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Extrait de A. Beitone et alii, Economie, Collection Aide-Mémoire, Editions Dalloz, 2006, pp. 127-151.
Monnaie et financement
La monnaie est une réalifamilière, mais la définition de ce concept se révèle très difficile, car il n'est pas possible de donner une
définition qui soit indépendante d'un choix théorique. La monnaie est-elle un simple instrument ou un rapport social? Estelle neutre ou
active ? Est-elle endogène ou exogène ?
En première approche, on peut définir la monnaie comme un actif parfaitement liquide, c'est-à-dire qui peut être converti sans
risque et sans coût de transaction en un autre actif (réel ou financier). La monnaie est caractérisée par son pouvoir libératoire général,
c'est-à-dire qu'elle permet de s'acquitter de toutes les dettes. La monnaie est créée par le système bancaire à l'occasion d'opérations de
crédit. La monnaie est historiquement liée à la souveraineté et la politique monétaire a été et reste un élément important de la
politique économique. Désormais, la France est membre de la zone Euro et la politique monétaire est conduite parla Banque centrale
euroenne.
Il faut distinguer la gestion de la monnaie et le financement de l'économie.
- la gestion de la monnaie concerne l'approvisionnement de l'économie en liquidités destinées à permettre les transactions portant sur
les biens, les services et les actifs (réels financiers) ;
- le financement de l'économie concerne les opérations par lesquelles les agents à besoin de financement obtiennent des ressources en
provenance des agents à capacité de financement (ces derniers cherchant à placer les fonds dont ils disposent.
Ces deux aspects (bien que distincts) sont étroitement liés. D'une part, parce que, les opérations de création de monnaie (dans un
système de monnaie de crédit) résultent d'opérations de monétisations de créances par les banques. D'autre part, parce que l'imbrication
est forte (elle a même tendance à s'accroître ces dernières années) entre les banques et les autres institutions financières (sociétés
d'assurance, etc.) qui jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des marchés monétaires et financiers.
I. Qu'est-ce que la monnaie?
Deux conceptions principales de la monnaie existent chez les économistes. Pour certains, la monnaie est un bien
économique comme un autre, un simple instrument qui permet de résoudre les problèmes techniques de l'échange. Pour
d'autres, la monnaie est un rapport social et il y a une différence de nature entre une économie monétaire et une économie de
troc.
A. La conception instrumentale de la monnaie
a > Les fonctions de la monnaie
L'approche fonctionnaliste est très ancienne, on la fait traditionnellement remonter à Aristote. Dans cette perspective, la
monnaie se caractérise par trois fonctions :
Une fonction d'unide compte qui permet d'exprimer la valeur de tous les biens en termes d'un seul bien (ou d'une
unité de compte abstraite). Alors que le troc oblige à exprimer chaque bien en unité de tous les autres biens,
l'existence d'une unité de compte permet de simplifier les échanges. En effet, dans une économie de troc
comportant n biens, il faut établir n(n-i)/2 rapports d'échange, donc avec 10 biens par exemple, 45 rapports d'échange. Si
on adopte une unité de compte parmi les n biens il suffît alors de déterminer n-i rapports d'échange, donc avec 10
biens, 9 rapports d'échange.
Une fonction d'intermédiaire des échanges qui permet de résoudre le problème de la double coïncidence des désirs.
En effet, dans une économie de troc, l'individu qui posde un bien A et souhaite l'échanger contre le bien B doit trouver
un individu qui possède le bien B et souhaite l'échanger contre le bien A. Si l'individu qui possède le bien B ne souhaite
pas tenir le bien A, l'échange ne peut avoir lieu. L'existence d'un intermédiaire des échanges (le bien C par exemple),
permet desoudre ce probme. En effet un certain nombre d'agents vont accepter de recevoir en échange le bien C, non
en raison de sa valeur d'usage, mais parce qu'ils savent que le bien C est accepté par tous les autres agents de
l'économie considérée.
Une fonction de réserve des valeurs qui permet de séparer l'acte de vente de l'acte d'achat. Dans une économie de troc
lorsqu'on offre un bien, on en demande toujours un autre au même moment. Dans une économie monétaire on peut
offrir un bien contre de la monnaie et mettre en réserve le pouvoir d'achat ainsi obtenu pour ne formuler une demande
de bien ou de service que plus tard. C'est pourquoi certains économistes font observer que la loi des débouchés de J.-B.
Say est toujours vraie dans une économie de troc, toujours fausse dans une économie monétaire.
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b > Les formes de la monnaie
L'approche fonctionnaliste est donc une approche instrumentale. La monnaie est considérée comme un simple outil, un
instrument technique permettant de simplifier les échanges. Les hommes auraient inventé la monnaie pour résoudre les
difficultés techniques d'une économie de troc. Il en découle une conception liaire de l'histoire des formes de la monnaie :
monnaie marchandise d'abord (bétail, sucre, sel, coquillage, pointes de flèche, tabac, etc.), puis monnaietallique
(constituée detaux précieux), monnaie fiduciaire (fondée sur la confiance dans l'émetteur des billets), monnaie
scripturale (qui prend la forme de jeux d'écritures dans les comptes des banques). Cette loi de démarialisation progressive
de la monnaie s'expliquerait par le passage des formes les moins commodes aux formes les plus commodes de la monnaie.
Les formes de la monnaie aujourd'hui
Plusieurs distinctions doivent être opérées.
Monnaie fiduciaire et monnaie scripturale
La monnaie fiduciaire est constituée par les billets émis par la Banque centrale et les pièces de monnaie. On parle à propos de ces dernières de monnaie
divisionnaire (le terme monnaie métallique étant servé aux pièces en or ou en argent qui n'ont plus cours aujourd'hui).
La monnaie scripturale est constituée par l'ensemble des soldes créditeurs des comptes à vue gérés par les institutions financières.
=>- La monnaie scripturale circule grâce à des chèques, des virements, des cartes de | crédit, mais ces instruments ne sont pas de la monnaie.
Monnaie de banque et monnaie centrale. La monnaie de banque est la monnaie émise par les banques sous une forme scripturale. La monnaie
centrale est la monnaie émise par la Banque centrale (elle comporte à la fois les billets et la monnaie scripturale émise par la Banque centrale).
=> On parle parfois de « monnaie électronique » comme s'il s'agissait d'une nouvelle forme de monnaie. Ce terme doit être évité dans la mesure où
les moyens de communication électronique ne sont que des moyens de faire circuler la monnaie scripturale dont la nature n'a pas été modife.
B.
La monnaie comme rapport social
a > La critique de l'approche instrumentale
L'approche fonctionnaliste fait l'objet de nombreuses critiques. Des historiens et anthropologues font observer que l'existence
de la monnaie est très ancienne et qu'elle précède, dans de nombreux cas, le développement des échanges sous forme de troc.
Certains commentateurs noncent d'ailleurs la « fable du troc », car ils contestent que les échanges au sein des économies
primitives aient été domis par une logique du « donnant-donnant », c'est au contraire une logique ostentatoire qui semble
avoir prévalu. On fait aussi observer que les formes de la monnaie n'ont pas évol de façon liaire. Les marchands vénitiens
ou les banquiers de Florence utilisaient la monnaie scripturale bien avant que la monnaie métallique (et a fortiori la monnaie
fiduciaire) soit d'usage courant en Europe. À l'inverse, dans certaines circonstances, on assiste à un retour vers la monnaie
marchandise (pendant les deux dernières guerres mondiales par exemple). Au total, le fait de considérer la monnaie comme
un simple instrument technique ne semble guère compatible avec les résultats des travaux historiques et anthropologiques.
Allant au-delà du fonctionnalisme, deux approches permettent de cerner la nature de la monnaie : une approche
anthropologique qui considère la monnaie comme un moyen de conjurer la violence et une approche économique qui
considère la monnaie comme inhérente à l'économie de marché.
b > La violence de la monnaie
La premre approche est de type anthropologique, elle a été dévelope notamment par M. Aglietta et A. Orléan (La violence de
la monnaie, 1982) en s'appuyant sur les travaux du philosophe R. Girard. Pour ces auteurs il existe une violence fondatrice des
rapports humains, la monnaie est un moyen d'exorciser cette violence. La monnaie permet de substituer l'échange au rapt et à
la prédation. La monnaie est donc ambivalente, moyen d'exorciser la violence, institution sociale essentielle, elle peut aussi
être source de violence destructrice pour la société (dans le cas de l'hyper inflation allemande des années 1920 par exemple).
La monnaie est donc une composante essentielle du lien social, c'est une institution et non un instrument technique, elle
repose en particulier sur la confiance sans laquelle aucune communauté de paiement ne peut fonctionner. La finition de
la monnaie proposée par M. Aglietta est tie de ce type de
réflexion : « La monnaie est un rapport global entre les centres de
décision économique et la collectiviqu'ils forment, grâce auquel les échanges entre ces agents acquièrent une cohérence » (La fin des
devises clés, 1986).
c > Monnaie et rapports marchands
La seconde approche trouve son origine chez K. Marx (1818-1883). Ce dernier souligne que ce qui caractérise une société
marchande c'est le fait que la production (l'usage du travail social) résulte de travaux privés réalisés indépendamment les
uns des autres et sans coordination a priori. Dans les sociétés traditionnelles et non marchandes, le travail social fait l'objet
d'un usage qui est contrôlé par l'existence de normes en matre de parenté (organisation de la production domestique au
sein de la famille large), en matière religieuse (offrandes), en matière politique (paiement de tributs). Par exemple, il
existe une division du travail entre les sexes, entre les générations, des règles traditionnelles d'organisation des cultures ou
de la chasse.
Les sociétés marchandes ne connaissent pas cette coordination a priori et sont menacées d'un fractionnement : il faut donc
qu'existé un moyen de socialiser ces travaux privés. C'est précisément la monnaie qui permet d'assurer un certain degré de
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centralisation par l'intermédiaire des prix et des échanges monétaires. La monnaie est absente de sociétés complexes (les Incas
par exemple) les rapports économiques ne sont pas des rapports marchands et elle apparaît dans les sociétés les
relations marchandes se développent. Chez les Baruya, étudiés par M. Godelier, les barres de sel ne sont pas de la monnaie à
l'inrieur de la tribu (les rapports n'y sont pas marchands), mais elles deviennent de la monnaie dans les échanges avec
les autres tribus. Cette approche permet de comprendre que la monnaie n'est pas une « chose », mais un ensemble de
règles assurant un arbitrage entre centralisation et fractionnement du fonctionnement de l'économie.
II. Création et destruction de la monnaie
II est nécessaire de dépasser les idées reçues qui relient encore souvent la monnaie en circulation à l'or détenu dans les
coffres de la Banque centrale. La monnaie est sans conteste aujourd'hui le résultat d'un processus de création ex nihilo par
les banques (pour l'essentiel les banques commerciales que l'on appelle aussi banques de second rang).
A. La monnaie : une créance et une dette
La monnaie est à la fois une créance et une dette. Détenir un billet de banque, par exemple, c'est tenir une créance sur la
Banque centrale et c'est en échange de cette créance que les commerçants acceptent de livrer des marchandises. Le billet
est une dette de la Banque centrale et le montant total des billets en circulation figure au passif de l'institut d'émission. La
monnaie est cependant une créance particulière car elle est dotée d'un pouvoir libératoire général : c'est une dette qui
permet de s'acquitter de toutes les dettes. Il en va exactement de même en ce qui concerne un avoir sur un compte
courant : le solde créditeur du compte est une dette de la banque et une créance du client. La création de monnaie résulte
d'un processus de monétisation de créance. Si un entrepreneur dispose d'une créance sur un autre entrepreneur, il peut sous
certaines conditions transférer cette créance à une banque qui lui remettra en contrepartie un avoir monétaire sous la forme
d'une somme inscrite au crédit du compte de l'entreprise. La monnaie dont dispose ainsi l'entreprise est créée par la banque
à l'occasion d'un cdit (puisque, à l'écance, la banque devra se faire rembourser la créance auprès du biteur). Ce sont
donc bien les crédits qui font les dépôts. Lorsque le crédit arrive à échéance et qu'il fait l'objet d'un remboursement, la
quantité de monnaie correspondante est détruite. La quantité de monnaie en circulation dans une économie à un moment
donné est donc le résultat d'un processus de création et de destruction de monnaie. Si cette quantité de monnaie
augmente, c'est que les opérations de création de monnaie l'emportent sur les opérations de destruction de monnaie. Le
pouvoir de création monétaire des banques est potentiellement illimité, mais en pratique il fait l'objet d'une double
limitation.
- Une limitation institutionnelle qui a d'abord concerné les banques d'émission et qui prend aujourd'hui la forme du
contrôle exercé par les autorités monétaires sur les banques de second rang.
- Une limitation liée à la concurrence interbancaire. En effet toute banque de second rang qui crée de la monnaie s'expose
à des « fuites » hors de son propre circuit bancaire. Ces fuites exigent de la banque qu'elle détienne une forme de
monnaie qu'elle n'a pas le pouvoir de créer : la monnaie banque centrale. Une banque qui émet « trop » de monnaie
s'expose donc à un risque d'illiquidité. Certes, le plus souvent la banque peut se procurer la liquidité qui lui fait
défaut en l'empruntant, mais cette opération est coûteuse et réduit la rentabilité de la banque.
La demande de monnaie
- La demande de monnaie émane des agents économiques qui désirent détenir des avoirs liquides. La détention de ces avoirs a un coût d'opportunité :
détenir des liquidités c'est renoncer à l'intérêt que l'on obtiendrait en plaçant la somme correspondante sur le marché financier.
- L'analyse économique s'est efforcée d'expliciter les terminants de la demande de monnaie. L'approche keynésienne met l'accent sur les motifs de la
préférence pour la liquidité.
Pour J. M. Keynes la préférence pour la liquidité permet de comprendre pourquoi il n'y a pas de neutralité de la monnaie. Il existe trois motifs de la
préférence pour la liquidité : le motif de transaction, le motif de précaution, le motif de spéculation.
Pour M. Friedman (Prix Nobel 1976), la monnaie est une composante du patrimoine des agents et la quantité de monnaie détenue pend de
l'optimisation de la composition de ce patrimoine (arbitrage entre actifs réels, monnaie et titres). Au total, dans l'approche keynésienne comme dans
l'approche monétariste, la demande de monnaie dépend pour l'essentiel du taux d'intérêt et du revenu (revenu permanent chez Friedman).
[=£>- Une différence essentielle entre les deux approches réside dans le fait que les keynésiens considèrent que la fonction de demande de monnaie
est instable, alors que les I monétaristes considèrent qu'elle est stable.
B. Les aggats monétaires
La monnaie est un actif liquide, mais il existe différents degrés de liquidi et il est donc difficile de tracer une frontière entre
les actifs motaires et les actifs non monétaires. Cette frontière est pour partie conventionnelle.
Les autorités monétaires définissent et mesurent des agrégats monétaires c'est-à-dire des catégories d'actifs qui sont
relativement homogènes du point de vue de leur liquidi. Ces agrégats (qui sont emboîtés) sont classés par ordrecroissant
de liquidité.
Lorsqu'on utilise l'expression traditionnelle « masse monétaire », il faut donc préciser sa signification. On parle de la
masse monétaire au sens de M1, de M2, de M3.
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a > Les agrégats monétaires dans la zone Euro
À l'occasion du passage à l'Euro, la Banque centrale européenne a défini des agrégats monétaires pour l'ensemble de la
zone. Ces agrégats sont calculés par les Banques centrales nationales dans chaque pays ayant adopté l'Euro. En ce qui
concerne la conduite de la politique monétaire, seule l'évolution des agrégats au niveau de l'ensemble de la zone Euro est
significative.
Agrégats
monétaires
Composition
Mi
Pièces et billets en circulation, dépôts à vue
M2
Mi + Dépôts à terme d'une durée égale ou inférieure à deux ans + ts avec préavis d'une due égale ou inférieure à 3 mois (par
exemple en France les comptes à terme, les livrets A des Caisses d'épargne, les comptes d'épargne logement, etc.)
M3
M2 + pensions + titres de créance d'une durée égale ou supérieure à 2 ans + titres d'OPCVM monétaires et instruments du marché
monétaire (par exemple en France les obligations, les titres de SICAV motaires, etc.)
>- Pour lconomiste A. Chameau « la monnaie c'est M1» : il signifie par que si l'on définit la monnaie par la liquidi
parfaite, seul l'agrégat Mi correspond à cette définition. Cependant les autorités monétaires se fondent principalement sur
l'agrégat M3 pour conduire la politique monétaire.
>- La monnaie est émise par monétisation de créances. Les cances monétisées constituent les contreparties de la masse
monétaire. Ces contreparties correspondent aux financements réalisés grâce à des ressources monétaires. Les contreparties
de M3 sont les crédits accordés aux agents résidents (ménages, soctés) et les créancestenues sur l'étranger (devises).
>- À l'occasion de l'harmonisation des statistiques monétaires au sein de la zone Euro, deux précisions importantes ont été
apportées :
- on distingue trois catégories d'agents : les Institutions Financières Monétaires (IFM) qui constituent le secteur créateur de
monnaie, les agents non financiers qui sont détenteurs de monnaie et un « secteur neutre » constitué des administrations
publiques qui ne sont ni émettrices ni détentrices de monnaie (leurs avoirs monétaires varient de façon erratique ce qui
conduit à ne pas les prendre en compte dans les statistiques monétaires) ;
- la monnaie est toujours liée à une relation entre une IFM et un agent non financier. Par conquent les avoirs des banques de
second rang dans les livres de la Banque centrale et les avoirs des banques de second rang auprès d'autres banques ne sont pas
comptabilisés dans la masse monétaire.
b > Agrégats de placements et endettement intérieur total
Avant le passage à l'Euro, la Banque de France avait défini, en plus des aggats monétaires, des agrégats de placements. Ces
agrégats (qui sont juxtaposés et non emboîtés) sont au nombre de trois :
- P1 : Plans d'épargne logement, Plans d'épargne populaire ;
- P2 : Obligations et SICAV obligations, placements d'assurance-vie;
- P3 : Actions et SICAV actions.
Il n'existe pas d'agrégat comparable au niveau de la zone Euro, mais la Banque de France continue à calculer ces agrégats dans
le cadre de l'économie fraaise.
Dans le cadre de la surveillance du comportement du système financier, la Banque de France accorde une importance
particulière à l'ensemble M3 + P1.
La France utilise un autre instrument de suivi du financement de l'économie qui lui est propre, il s'agit de l'Endettement
Intérieur Total (EIT). Cet agrégat recense pour les ménages, les sociétés et l'État, l'ensemble des financements obtenus par
endettement (on ne prend donc pas en compte dans cet agrégat les émissions d'actions) qu'il s'agisse d'un endettement
auprès des intermédiaires financiers ou de financements obtenus sur les marchés monétaire et financier.
III. Les théories monétaires
La partie du cours sur les théories monétaires n’est pas présentée ici
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IV.Le système monétaire et financier
A. Bve histoire du sysme monétaire et financier français
a>De 1945 aux années 1960
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale se met en place en France un système de financement qui est sous le
contrôle étroit de l'État. Les grandes banques de pôts sont nationalisées, des organismes financiers publics jouent un rôle
très important (Crédit Foncier, Caisse des dépôts et consignation). Les taux d'intérêt sont étroitement contrôlés et les
activités bancaires compartimentées. On distingue les banques de dépôts et les banques d'affaire, le Crédit Agricole a le
monopole des prêts bonifiés à l'agriculture, les Caisses d'épargne ont le monopole du livret A, etc. Le Trésor public est le
véritable chef d'orchestre du financement de l'économie en même temps qu'il s'efforce de financer les ficits publics.
b>Des années 1960 aux années 1980
À partir de la fin des années 1960 (Rapport Marjolin, Sadrin, Wormser de 1968) et surtout du but des années 1980 (loi
bancaire de 1984, Livre blanc sur le financement de l'économie de 1986), le système motaire et financier français connt de
profonds bouleversements qui sont amplifiés par la construction européenne (liberté des mouvements de capitaux en 1990 et loi
de modernisation des activis financières en 1996) et par la mondialisation croissante des activités financières.
Ces transformations ont éconformes à la règle des trois D formulée par H. Bourguinat :
- déréglementation (privatisation des banques, abandon de l'encadrement du crédit et du contrôle des changes,
ouverture du marché monétaire à l'ensemble des agents économiques etc.) ;
- décloisonnement (unification progressive du cadre glementaire des intermédiaires financiers qui sont peu à peu
soumis aux mêmes autorités monétaires, interdépendance des marchés etc.) ;
- désintermédiation (le financement direct a joué un rôle de plus en plus important conduisant au développement de
nouveaux marchés financiers).
Le système monétaire et financier français est donc désormais caractérisé par une logique de marché. La concurrence
entre les intermédiaires financiers conduit à l'accroissement de la taille des établissements et à la création d'établissements
nouveaux (courtiers en ligne par exemple). La tendance à la mondialisation des activités se renforce.
Libéralisation et crise bancaire
Le mouvement de libéralisation à partir du milieu des années 1980 a contribué à une crise bancaire en France : le Comptoir des entrepreneurs en 1993,
le Crédit Foncier en 1995, le Crédit Lyonnais entre 1993 et 1995 n'ont été sauvés de la faillite que par une vigoureuse intervention de la puissance
publique. L'ensemble des banques adhérentes de l'Association Française des Banques a été en situation de perte nette entre 1993 et 1996 pour un
total de 45 milliards de francs. Les pouvoirs publics ont donc eu la volonté de renforcer les règles prudentielles et elles ont institué un système
obligatoire d'assurance des dépôts.
c > Les structures bancaires et financières aujourd'hui
L'organisation actuelle du système bancaire et financier résulte pour l'essentiel de la loi bancaire de 1984 et de la loi de
modernisation des activités financières de 1996. Ces deux lois poursuivent le me objectif: unifier le cadre juridique des
activités monétaires et financières et favoriser la concurrence.
Le système monétaire et financier se compose de quatre types d'institutions : les établissements de crédit, les entreprises
d'investissement, les OPCVM et les autres institutions financières.
1.
Les établissements de crédit sont « des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque, c'est-à-
dire la réception de fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à disposition de la clientèle ou la gestion des
moyens de
paiements » (loi de 1984). Parmi les établissements de crédit on distingue :
- les banques au sens strict (adhérentes à l'Association française des banques, AFB) ;
- les banques mutualistes et coopératives (y compris désormais les caisses d'épargne et de prévoyance qui ont le
statut de banques coopératives depuis le Ier janvier 2000 ) ;
- les caisses de crédit municipal ;
- les sociétés financières (par exemple, les sociétés de cdit-bail) ;
- les institutions financières spécialisées (par exemple le Crédit foncier de France ou la Caisse d'équipement des
PME).
Alors que les banques (AFB ou mutualistes et coopératives) peuvent réaliser toutes les opérations bancaires et services
d'investissement, les autres établissements de crédit ne peuvent réaliser que les opérations prévues dans leur statut et pour
lesquelles ils ont été agréés.
Au Ier janvier 2006, les services financiers de la Poste se sont transformés en Banque Postale.
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