RASED
Circonscription de Marmande
Animation pédagogique du 05 décembre 2012
Salle Damourran Marmande
relève. Cela relève avant tout, pour l'enseignant, d'un enga-gement personnel, de son libre-arbitre.
Pour lui comme pour les enfants, les risques sont grands :
- dans le court terme, il va rencontrer un risque d'ordre intime personnel : la frustration, en ayant à
se taire pour que la parole circule librement (temps 1 ) et en ayant à contrôler ses interventions
(temps 2). Tentation de penser "à la place " des élèves, tentation d'impatience;
- il va également faire face à des appréhensions légitimes, par exemple celle d'être dépassé par une
réalité humaine dérangeante, habitué qu'il est aux activités programmées, évaluées; ou bien celle de
ne pas en taire assez, ou pas assez bien (à cause du silence imposé).
- il se peut qu'il ait à lutter contre certaines représentations de son métier, (notions d'apprentissage,
d'élève-sujet.,, ).
Qu' a-t-il à gagner dans l'aventure?
Cette expérience, de par ses enjeux, peut faire évoluer l'enseignant vers une identité professionnelle
différente, celle du "praticien réflexif", ouvert aux changements. S'il accepte d'apprendre de ses
élèves, "en direct", il gagnera en connaissance sur leur construction identitaire et cognitive, et sur la
pensée en co-construction. Il apprendra à les observer autrement et il verra des effets positifs, pour
tous, clans différents domaines (autonomie, motivation, langue, citoyen-neté...). Il gagnera en
crédibilité, face à eux, par cette "fonction humanisante" qu'il remplit : la participation des élèves à
cette activité émancipatrice de la pensée se fonde, de droit, sur leur appartenance à la civilisation
des humains(6), et non sur leur inscription sur les registres de l'école, Enfin, il sera porté par toutes
ces intelligences, par la vie qui cherche du sens.
Attention à ne pas instrumentaliser les ateliers philo AGSAS!
Le libre arbitre mais pas l'arbitraire! L'institutionnalisation n'est pas envisageable: ce serait un
contresens complet que d'obliger un enseignant à mettre en œuvre une telle pratique. Mais une
pratique isolée peut déstabiliser l'enseignant et le faire dévier des objectifs premiers : il pourrait par
exemple être tenté de faire basculer les priorités, d'instrumentaliser l'atelier-philosophie-Agsas et de
l'utiliser au profit d'autres objectifs, comme alternative à la violence et à la gestion des conflits,
comme atelier de langage, ou même de le considérer comme lieu de parole banal. Ne pas confondre
effets et objectifs! Le dispositif ne convient pas pour régler un pb de classe par exemple. Modifier
un seul des invariants dénature le sens de la proatique qui se trouverait ainsi instrumentalisée.
Cette pratique n'est pas une fin en soi, elle n'a d'ailleurs pas le monopole de la pensée et
cohabite avantageusement avec d'autres espaces scolaires de réflexion: débat, travail autour
de textes, production d'écrits, débats sur le sens des diverses disciplines...
Si tant est que ce courant des préalables à la pensée philosophique représente une forme de réponse
aux enjeux actuels de l'école, une formation spécifique, pour les enseignants qui le désirent, est
donc indispensable. Mais ne perdons pas de vue son propos: le travail de la pensée ne s'exerce à
plein que dans les défis de l'existence, à 1'échelle individuelle ou collective. Ainsi on peut dire que
l'Atelier-philosophie-Agsas prépare le terrain pour l'enseignement de la philosophie et donne au
monde enseignant un regard neuf sur l'école d'aujourd'hui.
Les objectifs pédagogiques et citoyens:
C6: Les compétences sociales et civiques : Respecter les autres et le règles de la vie en
collectivité.Participer en classe à un échange verbal en respectant les règles de communication
C1 : La maîtrise de la langue française
Cycle 1 :
Le langage est le pivot des apprentissages. L’enfant s’exprime et se fait comprendre.
Echanger, s’exprimer