841049600 - 26.05.2017 SVT – Première S Contrôle n° 5 – Jeudi 18 avril 2013 Durée 1 h 30 minutes Sujet de type partie 1 Patrimoine génétique et maladie Question Journaliste dans une revue de vulgarisation scientifique, il vous est demandé de rédiger un article expliquant de manière argumentée la différence qu’il convient de faire entre une maladie génétique et une maladie multifactorielle. Votre article s’appuiera sur vos connaissances et les documents proposés. Document 1 Prévalence de la mucoviscidose Risque pour un enfant d’être atteint de mucoviscidose Aucun cas de mucoviscidose connu auparavant dans la famille Frère ou sœur atteint de mucoviscidose Jumeau vrai atteint de mucoviscidose 0,02% 25 % 100 % Document 2 Prévalence du diabète de type 2 (valeurs moyennes) Parenté Risque de développer un diabète de type 2* * Avant l’âge de 50 ans. Aucun parent Un seul parent diabétique* diabétique* 4% 14 % Les deux parents diabétiques* Frère ou sœur diabétique* Jumeau vrai diabétique* 25 % 14 % 67 % Source : SVT 1S, Belin 2011 p. 262 841049600 - 26.05.2017 Éléments d’évaluation Critères Indicateurs Synthèse Mise en relation et articulation des connaissances Question comprise clairement posée et respectée Introduction qui définit les termes du sujet, pose clairement le problème et annonce sa résolution Plan (apparent conseillé) Argumentaire mêlant faits (exemples, observations…) et idées, intention claire d’expliquer Conclusion qui répond au problème posé Eléments scientifiques attendus Issus des connaissances scientifiques acquises et / ou des documents La mucoviscidose est due à une défaillance du gène CFTR. La mucoviscidose est un phénotype récessif. On peut calculer la probabilité pour un fœtus d’être malade (document 1). La mucoviscidose est une maladie génétique. Le diabète de type 2 a une composante familiale (document 2). De nombreux gènes sont impliqués dans le diabète de type 2. La probabilité de transmission du diabète ne correspond pas à la probabilité de transmission d‘une maladie génétique. Des composantes environnementales interviennent dans le développement du diabète de type 2 : - obésité et tour de taille (obésité androïde) ; - alimentation hypercalorique (trop riche en lipides et en glucides) ; - sédentarité ; - âge. Notion de gène de susceptibilité (= de prédisposition). Le diabète de type 2 est une maladie multifactorielle (à composantes à la fois génétiques et environnementales). Barème (la note sur 20 est multipliée par 2,5) Synthèse pertinente Effort de mise en relation, d'articulation, des connaissances Synthèse maladroite ou partielle Peu de mise en relation, d'articulation des connaissances Éléments scientifiques complets 8 7 6 Aucune synthèse Aucun des éléments scientifiques attendus Éléments scientifiques partiels 5 4 3 2 1 0 841049600 - 26.05.2017 Mucoviscidose et diabète de type 2 : la génétique n’est pas toujours seule en cause La mucoviscidose et le diabète de type 2 sont des maladies peu fréquentes qui touchent respectivement 0,02 % et 4 % de la population française. Pourtant, si on possède un frère ou une sœur atteint, le risque d’être soi-même malade passe à 25 % pour la mucoviscidose alors qu’il n’est que de 14 %, près de la moitié, pour le diabète de type 2. S’il y a donc une prédisposition familiale à ces deux maladies, comment expliquer des prévalences différentes à l’intérieur d’une fratrie ? I. La mucoviscidose : le rôle déterminant du gène CFTR La mucoviscidose est due à une mutation du gène codant la protéine CFTR qui intervient dans les échanges d’eau entre les cellules épithéliales et le milieu extérieur. Il en résulte une accumulation de mucus épais à la surface de ces cellules, ce qui entraîne de graves complications respiratoires, digestives et infectieuses dès la naissance. Un phénotype récessif Des parents non malades peuvent avoir un enfant malade. Dans ce cas ils transmettent chacun l’allèle CFTR muté (a) à leur enfant tout en possédant l’allèle sauvage (A), ils sont donc hétérozygotes (Aa). Un échiquier de croisement permet alors de calculer la probabilité pour ce couple d’avoir un enfant homozygote, donc malade Gamètes du père Gamètes de la mère A probabilité 0,5 a probabilité 0,5 A probabilité 0,5 AA probabilité 0,25 Aa probabilité 0,25 a probabilité 0,5 Aa probabilité 0,25 aa probabilité 0,25 Échiquier croisement de deux parents hétérozygotes Un résultat statistique en accord avec la théorie D’après cet échiquier de croisement : - si l’un des enfants d’une famille est malade, c’est que ses deux parents sont hétérozygotes, ses frères et sœurs ont donc une probabilité de 25 % d’être eux même atteints de mucoviscidose ; - si l’un des jumeaux vrais est malade, l’autre l’est aussi forcément car, issu de la même cellule œuf, il possède le même génotype homozygote (aa). Ces résultats théoriques sont en accord avec les résultats statistiques (cf. document 1). II. Le diabète de type 2 : une génétique soumise à l’environnement Le diabète de type 2 n’apparaît qu’à l’âge adulte et se manifeste par une hyperglycémie chronique (supérieure à 1 g.L-1). Il est dû à un épuisement progressif des cellules pancréatiques quoi ne parviennent plus à produire suffisamment d’insuline car les cellules cibles deviennent résistantes à cette hormone. Un résultat statistique qui ne correspond pas à celui d’une maladie monogénique Si on considère que le diabète de type 2 un phénotype dominant deux parents non diabétiques, tous deux de génotype aa, ne peuvent pas avoir d’enfant diabétique possédant l’allèle A. Or cette probabilité est de 4 %. Si on considère que le diabète de type 2 a un phénotype récessif deux parents diabétiques, tous deux de génotype aa, devraient avoir 100 % d’enfants diabétiques. Or cette probabilité n’est que de 25 %. Plusieurs gènes en cause, mais pas toujours… S’il y a effectivement une prévalence familiale accrue dans le cas du diabète de type 2, elle ne peut provenir que d’une prévalence complexe. En fait, les scientifiques ont découvert plus d’une trentaine de gènes impliqués dans l’apparition du diabète de type 2. Mais aucun de ces gènes n’est ni absolument nécessaire ni suffisant pour être atteint de la maladie. On parle alors de gènes de prédisposition (= de susceptibilité) qui ne font qu’augmenter la probabilité d’avoir la maladie. Un rôle de l’environnement, mais pas toujours… À côté des facteurs génétiques, des environnementaux ont été statistiquement évidence : - l’obésité associée au tour de taille androïde) ; - une alimentation hypercalorique (trop lipides et en glucides) ; - la sédentarité ; - l’âge facteurs mis en (obésité riche en Tout comme les facteurs génétiques, aucun de ces facteurs environnementaux n’est ni absolument nécessaire ni suffisant pour provoquer la maladie. Alors que la mucoviscidose est une maladie génétique, qui repose sur la défaillance d’un seul gène (monogénique) et qui se manifeste dès la naissance, le diabète de type 2 apparaît comme une maladie multifactorielle où se mêlent à la fois des facteurs génétiques, faisant appel à plusieurs gènes, et divers facteurs environnementaux. Le diabète de type 2 n’apparaît donc qu’à l’âge adulte. Il en résulte des stratégies différentes pour combattre les deux maladies : - un traitement uniquement symptomatique dans le cas de la mucoviscidose (la thérapie génique n’étant pas encore durablement efficace) ; - une possibilité de prévention dans le cas dans le cas du diabète de type 2 en agissant sur les facteurs environnementaux des personnes présentant un risque familial.