Petit lexique du théâtre
Donnez les définitions des notions suivantes :
Acte : Les actes sont les grandes divisions du théâtre traditionnel français. La plupart des pièces en
comportent trois ou cinq. Les actes ont à peu près la même durée (par exemple une trentaine de
minutes). Chaque acte correspond a une étape de l’action, sans interruption de temps. L’entracte, qui
sépare deux actes, correspond à une ellipse temporelle.
Aparté : Il s’agit d’une réplique ou une partie de réplique prononcée « à part », ce qui veut dire que
les autres personnages sur scène n’entendent pas ce que dit le personnage faisant un aparté... Le public
l’entend. Il a pour but en général d’exprimer une pensée secrète du personnage.
Catharsis : Ce phénomène, identifié par Aristote et que l’on peut traduire par « purification » ou
« purgation », correspond au fait que le spectacle théâtral est censé purifier l’âme du spectateur de
certaines émotions négatives (la terreur et la pitié par exemple, lors d’une tragédie grecque, ou bien les
passions destructrices dans les tragédies de Racine).
Comédie : Il s’agit d’un genre théâtral destiné à amuser le public, avec une fin heureuse. La devise de
la comédie traditionnelle est Castigat ridendo mores (elle corrige les mœurs par le rire). Une comédie
classique a des personnages issus des classes sociales modestes ou moyennes, elle est écrite dans un
style moins soutenu qu’une tragédie, e présente des intrigues par exemple inspirées par des histoires de
mariages contrariés, d’argent, de serviteurs rusés, etc.
Coulisses : Il s’agit de la partie du bâtiment théâtral qui n’est pas accessible au public. On y trouve
notamment les loges des acteurs.
Coup de théâtre : L’expression désigne un événement inattendu au cours d’une intrique théâtrale, une
surprise qui vient bouleverser le déroulement de l’histoire.
Dénouement : Il s’agit des derniers moments de la pièce, sa conclusion en quelque sorte (mais il ne
faut pas utiliser le mot conclusion), lorsque les problèmes liés à l’intrigue (nœud de l’action) se
dénouent, c’est-à-dire trouvent une solution. Cette solution est heureuse dans une comédie,
malheureuse dans une tragédie.
Didascalies : Ce sont des indications scéniques, des informations destinées aux lecteurs, aux metteurs
en scène, aux acteurs, au sujet notamment du décor, des jeux de scène, des intonations... Elles sont
écrites en italiques et ne sont jamais rédigées au passé simple. On appelle didascalie interne une
réplique ou partie de réplique prononcée par un personnage et comportant une information implicite
sur les jeux de scène.
Distanciation : Ce phénomène institué par le dramaturge allemand Bertolt Brecht en particulier va à
l’encontre des visées traditionnelles : il s’agit, par des moyens divers (jeu artificiel des acteurs,
irréalisme du décor...), d’empêcher l’illusion théâtrale. Le spectateur doit ainsi garder son esprit
critique éveillé.
Double énonciation : Il s’agit du phénomène par lequel la situation d’énonciation au théâtre est
souvent celle d’un discours ou un acteur s’adresse à la fois à deux destinataires : d’une part le
personnage qui, sur scène, est son interlocuteur, et d’autre part le public, qui est destinataire des
informations portées par les répliques prononcées. Par exemple lorsque Silvia dit « Vous travaillez à
me fâcher, Lisette. » d’une part elle exprime sa colère à Lisette, d’autre part elle apprend au public que
son interlocutrice s’appelle Lisette.
Drame : Il s’agit d’un terme qui s’applique à plusieurs genres théâtraux, comme le drame bourgeois,
au XVIIIe s. ou surtout le drame romantique (Hugo, Musset, Dumas...). Celui-ci refuse la séparation
classique entre comédie et tragédie : les deux se mêlent dans le drame romantique, qui affirme ainsi
être plus proche de la vraie vie, où se succèdent le rire et les larmes.
Exposition : Il s’agit du début d’une pièce de théâtre (les premières scènes, parfois tout le premier
acte). Le dramaturge doit faire connaître au public les personnages, le contexte spatio-temporel, la
situation. L’exposition doit aussi avoir un rôle d’accroche.
Gestuelle : C’est la partie du jeu des acteurs qui consiste dans ses gestes et mouvements.
Intrigue : Il s’agit de l’histoire interprétée sur scène, l’équivalent du scénario au cinéma en quelque
sorte.
Jeux de scène : Il s’agit de tous les procédés utilisés par les acteurs : gestes, intonations, expressions
du visage...
Mimesis : Ce mot grec à rapprocher des notions de mimétisme et de mime correspond à un principe
d’imitation. Il s’agit d’un des principes fondamentaux du théâtre, tel que l’évoque Aristote : au théâtre,
on ne raconte pas une histoire, mais il y a des acteurs qui imitent les personnages et jouent l’histoire.
Mimique : Il s’agit à peu près de la même chose que la gestuelle, mais on emploie souvent le mot
mimique pour désigner plus spécifiquement les expressions du visage.
Mise en scène : C’est le travail du metteur en scène, c’est à dire l’ensemble des éléments artistiques et
techniques nécessaire pour passer du texte écrit à l’interprétation d’une pièce. La mise en scène inclut
notamment les choix matériels (décors, costumes, éclairages...), les choix musicaux et sonores, la
direction d’acteurs, l’état d’esprit du spectacle...
Monologue : Il s’agit d’un moment un personnage parle seul, pour lui-même en quelque sorte (et
donc aussi pour le public). Il s’agit notamment d’un moyen de faire connaître des pensées du
personnage... des pensées qu’il ne souhaite pas communiques à d’autres personnages.
Nœud de l’action : C’est le moment de la pièce les problèmes des personnages atteignent leur
paroxysme, leur point culminant.
Personnage, acteur, comédien, rôle : On appelle personnage l’être fictif qui apparaît dans la pièce,
tandis que l’acteur ou le comédien (les deux mots sont à peu près synonymes) est la personne réelle
qui interprète (joue) le rôle du personnage. Silvia, Lisette, Arlequin et Dorante, sont des personnages ;
Alexandra Tiedemann, Doinique Gubser, François Nadin et Joan Mompart sont les comédiens qui
jouent ces quatre rôles dans la mise en scène de Jean Liermier.
Quiproquo : Il s’agit d’un procédé de comique de situation des personnages croient parler d’un
même sujet alors que ce n’est pas le cas (par exemple dans L’Avare de Molière Harpagon et Valère
croient parler d’une même chose, mais le premier parle de son argent, et le second parle de la fille
d’Harpagon).
Récit dramatique : Il s’agit tout simplement d’un récit fait par un personnage à l’intérieur d’une pièce
de théâtre. Par exemple à l’époque classique, alors qu’il était interdit de montrer certaines choses (par
exemple la mort d’Hippolyte dans Phèdre), il était parfois nécessaire de les raconter.
Réplique : On appelle réplique chaque prise de parole d’un personnage, qui laisse à son tour la parole
au personnage suivant...
Salle : C’est la partie du lieu théâtral où s’installe le public (par opposition à la scène, dans le théâtre à
l’italienne).
Scène : Au théâtre le mot a deux sens. D’une part il d »signe le lieu (plateau, estrade...) sur lequel la
représentation est donnée. D’autre part dans le théâtre traditionnel, les actes sont divisés en scènes :
leur nombre et leur durée sont très variables. On change de numéro de scène lorsque au moins un
personnage entre ou sort de scène.
Stichomythie : C’est un procédé qui consiste en un dialogue vif les répliques sont très courtes
(dans le théâtre en vers, chaque réplique est alors composée d’un seul vers).
Théâtre dans le théâtre : Il s’agit d’un procédé de mise en abyme, c’est-à-dire que les personnages
d’une pièce se mettent à leur tour à jouer des rôles, comme Lisette jouant le rôle de Silvia...
Tirade : Il s’agit d’une très longue réplique, constituant par exemple un grand discours (« to be or not
to be » dans Hamlet de Shakespeare...) ou un long récit (celui d la mort d’Hippolyte chez Racine...)
Tragédie : Il s’agit, dans le Classicisme en particulier, d’une pièce destinée à susciter la terreur et la
pitié, fondée sur une intrigue qui peut être politique, morale, etc., avec des personnages du plus haut
rang social, écrite dans un style élevé, dans le cadre spatio-temporel de l’Antiquité grecque ou romaine
en général et se terminant par un dénouement malheureux.
Tragi-comédie : C’et une pièce dont l’intrique est très proche d’une tragédie, mais dont le
dénouement n’est pas tragique. L’époque baroque pratiquait la tragi-comédie, que le Classicisme en
revanche a rejetée.
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Il faut aussi bien sûr connaître les règles du théâtre classique :
- Règle de vraisemblance
- Règle des trois unités
- Règle de bienséance (externe et interne)
- Principe de non mélange des genres
- Principe plaire et instruire.
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