En direct de La Dépêche à Toulouse Vendredi 12 octobre 2007, Nous avons un C.O.S. très dynamique : après la visite d’Airbus, voici dans la famille Tourisme Industriel, La Dépêche ! Le 12 octobre dernier, cette sortie a motivé quarante sept agents du Conseil Général. Assistante sociale de Lézignan, secrétaire du CLIC de Limoux, agents de l’Imprimerie, du Laboratoire Vétérinaire, du Sport, des Transports… Il y a même des enfants : 15 ans, 11 ans, et moins. Nous sommes accueillis par deux guides et formons deux groupes. Il les fallait, sans quoi nous n’aurions pas tout entendu. Il y a tant de bruit dans certaines parties des locaux que nous avons dû protéger nos oreilles avec des bouchons de mousse distribués au départ de la visite. Le groupe La Dépêche est présent dans de nombreux secteurs d’activité : imprimerie bien sûr (c’est la plus importante imprimerie du sud-ouest, avec un tirage de 2.700.000 journaux par semaine), audiovisuel, publicité, Internet, voyages… Le quotidien La Dépêche du Midi est distribué sur dix départements (région Midi-Pyrénées + Aude et Lot-et-Garonne) avec dix-huit éditions différentes (Aude et Aude Littoral par exemple ; il y a quatre éditions rien que pour Toulouse). Le journal emploie deux cent dix journalistes, et un photographe par département, avec une exception pour Toulouse où quatre photographes sont nécessaires. Ces photographes prennent en moyenne trois mille photos par jour, dont mille cinq cents sont utilisées dans les éditions quotidiennes. Visite de la rédaction La journée commence par une réunion au cours de laquelle chacun choisit en fonction de l’actualité de la veille ce qu’il va écrire ce jour-là. 1 Une des deux cents maquettes de présentation est choisie pour chaque page, et les futurs articles doivent tous y trouver une place. Les journalistes peuvent ensuite commencer leur enquête pour réaliser leur article. Pour le local, ils se déplacent ; pour le national et l’international, ils consultent le site de l’Agence France Presse, approvisionné en permanence en informations par satellite. Le travail des journalistes est complété par celui des trente pigistes et des deux mille correspondants locaux. Vers 17 h, au cours d’une seconde réunion, un tiers des articles préparés est mis de côté car l’actualité a évolué, et on choisit « la Une ». A 20 h30 « la générale » et les « locales » les plus éloignées doivent être « bouclées ». La générale, c’est la partie commune à toutes les éditions vous l’aviez deviné ! Les éditions locales des Hautes-Pyrénées et de l’Aude, pour ne citer que ces départements, mettent plus de temps à être acheminées jusqu’aux points de vente, et doivent donc être imprimées les premières pour une mise en vente au petit matin. Un « repiquage » (modification d’un article, d’une page…) est encore possible jusqu’à 1 h 45 dernier délai. L’atelier compo-gravure-publicité Après La Rédaction, passant rapidement devant « les studios » , visite du Plateau Pré-Presse (atelier compo-gravurepublicité). Nous y apprenons que sans la publicité, ce serait la mort des journaux, car leur prix de vente serait trop élevé. Les clavistes saisissent toutes les informations non informatisées, comme les avis de naissance. Les typographes spécialisés en PAO travaillent sur les photos. Les tours de contrôle Après la préparation de l’édition, c’est la vérification, dans de gros ordinateurs surnommés les Tours de contrôle. L’impression en offset C’est ici que l’on nous explique le fonctionnement des plaques offset, en métal, recouvertes d’argentique. La technique des plaques offset est impressionnante. C’est ce qui a révolutionné le monde de l’imprimerie à la fin des années 70. Fini le temps des trente linotypes de la rue Bayard (machines à composer les textes à partir de plomb en fusion et de moulages de lettres-type), les lignes-blocs et formes de serrage… Revenons aux plaques offset. Pour les pages imprimées en quadrichromie, quatre plaques sont nécessaires. Le système consiste à graver l’argentique pour que les parties non gravées soient protégées lorsqu’elles tremperont dans le bain de couleur. Ainsi une plaque est gravée avec les caractères et illustrations qui recevront de la couleur jaune, une seconde plaque pour la couleur magenta (rose), une troisième pour la couleur cyan (bleu) et enfin une plaque pour le noir. Ce système fait penser au batik, technique d'impression des étoffes pratiquée en Indonésie et en Afrique notamment. Les plaques sont imprimées par des tunnels. Les deux tunnels impriment jusqu’à 180 plaques par heure, pour une utilisation de 1500 plaques par soirée en moyenne (1700 maximum), et un coût d’environ 1€ par plaque. Après l’impression, les plaques sont posées dans la coudeuse, qui leur donne la forme nécessaire à leur passage dans les rotatives. Les rotatives, un roman Elles permettent l’impression de 256 pages à la fois, 80.000 journaux à l’heure, soit 23 journaux à la seconde ! 2 La Dépêche du Midi possède deux rotatives. Chacune mesure 28 m de long, 10 m de haut, 4,50 m de large et pèse 225 tonnes. Elles sont approvisionnées toute la nuit en papier par Fifi et Lulu, les mascottes ( deux robots capables de trouver la bonne rangée de rouleaux de papier, se positionner pour les charger, faire tout un trajet jusqu’à la rotative dans la pièce voisine… En effet, le papier est stocké dans des conditions de température et hygrométrie spécifiques, dans un local adapté). Les rotatives reçoivent le papier, impriment, plie, coupent, classent les pages, et envoient les journaux en salle d’expédition. 60 bobines de papier sont nécessaires chaque nuit. Il s’agit de papier recyclé. Chaque bobine pèse en moyenne 500 kg, et contient 20 km de longueur de papier. Il existe différentes largeurs de papier (les lèses), selon la taille des journaux imprimés. 600 kg d’encre par jour. Cinq personnes sont responsables de chaque rotative. On procède à des réglages sur environ 1500 exemplaires, puis on lance l’impression de la totalité. La petite « hirondelle » dans le coin en haut de chaque page est le signe que les réglages ont bien été effectués. Expédition, distribution En salle d’expédition, les journaux sont triés, empaquetés puis dirigés vers le hangar de chargement (quai d’expédition) sur des tapis roulants, et envoyés dans les camions d’un « coup de poing » ! Les camions vont livrer une soixantaine de distributeurs, qui eux-mêmes distribuent les éditions auprès de 1800 commerçants. Le budget total de cette sortie devait représenter au moins 700 €. Une participation de 8 € par personne avait été demandée, mais elle ne couvrait que la visite ou le trajet en car. Le COS a financé le reste. Merci le COS, et donc merci à notre employeur ! Chacun est reparti avec sa baguette, euh Dépêche, fraîchement imprimée sous le bras ! 3