C.)
Angers, musée Pincé
Inv. MTC 691-1
Le dieu Thot est l’inventeur de l’écriture et du langage
mais aussi le dieu des scribes. Il est souvent
représenté dans la scène de la pesée du cœur, qui est
l’ultime épreuve avant l’accès au royaume des morts.
Il note le résultat de cette pesée et le transmet à Osiris,
dieu des morts qui préside le tribunal.
Thot, comme les autres divinités, connaît de multiples
représentations : sous la forme humaine avec une tête
d’ibis ou avec une tête de babouin, ou entièrement
sous la forme de ces deux animaux. Ces nombreuses
figurations sont visibles dans l’exposition.
Statue de Ptah-Sokar-Osiris au nom d’Horresnet
Bois polychrome et doré
Région d’Akhmim
Époque ptolémaïque (304-30 av. J.-C.)
Amiens , musée de Picardie
Inv. M.P. 3057.164
Ptah-Sokar-Osiris est une divinité constituée par la réunion
de trois dieux. Lié à l’avenir du mort dans l’Au-delà, il est
représenté sous la forme d’une statue et placé dans les
tombes. Ce dieu, figuré comme un personnage momifié, est
coiffé d’une couronne constituée de deux cornes de bélier
placées à l’horizontal surmontées par deux plumes ornées
d’un disque solaire.
Le texte, disposé en colonne sur le linceul, est une prière au
dieu Chou en faveur du défunt. Chou est le maître de l'air. Il
incarne le souffle vital, qu'il est censé transmettre aux morts.
Bandelette de momie au nom de Nefertiou
Toile de lin
Époque ptolémaïque (304-30 av. J.-C.)
Besançon, Musée des Beaux-arts et d’Archéologie
Inv. 849.3.7
L’usage des bandelettes inscrites se répand à la Troisième Période intermédiaire. A l’origine, les textes rédigés à
l’encre noire comportent des dates et des dédicaces. Ultérieurement, il s’agit d’extraits du Livre des morts, écrits en
hiératiques, c'est-à-dire en hiéroglyphes simplifiés. Ces textes sont des formules destinées à protéger le défunt et à
l’aider à franchir les portes conduisant vers l’Au-delà. La bandelette de Néfertiou comporte la représentation de l’une
des portes, défendue par un gardien armé d’un long couteau, et les paroles censées amadouer le défenseur.
Canope à tête humaine du grand prêtre de Ptah, Ptahmès
Calcite
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, règne d’Amenhotep III (vers 1390-1353 av. J.-C.).
Château-Gontier, Musée du Pays de Château-Gontier
Inv. 83864
Les vases canopes, au nombre de quatre, sont destinés à recevoir les organes
internes momifiés du défunt après son éviscération. Le foie, les poumons,
l’estomac et les intestins y sont déposés. La formule inscrite ici s’adresse à la
déesse Selkis et à l’un des quatre fils d’Horus, Qébehsénouf ; ce qui permet
l’identification du contenu. Ce canope accueillait les intestins.
Tout dans ce vase évoque l’importance et la richesse du défunt. Ce que
confirme l’inscription hiéroglyphique qui mentionne Ptahmès, c'est-à-dire un
grand prêtre de Ptah.
Fragment de cartonnage inscrit
Toile enduite et peinte
XXIIe dynastie (vers 943-735 av. J.-C.)
Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
Inv. D.863.3.245-1
A certaines époques, les cercueils intérieurs protégeant les momies sont
remplacés par des cartonnages, toiles de lin enduites et peintes. Ces
cartonnages comportent des figurations de divinités mais aussi des
colonnes de texte. Lee texte en hiéroglyphes inscrit sur ce fragment est
une prière adressée à Anubis, dieu des embaumeurs à tête de chacal, en
faveur du mort. Le soin apporté pour les dessins constitue une preuve de
l’importance du défunt, dont le nom malheureusement est perdu.
Cette offrande en pain, bière, bœuf et volailles, devait permettre au défunt
d’assouvir ses besoins dans l’Au-delà et donc de survivre.
Couvercle du sarcophage intérieur Séramon
Bois stuqué et peint
Probablement de la nécropole thébaine
XXIe dynastie (vers 1069-944 av. J.-C.)
Besançon, Musée des Beaux-arts et d’Archéologie
Inv. A.779
Pour accéder à la vie éternelle, le défunt doit réussir diverses épreuves et franchir de
multiples obstacles : conserver son corps, le protéger, se nourrir, faire en sorte qu’on
n’oublie pas son nom…Le cercueil est l’un des éléments permettant l’accès à l’éternité car
il assure la préservation de la momie.
Séramon est inhumé dans la tradition du Nouvel Empire ; sa momie est placée dans une
série de cercueils emboîtés les uns dans les autres : cercueil extérieur, cercueil intérieur et
planche de momie (également appelé couvercle-plaque). La multiplication des cercueils
permet d’augmenter la surface accueillant les textes, qui étaient autrefois gravés sur les
parois des tombeaux.
Les trois couvercles, en forme de momie, présentent la même décoration. La partie
inférieure comporte des vignettes figurant des divinités, délimitées par des bandes
transversales et longitudinales de hiéroglyphes. Ces bandes évoquent les bretelles
enserrant la momie dans son linceul. Les textes comportent notamment le nom et les titres
du défunt et indiquent qu’il était entièrement dévoué Amon, dieu majeur à cette époque.
Séramon dont le nom signifie « Amon est mon prince », s’occupait du recrutement du
personnel du temple et était chargé des grands travaux. Placé directement sous la direction
du grand prêtre d’Amon, (véritable vice-roi de Haute-Égypte), Séramon était donc l’un
des plus importants personnages du sud de pays.
Cuve de sarcophage Ânkhpakhered
Bois enduit et peint
XXVIe dynastie (vers 664-525 av. J.-C)
Thèbes
Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
Dépôt de la Bibliothèque de la Ville de Besançon, 1832
Inv. D.947.5.1
La momie d’Ânkhpakhéred bénéficie de différentes protections : résille de perles bleues, scarabée ailé placé au niveau
du cœur, statuettes figurant les quatre fils d’Horus, sarcophage en bois en forme de momie.
Toute la surface de la cuve du sarcophage et l’intérieur du couvercle sont recouverts de textes inscrits à l’encre noire
sur fonds jaunes ou blancs. Il s’agit d’extraits du Livre des morts, notamment des chapitres 1 à 7, 9, 19, 85 et 89 qui ont
trait aux funérailles, au jugement d’Osiris et à la survie de l’âme-ba du défunt.
Le Livre des morts est une adaptation des Textes des pyramides, textes liturgiques et magiques qui ornaient à l’origine
les parois des tombeaux des rois. Ces privilèges ont ensuite été étendus aux murs des tombes des reines et enfin à ceux
des notables.
Le dessus du couvercle comporte des représentations de diverses divinités, une figuration de la déesse Nout qui déploie
ses ailes pour protéger le défunt, deux scènes de la pesée de l’âme, épreuve délicate dans le voyage vers l’Au-delà et
enfin une autre scène montrant le mort sur son lit funéraire, son âme-ba prête à s’envoler.
Comme Séramon, Ânkhpakhéred a fait inscrire son nom, sa filiation et ses titres sur son cercueil.
Son nom signifie « Que vive l’enfant ! ». Fils d’Horoudja et de Méhytémousékhet, il a travaillé au service du dieu
Amon, en tant que scribe-dessinateur pour le compte de son domaine à Thèbes.
Cône funéraire de Chepenmout, épouse du troisième prophète d’Amon Padiimennebnésoutaouy
Terre cuite
Thèbes
Basse Époque, XXVIe dynastie, règne de Psammétique Ier (vers 664-610 av. J.-C.)
Nantes, Musée Dobrée
Inv. 56.2830 (177)
Les cônes funéraires, mentionnant le nom et les titres du défunt, fabriqués en terre cuite
sont incrustés dans la façade des tombes. Ils permettent ainsi d’attribuer la propriété du
monument funéraire et de perpétuer le nom du défunt, ce qui indispensable pour sa survie.
Le texte est ici disposé en 5 lignes. La lecture s’effectue de gauche à droite, direction
indiquée par les regards des oiseaux ou de l’abeille.
TRADUCTION : l’épouse du troisième prophète d’Amon Padiimennebnésouttaouy,
justifié, Chepenmout (leur) deux fils, le prophète d’Amon, prêtre ritualiste, scribe du livre
divin, Bénitéhor, le prophète d’Amon Horakhbit.
Palette de scribe avec calames
Bois
Région thébaine ( ?)
Nouvel Empire, fin XXe dynastie (1100-1069 av. J.-C.), règne de Ramsès XI
Nantes, Musée Dobrée
Inv. 56.2840 (187)
Cette palette est attribué à un proche du dernier pharaon du Nouvel Empire Ramsès XI, car le nom de ce roi est indiqué
dans deux cartouches positionnés entre deux personnages se faisant face : l’un debout, l’autre assis tenant un sceptre dans sa
main droite. Le cartouche est un symbole hiéroglyphique de forme allongée, fermé par un nœud. Il contient le nom du
pharaon et est chargé de protéger ce nom. Le cartouche, délimitant le nom du pharaon, a été un élément déterminant pour le
déchiffrement des hiéroglyphes par Jean François Champollion.
Ouchebti de Psammétique-Méryptah
Terre cuite à glaçure
Saqqarah
XXVIe dynastie, règne d’Amasis (vers 571-525 av. J.-C.)
Besançon, Musée des Beaux-arts et d’Archéologie
Inv. 849.3.1
La vie dans l’Au-delà est le prolongement de la vie terrestre : le défunt doit y accomplir certains
travaux et notamment des travaux agricoles. Mais n’ayant pas envie d’accomplir lui-même les
tâches dans le royaume des morts, il emporte avec lui dans sa tombe une foule de serviteurs, les
ouchebtis. Ces derniers à l’appel du maître iront travailler à sa place.
Psammétique-Méryptah, dont le nom, indiqué dans un cartouche, signifie Psammétique est aimé
de Ptah, avait emporté avec lui environ quatre cents ouchebtis, un pour chaque jour de l’année
plus un chef par dizaine.
Ouchebti de la reine Henouttaouy
Faïence glaçurée
Cachette royale de Deir el-Bahari
XXIe dynastie, règne de Pindjem Ier (vers 1054-1035 av. J.-C.)
Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
Inv.931.1.16
A partir de la XXIè dynastie (1069-943 avant notre ère), les ouchebtis sont en faïence
glaçurée qui se caractérise par leur couleur bleue très vive. Le texte inscrit sur ces
statuettes, issu du chapitre VI du Livre des morts, est souvent abrégé. Sur cet ouchebti, on
retrouve le cartouche qui comporte le nom de la reine Hénouttaouy.
Son nom est composé de plusieurs hiéroglyphes :
- la tresse en haut à droite qui correspond au h
- le vase en haut à gauche qui correspond à nou
- le pain en dessous du vase qui correspond au t
- et en dessous, le signe des deux terres superposées, qui correspond à taouy
Stèle au nom de la maîtresse de maison Nésoudja
Bois enduit et peint
Basse Époque, XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C.)
Nantes, Musée Dobrée
Inv. 56-2850 (197)
La stèle fait partie du mobilier funéraire standard aux époques tardives. De bois
ou de pierre, elle porte une représentation du défunt devant les principales
divinités de l’Au-delà.
Elle comporte souvent une prière en faveur du ka du défunt.
Sur cette stèle, les hiéroglyphes écrits en noir s’organisent en trois lignes. La
lecture s’effectue de haut en bas et de droite à gauche.
TRADUCTION : parole dites pour Rê-Horakhty, le grand dieu, chef des dieux,
qui sort à l’horizon, Atoum, maître des deux terres et d’Héliopolis, de sorte qu’il
donne une offrande en pain, bière bœuf, volaille, encens, vin lait, toutes bonnes
choses pures, toutes bonnes choses dont vit un dieu, pour le ka de l’Osiris, la
maîtresse de maison de Nésoudja, justifiée, fille de Namenekhamen
Téléchargement