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Deux leviers principaux des politiques actives :
o Les incitations financières pour l’offre de travail
Sont liées au « salaire de réserve » (= salaire que les individus considèrent comme un minimum pour
entrer sur le marché du travail) : au vu d’une offre de travail, le chômeur arbitre entre l’accepter ou
poursuivre sa recherche d’emploi (dans la perspective d’avoir une offre plus intéressante).
Plus l’indemnisation est longue et généreuse, et plus le chômeur sera exigeant et aura un salaire de réserve
élevé (mais plus il a de chances de trouver une offre en rapport avec ses aspirations et de qualité => meilleure
productivité, stabilité, …).
o La réduction du coût du travail pour la demande de travail
Théorie = la réduction du coût du travail non qualifié => effet de substitution en faveur de l’emploi
non qualifié (ms effet produit ssi travail substituable) => diminution du coût total du travail => baisse
des prix => hausse de la demande et du niveau d’activité => hausse de la demande de travail.
Nota : les préretraites sont à manier avec précaution car engendrent des effets pervers importants :
- Elles ont un coût élevé
- augmentation du nombre de pensionnés qui sont autant de cotisants en moins
- sont une forme de désincitation au travail => difficultés en matière d’emploi des séniors.
II/ Modèles nationaux :
3 modèles de politique de l’emploi :
o Modèle avec un faible niveau de dépense totale (- de 1 % du PIB) : USA, Australie, R-U, Japon =>
intervention minimale de l’Etat sur le marché du travail, limitée à une indemnisation peu généreuse du
chômage et à l’amélioration du fonctionnement du marché du travail (information, mobilité).
o Modèle avec des niveaux de dépenses plutôt élevés, caractérisés par un interventionnisme important :
pays nordiques => développement des mesures ciblées (notamment vers les personnes handicapées),
systèmes d’indemnisation du chômage généreux (tx de remplacement élevés et durée d’indemnisation
longue), une bonne articulation avec les mesures actives.
o Modèle Bismarckien : Pays d’Europe occidentale => niveaux de dépenses élevés => ont eu
massivement recours aux politiques de retrait d’activité (préretraites en particulier) dans les années
80. Face au poids des cotisations sociales dans le coût du travail, ces pays se sont fortement appuyés
sur des mesures de baisse du coût du travail, ciblées (jeunes notamment) ou générales.
Ces modèles identifiés s’articulent avec les régimes de protection sociale : libéral, social-démocrate, et
conservateur-corporatiste (continental).
Les points d’intersection avec la PS sont nombreux, notamment sur la question du financement (surtout pour
systèmes de PS financés par cotisations sociales qui alourdissent le coût du travail).
Il est donc difficile de dissocier l’analyse comparative des politiques de l’emploi de celle des modèles de PS.
Les politiques de l’emploi, même ciblées, font partie d’un ensemble plus large de politiques et d’institutions
(il est donc impossible de copier directement une mesure d’un pays vers un autre).
France :
o Jusqu’aux années 60, les interventions de l’Etat se concrétisent essentiellement dans des « politiques
de main d’œuvre », conjoncturelles (ex : appel à l’immigration).
o L’apparition d’un chômage frictionnel dans le contexte des restructurations des années 1950 et 60 va
conduire à la création des principales institutions en charge des politiques de l’emploi :