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lucidité sur son discours, nous pouvons nous écouter et nous comprendre.
Un débarras d'idées Jean-François Suire-Duron Bac C à Châtellerault en 1989, maîtrise de droit.
Le cours de philosophie, est-ce une farce de Molière, La Guerre des boutons ou tout simplement
un débarras d'idées où chacun n'en sort pas plus avancé à la sortie qu'à l'entrée ? J'ai retenu de
mes cours que ma voisine avait un décolleté fort avantageux, que la vérité n'existe pas... et
pourtant ma voisine était bien à quelques centimètres de moi. Que nos amis les Lumières étaient
aveugles, pardon, ont libéré l’humanité et que tout est relatif. A quoi ? Je n'ai jamais su... Mais dire
que tout est relatif, n'est-ce pas déjà exprimer une vérité ? Oui mais... non mais...
Quant aux phrases qui auraient pu faire «tilt » je n'en ai aucun souvenir, mis à part le « tilt » du,
flipper et le « merde » de mon ami ayant perdu sa partie, alors que nous aurions pu épanouir notre
intelligence à discuter sur la libido selon Freud. Chacun avait une opinion sur tout, sur la
déclaration des droits de l'homme, sur la liberté... et les avions fusaient dans ce ciel obscur.
Personne à 17-18 ans n'avait réellement étudié ces sujets et l'intérêt était ailleurs : les hormones
montaient... !
Roxane, une élève déléguée d'un lycée professionnel.
Elle raconte aux copains comment les « nantis » des terminales scientifiques rejettent la philo. Une
matière dont rêvent, au contraire, les lycéens professionnels, qui en sont privés. Motif invoqué par
les rouspéteurs : «Il faut être libre pour penser et, au lycée, ce n'est pas le cas ! Pour nous, c'est
vraiment l'inverse s'agace Roxane. Et on veut aussi de la psycho ! Lycée-liberté ? »
Ils ont beaucoup évoqué l'angoisse de l'examen qui les étouffe et stigmatisé la condescendance
des profs qui leur paraissent souvent distants. Alors qu'ils les voudraient dévoués, souples et
objectifs. Nous n'avons par souvent l'occasion de sortir de nos préoccupations immédiates,
toujours occupés à faire réussir les élèves à des épreuves d'examen, regrette Christine Bartoli, 45
ans, enseignante d'histoire.
Supplément de votre serviteur :
Un maître est quelqu'un qui enseigne ce qui n'est pas dans les livres. Il enseigne sa spécialité et
encore autre chose qui est l'aisance dans les gestes et les pensées, l'honnêteté, le goût, l'appétit
de savoir, le courage de réfléchir, l'aptitude à juger, la fierté d'être un peu plus adulte et la joie de
disposer de soi-même. Le vrai maître est l'homme qui éduque en enseignant.
Les maîtres doivent avoir le souci de l'ordre logique, inhérent à chaque discipline et de la
croissance psychologique de leurs élèves. L'évaluation qui doit lui importer le plus n'est pas la
sommative ou sociale (celle des examens) mais la formative (continue, utilisant les erreurs des
élèves et leur indiquant leurs possibilités). Comme motivations essentielles chez l'élève, le maître