Source : Clés du Social Recueilli par Yves ROGER Page 1 sur 2

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Euro fort, Euro faible
samedi 7 juin 2014
Ce sont des notions économiques utilisées en permanence, pas toujours sans
arrière-pensées ! Cette nouvelle rubrique vise à les éclairer, en commençant
par la question de la valeur de l’euro.
L’Euro est-il trop fort ? Autrement dit sa valeur par rapport aux autres monnaies
(le $, le Yan chinois, la £ anglaise) est-elle trop forte et cela handicape-t-il nos
exportations en renchérissant le prix de nos produits sur les marchés extérieurs ?
Encore faut-il souligner qu’une monnaie surévaluée favorise les produits importés,
dont les prix sont plus abaissés en euro. Nombreux sont ceux en France qui plaident
pour une dévaluation de l’euro. L’Euro qui flirte actuellement avec 1,40 $, devait
baisser jusqu’à 1,15 $ environ, qui serait le bon taux de change, le taux de départ
avait d’ailleurs été calé sur 1,17 $ en 1999. Une prochaine fois, nous reviendrons
sur le calcul de la bonne valeur de l’euro et comment on peut fixer le taux de
change. La question initiale, traitée dans ce papier est : « et que se passerait-il si
la valeur de l’euro baissait ? ».
Remarquons que la valeur de l’euro n’a aucune incidence par rapport aux 18
pays qui font partie de la zone euro (324 millions d’habitants). Nous avons la
même monnaie qu’eux, donc pas de taux de change d’une monnaie dans une autre
(entre la France et l’Allemagne ou entre la France et l’Italie, etc.) qui viendrait
fausser plus ou moins les prix entre les pays qui appartiennent à la même zone
monétaire. La moitié de nos échanges, aussi bien en importations qu’exportations,
se fait avec les pays qui partagent la même monnaie que nous. Donc une variation
de l’euro n’a pas d’incidence sur les échanges avec ces pays.
Restent les échanges avec les pays hors zone euro. Un euro fort a pour
conséquences de rendre nos importations moins chères (par exemple les
importations de produits pétroliers, mais aussi les produits alimentaires, les
produits de consommation courante, les produits technologiques importés d’Asie,
etc.). Cela a pour conséquence d’améliorer le pouvoir d’achat des Français et de
réduire les coûts des entreprises. Par contre les produits que nous exportons s’en
trouvent renchéris et les conséquences vont dépendre de la sensibilité de nos
ventes aux prix. C’est ainsi que la spécialisation des produits allemands, leurs
qualités (réelles ou supposées), leurs images de marque font qu’ils ne souffrent pas
d’un euro surévalué.
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Une baisse de l’euro renchérit les produits importés : si elle nous permet de
vendre moins cher sur les marchés étrangers et peut donc permettre d’exporter
plus, elle peut aussi favoriser la vente de produits français sur le marché intérieur
parce que les produits importés coûtent plus cher. Il peut en résulter une hausse
des prix (pensons au prix de l’essence), ce qui peut entraîner une baisse de pouvoir
d’achat de la population. Les dévaluations ont toujours pour objet de rétablir la
compétitivité des entreprises par rapport à l’étranger. Cela peut être rendu
nécessaire quand la situation est trop dégradée, mais cela signifie une perte de
valeur du travail national au profit de l’extérieur. L’histoire économique de la
France au XXème siècle montre qu’il n’y a pas de dévaluation réussie sans une
diminution du revenu des nages et donc un appauvrissement. Un
appauvrissement qui peut être provisoire et de courte durée, s’il permet de
redresser l’économie nationale…
On voit donc que la dévaluation de l’euro n’est pas la solution miracle. Tout
dépend des forces et des faiblesses de l’économie nationale. Elle n’est qu’un outil
au service d’une stratégie d’investissement et de compétitivité sur le territoire
national et européen.
D’autres questions se posent : Que se passe-t-il lorsque qu’un pays est endetté ?
Quelles peuvent-elles les réactions des pays avec lesquels on commerce ? Peut-on
assouplir les contraintes de change liées à la monnaie unique ? Quelles seraient les
conséquences d’un éclatement de l’Euro ou de la sortie d’un pays (comme la
France) de l’Euro ? Y-a-t-il des scénarios intermédiaires entre le tout ou rien ? On y
reviendra.
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