Les Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants I. Cadre d’action Introduction Cette note explique les raisons, la structure et la démarche du projet des Standards de compétences TIC des enseignants (TIC-SCE). Elle met en lumière combien la formation professionnelle des enseignants s’intègre dans un cadre plus large de réforme de l’éducation, au moment où les pays révisent leurs systèmes éducatifs de façon à produire des compétences pour le XXIe siècle nécessaires au développement social et économique. Elle peut être utilisée comme un guide par tous ceux qui doivent prendre des décisions en matière d’éducation et sont concernés par la formation professionnelle des enseignants, lors de la préparation des propositions de programme de formation et de cours. Plus particulièrement, les objectifs du projet de standards UNESCO de compétences TIC des enseignants sont : Constituer un ensemble de lignes directrices que les fournisseurs de formation professionnelle peuvent utiliser pour identifier, développer ou évaluer les matériels d’enseignement ou les programmes de formation des enseignants à l’utilisation des TIC pour l’apprentissage et l’enseignement. Fournir une base de qualifications qui permettent aux enseignants d’intégrer les TIC dans leurs enseignements et leurs apprentissages, pour faire avancer l’apprentissage des étudiants, et pour améliorer leurs autres obligations professionnelles. Etendre la formation professionnelle des enseignants afin de faire avancer leurs compétences en pédagogie, collaboration, leadership et développement scolaire innovant en utilisant les TIC. Harmoniser les différentes vues et vocabulaire en ce qui concerne l’utilisation des TIC pour la formation des enseignants. Le projet de standards UNESCO de compétences TIC des enseignants vise, globalement, à améliorer la pratique des enseignants dans tous les secteurs de leur travail, en combinant les compétences TIC avec des innovations dans les domaines de la pédagogie, des programmes et de l’organisation scolaire. Il vise également l’utilisation des enseignements de compétences et de ressources TIC par les enseignants en vue d’améliorer leur enseignement, de collaborer avec leurs collègues, et peut être en fin de compte de devenir les leaders de l’innovation dans leurs institutions. L’objectif global de ce projet n’est pas seulement d’améliorer la pratique des enseignants mais aussi de le faire d’une manière qui contribue à un système éducatif de meilleure qualité pouvant faire progresser le développement économique et social d’un pays. Bien que le projet TIC-SCE spécifie les compétences nécessaires pour atteindre ces buts et objectifs, il reviendra aux fournisseurs gouvernementaux, non gouvernementaux et privés reconnus de mettre en œuvre la formation à ces compétences. Les Standards serviront à guider ces fournisseurs à construire et à examiner leurs matériels éducatifs pour atteindre ces objectifs. Les Standards permettront également aux décideurs de la formation des enseignants d’évaluer comment ces offres de cours coïncident avec les compétences requises dans leurs pays et ainsi aident le développement de capacités et de compétences spécifiques aux enseignants qui soient appropriées à la profession et aux objectifs de développement économiques et sociaux nationaux. L’objectif de cette note est d’expliquer les raisons du projet TIC SCE aux décideurs de haut niveau et aux partenaires potentiels de la formation professionnelle. Elle explique comment la formation professionnelle des enseignants s’intègre dans un cadre plus général de réforme de l’éducation, quand les pays affinent leurs systèmes éducatifs pour produire les compétences du XXIe siècle nécessaires à la création d’une main d’œuvre active compétitive, à la cohésion sociale et au développement individuel. A ces fins, cette note définit le cadre politique plus large à l’intérieur duquel le projet TIC-SCE a été créé et décrit les raisons, la structure et la démarche du projet. Des sections plus avant dans la note offrent aux décideurs et aux partenaires de la formation professionnelle toute l’information nécessaire pour envisager leurs participations au projet et pour préparer leurs propositions de programmes et de cours. Elles incluent le détail des modules de standards de compétence et des lignes directrices pour les développeurs de cours et les fournisseurs de formation. Le cadre politique Le projet des Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants se situe dans un cadre politique plus large de réforme de l’éducation et de développement durable. L’éducation est une fonction centrale de tout pays ou communauté et en tant que telle répond à grande diversité de besoins et d’objectifs parmi lesquels figurent : Inculquer les valeurs fondamentales et transmettre l’héritage culturel, Soutenir le développement personnel des jeunes et des adultes, Promouvoir la démocratie et accroître la participation des femmes et des minorités, notamment, à la société, Encourager la compréhension interculturelle et la résolution pacifique des conflits, améliorer la santé et le bien-être, et Soutenir le développement économique, réduire la pauvreté et augmenter la prospérité pour tous. Les programmes éducatifs des Nations Unies et de l’UNESCO répondent à ces divers besoins et objectifs. Par exemple, les Objectifs de développement du millénaire (ODM), l’Education pour tous (EPT), la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (DNUA), et la Décennie des Nations Unies pour l'éducation en vue du développement durable (DNUEDD) visent tous à réduire la pauvreté, à améliorer la santé et la qualité de vie et considèrent l’éducation comme une contribution importante à l’atteinte de ces objectifs1. Tous visent à améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes et à faire avancer les droits de l’homme pour tous, notamment pour les minorités. Tous croient que l’éducation est une clé du développement, une voie qui permet aux gens d’atteindre leur potentiel et d’avoir un contrôle de plus en plus important sur les décisions qui les concernent. Tous considèrent l’éducation comme un droit de tous les citoyens. De plus, l’EPT et la DNUEDD mettent l’accent sur la qualité de l’apprentissage, tant ce que les étudiants apprennent que la façon dont ils l’apprennent. La DNUA et l’EPT font toutes deux de l’alphabétisation une part clé de l’apprentissage et de l’éducation. L’EPT, la DNUEDD et la DNUA mettent en avant l’apprentissage non formel provenant de l’extérieur du système scolaire autant que l’école elle-même. Au delà, la Commission internationale de l’UNESCO sur l’Education pour le XXIe siècle 2 milite pour que l’apprentissage tout au long de la vie et la participation à la société de l’apprentissage sont des facteurs clés pour atteindre les défis posés par un monde 1 2 UNESCO (2005). Liens entre les initiatives mondiales dans le domaine de l’éducation, Paris, UNESCO. Delors, J. et autres (1999). L’éducation : un trésor est caché dedans. Paris, UNESCO. qui change rapidement. La Commission met l’accent sur quatre piliers de l’apprentissage : apprendre à vivre ensemble, apprendre à savoir, apprendre à faire et apprendre à être. Le projet des Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants prend en compte et élargit les objectifs des programmes d’éducation décrit ci-dessus et prend en compte l’ensemble des résultats éducatifs attendus. A l’instar de tous les programmes, il met l’accent sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la qualité de la vie. Comme l’EPT et la DNUEDD, le projet TIC-SCE vise l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Comme plusieurs programmes, il met l’accent sur l’alphabétisation, mais comme la DNUA, il demande aussi une définition plus large de l’alphabétisation. Comme la Commission internationale, il met en avant l’apprentissage tout au long de la vie, les nouveaux objectifs de l’apprentissage, et la participation à une société d’apprentissage, fondée sur la construction du savoir et le partage du savoir. Cependant, le projet TIC-SCE élargit ces programmes en soulignant la relation entre l’utilisations des TIC, la réforme de l’éducation et la croissance économique. Le projet TICSCE est fondé sur l’hypothèse que la croissance économique systémique est la clé de la réduction de la pauvreté et de l’augmentation de la prospérité – une hypothèse qui est soutenue par le développement de pays aussi divers que Singapour, la Finlande, l’Irlande, la Corée, et le Chili, des pays qui étaient tous pauvres il y a 35 ans. Il est aussi fondé sur l’hypothèse, présentée dans le rapport de l’UNESCO « Education dans et pour la société de l’Information »3, que les TIC sont des moteurs de la croissance et des outils de développement de capacité et qu’elles ont des implications profondes dans les changements éducatifs et l’amélioration de l’éducation. En même temps, le projet TIC-SCE et la Commission internationale s’accorde sur le fait que la croissance économique à tout prix est en porte-à-faux avec l’équité, le respect de la condition humaine et le respect des ressources naturelles de la planète. La croissance économique n’est pas une fin en soi. Comme la DNUEDD, le projet des Standards cherche à équilibrer le bien-être humain et le développement économique durable et à les faire coïncider à travers une réforme systémique de l’éducation. Les modèles économiques traditionnels associent la croissance des résultats économiques avec la croissance des ressources nécessaires – les sociétés d’un pays achètent plus d’équipements et emploient plus de travailleurs – ce que les économistes appellent l’accumulation du capital. Au début de son développement, Singapour a utilisé cette approche en offrant du travail bon marché pour assembler des composants électroniques pour des multinationales. La Chine utilise actuellement la même démarche. Cependant Singapour s’est rendu compte que cette approche de la croissance n’était pas durable ; en fait du capital supplémentaire rapportait des gains de plus en plus petits. L’alternative c’est que l’économie d’un pays peut croître grâce aux augmentations de la valeur économique générée par ses citoyens. « Les modèles économiques de la « Nouvelle croissance » soulignent l’importance du nouveau savoir, de l’innovation et du développement de la capacité humaine comme sources de croissance économique durable. C’est au travers de l’éducation et du développement des capacités humaines que les individus non seulement ajoutent de la valeur à l’économie mais contribuent à l’héritage culturel, participent au discours social, améliorent la santé de leur famille et de leur communauté, préserve 3 Guttman, C (2003), Education dans et pour la société de l’information. Paris, UNESCO. l’environnement naturel, et augmentent leur capacité propre et celle de continuer à développer et à contribuer, créant un cercle vertueux de développement personnel et de contribution. C’est à travers l’accès à une éducation de qualité pour tous, sans distinction sexuelle, ethnique, religieuse ou linguistique – que ces contributions personnelles sont multipliées et que les bénéfices de la croissance économique sont équitablement distribuées et appréciées. Le projet des Standards offre trois voies pour connecter l’amélioration de l’éducation à une croissance économique universelle et durable. Les économistes identifient trois facteurs qui conduisent à une croissance fondée sur une capacité humaine accrue : l’approfondissement en capital (la capacité d’une main d’œuvre à utiliser un équipement qui est plus productif que ses versions précédentes), une main d’œuvre de meilleure qualité (une main d’œuvre plus formée qui est capable d’ajouter de la valeur au résultat économique), et l’innovation technologique – la capacité de la population active à créer, distribuer, partager et utiliser un nouveau savoir. Ces trois facteurs de productivité servent de base à trois autres complémentaires, , qui recouvrent en quelque sorte des approches connectant la politique éducative avec le développement économique4 : Augmenter la compréhension technologique des étudiants, des citoyens et de la main d’œuvre en incorporant des compétences technologiques dans les programmes – ou l’approche d’alphabétisation technologique. Augmenter la capacité des étudiants, des citoyens et de la main d’œuvre à utiliser le savoir pour ajouter de la valeur à la société et à l’économie en appliquant ce savoir pour résoudre des problèmes complexes et réels – ou l’approche d’approfondissement des connaissances. Augmenter la capacité des étudiants, des citoyens et de la main d’œuvre à innover, à produire de nouveaux savoirs, et à tirer profit de ces nouveaux savoirs - ou l’approche de création de savoir. Comme souligné dans le rapport de l’UNESCO, Renforcement des capacités des institutions de formation des enseignants en Afrique subsaharienne5 (TTISSA), le but de l’UNESCO est de faire coïncider la formation des enseignants avec les objectifs de développement nationaux. En conséquence, ces trois approches correspondent à des visions et objectifs alternatifs de politique nationale pour le futur de l’éducation. Ensemble ils offrent une trajectoire de développement avec laquelle la réforme de l’éducation prend en compte des moyens de plus en plus sophistiqués de développer l’économie et la société d’un pays : de la compréhension technologique à une main d’œuvre hautement performante, à une économie de savoir et une société de l’information. A travers ces approches, les étudiants d’un pays et de façon ultime ses citoyens et ses travailleurs acquièrent des compétences de plus en plus sophistiquées nécessaires pour soutenir le développement économique, social, culturel et environnemental, ainsi qu’un niveau de vie meilleur. 4 Les lecteurs intéressés par ces concepts généraux de macro économie doivent se référer à Stiglitz, J et Walsh, C. (2002) Principes de macroéconomie (3e édition). New York : Norton. Pour des informations plus spécifiques à la croissance économique fondée sur la productivité et le développement, voir OCDE (2001). La nouvelle économie : au delà de la mode. Paris OCDE. Pour de plus spécifiques discussions sur la connexion entre le développement économique et une réforme de l’éducation fondée sur les TIC, voir Kozma. R (2005). « Les politiques nationales qui connectent une réforme de l’éducation fondée sur les TIC et le développement économique et social ». Human Technology, 1 (2), 117-156. 5 UNESCO (2005). Renforcement des capacités des institutions de formation des enseignants en Afrique subsaharienne. Paris : UNESCO. Alphabétisation technologique> approfondissement du savoir >création du savoir Le projet des Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants intègre ces trois approches dans le changement éducatif afin de répondre aux différents objectifs et visions politiques. Mais chaque approche a des implications différentes en matière de réforme et d’amélioration de l’éducation ; et chacune a des implications différentes en matière de changement sur les cinq autres composantes du système éducatif : pédagogie, pratique de l’enseignant et formation professionnelle, programme et évaluation, et organisation et administration de l’école. Les TIC jouent un rôle différent et complémentaire dans chacune de ses approches. Les Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants présentées ici s’adressent aux enseignants du primaire et du secondaire. Cependant, ces approches s’appliquent à tous les niveaux d’enseignement : primaire, secondaire, professionnel, tertiaire, apprentissage sur le lieu de travail, enseignement professionnel et supérieur, et formation continue. Ils ont également des implications pour les différentes parties prenantes de l’éducation : pas seulement les enseignants mais aussi les étudiants, les directeurs d’écoles, les coordinateurs TIC, les directeurs d’études, les administrateurs, les coaches de formation professionnelle, et les formateurs d’enseignants. Bien que le projet des Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants s’adresse aux enseignants du primaire et du secondaire et aux autres personnels scolaires, il a été conçu dans ce cadre plus large des facteurs économiques, des composantes de réforme éducative, et des parties prenantes de l’éducation. Ancrant le projet dans ce cadre plus large permet aux standards pour les enseignants du primaire et du secondaire d’être adaptés aux changements corollaires visant d’autres niveaux, comme le professionnel, le tertiaire, le supérieur et la formation liée au métier. Le cadre permet à ces changements éducatifs de s’intégrer dans des politiques et programmes liés à d’autres ministères et départements qui soutiennent le développement économique et social, comme les ministères des Télécommunications, de la Planification économique, du Commerce et du Travail. La formation professionnelle des enseignants et la réforme de l’éducation Les nouvelles technologies nécessitent de nouveaux rôles pour les enseignants, de nouvelles pédagogies, et de nouvelles approches de la formation des enseignants6. L’intégration réussie des TIC dans une classe dépendra de la capacité des enseignants à structurer l’environnement d’apprentissage selon des manières non-traditionnelles, de fusionner les nouvelles technologies avec de nouvelles pédagogies, de développer des classes participatives, d’encourager une interaction coopérative, l’apprentissage collaboratif, et le travail de groupe. Cela nécessite le développement d’autres compétences de gestion des classes. Les compétences clés pour le futur incluront la capacité de développer des façons innovantes d’utiliser la technologie pour améliorer l’environnement de l’apprentissage, et d’encourager l’alphabétisation technologique, l’approfondissement des connaissances et la création de savoir. La formation professionnelle de l’enseignant sera une composante fondamentale de cette amélioration de l’éducation. Cependant, la formation professionnelle de l’enseignant a un 6 Makrakis, V (2005). Former des enseignants pour de nouveaux rôles dans une nouvelle ère : Expériences du programmes TIC des Emirats Arabes Unis. Annales de la 3 e conférence pan-hellénistique sur la pédagogie informatique, Corinthe, Grèce. impact seulement si elle est centrée sur des changements spécifiques dans les comportements de l’enseignant dans la classe, et particulièrement si la formation professionnelle est permanente et coïncide avec d’autres changements dans le système éducatif. En conséquence, les Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants anticipent sur les implications que chacune des trois approches d’améliorations éducatives ont sur les changements de chacune des composantes du système éducatif : politique, programme et évaluation, pédagogie, utilisation de la technologie, organisation et administration de l’école, formation professionnelle de l’enseignant. Politique et vision Programme et Evaluation Pédagogie TIC Organisation et administration Formation professionnelle de l’enseignant Les implications de changement de la formation professionnelle de l’enseignant et des autres composantes diffèrent lorsqu’un pays passe d’une éducation traditionnelle à l’alphabétisation technologique, à l’approfondissement des connaissances, à la création de savoir. Des trois approches, l’approche de l’alphabétisation technologique est celle qui implique le plus de changements de politiques de base. L’objectif global de cette approche est de préparer les étudiants, les citoyens et une main d’œuvre capable de comprendre des nouvelles technologies afin de soutenir le développement social et d’améliorer la productivité économique. Parmi les objectifs de politiques éducatives connexes figurent l’accès à tous et de façon équitable des ressources éducatives de qualité, l’augmentation de la scolarisation, et l’amélioration des compétences d’alphabétisation de base, comme cela est proposé par les ODM, l’EPT et la DNUA. Cela inclut une définition plus large de l’alphabétisation, envisagée par la DNUA, qui implique des moyens technologiques plus récents et innovants de communication – c’est l’alphabétisation technologique. Les programmes de formation professionnelle qui sont coordonnés par ces politiques ont pour objectif de développer l’alphabétisation technologique des enseignants afin d’intégrer l’utilisation des outils de base des TIC dans les standards scolaires en matière de programme, de pédagogie et de structures des classes. Les enseignants sauraient comment, où et quand utiliser les technologies ou ne pas le faire, dans les activités et les exposés scolaires, pour les tâches de gestion, et pour acquérir des connaissances additionnelles sur un sujet et des connaissances pédagogiques en soutien de leur propre formation professionnelle. Les changements éducatifs liés à l’approche d’approfondissement des connaissances risquent d’être plus grands et d’avoir plus d’impact sur l’apprentissage. L’objectif politique de cette approche est d’augmenter la capacité des apprenants, citoyens et de la main d’œuvre pour ajouter de la valeur à la société et à l’économie en appliquant les connaissances scolaires pour résoudre des problèmes complexes rencontrés dans des situations du travail et de la vie du monde réel – des problèmes liés à l’environnement, la sécurité alimentaire, la santé, et la résolution des conflits, comme envisagés par la DNUEDD. Une formation professionnelle de l’enseignant coordonnée offrirait aux enseignants les compétences pour utiliser des méthodologies et des technologies plus sophistiquées avec des changements de programme qui prendraient en compte la réalité de la compréhension et l’application des connaissances scolaires aux problèmes du monde ainsi que la pédagogie dans laquelle l’enseignant sert de guide et de gestionnaire de l’environnement d’apprentissage et dans laquelle les étudiants sont engagés dans des activités d’apprentissage étendues, collaboratives et fondées sur un projet et qui peuvent dépasser le cadre de la classe et impliquer des collaborations locales ou globales. Enfin, la plus complexe des trois approches pour l’amélioration de l’éducation est l’approche création de savoir. L’objectif politique de cette approche est d’augmenter la participation civique, la créativité culturelle et la productivité économique en formant les étudiants, les citoyens et une main d’œuvre qui soit en permanence engagée dans la création de savoir, l’innovation et la participation à la société de l’apprentissage et en tire profit. Les implications de cette approche en termes de changements dans les programmes et dans les autres composantes du système éducatif sont importantes. Avec cette approche, le programme va plus loin que la connaissance des sujets scolaires pour inclure de façon explicite les compétences du XXIe siècle nécessaires à créer un nouveau savoir et s’engager dans l’apprentissage tout au long de la vie – la capacité à collaborer, communiquer, créer, innover, et penser de façon critique. Les programmes de formation des enseignants devraient coordonner les compétences professionnelles sans cesse plus sophistiquées des enseignants avec l’utilisation généralisée de la technologie pour soutenir les étudiants qui créent des produits de savoir et sont engagés dans le planning et la gestion de leurs propres objectifs et activités. C’est accompli au sein d’une école qui, elle-même, devient une organisation d’apprentissage s’améliorant sans cesse. Dans ce cadre, les enseignants modèlent le processus d’apprentissage pour les étudiants et servent de modèles d’apprenants à travers leur formation professionnelle permanente – individuellement et collaborativement. Dans ce cas, les écoles encouragent le développement de la société d’apprentissage envisagée par la Commission internationale. Politique et vision > alphabétisation technologique > approfondissement des connaissances > création de savoir Programme et évaluation > connaissances de base > application des connaissances > compétences du XXIe siècle Pédagogie > technologie intégrée > résolution de problème complexe > autogestion TIC > outils de base > outils complexes > technologie généralisée Organisation et administration > Salle de classe standard > groupes collaboratifs > organisations d’apprentissage Formation professionnelle de l’enseignant > alphabétisation technologique > gérer et guider > l’enseignant comme un modèle d’apprenant Les standards UNESCO de compétences offrent un cadre qui permet aux fournisseurs de la formation professionnelle de l’enseignant de connecter leurs offres de cours à ces objectifs politiques plus larges de l’amélioration de l’éducation et du développement économique. Les voies du développement Le rapport TTISSA montre que les programmes de formation des enseignants sont souvent déphasés par rapport aux objectifs de développement. L’intention du projet des Standards UNESCO de compétences TIC des enseignants est de fournir aux décideurs politiques les outils qu’ils peuvent utiliser pour déterminer la réforme de l’éducation fondée sur les TIC et la formation professionnelle de l’enseignant afin de soutenir leurs objectifs économiques et sociaux et leurs situations économiques et sociales. Des économies avancées, comme celle de la Finlande et de la Corée, sont dans des situations distinctement différentes que les pays à revenu moyen comme l’Egypte et le Chili, et encore plus des pays à faible revenu, comme le Kenya et la Bolivie. Cependant, l’intention du projet TIC-SCE est de fournir un cadre commun d’amélioration de l’éducation qui soit centré sur une croissance économique et un développement social durable et qui soit applicable à de multiples situations et de multiples voies de développement. Par exemple, le cadre TIC-SCE identifie trois approches différentes fondées sur la productivité selon lesquelles les pays peuvent choisir de poursuivre une croissance économique durable. Il propose ensuite de fournir des modèles de changements d’éducation correspondants à ces approches. En conséquence, les pays avec des stratégies de croissance différentes trouveront utiles des parties différentes du cadre. De façon alternative, les pays avec des conditions économiques et sociales dissemblables partageront des objectifs similaires mais auront besoin de voies différentes pour atteindre ces objectifs. Par exemple, la Finlande, Singapour et l’Egypte visent toutes à être des sociétés de l’information à travers une productivité économique fondée sur la création de savoir. Cependant certains pays, comme l’Egypte, ne disposent pas de toutes les composantes économiques nécessaires pour mettre en œuvre un programme de croissance fondé sur la création de savoir. En conséquence, un pays peut avoir besoin d’identifier une trajectoire à long terme grâce à laquelle il peut bouger d’une approche à une autre en poursuivant des objectifs économiques et sociaux plus avancés. Le cadre des standards offre la fondation d’une telle stratégie. Les pays peuvent également être très différents en termes d’infrastructures éducationnelles, de qualité de leurs enseignants, de contenu de leurs programmes et de leur approche d’évaluation. La clé du passage vers la création de savoir est l’utilisation des forces actuelles pour faire avancer d’autres composantes du système. L’infrastructure technologique peut être une force dans un pays alors que dans un autre, les pratiques pédagogiques peuvent encore être en cours de changement. Le cadre peut être utilisé pour identifier les compétences complémentaires qui peuvent être construites sur les forces initiales et les efforts de réforme pour améliorer les autres composantes du système afin de maximiser l’impact que le changement éducatif aura sur le développement économique et social. Dans ce cas, le cadre doit être utilisé pour adapter au lieu ou à la taille d’un pays particulier, à ses politiques, et à ses conditions éducatives actuelles, le programme de compétences de l’enseignant, comme illustré dans le schéma ci-dessous. Dans cet exemple, un pays peut utiliser ses forces actuelles en matière de formation des enseignants et de pédagogie pour faire avancer programme, évaluation et organisation scolaire. Schéma des composantes de réforme de l’éducation (ATTENTION je ne vois pas tout le schéma) Création de savoir Approfondissement des connaissances Alphabétisation technologique Conclusion En utilisant le cadre politique présenté ici, un ministère peut évaluer ses politiques éducatives actuelles, dans le contexte de ses objectifs actuels et futurs de développement économiques et sociaux. Il peut choisir l’approche appropriée pour connecter les TIC à d’autres efforts de réforme de l’éducation. Et il peut planifier une trajectoire pour connecter ces initiatives de réforme de l’éducation aux objectifs de développement économiques et sociaux du pays. Une fois cette approche et cette trajectoire choisies, un ministère peut utiliser les Modules de compétence TIC de l’UNESCO pour l’enseignant, présentés dans un document joint, pour planifier la formation appropriée qui donnerait aux enseignants les compétences dont ils ont besoin pour que ces objectifs soient atteints.