p.203-204 : « Les gens vraiment pauvres aimaient les Khmers rouges. Ils n’étaient pas très
intelligents et cela leur faisait plaisir d’avoir autant à manger que les gens riches et instruits à
qui ils en voulaient. Ils aimaient le régime et détestaient les gens de Phnom Penh, parce qu’ils
ne s’étaient pas battus pour la révolution et pour l’égalité aux côtés des Khmers rouges. […]
Les Khmers rouges, c’étaient les habitants de base et le chef de village ; on n’avait pas besoin
de soldats. »
Dans la plupart des districts quand même, les habitants de base étaient privilégiés, recevant
plus de nourriture, et travaillant moins. Mais cela jusqu’en 1976.
- exemple p.210 : « Jusqu’en 1975, dit Hen, les habitants de base « eurent foi en la
révolution », mais, lorsqu’on les sépara de force des membres de leur famille rentrés
de Phnom Penh, leurs yeux s’ouvrirent. « La foi fit place à la colère et à la peur ».
- exemple p.217 : « Les habitants de base furent eux aussi privés de leurs enfants, et
eux aussi perdirent leurs illusions sur le régime. »
- p.246 : « La situation était à peu près convenable en 1975-1976. […] Mais, en 1977,
le courant s’inversa. « Beaucoup » de paysans moyens et aisés et « la plupart des
enseignants parmi les peuple nouveau » furent exécutés. « Ils se mirent à éliminer tout
le monde, même le peuple de base. Ils commencèrent à ce moment-là ce qu’ils
appelaient la « lutte des classes » et emmenèrent les « couches supérieures de la
société » pour les forger. On les tuait pour des fautes minimes. » » « Il n’y eut pas de
famine. Les morts résultèrent toutes d’exécutions. »
- p.260 : « Aussi longtemps qu’on ne toucha pas à ses moyens de subsistance et que
ses sources de nourriture furent garanties, le peuple put s’accommoder des
Khmers rouges, voire soutenir leur cause. Quand la nourriture vint à manquer,
son soutien, feint ou réel, commença à s’effriter. »
De manière générale, à partir de l’année 1977, le régime devînt de plus en plus rigide et
intransigeant.
P. 215 : « Samath, ce menuisier du quartier général de région qui avait rallié la révolution en
1970, confirme que la situation s’aggrave considérablement en 1977, après l’arrestation de
Saing Rin et son replacement par le fils de Mok, Chong, au poste de secrétaire de région. « En
1977-1978, on arrêtait tous les deux ou trois jours quelqu’un dans notre unité de cinquante à
soixante travailleurs. »
p.355 : « En 1977, on commença à tuer les capitalistes, les étudiantes, les bonzes et même les
Chinois et les Vietnamiens, même s’ils parlaient cambodgien. On tua les gens appartenant à
ces classes en les massacrant à coups de bâtons. »
Egalité pour tous = horreur pour tout le monde.
Zone Sud-Ouest : p. 210 : « En juillet, on établit une nouvelle classification de la
population, cette fois en trois grands groupes. Les « citoyens de pleins droits » étaient les
habitants de base faisant preuve d’une « bonne conscience politique », sans liens
familiaux avec les peuple nouveau ni les victimes des exécutions, et travaillant avec
ardeur. Les habitants de base affligés de « mauvaises biographies » rétrogradaient au
statu de « déchus » et rejoignaient le gros des peuple nouveau, et le reste formait un
groupe intermédiaire, les « candidats ». […] Les gens montaient ou reculaient dans la
hiérarchie suivant qu’on jugeait leur ardeur au travail « intense, moyenne ou faible ».
p.211 : « En 1977, Hen fut muté dans un sous-district encore « plus dur ». Les gens travaillent
« jour et nuit », certaines nuits par roulement de quatre heures pour dormir sur le chantier. La
production augmenta, mais deux à trois cents personnes moururent chaque année : « leur santé