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Je peux transmettre la vie...
résumé, formulation par cycle
Cours détaillé
Annexe : notion
de médiateur
la
communication
dans l'organisme
I. le travail de
reproduction
chez chacun des
sexes
II. la
fécondation :
travail de
coopération
III.
l'hérédité
IV. les
applications
médicales et
non médicales
V. éthique de
la
reproduction
Avertissement !
A mon avis le travail pour cette partie est plus difficile pour les "spécialistes" que pour ceux
qui n'ont que des connaissances anciennes. A l'école , il faut recentrer les concepts sur
l'homme et replacer l'hérédité chromosomique à une place qui n'est pas privilégiée. Ce travail
est sans aucun doute plus difficile à réaliser pour un étudiant qui a une licence de biologie
des organismes et qui pourrait (peut-être ?) manquer d'une vision globale.
Le travail de reproduction chez l'homme est caractérisé biologiquement par des sexes séparés
(nécessitant la recherche du partenaire), fécondation interne (organes d'accouplement,
fécondation en milieu liquide) et viviparité (gestation placentaire) suivie d'un allaitement
(glandes mammaires) et d'un soin aux jeunes maintenu pendant une assez longue période.
Du point de vue de la finalité biologique, le travail de reproduction est don de la vie,
transmission de la vie.
L'acquisition de la capacité à se reproduire est qualifiée de puberté (du latin pubes, le poil).
Elle correspond à une maturité structurale et fonctionnelle des organes de la reproduction
(organes génitaux) et s'accompagne de signes extérieurs (caractères sexuels secondaires)
notamment l'apparition d'une pilosité (du latin pilus, le poil, le cheveu) aux niveau de
certaines zones de la peau.
Cours
L'homme est classé dans l'embranchement des Vertébrés, classe des Mammifères et ordre des
Primates. La reproduction chez les Primates est une reproduction sexuée avec sexes séparés
(nécessitant la recherche du partenaire), fécondation interne (organes d'accouplement) et
viviparité (gestation placentaire) suivie d'un allaitement (glandes mammaires) et d'un soin
aux jeunes maintenu pendant une assez longue période.
Dans le chapitre précédent nous avons vu les étapes de la gestation, de l'accouchement, de
l'allaitement et, très rapidement, du soin aux jeunes. Dans cette partie nous verrons
uniquement les différences entre les deux sexes et la fécondation.
Nous avons présenté la vie comme un travail. Maintenant nous la voyons sous l'aspect de la
reproduction le travail de reproduction. Ce travail conduit à un don. Les parents donnent la
vie à leur enfant. On parle aussi de transmission de la vie dans la mesure où les parents
transmettent quelque chose qui ne leur appartient pas. Ces notions relèvent sans aucun doute
plus de l'éthique que de la biologie et le choix des termes est important. Nous nous intéressons
à une fin (d'où la nécessité de parler d'éthique): la fin de la reproduction est bien de donner la
vie à des enfants, de les élever et de perpétuer ainsi l'espèce. Il s'agit bien d'une fin biologique.
L'ensemble des structures, des organes, des régulations, concourent de façon coordonnée à
une fin biologique : la reproduction. Donc, il est important de souligner que le travail de
reproduction, met en jeu non seulement la capacité pour la femme à être fécondée mais aussi à
mener à bien la gestation, l'allaitement puis les soins au(x) jeune(s).... La fonction de
reproduction ne se limite pas à la fécondation, ni même à la gestation... (si chez de nombreux
mammifères le soin aux jeunes est essentiel à la fonction de reproduction, combien plus la
famille devrait être protégée chez l'homme...). Notre étude n'atteindra pas le domaine
éthologique alors qu'il est évidemment essentiel pour ce travail que l'individu ne réalise pas
tout seul...
L'acquisition de la capacité à se reproduire est qualifiée de puberté (du latin pubes, le poil).
Elle correspond à une maturité structurale et fonctionnelle des organes de la reproduction
(organes génitaux) et s'accompagne de signes extérieurs (caractères sexuels secondaires)
notamment l'apparition d'une pilosité (du latin pilus, le poil, le cheveu) aux niveau de
certaines zones de la peau.
Cette partie sera pour nous l'occasion d'aborder les systèmes de régulations physiologiques
que nous ne pouvons pas détailler dans chacune des parties de notre étude. La plupart des
idées présentées ici sont reprises du chapitre du cours de terminale sur la physiologie humaine
de la reproduction. Par contre, il est regrettable que certains manuels, comme
malheureusement le Tavernier (chapitre 1 de la partie 2, p 134), n'échappent pas au
réductionnisme ambiant et présente la reproduction comme un phénomène basé avant tout sur
la transmission des caractères héréditaires placés de façon à mon avis "archaïque" dans un très
hypothétique "programme génétique". Nous reviendrons sur cette partie en fin de chapitre
mais il me semble important de présenter d'abord la reproduction comme un travail coordonné
de très nombreux organes et plus encore de la coopération entre deux individus de sexe
différents à une même fin biologique.
I. le travail de reproduction chez chacun des
sexes
a. les déterminismes internes - la capacité interne des organes au travail de
reproduction
1. au niveau de l'organisme entier :
L'apparition de la puberté est sous la dépendance de facteurs internes mais aussi de
l'alimentation. On rapporte par exemple comme un fait clairement établi que l'âge des
premières menstruations pour les filles européennes est tombé de 15-16 ans en moyenne en
1900, à 12-13 ans dans les années 70 ; tout en précisant qu'en 1900 les jeunes filles de milieux
aisés avaient leurs premières règles à l'âge de 12-13 ans. Une chose est certaine : l'âge moyen
cache une grande variabilité individuelle.
Les phénomènes de vieillissement touchent aussi bien les ovaires (épuisement du stock
d'ovocytes à partir de 38-40 ans), que l'utérus (ralentissement de la préparation cyclique à la
gestation, augmentation de la mortalité embryonnaire et des avortements) et les mécanismes
physiologiques régulateurs (cycles ovariens anormaux.., chute des taux hormonaux à la
ménopause).
Pour les garçons, la puberté est plus tardive.
2. au niveau des organes:
2.1 Chez la jeune femme
Les organes de la reproduction, c'est-à-dire impliqués de façon directe et nécessaire dans le
travail de reproduction sont:
les voies génitales : un vagin (impair), avec les structures annexes correspondant à la
partie la plus externe du tractus génital : la vulve (fermée partiellement par l'hymen),
le périnée, les grandes et les petites lèvres, le clitoris): l'organe de l'accouplement,
l'utérus (impair mais terminé par deux cornes utérines paires) : l'organe de la nidation
et de la gestation, les oviductes ou trompes de Faloppe (pairs et terminés chacun par
un pavillon) : organes de la fécondation
les glandes génitales : les ovaires : organes de la gamétogénèse (production des
gamètes), les mamelles (seins) : organes de la lactation, des glandes annexes associées
aux voies génitales : les glandes de Bartholin.
Les organes génitaux externes (vulve) de la femme.
Les voies génitales féminines en coupe frontale (partie gauche) et en vue externe (partie
droite).
Les glandes de Bartholin débouchent à l'extrémité vaginale, avant le repli des petites lèvres,
non représenté ici.
Coupe sagittale du bassin féminin très schématique. Vous noterez la position de l'utérus, col
orienté vers l'arrière, et des ovaires latéraux, coiffés par les pavillons dans leur partie
antérieure.
Un peu d'embryologie pour ceux qui veulent approfondir:
Les ovaires (gonades femelles) se mettent en place chez le fœtus humain entre la 4ème et la 7ème semaine de vie
fœtale (le fœtus mesure entre 6 et 8 mm) à partir des crêtes génitales situées au sommet des lames latérales qui
sont des massifs de tissus embryonnaires qui font partie du mésoderme (tissu en position intermédiaire entre le
feuillet externe : l'ectoderme et le feuillet interne : l'endoderme) au stade bourgeon caudal. Les ébauches
gonadiques sont colonisées par des cellules germinales d'origine variées selon les classes de Vertébrés. Les
cellules somatiques (par opposition à germinales) forment un blastème (amas de cellules embryonnaires)
d'origine discutée selon les groupes de vertébrés. Les premiers follicules ovariens n'apparaissent que vers la
16ème semaine de gestation (le fœtus mesure alors une dizaine de centimètres de long). La différenciation du
tractus génital femelle commence vers la 8ème semaine de vie fœtale ( le fœtus mesurant alors quelques 3-4 cm),
à partir des pièces intermédiaires, issues des mêmes massifs mésodermiques que ceux donnant les ovaires. Les
canaux de Müller embryonnaires donneront l'oviducte et l'utérus, la vagin résulte de l'évolution de la zone de
jonction (sinus) entre les canaux de Müller et de Wolff (ces derniers régressant dans le sexe femelle), les
bourrelets génitaux ectodermiques donneront les lèvres, et le tubercule génital, qui donne ici le clitoris et le
pénis chez l'homme. En absence de stimulation par les hormones mâles (testostérone produite par les cellules de
Leydig dès la 8ème semaine de vie fœtale) et hormone antimüllerienne (AMH), possible jusqu'à la 16ème
semaine, les organes génitaux évoluent naturellement en organes femelles. Si le rôle d'un facteur contrôlé par le
chromosome Y (TDF, Testis Determining Factor) semble avoir été mis en évidence, il n'en reste pas moins que le
contrôle de la différenciation sexuelle reste largement inconnu. On ne connaît pas la liaison précise entre le sexe
chromosomique (cytogénétique) et le sexe histologique et physiologique.
L'ovaire assure 4 fonctions :
- l'ovogenèse : multiplication des ovogonies (cellules germinales) et maturation des ovocytes
(chez les Primates les réserves de l'œuf sont faibles mais la vitellogenèse, accumulation de
réserves de type vitellus, en est une phase essentielle)
- la folliculogenèse : multiplication des cellules somatiques entourant l'ovocyte (les cellules
folliculaires participent elles aussi de façon essentielle à la vitellogenèse, accumulation des
réserves dans l'œuf)
- l'ovulation : libération d'un œuf (ovocyte mature), on parle aussi de ponte ovulaire et
d'oviposition chez les ovipares
- une fonction endocrine : synthèse d'hormones stéroïdiennes et peptiques contrôlant le
fonctionnement ovarien mais aussi pratiquement tous les organes intervenant dans la
reproduction (organes d'accouplement, de ponte, de gestation...).
Les ovaires sont irrigués par une artère qui pénètre entre les follicules et se ramifie. Mais les
capillaires ne dépassent pas la lame basale des follicules. De nombreuses expériences de
greffe ont permis de mettre en évidence la sécrétion par les follicules en croissance de
nombreux facteurs chimiques (VEGF, TGFalpha...) qui stimulent la multiplication et la
croissance des cellules endothéliales et donc favorisent la revascularisation des ovaires
greffés.
L'innervation ovarienne (essentiellement sympathique) se développe en même temps que la
vascularisation et les cordons nerveux suivent les vaisseaux sanguins (dont elles innervent les
fibres lisses) jusqu'aux cellules de la thèque externe des follicules. De nombreux
neuromédiateurs ont été isolés de l'ovaire (NAdr, dopamine, substance P, VIP, NO...) et
interviennent soit dans l'expulsion des ovocytes, soit dans le débit sanguin et donc,
indirectement, dans la croissance des follicules.
L'ovulation est un phénomène rapide (quelques minutes) et libère habituellement un ovocyte
secondaire de façon alternée entre l'ovaire droit et gauche chez la femme (le taux d'ovulation ,
nombre d'ovocytes libérés en même temps est habituellement de 1 chez la vache, 2 chez la
brebis, 8 à 30 chez la truie et 6 à 17 chez la ratte). La libération simultanée de deux ovocytes
par l'un ou les deux ovaires chez la femme peut conduire à la gestation de (faux) jumeaux.
L'ovulation est "spontanée" chez la femme dans le sens où elle ne semble pas être
habituellement "provoquée" comme c'est le cas par exemple chez la chatte (la lapine, la
femelle du vison, de l'écureuil...) à la suite d'une stimulation lors de l'accouplement. Mais il
est connu qu'un stress, un accident, une émotion... peuvent provoquer l'ovulation chez la
femme. Il semble que l'ovaire présente des contractions musculaires qui assurent l'expulsion
de l'ovocyte secondaire entouré de ses cellules folliculaires formant le cumulus oophorus et
accompagné du liquide folliculaire (liquor folliculi), lors de la rupture du follicule mûr
(follicule de De Graaf) qui fait saillie à la surface de l'ovaire (son diamètre atteint 2 cm pour
un ovaire d'un diamètre maximal de 3 cm). La commande de ces contractions pourrait être
d'origine nerveuse mais aussi simplement causée par la baisse de pression dans la cavité
folliculaire (voir plus bas). L'ovulation s'accompagne parfois de légers saignements. Après
l'ovulation le follicule rompu se referme et se transforme en corps jaune par une croissance
des vaisseaux sanguins qui colonisent la granulosa dans laquelle les cellules folliculaires se
transforment en cellules lutéales sécrétrices (luteus = jaune en latin). Un caillot sanguin
persiste au centre du corps jaune. Le corps jaune se forme en quelques heures, fonctionne une
quinzaine de jours puis régresse rapidement en absence de fécondation (corps jaune cyclique
ou provisoire), il perd sa couleur et se transforme en masse fibreuse, le corps blanc, qui
disparaîtra, ne laissant la place qu'à une cicatrice à la surface de l'ovaire. En cas de
fécondation le corps jaune se développe et devient corps jaune gestatif qui persiste pendant
presque toute la durée de la grossesse. Le cycle ovarien est donc long (5 mois minimum,
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