Musée archéologique départemental de Jublains
Dossier Ressources
Les hiéroglyphes
En lien avec l’exposition
«Secrets de momies, rites et croyances
funéraires à la fin de l’Égypte pharaonique »
Musée archéologique départemental de Jublains
Du 8 juillet au 13 décembre 2011
Le musée archéologique départemental de Jublains ouvre ses portes à l’Egypte ancienne et
accueille deux momies, Séramon et Ânkhpakhéred. Passées au scanner en 2007, elles ont livré tous
leurs secrets. Autour de ces pièces remarquables, le musée invite à une découverte du monde des
morts et des dieux, tel qu’il est rêvé et vécu par les anciens Egyptiens.
Cette exposition est le fruit d’un partenariat privilégié avec le musée des Beaux-arts et
d’Archéologie de Besançon, initiateur du projet. Les collections de ce grand musée sont
accompagnées de prêts des musées de Nantes, Amiens, Angers, Château-Gontier, Roanne, Soissons
et du Louvre.
L’exposition s’organise en quatre grands thèmes :
- Osiris et les dieux funéraires : Osiris, grand dieu des morts, préside la première partie, où
sont expliquées sa légende et sa grande popularité dans toute l’Egypte. Isis, Nephthys, Horus
et Anubis, divinités de la famille osirienne, l’accompagnent, mais aussi d’autres dieux qui
jalonnent le long voyage des défunts dans l’au-delà.
- L’art de la momification : La belle momie d’Ânkhpakhered, dessinateur au temple d’Amon
sous la XXVIe dynastie (680-525 avant J.-C.), et son sarcophage couvert de textes
magiques, témoignent des soins accordés aux défunts juste après leur mort. Durant ces
préparatifs, le corps est momifié puis entouré de nombreux objets magiques et religieux :
amulettes, bandelettes, ornements, cartonnages, sarcophages sont autant de protections
destinées à l’accompagner sans encombre jusqu’au monde des morts.
- Funérailles et maison du mort : Avec les funérailles, le mort entre dans sa dernière
demeure et accède au royaume d’Osiris. Sa mémoire est rappelée et célébrée, aussi bien
dans la tombe qu’à l’extérieur, sur les stèles et les tables d’offrandes. Vaisselle, objets du
quotidien, statuettes funéraires sont installés dans la chambre funéraire, pour survenir aux
besoins de sa nouvelle vie dans l’au-delà.
- Séramon et l’Au-delà : Dans sa tombe creusée dans la falaise thébaine, Séramon était
entouré de plusieurs sarcophages emboîtés l’un dans l’autre. La qualité de sa momification
et du mobilier qui l’accompagnait témoignent de l’importance de ce haut personnage, mais
aussi des pratiques en cours à l’époque de la XXIe dynastie (1069-946 avant J.-C.).
En introduction à la visite, sont figurées une carte et une chronologie, qui permettent de placer
quelques repères avec les élèves.
La carte
La carte rappelle les grandes caractéristiques de l’Egypte : c’est un pays désertique mais qui a la
chance d’être traversé par le Nil. « L’Egypte est un don du Nil », commente Hérodote lors de sa
visite du pays. Le Nil est l’un des plus grands fleuves du monde. Long de 6500 km, il traverse
plusieurs pays d’Afrique avant de se jeter dans la mer Méditerranée.
A l’époque antique, sa grande crue annuelle recouvrait de limon noir les terres de la vallée et
permettait la pratique de l’agriculture. Toutes les grandes villes sont aménagées le long du Nil et, à
l’exception des oasis, toute la population s’y regroupait.
La forme de la vallée du Nil fait que très tôt, on a distingué la Haute Egypte, qui couvrait tout le sud
du tracé jusqu’à Memphis, et la Basse Egypte, qui correspondait au delta (endroit où le Nil forme de
multiples rameaux, qui se jettent dans la Méditerranée). Les pharaons étaient ainsi désignés comme
les rois de Haute et Basse Egypte, pour bien indiquer qu’ils régnaient sur tout le pays.
Séramon et Ânkhpakhéred, dont les momies sont présentées dans l’exposition, ont vécu à Thèbes, là
où se trouve aujourd’hui la ville de Louqsor et le temple de Karnak. Ils ont d’ailleurs tous les deux
travaillé dans ce grand temple consacré au dieu Amon. A leur mort, ils ont été enterrés de l’autre
côté du Nil, dans la falaise, à proximité du site de la Vallée des Rois.
La chronologie
L’histoire pharaonique égyptienne s’étend sur presque trois millénaires, puisqu’elle commence vers
3000 avant J.-C. et s’achève au tournant de notre ère avec la conquête romaine. Cette longue
période appartient à ce que l’on appelle l’Antiquité, premier temps de l’Histoire qui suit l’apparition
de l’écriture. En effet l’écriture égyptienne, celle des hiéroglyphes, est l’une des plus vieilles du
monde.
L’exposition s’intéresse plus particulièrement aux époques de la fin de l’Egypte pharaonique,
qu’ont connues Séramon et Ânkhpakhéred.
- Séramon a vécu à la XXI
e
dynastie (1069-944 av. J-C.), qui marque le début d’une période de
troubles appelée Troisième période intermédiaire (TPI). 2000 ans pratiquement ont passé depuis
les grandes pyramides, qui datent de l’Ancien Empire.
- Ânkhpakhéred a vécu à la XXVI
e
dynastie (680-525 av. J-C.), au tout début de la Basse
Epoque. Lors de cette période, l’Égypte retrouve une prospérité sous des pharaons nationaux
(les Saïtes) puis étrangers (perses et grecs). La grande majorité des objets de l’exposition date de
la Troisième Période intermédiaire (1069-664 avant notre ère) ou de la Basse Époque (664-332
avant notre ère).
L’écriture égyptienne
L’écriture égyptienne apparaît vers 3200 avant J.-C. Elle est appelée medou netcher par les
Égyptiens, ce qui signifie « les paroles de dieu ». Ce savoir a été transmis aux Hommes par Thot, le
scribe des dieux. Ce sont les Grecs qui, beaucoup plus tard, nommeront hiéroglyphes les signes
inscrits sur les monuments religieux.
Hiéroglyphe signifie « caractère gravé et sacré ».
Les signes représentent des choses tangibles, qui sont reconnaissables même si l’on n’en comprend
pas la signification. Pour tracer les signes, les Egyptiens se sont inspirés de leur environnement :
animaux, plantes, éléments du corps humain ou objets de la vie quotidienne.
oiseau oeil
Stèle de Rer devant Osiris
plante corbeille
À l'époque de l'Ancien, du Moyen et du Nouvel Empire, il existe environ sept cents signes
hiéroglyphiques, alors qu'à l'époque gréco-romaine, on en dénombre plus de six mille.
Le dernier texte en hiéroglyphe, connu à ce jour, est gravé sur les parois du temple de Philae et daté
de 394 après J.-C. La compréhension des hiéroglyphes se perd ensuite pour plusieurs siècles.
Pendant près de 1500 ans, cette écriture reste une énigme que beaucoup essayent de résoudre, mais
sans succès. En 1822, Jean-François Champollion réussit à percer le secret des hiéroglyphes en
déchiffrant la pierre de Rosette. Cette pierre comporte un texte rédigé en trois écritures différentes :
en égyptien hiéroglyphique, en égyptien démotique et en grec.
La composition des textes
Les hiéroglyphes n’ont pas la même taille. Ils prennent place à l’intérieur d’un cadre carré virtuel,
appelé cadrat.
Certains signes occupent la totalité du cadrat.
D’autres signes n’occupent parfois que la moitié ou le quart du cadrat. Il peut donc y avoir plusieurs
signes à l’intérieur d’un cadrat, placés côte à côte ou l’un au-dessus de l’autre.
Il n’y a pas de séparation entre les signes et pas de ponctuation dans les phrases.
Sens d’écriture et de lecture
Les hiéroglyphes s’écrivent et se lisent normalement de droite à gauche et de haut en bas, mais dans
certains cas le sens de lecture est inversé. Pour savoir dans quel sens lire le texte, les hiéroglyphes
représentant des êtres vivants constituent des indices. Le début se trouve dans la direction vers
laquelle regarde l’être vivant.
Sur cette stèle funéraire, deux personnages
se font face : Rê-Horakhty, dieu à tête de
faucon et Ankheséniset, avec les bras levés
en position d’adoration.
Le texte est composé de 6 colonnes. Les 4
colonnes de gauche font référence à Rê-
Horakhty car les êtres vivants regardent dans
la même direction que lui, tandis que les 2
colonnes de droite font référence à la défunte.
Fragment de stèle funéraire au nom d’Ânkheséniset
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