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mouvements étudiants de 1968 sont en grande partie des mouvements contre la guerre du Vietnam. 
Les dépenses pour la guerre pèsent sur l’économie américaine: la parité dollar-or est abandonnée en 
1971,  c’est  la  fin  du  système  de  Bretton  Woods.  Mais  les  Etats-Unis peuvent aussi enregistrer une 
avancée diplomatique au même moment : les relations avec la Chine populaire se normalisent, et celle-
ci récupère le siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU, jusqu’alors détenu par Taïwan. La visite 
de Nixon à Pékin en 1972 est le symbole le plus fort de ce rapprochement sino-américain. En 1973, les 
Etats-Unis sont néanmoins obligés de signer les accords de Paris, un traité de paix qui met fin à leur 
intervention  dans  la  guerre  du  Vietnam  (« vietnamisation »  de  la  guerre).  Le  Vietnam  devient 
entièrement communiste deux ans plus tard, ainsi que ses pays voisins, le Laos et le Cambodge. La 
« théorie des dominos »,  esquissée  par  Eisenhower,  s’est  réalisée.  Les crises pétrolières  de  1973  et 
1979 aggravent la situation du pays, qui connaît une période de « stagflation ». 
Même si  les  accords  d’Helsinki,  signés  le  1er  août  1975,  leur  assurent  une  victoire morale,  les USA 
doivent faire face à une diminution de leur puissance politique. Le bloc communiste atteint son extension 
maximale, avec le basculement de l’Ethiopie dans son camp, et l’invasion soviétique en Afghanistan en 
1979. Dans la même année, le chah d’Iran, allié fidèle des Etats-Unis, est renversé pour laisser place à 
un  état  religieux  sous  l’égide  de  l’Ayatollah  Khomeini  (révolution  islamique).  52  employés  de 
l’ambassade américaine à Téhéran sont pris en otages.  
Mais, avec l’arrivée du président Reagan, élu en 1980, la politique extérieure américaine se durcit de 
nouveau.  Sous  le  slogan  « America  is  back »,  il  milite  pour  la  défense  et  la  diffusion  des  valeurs 
américaines. Il annonce que les USA soutiendraient les « combattants de la liberté »  contre  l’URSS 
dans le monde entier. Cette dernière est qualifiée comme « l’Empire du Mal ». Les dépenses militaires 
sont augmentées (+ 40% entre 1982 et 1988), et les USA relancent la course aux armements avec le 
programme IDS, surnommé « Star Wars » par la presse américaine. Ils soutiennent les moudjahidines 
en Afghanistan contre l’occupation soviétique et les mouvements de résistance en Europe de l’Est. Pour 
contenir  l’influence  du  régime  en  Iran,  ils  aident  l’Irak  de  Saddam  Hussein  militairement  et 
financièrement pendant la Première Guerre du Golfe (1980-88).  
En même temps, l’URSS est économiquement en déclin, et l’augmentation de ses dépenses militaires à 
15% du PIB provoquée par l’IDS la met à genoux. Après l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev au secrétariat 
général du Parti communiste (1985), les USA lui imposent un désarmement bilatéral avec le traité de 
Washington de 1987. Les révoltes pacifiques  en  Europe  de  l’Est en 1989/90  provoquent la chute du 
communisme et la dissolution de l’URSS le 25 décembre 1991. Les valeurs démocratiques et libérales 
des Etats-Unis semblent triompher, leur système se diffuse dans les anciens pays communistes, mais 
aussi en Amérique latine, qui connaît une vague de démocratisations. L’Apartheid est abolie en Afrique 
du Sud suite à la fin des aides américaines pour le régime.  
On peut considérer que les Etats-Unis sont le vainqueur politique et moral de la Guerre froide, ils restent 
la seule superpuissance. 
 
De 1991 à 2001, les Etats-Unis semblent dominer le monde entier. Le président Bush (père) annonce, 
selon le modèle de Roosevelt, un « nouvel ordre mondial » dans un discours pour justifier l’opération 
« Desert Storm », une « phase historique de la coopération où le règne du droit supplantera la loi de la 
jungle ».  Cette  opération  (2e  Guerre  du Golfe)  a  lieu en  janvier  et  février  1991,  et  elle  souligne  le 
nouveau rôle des USA. Le président Bush s’efforce à former une large coalition, avec la participation de 
l’Union soviétique moribonde, sous mandat de l’ONU pour la réaliser. Elle se dirige contre l’Irak, qui est 
devenu la puissance régionale la plus importante du Moyen-Orient, et qui a envahi la petite monarchie 
pétrolière du  Koweït  voisine.  Les  troupes irakiennes sont  repoussées, et  le pays est  soumis  à des 
sanctions économiques sévères (qui causent, selon des estimations, 1 million de morts, dont 500 000 
enfants car les médicaments pour les soigner manquent). 
Les Etats-Unis se considèrent comme le « gendarme du monde » (Bill Clinton), mais ils souhaitent agir 
en concertation avec d’autres puissances. Ils se tournent d’abord vers l’ONU pour mettre en place des 
interventions internationales, mais un échec en Somalie (1993) les conduit à privilégier l’OTAN. Celle-ci 
intervient  dans  les  conflits  en  ex-Yougoslavie,  provoqués  par  la  chute  du  régime  communiste.  Les 
initiatives européennes pour rétablir la paix avaient échoués, mais l’intervention de l’OTAN contraint la 
Serbie  à  signer  les  accords  de  Dayton  en  1995  où  elle  reconnaît  l’indépendance  des  anciennes 
provinces yougoslaves. L’OTAN s’élargit en 1997/98 par l’intégration de plusieurs pays de l’ancien pacte 
de Varsovie (Pologne, Hongrie, République tchèque), un mouvement qui continuera dans les années 
2000. Une deuxième opération est menée en 1999 : L’alliance bombarde Belgrade pour mettre fin au 
nettoyage ethnique dans le Kosovo. Les Etats-Unis complètent l’extension de leur puissance militaire et