Conférence :
LE VERBE DIVIN
par Bernard Mirande
Fête de la poésie
En partenariat avec la mairie de Lunel
Samedi 26/09/2015 de 10h à 20h
Salle de la Rotonde Espace Castel
163 rue Max Dormoy 34400 Lunel
Lunel c’est la lune divine, de Lune et de El désignant Dieu dans les langues
sémitiques. La lune est l’astre du rêve, de la poésie et de la clairvoyance. Lunel
c’est l’astre divin. La lune de Lunel avec ses deux ailes évoque le Caducée,
baguette magique d’Hermès, le Dieu guérisseur.
Qu’est-ce qu’un poème ? C’est un assemblage de mots traduisant et exprimant la
beauté. Originellement il était écrit en vers. Mais la prose peut-être également
poétique. De nos jours il y a toutes sortes de formes de poèmes dont les poèmes
en vers libres. Le modernisme contemporain sort aussi du mot. Chez Artaud et
les dadaïstes le poème peut être composé de sons ne correspondant pas aux mots
existants.
Mais en quoi un poème pourrait-il être beau ?
Il est normal que le poème soit écrit selon le désir et le plaisir de chacun. Par
conséquent n’importe qu’elle personne peut écrire un poème ; il est nécessaire
d’ailleurs que la poésie soit accessible à tous. Mais il existe quand même un
« Art Poétique » et normalement un beau poème est celui que l’on aime à relire
ou à dire ou à entendre dire de temps à autre. Il a marqué profondément notre
mémoire et nous a plu par sa musicalité ou par les idées qu’il exprime. Mais
quel est l’Art Poétique qui peut qualifier un poème de beau. Si l’on étudie la
poésie de l’antiquité jusqu’à nos jours les Arts poétiques diffèrent. Il y a une
chronologie de l’Art poétique ; il évolue dans le temps car il change en fonction
de l’évolution de la société. En réalité l’Art Poétique contemporain s’est ouvert,
s’est enrichi, car il permet les différences et les extrêmes.
Alors quels sont les critères qualitatifs de l’Art d’écrire un poème ?
Ce qui nous interpelle en premier quand on l’écoute c’est peut-être le son et la
musique qui s’en dégage. Quand on le lit ce sont plutôt les images et les idées
qui nous interpellent. Mais les deux approches donnent une telle symbiose que
nous reconnaissons facilement le poème de la prose sans fioriture.
Qu’il y a t-il de beau dans la musique d’un poème ? L’arrangement des sons,
leur répétition sans que celle-ci soit excessive. Les allitérations acquièrent plus
de valeur lorsqu’elles reprennent le sens du texte comme le fameux sifflement
du serpent dans le célèbre vers : « Pour qui sont ses serpents qui sifflent sur nos
têtes ». Cette répétition du son « s » reprend le sifflement du serpent et comme
ce son est répéquatre fois dans l’alexandrin, il se manifeste pleinement.
Je t’entends, toi parole fécondée par l’imagination de ton cerveau surpuissant.
Je vous entends paroles des jours, paroles des années, paroles d’une vie,
paroles des anges. Echanges, échanges exquis des épousailles humains, de
rencontres d’âmes comme ici aujourd’hui. Preuve de l’irréel descendu dans le
réel, liberté indomptée des amours en conscience, dans l’inouï de la conscience.
Ce beau s’exprime également par le rythme. Pour cela nous avons beaucoup de
formes fixes avec des quantités de styles de poèmes comme :
Le sonnet l’ode la ballade le rondeau le rondel la terza rima le
madrigal le triolet le virelai le pantoum l’acrostiche le chant, etc.
Chaque style de poème propose une architecture différente. L’architecture est la
forme générale des poèmes. Des alternances de strophes donnent aussi
l’architecture. La longueur des vers ajoute aussi une forme architecturale. Nous
reconnaissons le type de poème rien qu’à sa forme. Exemple : le sonnet.
Le poème peut être constitué de vers : chaque alignement de mots est constitué
d’un nombre de pieds (souvent les vers comportent le même nombre de
syllabes : de un à douze pieds et quelquefois davantage). Le rythme est ainsi
donné par une même longueur métrique du vers.
La rime crée une répétition qui ajoute une musique au vers. Pour embellir le
vers, quand il est long (décasyllabe ou dodécasyllabe) une césure va être posée.
Cette césure, souvent au milieu du vers, représente un léger temps de silence
entre les différents groupes de mots. Pour le décasyllabe nous aurons le rythme :
4-6 4-6 4-6, etc. ou 5-5 5-5 5-5… Mais dans le dodécasyllabe ou
Alexandrin est appelé « trimètre romantique » le vers composé de deux césures
aux 7ème et 8ème pieds. Prenons pour exemple le fameux vers de Victor Hugo
« J’ai disloqué / ce grand niai / d’Alexandrin ».
Les assonances : elles apportent également dans le vers des répétitions de sons
se rapprochant comme les consonnes dentales composées de « t » et de « d ».
Exemple : « Tes détours distendus tendent à retarder ».
Ce rythme c’est l’orchestre du monde ou parfois simplement l’instrument
touchant, émouvant, relaxant, réveil des manifestations de l’âme dans les cuivres
et les cordes, les timbales et les tambours, dans les vocalises des expressions
diverses, multiples, nombreuses, infiniment riches. Les voix humaines parlent de
soi. Chacun exprime son caractère unique, astre ensoleillant de la fortune des
innombrables galaxies. L’illimité des expressions dans la reconnaissance du tout
et du chacun. Ce rythme c’est l’expression calme du corps endormi, l’action
courageuse et héroïque, l’invention mouvement du don de l’aube de tous vos
instants. Je reconnais l’entrain, la bonne humeur, le dynamisme enthousiasmant
des espoirs éternels. Le vent et les vagues se bougent dans les flammes des
bouleversements cataclysmiques heureux du changement bonheur, conquérant et
ressuscitant, heureux de la transformation des malheurs en joies multiples,
heureux de la métamorphose des âmes ressentant leur éternel infini dans
l’absolu du sentiment gorgé de sens. Les danses des rythmes animent les bals
des profondeurs psychiques sensibles et pénétrantes. O vol si différents des
multiples oiseaux et des hommes et des femmes, beautés du mouvement.
La peinture et le dessin sont également très représentés.
Chaque peinture correspond à un style ; nous reconnaîtrons une peinture
classique, romantique, symbolique, surréaliste, impressionniste, figuratif,
réaliste, dadaïste, moderne… Le poème peut s’exprimer en noir et blanc.
Exemple :
-bas la neige fond sur un tas de charbon
Pendant que la nuit tombe au sourire des anges
Le mineur au teint sombre est ressorti du fond
Et le vol des corbeaux qui croassent dérange.
L’ébène de sa peau a masqué l’horizon
Seul le blanc de ses yeux de la lune s’engrange
Le manteau de la nuit descend sur les maisons
Aux murs blancs s’effaçant dans le mystère étrange…
La peinture c’est aussi la couleur qui se manifeste parce qu’elle est nommée ou
quand elle est suggérée.
Exemple :
« Le bleu de ces célestes yeux
A pris mon idéal solaire
L’azur descend de tous ses feux
Lapis-lazuli merveilleux
Espoir d’azur mon atmosphère
Toi univers hanté du deux
Pouvoir céruléen mystère.
Voir le poème de Rimbaud :
« A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert, voyelles
Jusqu’à :
O l’oméga rayon violet de ses yeux ».
La peinture c’est une toile brouillée par une palette éparse
Une étoile d’un monde où naissent les miracles
Un oasis rêvant dans les sables du temps
Une impression à vocation de toucher tous tes sens
Etre humain souvent insensible aux horreurs,
Pèlerin d’une vie, réagit aux couleurs, aux images, aux sons, à l’imprévu
inattendu.
Regarde, il y en a des milliards.
Tu n’as pas tout vu
Ouvre les yeux jusqu’à l’implosion du sentiment d’être, du sentiment de vivre.
N’attend pas ! Aujourd’hui !
Pleure la terre et sourit au ciel.
Ce n’est pas tout, la peinture, le dessin, le tableau, la représentation, se mêlent.
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