Séance 6 : Grammaire : Les paroles rapportées Introduction : Pour rapporter les paroles des personnages dans un récit, le narrateur peut employer : le discours direct ou le discours indirect. I- Le discours direct Le narrateur rapporte les paroles telles qu’elles ont été prononcées, sans transformation. Exemple : « Je me sens fort avec cette mitraillette entre les mains », se dit Gorgio. La ponctuation qui encadre le discours direct : - deux points, guillemets, et tirets s’il y a plusieurs locuteurs. Exemple : Gorgio lança à Anton : « Je me sens fort avec cette mitraillette. - Tu es surtout stupide ! » lui répondit Anton. Les verbes de parole : ils indiquent qui parle et sur quel ton. Ils peuvent être placés : avant, pendant ou après la parole prononcée, en propositions incises. Exemple : « Je me sens fort, lança Gorgio à Anton, avec cette mitraillette ! » « Je me sens fort avec cette mitraillette » lança Gorgio à Anton. La ponctuation dans les paroles : - elle est souvent expressive : ! ? … pour traduire les émotions et les sentiments du personnage qui parle. Les caractéristiques du discours direct : - il peut contenir des marques de l’oralité : onomatopées (« boum ! », « crac ! », interjections « Eh ! Oh ! », niveaux de langue différent en fonction du destinataire (familier, courant, soutenu). - Des marques grammaticales : les pronoms seront ceux des 1ère et 2ème personnes (émetteur/ récepteur : Je / TU ou vous), les adverbes de temps seront ceux qui renvoient au moment de la parole (« aujourd’hui », « en ce moment ») ou se situent par rapport à ce moment (« hier » pour un fait antérieur, « demain » pour un fait postérieur) Ex. n°1 p. 328 a. « Quand viendrez-vous à Toulouse ? » demanda/ interrogea Martin. b. « J’ai justement l’intention, répondit Eve, d’y aller bientôt. » c. Elle ajouta qu’elle devait y faire un reportage. d. Il lui demanda si elle voulait aussi visiter Albi. e. Il déclara qu’il la guiderait volontiers. f. « Bien volontiers, je serais ravie de voir cette ville magnifique », se réjouit –elle. Varier les verbes de parole : - pour mettre en relief le caractère, le sentiment des personnages - éviter les répétitions - exprimer la juste intention du personnage qui parle (« murmurer »/ « hurler ») - donner du rythme au texte exemples : rétorquer, argumenter, énumérer, dicter, murmurer, s’égosiller, répéter, chuchoter, susurrer, approuver, s’esclaffer, s’exclamer, accepter, refuser, avouer, affirmer, s’interroger, se questionner, suffoquer, bégayer, balbutier, s’époumoner, articuler, s’étouffer, s’opposer, se demander, acquiescer, prononcer, soutenir… II- Le discours indirect Exemples : 1. Gorgio se demandait pourtant comment agir en cette circonstance. 2. Il se demandait si sa propre famille avait évacué leur maison avoisinante. 3. Gorgio se disait qu’il menait seul dorénavant ce conflit. Les paroles sont intégrées au récit, dans des propositions subordonnées, après un verbe de parole ou de pensée. Elles ont subi des transformations : la ponctuation du discours direct a disparu (guillemets, ponctuation expressive, tirets…) A. La proposition subordonnée complétive Elle est introduite par la conjonction de subordination « que » précédée d’un verbe de parole Ex : Gorgio dit qu’il se sent fort et puissant avec cette mitraillette. B. La proposition subordonnée interrogative indirecte Elle retranscrit une question, et elle est introduite par un verbe de parole suivi d’un mot interrogatif : si, comment, pourquoi, quand, où… Ex : Gorgio se demandait pourtant comment agir en cette circonstance. Au discours direct : « Comment agir en cette circonstance ? », se demandait pourtant Gorgio. Ex : Il se demandait si sa propre famille avait évacué leur vaste maison avoisinante. « Ma propre famille a-t-elle évacué sa maison ? » se demandait Gorgio. Marques d’oralité (apostrophes, interjections, onomatopées…) La ponctuation Les pronoms personnels et déterminants possessifs Les temps Connecteurs spatiotemporels Discours direct « Eh ! Mon ami, tu étais absent hier ! », soulignat-elle. Discours indirect Elle souligna que son ami était absent la veille. présentes absentes Phrases exclamatives et disparaissent interrogatives Guillemets, deux points, tirets Sont ceux de la P1 et P2 (« je », « tu ») « il » = celui dont on parle, la « non personne » car absente lors du dialogue Présent (moment de la parole) Fait antérieur = passé composé, et l’imparfait Fait postérieur = futur Communication « ici et maintenant » : des adverbes qui renvoient au moment de la parole Fait antérieur : hier… Fait postérieur : demain… P3 (« il », « elle », « ils »…) Temps du récit au passé : passé simple, imparfait Fait antérieur : plusque-parfait Faits postérieurs : conditionnel présent ou passé La veille, le lendemain, l’avantveille, trois jours auparavant, ce jourlà, quelques semaines plus tard… C. « De + infinitif » Ex : Son capitaine lui ordonna : « Tire ! » Son capitaine lui ordonna de tirer. Ex : Il leur demanda : « Ecoutez-moi ! » Il leur demanda de l’écouter. Il demanda à être écouté. (à + infinitif passé) II- Le discours indirect libre Ex : Qui était ce vieil homme ? Peut-être un ennemi à sa cause ? Dans ce cas fallait-il lui porter secours ? Mais quelle était sa propre cause ? Il permet d’intégrer les paroles ou pensées intérieures des personnages sans créer de rupture avec le récit. Il se reconnaît grâce à : - l’absence de verbe introducteur de parole - l’absence de subordination (que, si, comment, pourquoi… disparaissent) - la présence de marques expressives de ponctuation : ? ! - la présence de pronoms de P3, d’adverbes de temps du récit - l’emploi des temps = ceux du récit au passé Ex : Théo songeait. Oserait-il lui dire qu’il l’aimait ? (discours indirect libre) Théo se demandait s’il oserait lui dire qu’il l’aimait. (discours indirect) « Oserai-je lui dire que je l’aime ? » se demanda Théo. Intérêt du discours indirect libre : retranscrire la pensée intime d’un personnage en faisant entendre sa voix. IV-Le discours narrativisé (ou résumé de paroles) C’est lorsque dans le récit, on apprend que des personnages ont conversé, mais sans avoir le détail de ce qu’ils se sont dit. Ex : Les chefs d’état français et allemand se sont entretenus au sujet de l’écologie. Ex : Ils discutèrent pendant des heures.