
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, qui fut ministre à la Chancellerie et comme tel 
ministre de tutelle du renseignement allemand, avait annoncé la semaine dernière qu'il répondrait 
aux questions de la commission. 
Il a précisé lundi qu'il témoignerait dès mercredi. 
"Ceci dit, le BND doit continuer à coopérer sur le plan international, et il le fera", a martelé la 
chancelière. 
"Mener à bien sa tâche face aux menaces terroristes internationales se fait en collaboration avec 
d'autres agences, à commencer par la NSA", a expliqué la chancelière. Elle avait, il y a quelques 
jours, estimé qu'il fallait "clarifier" les relations BND-NSA. 
Le chef du Parti social-démocrate SPD et ministre de l'Economie Sigmar Gabriel a de son côté 
haussé le ton lundi. 
"Dès l'apparition des premiers soupçons, j'ai demandé à deux reprises à la chancelière (...) s'il y 
avait eu espionnage économique. Elle l'a nié, les deux fois", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion 
de son parti. 
"Je n'ai aucun doute que la chancelière ait répondu correctement à mes questions", a assuré 
Sigmar Gabriel, qui a le titre de vice-chancelier. 
"Si tel n'était pas le cas, si le BND avait réellement participé à de l'espionnage économique (...) 
cela hypothèquerait gravement la confiance que l'économie allemande a dans la conduite de 
l'Etat", a-t-il déclaré. 
Les accusations qui pleuvent depuis quelques semaines contre le BND ont pris une nouvelle 
ampleur jeudi, le quotidien Süddeutsche Zeitung assurant que ces services avaient espionné de 
"hauts fonctionnaires du ministère français des Affaires étrangères, du Palais de l'Elysée (siège 
de la Présidence de la république, ndlr) et de la Commission européenne". 
Ces nouvelles accusations s'ajoutent à l'espionnage présumé depuis 2005 visant EADS (devenu 
Airbus Group) et Eurocopter (aujourd'hui Airbus Helicopters) par le BND pour la NSA. 
Le parquet fédéral a indiqué qu'il examinait l'affaire pour voir si elle méritait l'ouverture d'une 
enquête judiciaire. 
Les responsables politiques et médiatiques allemands avaient poussé de hauts cris à l'été 2013 
après les révélations de l'Américain Edward Snowden, ancien consultant de la NSA, selon 
lesquelles l'agence avait mis en place un vaste système de surveillance des communications 
visant notamment les Allemands, et écouté un téléphone de la chancelière, pendant plusieurs 
années. 
"L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout", avait alors déclaré Mme Merkel.