L'ovaire assure 4 fonctions :
- l'ovogenèse : multiplication des ovogonies (cellules germinales) et maturation des ovocytes
(chez les Primates les réserves de l'œuf sont faibles mais la vitellogenèse, accumulation de
réserves de type vitellus, en est une phase essentielle)
- la folliculogenèse : multiplication des cellules somatiques entourant l'ovocyte (les cellules
folliculaires participent elles aussi de façon essentielle à la vitellogenèse, accumulation des
réserves dans l'œuf)
- l'ovulation : libération d'un œuf (ovocyte mature), on parle aussi de ponte ovulaire et
d'oviposition chez les ovipares
- une fonction endocrine : synthèse d'hormones stéroïdiennes et peptiques contrôlant le
fonctionnement ovarien mais aussi pratiquement tous les organes intervenant dans la
reproduction (organes d'accouplement, de ponte, de gestation...).
Les ovaires sont irrigués par une artère qui pénètre entre les follicules et se ramifie. Mais les
capillaires ne dépassent pas la lame basale des follicules. De nombreuses expériences de
greffe ont permis de mettre en évidence la sécrétion par les follicules en croissance de
nombreux facteurs chimiques (VEGF, TGFalpha...) qui stimulent la multiplication et la
croissance des cellules endothéliales et donc favorisent la revascularisation des ovaires
greffés.
L'innervation ovarienne (essentiellement sympathique) se développe en même temps que la
vascularisation et les cordons nerveux suivent les vaisseaux sanguins (dont elles innervent les
fibres lisses) jusqu'aux cellules de la thèque externe des follicules. De nombreux
neuromédiateurs ont été isolés de l'ovaire (NAdr, dopamine, substance P, VIP, NO...) et
interviennent soit dans l'expulsion des ovocytes, soit dans le débit sanguin et donc,
indirectement, dans la croissance des follicules.
L'ovulation est un phénomène rapide (quelques minutes) et libère habituellement un ovocyte
secondaire de façon alternée entre l'ovaire droit et gauche chez la femme (le taux d'ovulation ,
nombre d'ovocytes libérés en même temps est habituellement de 1 chez la vache, 2 chez la
brebis, 8 à 30 chez la truie et 6 à 17 chez la ratte). La libération simultanée de deux ovocytes
par l'un ou les deux ovaires chez la femme peut conduire à la gestation de (faux) jumeaux.
L'ovulation est "spontanée" chez la femme dans le sens où elle ne semble pas être
habituellement "provoquée" comme c'est le cas par exemple chez la chatte (la lapine, la
femelle du vison, de l'écureuil...) à la suite d'une stimulation lors de l'accouplement. Mais il
est connu qu'un stress, un accident, une émotion... peuvent provoquer l'ovulation chez la
femme. Il semble que l'ovaire présente des contractions musculaires qui assurent l'expulsion
de l'ovocyte secondaire entouré de ses cellules folliculaires formant le cumulus oophorus et
accompagné du liquide folliculaire (liquor folliculi), lors de la rupture du follicule mûr
(follicule de De Graaf) qui fait saillie à la surface de l'ovaire (son diamètre atteint 2 cm pour
un ovaire d'un diamètre maximal de 3 cm). La commande de ces contractions pourrait être
d'origine nerveuse mais aussi simplement causée par la baisse de pression dans la cavité
folliculaire (voir plus bas). L'ovulation s'accompagne parfois de légers saignements. Après
l'ovulation le follicule rompu se referme et se transforme en corps jaune par une croissance
des vaisseaux sanguins qui colonisent la granulosa dans laquelle les cellules folliculaires se
transforment en cellules lutéales sécrétrices (luteus = jaune en latin). Un caillot sanguin
persiste au centre du corps jaune. Le corps jaune se forme en quelques heures, fonctionne une
quinzaine de jours puis régresse rapidement en absence de fécondation (corps jaune cyclique
ou provisoire), il perd sa couleur et se transforme en masse fibreuse, le corps blanc, qui
disparaîtra, ne laissant la place qu'à une cicatrice à la surface de l'ovaire. En cas de
fécondation le corps jaune se développe et devient corps jaune gestatif qui persiste pendant
presque toute la durée de la grossesse. Le cycle ovarien est donc long (5 mois minimum,